Mémoires d’une homine/Chapitre II - Veillées au Camp Maraudeur

De EncyclopAtys


de:Memoiren einer Homina/Kapitel II - Nächte im Marodeurs-Camp en:Chapter II - Evenings in the Marauder Camp fr:Mémoires d’une homine/Chapitre II - Veillées au Camp

II.1 Première veillée

Elea ne savait pas comment aborder la première veillée. Mais d'un pas décidé, elle se dirigea vers le feu du fond du camp. Elle reconnut de suite la voix du garde qui lui était devenue si familière :
« Hey la couturière ! Viens t'asseoir là et nous raconter une de tes histoires ! »
Et voilà, tout commençait. elle n'avait plus à cogiter. Il fallait se lancer.
« Bonjour, je suis Eleanide.
— Blabla… t'en fais pas, ils te connaissent tous. Ils te voient aller venir au camp et se méfient de ta pioche.
— OK! Alors, vous voulez savoir quoi ? »
Elea tenait son journal dont elle avait relu quelques pages la veille.
« Bah le début, quand tu es arrivée. Ça se passait comment sans Chiang ?
— Oulla, c'est pas d'hier tout ça.
— C'était en quelle année ?
— Euh… voyons… *ouvre son journal, lit la date* En Germinally 2526. Ma mère m'a laissé sur l'île matisse pensant que j'allais mieux m'intégrer vu la blancheur de ma peau. En ce premier hiver sur Atys, je foulais l'Écorce avec une grande curiosité et découvrais un territoire où j'étais libre. J'y ai rencontré Glorfindel et Ephemede, deux jeunes réfugiés avec qui j'ai chassé.
— Un Matis et une Fyrette ?
— Raté ! En ce temps sur cette île, seuls les Matis étaient acceptés à l'accueil, les autres races étaient reléguées sur d'autres îles avec ceux de leurs race. Même les gardes et les marchands étaient tous Matis. Et donc nous n'avions accès qu'à des crafts matis.
— Oh ? Pas de jupette string ? Ni de short ?
— Et nah, que du sage de nonne, enfin du sobre. Et Chiang n'était pas là pour nous dire que ça existait, ni pour nous guider, aider. Heureusement, il y avait la belle Sithi dans sa tenue violette et quelques anciens réfugiés plus âgés pour veiller sur nous, noobs que nous étions. Je suis restée sur l'île pour découvrir le forage que je ne connaissais pas du tout. D'où je venais une enfant ne pouvait y accéder. Je découvris de nouvelle technique de magie et de combat aussi. Je guettai les jolies tenues chez les marchands pendant qu'Ephemede, plus pragmatique, guettais les armes les plus efficaces. *rit* Un jour elle acheta un pistolet qui ne lui servit à rien vu que ni le marchand ni personne sur l'île ne savait faire les munitions.
— Oh ! Pas de lance-grenades ?
— Oulla, que nah ! Tout à l'ancienne comme Glorfindel aimait : à coup d'épée et de magie. Un jour, Glorfindel, puis Ephemede, plus aguerris que moi, partirent vers le continent, me laissant seule à mon apprentissage. Je me concentrais alors sur la découverte approfondie du territoire.
— Mouais, tu as glandouillé quoi… Tu avais peur de les suivre ?
— Pfff… Je ne me sentais pas prête à rejoindre une plus grande terre et j'espérais que ma mère revienne. Quand au printemps, je fus interpellée : "C'est toi Eleanide ?". Je répondis "Oui" et le garde me donna un pli que j'ouvris avec hâte, espérant qu'il était de ma mère. Mais je ne reconnus pas l'écriture : "Eleanide, ramène ton popotin sur le continent, arrête de rêvasser. C'est pas sur l'île que tu vas apprendre grand-chose. Rejoins moi à Yrkanis demain, je t'y attends." Et c'était signé "Moonblades, ton frère." Ah! Le voilà, ce demi-frère dont m'avait parlé ma mère et que je devais rejoindre. J'obéis donc et le lendemain, baluchon sur le dos, je partis vers le continent. Et voilà comment je suis arrivée ici. Ce sera tout pour ce soir, une longue journée nous attend demain. Nuitée à tous ! »
Elea se leva les laissant à leurs tonneaux et papotages. Sur son passage, elle entendit des "Nenuit" et "Banrund".

