Eolinius s’assit à nouveau à sa table de travail. Devant lui était éparpillé des brouillons, des notes avec des schémas et des lucios qui couvraient son bureau. En cette période ou les ambassades étaient au repos et ou les homins se prélassaient sur les plages des lacs, il avait un peu de temps devant lui pour se changer les idées et revenir à son premier passe-temps favori, c’est-à-dire la recherche scientifique. Eolinius consulta rapidement avec un sourire ses premiers carnets qu’il avait rédigé étant plus jeune en prenant une gorgé de sa boisson estivale favorite. Il avait délaissé la Byrh traditionnelle pour le jus de Sparàn agrémenté de quelques gouttes de Shooki , bien plus propice en cette saison.

Il prit un carnet tout neuf, écrivit le numéro trois dessus puis tourna la première page en s’appliquant pour écrire le titre de sa nouvelle étude : Les armes de la Karavan. Eolinius haussa les épaules en se disant que Kyriann allait dire qu’il était revenu à ses premières lubies alors qu’il était en formation chez les Rangers de Silan. Mais cela faisait longtemps qu’il était intrigué par les Karavaniers et leurs armes étranges. Il avait ainsi trainé de longues périodes dans l’enclave Karavan de Silan semblant nonchalamment attendre quelqu’un qui ne vint jamais. Comme les Karavaniers n’utilisaient pas sans raison leurs armes, il fallait bien provoquer le destin en allant sans trop se faire remarquer asticoter les caprynis qui passaient par là, puis revenir en sifflotant et préparer son appareil à lucios pour prendre les Karavaniers sur le fait. Il se demanda alors comment il ne s’était pas encore fait prendre pour espionnage, surtout le jour où il avait dû cacher son appareil à lucios dans un pain d’épices géant pour approcher de près l’officier de la Karavan. Ils devaient le prendre pour un fou. Une autre fois, il avait accroché son appareil à un izam de l’ambassade pour avoir une vue de l’ensemble de la scène.

Il avait l’intention de déposer ses résultats aux archives de la fédération mais était plus réservé pour contacter le centre CREVETTE. Même si c’était un centre de recherche Tryker, ses membres ces derniers temps avaient fait parler d’eux et pas en meilleurs termes. L’ingénieur Be'Arroy Arty envoyé filtrer l’eau de puits de l’Arrière-Pays fyros retrouvé après plus d’une décennie chez les zoraïs avec Emmen O’ Banon disparu lui aussi et retrouvé dans la jungle en train de travailler sur la goo. De même jusqu’à récemment l’histoire d’Orphie Dradius contactée juste avant son étrange mort dans la kitinière par Be'Laroy Tepsen. Ça commençait à faire beaucoup. Il restait aussi la N’ASA, Eolinius devrait peut-être leur en dire un mot, il s’amusait parfois à entendre les autres scientifique parler de leurs études. Cependant il restait aussi un peu dubitatif sur le suivi et ce que devenait leurs résultats.

Eolinius haussa les épaules une nouvelle fois et se mit à rédiger son rapport.