II.2 L'arrivée à Yrkanis

Elea arriva autour du feu où déjà des jeunes l'attendaient.
« Hey la couturière ! Il était comment ton frère ? Il lançait les pioches comme toi ?
— Mon demi frère ? Et bien il était rouquin, Matis et adorait le désert. Et oui c'est dans les gènes *sourit* Euh, pour le lancer de pioches…. *rit* Nha. Il détestait le forage, donc oui peut-être qu'il lançait ses pioches pour s'en débarrasser. Ca y est ? Tout le monde est installé ? *fait passer le panier de cookies* Donc reprenons mon arrivée à Yrkanis.
— Pourquoi tu es arrivée à Yrkanis et pas à Zora ?
— Ah ! À l'époque on ne nous laissait pas le choix : les Fyros arrivaient depuis leur île par le désert, les Matis par la forêt et ainsi de suite.
— Hein ?
— Et oui, les gardiens de l'île étaient plus stricts que de nos jours. À mon arrivée en ville , j'espérais retrouver Moonblades ou mes amis de l'île. Mais personne que je ne connaissais n'y vivait. Je cherchai l'appartement de mon frère dont il avait écrit l'adresse sur le pli que j'avais reçu. Arrivée au bas de son arbre, son concierge me dit : "Désolé, jeune homine, votre frère n'est pas là. Mais, il vous a laissé ceci." Il me tendit une bourse et un pli que je m'empressai de lire "Eleanide, je suis parti en chasse avec Damaa, mon homine."
— Quoi ! ll t'a pas accueillie ?
— C'est mon demi-frère, hein, pas ma mère ! Je reprends : "Tu devrais croiser Tregian et Dantes en ville. Je te laisse une bourse de dappers pour tes dépenses. Visite la ville, c'est paisible. À ce soir. Moonblades" Je remerciai alors le concierge puis visitais la ville. Soudain un blondinet parut : "C'est toi Eleanide ?" Je pensais que c'était Tregian ou Dantes. Je répondis que oui et d'un coup il me proposa de m'épouser et de me donner une monture, une monture belle et brave. Jeune j'étais… Je courus aussi vite que je pus, pensant que c'était un fou. J'appris plus tard que Tregian et Damaa pour se débarrasser de ce jeune Matis nommé Kaanor, me l'avait collé entre les pattes en lui disant que j'étais bonne à marier ! »
— Roh… les malignes !
— Courant droit devant moi je tombai sur le stand des tatoueurs et coiffeurs. La coiffeuse me voyant toute ébouriffée, me coiffa gentiment les cheveux et me proposa un chapeau.
— Oh un chapeau ? Tu parles du chapeau tryker ?
— Oui en ce temps là, on pouvait tout avoir. Je choisis les macarons avec les jolis rubans violets qui coûtaient moins cher. En poursuivant ma visite, je découvris le Palais, les officiels, je notais tout sur un plan pour m'y retrouver. Le soir venu je retournais vers l'entrée de la ville. J'y trouvis un rouquin qui se présenta comme mon frère, une jolie matisse aux cheveux verts, Damaa, une grande matisse avec une hache, Tregian et un Tryker qui faisait la tête. On passa la soirée au bar où je racontais ma rencontre avec le blondinet. Ils rirent tous. On s'assoupit bientôt tous au bar… Et on s'arrête là pour ce soir ! Nuitée à tous !
— Banrund la couturière ! »

II.3 Animi Limina

« Allez on s'installe autour du feu, j'ai amené des cookies.
— Et moi de la bière !
— Euh… Oui, bah doucement, hein ! On est là pour votre apprentissage. Alors on en était où ?
— T'as rencontré ton frère et ses amis.
— Ah oui. Dantes, le Tryker, veillais sur moi pendant que je m'entraînais à l'épée. Les filles, elles, me faisaient visiter la région à la recherche des p'tits points jaunes.
— Petits points jaunes ?
— Oui. *Elea rit* On écoutait pour savoir où on avait besoin de nous. Dès qu'on entendait hurler "Aieuhhh !" ou "Je vais te massacrer !", on fonçait pour soigner l'homin seul, souvent blessé. Plus il était mignon, plus on avait de points.
— Quoi vous notiez ?
— Euh, oui : 'homin avait une note de 1 à 10.
— Rho les filoutes !
— C'est ainsi que j'appris à bien soigner. *tousse*
— Et ton frère ?
Moon, il était derrière moi à chaque instant, il m'apprenait à bien me placer pour soigner en restant à l'abri, à observer les rondes des mobs et parfois à foncer dans le tas avec mon bouclier. Nous formions une fine équipe. En automne, on créa Animi Limina, "Les Portes de l'Esprit". Moon quitta les Ombres Atysiennes et son désert, Damaa et Tregian quittèrent Aegura.
— Qui était le chef ?
— Bah y en avait pas, nous étions tous adultes, tous d'accord pour être ensemble, s'aider et avancer. Moon était avec Damaa. Ils étaient mignons, parfois, ils se chamaillaient pour savoir lequel ferait la vaisselle. Il finissait souvent à Thesos sous la chute pour faire la vaisselle ensemble. *rougit* Tregian était avec Dantes. Eux préféraient se réfugier dans les Lacs, à la découverte des îles.
— Mouais… Y a pas que les îles qu'ils ont dû découvrir. *un garde rit*
— Ils préparaient leur mariage, oui. Et moi je visitais la forêt, forais à Towerbridge. La guilde s'agrandit avec la venue d'amis : Ravenak, notre chouchou, un gentil Fyros des Ombres Atysiennes, qui signait toujours ses courriers d'un "Amitiés" et qui, le pauvre, me faisait toutes mes légères en violet, hommage à Sithi. Khouffou, chef d’Aegura, grand ami de Moon, nous a rejoint aussi ; lui, c'était un Matis un peu fou : quand il voyait une troupeaux de mobs, il fonçait dessus en criant "Banzaïïïï !". Du coup on l'a surnommé le "pulleur fou". De là, d'autres d’Aegura nous ont rejoint : Xoian, Atom, etc. C'était l'époque des grosses guildes puissantes en forêt, comme partout. J'étais bien chez Animi, loin des "12 Maisons".
— C'était quoi ?
— Les 12 Maisons, c'était 12 guildes puissantes et anciennes qui vivaient à Yrkanis. Des matis hautains, dédaigneux, parfois imbus de leur personne qui se moquaient bien des petits qui ne suivaient pas leurs idées comme Animi. Mais,nous, on s'en fichait, on grandissait, on s'amusait, on apprenait et notre melting-pot de races dérangeait mais était reconnu peu à peu, pas toujours en bien *rit* j'avoue. Surtout après les temples, quand il a fallu choisir, mais ça c'est une autre histoire, liée aux temple et àElias. Pour l'heure il est temps, pour moi, d'aller rêver de tous ces p'tits points jaunes que j'ai connus. Nuitée la garde !
— Banrund Elea.
— Banrund, la couturière.
— … »

II.4 Les alliances

Le cercle était à nouveau formé autour du feu et ça papotait tranquille. Elea arriva, s'installa et déjà la question tombait :
« Dis la couturière, ça existe toujours les 12 Maisons ?
— Nah ça n'existe pu depuis longtemps. Ensemble, elles ont avancé, ensemble, elles ont disparu. Elles étaient puissantes. Tout comme l'assemblée des Lacs avec nos amis les Lames d'Aeden, avec papi Fei et ses couches-culottes et Nepherkan le plus flatteur, dragueur des Trykers que j'aie connu mais pas aussi pervers que fut Ulukyn à guetter sous les jupons. Oh ces filous là, ils vidaient les tonneaux de bière au bar de FH aussi vite que le barman les recevait.
— Quoi ! Déjà à cette époque le bar de FH était squatté ?
— Et oui, *sourit* des fanfarons de première, il fallait bien qu'ils montrent l'exemple aux nouveaux arrivés et qu'ils perpétuent la tradition *songe à Kaon* En désert aussi il y avait un regroupement, c'était l'alliance fyros, où on trouvait des extrémistes comme les Rôdeurs d'Atys. Bon ! Kalbatcha c'était pas un extrémiste, une fois qu'on l'approchait *songe à un Fyros lui ressemblant qui foule l'Écorce ces temps-ci et sourit*. Il y avait aussi les Ombres des Kamis. Ah et d'autres plus posés comme les Ombres Atysiennes dont Moonblades avait fait partie. D'ailleurs c'est à cette époque que je connus Req qui me fit mes moyennes contre plein de petites matières que je pouvais forer. Bah, vi, j'étais pas bien grande. Ainsi, j'ai connu aussi Misugi, le deuxième pulleur fou de la team Animi.
— Pourquoi pulleur fou ?
— Ah… *sourit en se souvenant de la scène* Les Animi chassaient souvent au pont de Thesos. Khouffou le fonceur pullait deux occyx et Misugi pullait lui aussi. Ce qui fait qu'ils enchaînaient. Mais du coup le heal suivait pas. Parfois le soigneur oubliait de les soigner le temps de recharger tout le monde. *rit*
— Les champions étaient vos amis ? C'étaient des kamistes, nha ?
— Ah ça, c'est sûr, Meteer leur chef les entraînait comme des kamistes ! *rit* Je me souviens encore l'entendre crier : "Hein ! T'as fait quoi ? Allez, deux tours de course à pied autour du lac avec ta lourde sur le dos !" À cette époque, on ne guettait pas les cultes mais Animi n'était pas toujours bien vu, je vous l'ai dit. Grâce à Animi j'ai pu être libre de choisir mes artisans comme Req ou Caska et leurs moyennes, ou Meteer et ses lourdes et avant elle Molitor, ou encore Misugi pour ses haches et, Tinigliath et Gemma pour leurs bijoux mais encore Omira et Mallo pour leurs légères.
— Des vieux qui n'existent pu quoi ?
— Oui des anciens qui ont cédé leur place aux jeunes comme vous. D'ailleurs vous en êtes où dans vos crafts ? *voyant que certains baissaient la tête* OK, je vous embête pas avec ça. Il y avait aussi une alliance zoraï avec les compagnons des Kamis, les Graines de Kami et l’Ordre des Questeurs mais je ne traînais guère avec ces bleus, même si je croisais parfois des Questeurs dont Schetana. Ils chassaient au Vide et moi plutôt au Bosquet de la Confusion.
— Ils étaient puissants ?
— Oui. À cette époque, sur les avant-postes, les combats étaient durs et les combattants nombreux. Par contre il y avait que des boîtes de conserve et des mages sur les champs de bataille.
— Des boîtes de conserve ?
— Oui c'est le surnom des tanks, des guerriers en armure lourde *rit*. Il n'y avait pas de tireur. On ne s'était pas encore trop intéressé à cette tactique. C'étaient combats à la loyale ou presque, *fait un clin d'œil*, combats d'honneur, combat des peuples.
— Roh ? Pas de coups bas ? De coups par surprise ? Bah c'était nul, il devaient s'ennuyer les boîtes de conserve.
— Tout ce que je peux te dire c'est que je soignais déjà à coups de bombes *rit* et je ne lançais pas encore mes pioches *sourit* mais j'observais et je sais que déjà, en ce temps, il y avait des accords entre guildes parfois un peu suspects. On va s'arrêter là pour ce soir. Nuitée à tous ! »
Elea partit se reposer en songeant à toutes ces négociations qu'elle avait écoutées quand elle vivait à Yrkanis. Sur ses pas elle n'entendit même pu les "Banrund".

II.5 Le calme avant la tempête

« Allez zou : on s'installe et on y retourne. *sourit*
— Où ?
— Dans le passé. Alors voyons… on en était… euh… *relit son journal* Ah oui ! En 2528, avant les avant-postes.
— Bha… tu as pas dit que les alliances étaient sur les OP ?
— Oui mais ça, c'était bien plus tard, après la construction des temples en 2530. Là, on est en 2528, tout était calme, joie et rires. Il y avait des fêtes ici et là. Comme la première grande tombola, organisée par un célèbre méchant, Holkan.
— Ah ? méchant comment ?
— Le bruit courait qu'il tuait les foreurs en primes. Mais j'avoue n'avoir jamais subi son courroux. Il avait vendu 20k dappers le ticket. Les lots venaient de différents crafteurs et foreurs. Le jour de la tombola, dans l'Agora, chacun avait deux dés et le plus gros chiffre gagnait le lot. Animi a eu beaucoup de lots sympathiques, surtout des armes. D'ailleurs, cette tombola donna l'idée aux Animi Limina de faire une vente aux enchères de matières forées. On se mit tous à forer intensivement, chacun dans la région de prédilection et chacun selon son niveau. Moon et Damaa forèrent à la Source Magique.
— Source Magique ?
— Ah oui, c'est vrai : cette source ne donne plus comme avant. Elle se situe près d'Yrkanis, en contrebas, la où l'on valide un rite de forage. On pouvait alors y forer de l'excellente Beng de qualité 200.
— Toute l'année ?
— Oui toute l'année, quel que soit le temps. *sourit* Dantes fora en lacs et Ravenak en désert. Et moi ? Et bien, petite foreuse que j'étais, je contribuais avec mon forage en forêt, au Marais, aux côtés de Wyac et ses léchouilles. *rit* On récolta plein de matières pour aider les crafteurs à se perfectionner. Tout était prêt pour notre vente aux enchères en 2530. Hélas, les temples venaient de se construire. On a dû foncer sur les OP. *rit* Je me souviens encore de cette nuée d'homins à dos de monture fonçant sur les OP pour les posséder.
— Comment ça vous n'avez pas eu à vous battre ?
— La première fois, non. Mais, par la suite, on a eu une longue période de batailles avant que l'équilibre et que les instincts s'apaisent. *rit de plus belle*
— C'était si drôle les batailles pour que tu en ries encore ?
— Non en fait je repensais à une d'autres enchères qui ont marqué mon esprit.
— Ah ?
— Oui. Un matis kara du nom de Beathnic se mit lui même aux enchères. D'ailleurs, beaucoup de matisses l'appréciaient dont Tregian, une Animi ; et je crois que Beathnic adorait la regarder. Mais c'est Nikkou, une jolie zoraï d’Harmonie, une guilde neutre, qui remporta la mise avec 9 302 dappers. *rit*
— Mais il a fait quoi pour ce prix ?
— Euh… Certainement la vaisselle. » *sourit*

II.6 Ma rencontre avec Shen

« Hey la couturière ! On voulait savoir. Toi, tu n'as pas participé aux enchères ? Pourtant Beathnic n'était pas dénué de charme.
— Moi ? Nahh, je n'avais d'yeux que pour Shenshantag à l'époque.
— Oh c'est qui ?
— C'était un ténébreux Matis du Cercle.
— Tu l'as connu comment ?
— Ah… *soupir* je l'ai croisé à l'étable de Davae. À cette époque, il était marié à Eleanin, une belle et noble d’Obsidienne. Je l'ai croisée d'ailleurs, un jour, fière avec son arbalète. C'est ainsi que je découvris les armes de tir qui n'était pas de mode. Elle était amazonienne avec cette arme la belle Eleanin. Je pense que, déjà là, elle avait envie de voyager, de voir autre chose, de voir d'autres horizons.
— Et Shen-machin-chose il était comment ?
— À ma rencontre avec lui, il était très ténébreux. Il traînait toujours un Tryker avec lui, comme fut un temps Deed, qui lui servait de domestique. Il buvait beaucoup de liqueur de shooki et parfois restait des nuits entières dans son laboratoire d'Yrkanis. Il sortait pour chasser avec sa guilde, sa famille, le Cercle des Profondeurs d'Atys.
— Des karas ?
— Oui. *sourit* Leur cheffe Shaarm était douce et ferme. elle inspirait le respect. C'était une meneuse. Tout comme Lilithe le fut en la succédant. Il valait mieux car il y avait de fortes têtes chez eux dont Bouigyssimo, Kresselack. Il y avait aussi de grands crafteurs comme Mearthis et ses bijoux,plus tard, Abyssandra toujours accompagnée de sa guynouille même quand elle craftait des lourdes *rit* et Shen et ses amplis. Au moment des temples, leur choix fut de continuer à suivre Jena et surtout sa technologie. Ils étaient soudés, une vraie famille.
— Mais Shen, s'il était si noir, pourquoi étais tu avec ?
— Ah, le cœur a ses raisons que la raison n'a pas *sourit*. Quand on est amoureuse, on est parfois troublée ou on accepte l'autre tel qu'il est.
— Un peu comme toi et Oshi ?
— Oui. *sourit* Sauf que Shen à mon contact s'ouvrait aux autres, aux autres idées. Il essayait de comprendre ce que je voyais. Il respectait mes amis, même si c'était de ses ennemis. D'ailleurs, il offrit des fleurs à Req un jour, *rit* et Bouille devait les lui apporter. Ce qu'il fit, mais avec grandes précautions.
— Ah ? *ne comprend pas son rire*
— Oui, Bouille dut tenir les fleurs en gants lourds tellement il y avait d'épines piquantes. *ils rient tous* Un jour, Shen me dit :

"Tiens, j'ai croisé ton ami le Fyros sur l'OP, tu sais celui qui dit toujours ‘Amitiés’ en disant au revoir.
— Oh ! Ravounet ?
— Oui, c'est ça, Ravenak.
— Tu l'as pas tapé trop fort, j'espère.
— Euh… Non, non. Il soignait Req, donc elle m'a servi de cible."

« Et il rit. En général, je parlais avec Ravounet ou Misugi ou Requinette pour savoir si Shen n'avait pas tapé trop fort et ils me répondaient "T'en fais pas , il a mangé aussi." ou "T'en fais pas ma tite Elea, il m'a juste chatouillé." On riait tous et je repartais rassurée malgré les hématomes et bandages que je voyais.
— Dis tu étais naïve ou quoi ?
— Non mes amis étaient gentils. Je m'assurai juste qu'ils aillent bien et que tout soit loyal. Et puis, parfois, je les vengeais. *rit* J'emmenais parfois Shen en primes pour m'escorter sur mon forage. Il détestait ça. Il s'y ennuyait.
— Il ne forait pas ?
— Oulla ! Shen, forer ? *rit* Je l'ai forcé à forer en forêt pour finir son apprentissage de craft ampli, et, je l'ai même aidé à terminer son apprentissage de craft de lourde avec mon forage Primes. Tout ce que j'y ai foré était pour lui. Puis, il découvrit la mitrailleuse. Et là, ce fut le début de la fin. Son amour pour Fangfang a pris le dessus et mon amour s'est reporté sur Bipbip que je venais d'avoir en cadeau de Makita, une de mes protégées. Et voilà, il se fait tard, la veillée fut longue cette fois, désolé, ne tardez pas pour aller vous reposer, il y a bataille demain.
— Banrund la couturière ! »

II.7 Atys fleur

« Ce soir, je vais vous parler un peu plus de Bouille et ses amis.
— Ah oui ! C'est celui qui apporta les fleurs piquantes à Req.
— Oui *sourit* c'est ça. nous sommes en 2527.
— Outch ! Nom d'un bodoc, c'est pas tout jeune.
— Et oui ça ne date pas d'hier. Bouille et d'autres créèrent la guilde de Tireurs Célestes qui avait pour but de livrer des bouquets de fleurs pour apporter un peu de poésie dans les Lacs. Ils cherchent alors à étendre leur commerce à tout Atys. Et ça marche, des volontaires se proposent de prendre des relais dans les autres pays, tellement les commandes fusent. Le temps passe et hélas vint la construction des temples.
— Ah oui ! Tu nous en parles, dis, dis ?
— Des temples… Une prochaine fois ; là, on va rester dans la poésie *sourit*. Il ne faut pas être si impatients. Bon voyons, on est en 2529, les temples construits, les avant-postes créés, nous avions à nouveau du temps pour nous. Du coup les amourettes reprirent. Et en 2530, Interfloratys renaquit, mais il devint Atys Fleur, avec un service encore plus dynamique qu'auparavant. Il a fallu qu'ils refassent leur stock et c'est là que les fleurs d'avant-poste allaient avoir leur rôle. Et les livraisons de bouquets de fleurs fusèrent sur l'Ecorce.
— Tu en as reçu beaucoup des fleurs?
— Oulla oui ! De mes homins, de mes protégés, de mes courtisans *rougit*. Vous savez, le livreur n'apportait pas que des fleurs, il chantait des odes et lisait des poèmes. Quelquefois, c'était un peu farfelu, car l'auteur n'était pas toujours doué… Ou pire : je pense que, parfois, le livreur oubliait les paroles. Du coup, on rigolait bien.
« Mais en 2532, Bouille voulut récolter des fleurs bien plus loin et disparut, laissant son commerce à Amano son second qui repris les livraisons avec Ezkerra. Puis, un jour de 2534, on entendit parler d'un sponsor pour un concours de mode : c'était Atys Fleur avec Bouille. Puis bien plus tard, en 2544, on entendit à nouveau parler de Bouille, devenu époux de Batavia, pour un autre concours.
— Mais il n'y a plus de services de livraisons à présent ? Pourtant il y a pleins de fleuristes. Je les vois qui cueillent les fleurs partout.
— Et oui, *soupir* pleins de fleurs à distribuer… Peut-être qu'un jour, un courageux relancera ce joli commerce. En attendant, je stock les fleurs dans ma serre à Thésos. J'ai même dû engager une apprentie pour arroser ces fleurs tellement il y en a ! »

II.8 Miss & Mister Atys

« Bankrout les d'jeuns ! *entend rire*
— On dit "bankun" la couturière.
— Oui, oui, bon… À vous souhaits, je n'arriverai jamais à retenir ces fichus nouveaux langages. Allez on prend un cookies, une bière et on s'installe.
— Tu vas nous parler enfin des temples ?
— Et nah, pas encore cette fois. *sourit* Je vais vous parler des élections.
— Elections ? *un jeune la regarde d'un air surpris* Élections de quoi ?
— De miss et mister d'Atys *sourit* à une époque on adorait se divertir autrement que par le combat. *taquine* On est en été 2529, la jeune Aularia se lance dans une grande organisation pour une élection de la plus jolie homine et le plus bel homin. Tout se passa à huis clos. Il y a eu la période de sélection, où il suffisait d'envoyer ses autoucios. Le but étant de retenir 40 participants : 20 homines et 20 homins, de toute race, de tout horizon.
« Le premier tour débuta peu après avec des votes a huis clos. Il fallait qu'on dépose des bulletins dans des urnes en ville. Puis tout était acheminé vers Aularia pour qu'elle puisse calculer les résultats.
— Euh… Y a pas eu de convoi attaqué ?
— Nah. *rit* Tout était sous protection, sous scellés. Il y eut à peu près 160 votants.
— Oh ?
— À cette époque, le bruit courait moins vite qu'à présent. Seuls les curieux allaient au panneau d'affichage des annonces. Donc le 1er tour de votes passa : on devait choisir deux homines et deux homins dans la sélection. De 40 participants, on tomba à 16 participants. Hélas, Tregian, une Animi, et Beathnic furent éliminés à ce tour.
— Ah lui, on le connait, c'était celui qui s'était vendu aux enchères. *dit une jeune garde eni rougissant*
— Puis, *sourit* en automne, vinrent les demi-finales. Puis la finale. Du côté homine, il y avait Angia et Horion, deux Fyrettes, Melowen, une Trykette, et Zortine, une Zoraï. Pour le camp homin, il y avait Bloudi et Ufo, deux Fyros, et Berku, un Matis. Et les votes se poursuivirent à huis clos. Le vote fut finalement plus un vote de popularité que de beauté ou valeur. Mais les heureux élus étaient tout de même un joli couple de gagnants : Horion et Bloudi finirent en haut du podium. Il y eut à peu près 160 votants au début et sur le vote final plus de 250.
— Ah oui, quand même !
— Oui. *sourit* Pour l'édition suivante, Aularia songeait à modifier un peu les règles comme cacher le nom des participants sous leur lucio pour ne pas que la popularité entre en ligne de compte. Elle aurait aimé aussi que l'élection soit annoncée ailleurs que sur le panneau d'affichage car en ce temps là, il n' y avait pas de crieur comme on a aujourd'hui.
— Hein ? Pas de tambour pour annoncer les événements importants ?
— Et nha ! Rien de tout cela, juste le panneau d'affichage.
— Tu avais participé toi ?
— Oulla ! J'étais jeune, discrète, et Tregian voulait déjà participer. Une Animi suffisait dans le concours et je n'avais pas envie d'être sur le devant de la scène. Quelques temps après, à Yrkanis, il y a eut un défilé de certains des participants et l'on découvrit la grosse *oups* la forte Matisse, une trouble-fête. Les homins avaient bien ri en la voyant défiler avec tant de zèle et de nonchalance.
Hélas, il faudra attendre 2534 pour avoir un concours de mode organisé par Miena et son amie Prysma. Il y eut même une réclamation, puis, une destitution d'une Miss Atys pour avoir transgressé le règlement. Et il faudra attendre 2551 pour avoir une nouvelle édition de Miss & Mister Atys.
— Waow ! Rien entre temps ?
— Et nah, personne qui ait eu envie de les réorganiser entre temps… Allez zou, la suite demain. Nuitée à tous.
— Banrund la couturière ! »

II.9 Miss & Mister Atys (suite)

"Kikoo les d'jeuns ! Allez zou, c'est parti pour la suite d'hier.
— Vi racontes nous les élections suivantes. Il y avait des homines sexy ? des complots ?
— En 2551, Anesia remit à la mode les élections. Elle choisit 5 juges (Kiwalie, Venosya, Oneirae, Malvogil et Shinygami) à qui elle demanda de noter l'originalité des tenues et leur accord avec le physique et le tatouage des candidats. Lokido fut classé hors concours car il portait la nouvelle tenue turquoise maraudeur.
— Pfffff…
— Ah! Nizyros était sexy dans son joli gilet moyen fyros. Et, une de mes protégées, Carishima, portait une jolie tenue qu'elle avait nommée "Printemps Ardent". Mais, c'est Manysama et Valandrine qui furent élus Miss et Mister Atys 2551.
"Puis eut lieu, en 2555, l'élection organisée par Stcentor avec comme juges Kiwalie, Misugi, Armand et moi. *rit* On a dû juger la tenue bien sûr, les présentations des candidats et leurs discours ou actions pendant le défilé. Valerof défila avec son air décontracté dans son joli short rouge. *rougit* Chez les homines, le gilet moyen zoraï était à la mode, je crois que ça a bien plu aux homins.
— Tu m'étonnes ! *un jeune fit un clin d'œil à un autre*
— Il y eut aussi la partie libre. Anesia nous rappela que la vraie menace était les kitins et non pas la bataille pour quelques matières sans importance. Zeynah nous fit une charmante chanson… Euh, attendez que je me souvienne… *sourit* Ah oui ! *commence à chantonner dans un rythme rapide* "T'es si mignon, mignon mignon mais gros gros !!! Mignon mignon mignon mais gros gros gros !!! En été tu fais d'l'ombre et l'hiver tu tiens chaud ! Et quand t'as fini d'bouffer tu nous lâcheras un gros pet !"
Ils rient en entendant la fameuse chanson de Zeynah.
Et oui, on passait de jolis moments. De cette élection découla un calendrier pour l'an 2556, aussi sympa, j'avoue, que Playhomin.
— Roh… C'est quoi ce magazine ?
— Mais ça, c'est une autre histoire… *cache le vieux feuillet dans son journal en souriant* Allez zou, nuitée à tous.
— Banrund la couturière ! » *louchent sur le journal contenant le fameux magazine*

II.10 Les foires

« Bankun la couturière ! Dis, il y avait d'autres trucs sympas à l'époque ? Style le Playhomin ? *Elea sourit et s'installa dans le cercle autour du feu*
— Kikoo les d'jeuns ! Oui, il y eut d'autres bons moments. Voyons… *reprend son journal et voit une tenue tryker verte et bleue* Ah voilà, la première Foire des Lacs. Tout commença en 2526, avec une réunion au bar de Fairhaven, où Chrys commença à chanter les épopées et légendes de Trykoth tout en buvant de la liqueur. Quand je dis que les trykers ne tiennent pas la liqueur, ralala… Par exemple, la fête à Fairhaven ou la foire tryker à Avendale.
— Dis donc, c'est pas tout jeune ça !
— En effet, les Lacs ont toujours été animés. Les trykers ne faisaient pas que de squatter le bar, ils tentaient de faire vivre les Lacs. Il y eut même des concours de poésie à la Tryker. *sourit*
« Puis, vinrent les temples. Mais une fois érigés, la tradition reprit de plus belle. Il y en eut une fête où une tenue légère fut créée. C'était un gilet tryker vert de finition moyenne avec une robe bleue de haute finition. À un event de Stcentor, donc bien plus tard, pour une autre fête dans les Lacs, je l'avais refaite de mémoire. Les foires des Lacs se faisaient connaître à travers tout Atys. On vit d'autres foires se créer dont en Jungle. En 2528, l'Alliance Zoraï organisa la première foire. Elles étaient loin de la beuverie tryker. *sourit* Wongfeihung tenait même un stand de portraits alors qu'Origami tenait un stand de rencontre entre célibataires avec un concours de haïkus.
— Oh ? c'est bien les zoraïs ça, à cacher leur jeu derrière leur masque. Et il y eut d'autres foires ailleurs ?
— Les Matis étaient trop concentrés à préparer les mariages et les Fyros étaient concentrés sur la préparation des tournois. Mais, ça, ce sont d'autres histoires *sourit*. Nuitée les d'jeuns.
— Banrund la couturière ! »

II.11 Les temples et Elias

« Allez zou ! Ce soir, c'est parti pour l'aventure passionnante des temples.
— Ahhh !!! Enfin !
— Tout commença en l'an 2481 avec le Grand Essaim… *rit en voyant leurs airs ahuris* Mais nha, *rit* je vais commencer en 2528, quand la guilde d'Elias apparut aux homins pour leur annoncer qu'Elias n'était pas mort. Elle rappela qu'il avait sauvé les homins d'une mort certaine, face aux kitins, pendant le Grand Essaim, en les guidant vers les "Arcs-en-ciel". Elle annonça aussi un grand fléau à venir, une guerre sacrée opposant les grandes puissances…
« En 2529, nous vaquions à nos occupations habituelles. À cette époque on vit poper des tournois çà et là. L'un se tint à Pyr afin de trouver les plus valeureux guerriers du désert, et, un autre en Lacs organisé par Licena. Tout était calme… Quand, en 2530, on entendit les rumeurs courir sur l'Écorce. Partout, on appelait au recensement*. Chaque dirigeant appela les guildes de son pays à choisir si oui ou non, elles le suivraient dans son action sans les informer de ce qui se tramait pour la suite. L'ambiance devint pesante…
« Les troupes s'équipaient peu à peu. Les crafteurs et foreurs travaillaient jour et nuit. On se préparait tous mais on ne savait pas à quoi. C'est alors que se tinrent diverses réunions*, dont une qui fut décisive pour beaucoup d'homins. Elle eut lieu à FH, où Nicho se fit le porte-parole d'Elias : les guildes neutres devaient choisir leur voie, soit suivre un camp, soit suivre le conseil d'Elias qui était de se cacher dans les rangs de chacun des camps pour équilibrer les forces.
« Les appels se faisaient entendre de toute part. C'est alors que l’OPUA apparut et invita une réunion à Windermeer pour rappeler que la priorité était l'homin, non une divinité quelconque… *s'interrompt* Je suis désolée les d'jeuns mais j'ai une grosse commande à finir demain. Je dois me lever tôt. On va s'arrêter là pour ce soir.
Elea entendit un « Oooh ! » général de mécontentement, mais la fatigue se faisait sentir après cette journée intense de forage, et, tout en baillant, ajouta :
« Nuitée les d'jeuns, la suite demain ! »

…………………
* Recensement des guildes Matis, Zoraï, Tryker and Fyros ; Appel aux disciples de Jena.

II.12 Les temples et Elias (suite)

« Allez, reprenons donc la guerre des Temples.
— Oui tu nous a laissé sur notre faim hier.
— Les batailles commencèrent dans les Dunes d'Aelius. Les foreurs du désert travaillaient à récolter le plus possible de matières solides pour construire leur temple alors que les guerriers défendaient leur camp. Hélas, les ressources venant à manquer, on dut aller chercher les matières encore plus loin dans les Anciennes Terres.
« On alla donc autour du Lac d'Olkern. Là, on fut surpris car le forage était toujours celui du désert. Mais, après tout c'était toujours de la sciure sous nos pieds. Mais, cette fois encore les ressources ne furent pas assez importantes. On dut aller encore plus loin, au bois d'Almati. Là, encore une fois, les foreurs désertiques étaient privilégiés. Rien n'y faisait les foreurs s'endormaient sur leurs pioches, les guerriers se relevaient pour défendre leurs lopins de sciure. Il y eut même des discours d'encouragement.
« Jour et nuit, des batailles étaient livrées. Il y eut même des tableaux d'honneur où on retrouvait de grand noms d'artisans comme Keewi, Kyo, Tsoukasa, ou de foreurs comme Iah, Silicia, Lost, Bratakk, ou de guerriers comme Gemma, Matsu, Damakian, mais aussi de guildes qui se sont fait alors reconnaître, comme les Les Jardins d'Atys, Les Seigneurs de l'Aube, La Glorieuse Atys, la Fédération du Commerce, la Ballade d'Atys… Ahlala, toutes ces guildes qui ont bataillé jour et nuit. Comment leur en vouloir aujourd'hui ?
— Leur en vouloir ? *regards surpris*
— Vi, car on était nombreux à ne pas prendre part à ces batailles. Je fus de ceux-là, tout comme les Amazones.
« Mais, jeune et curieuse, je visitais les deux camps. Dans l'un, il y avait de jolies lumières bleues et là je fus poursuivie et rouée de coups par des guerriers dont Misugi, Meteer et Req. *rit* Dans l'autre, il y avait de jolies lumières jaunes. Là aussi, je fus rouée de coups par Lilithe, Dorcile, Belldandy, Mysticus et bien d'autres amis. Ce jour là, je compris que leur foi en leur dieu était plus forte que moi. Je repris alors le chemin du Bosquet de la Confusion pour forer, loin de cette colère, de cette haine que je percevais partout… Voilà, on s'arrêtera là pour cette nuit. *sourit*
— Ohhh ! Déjà ? Ah vi 3h du matin, quand même ! Banrund la couturière.
— Nuitée les d'jeuns. »

II.13 Les temples et Elias (fin)

« Nous revoilà pour le récit des temples. Donc, on en était où ?
— Tu te faisais rouer de coups *rit*
— Ah vi, la visite des deux camps. Je visitais donc ces anciennes terres mais il n 'y avait que des homins en train de se battre. Quand il y eut assez de ressources récoltées pour construire les temples, les batailles s'arrêtèrent. Les temples furent construits près de chaque capitale et ensuite vint la construction des avant-postes, des plates-formes récompenses de nos batailles pendant la guerre. Seulement il n'y en avait pas pour tous. Donc, comme je vous l'ai déjà dit, il y eut une nuée d'homins à dos de monture filant plus vite que leur ombre, pour être les premiers sur chaque avant-poste. On a même dit que certaines grandes maisons avaient quadrillé les zones, comme les 12 maisons d'Yrkanis qui se sont partagées la Forêt.
« Alors courait aussi le bruit qu'il y avait quelques réunions trytonistes, et d'autres rumeurs, dans le désert comme ailleurs, jasaient sur la traque des trytonistes cachés dans les rangs des guildes kara et kami.
— C'est là que le Cercle t'a protégée ? Malgré qu'ils t'aient vu dans le camp adverse pendant la guerre ?
— Et oui ! *sourit* On préparait notre mariage, avec Shen.
— Quoi ! Tu fus rouée de coups par les siens et tu l'as quand même épousé ?
— Oui le Cercle était fidèle à Jena mais il savait reconnaître que j'étais une "tête de pioche" qu'ils aimaient bien.
— Et alors, tu es trytoniste ?
— Moi ? *sourit* je suis une homine, c'est déjà beaucoup. Alors reprenons, à cette cette fameuse réunion de FH, Nicho conseilla aux trytonistes de rester cachés et indiqua que le lieu le plus sûr était les Lacs, là où les homins sont le plus ouverts. Mais les trytonistes en voulaient plus, ils ne voulaient pas rester cachés mille ans, ils ne voulaient pas être des pacifistes qui ne mettent pas de foreuse sur les OP, et qui passent à côté de belles matières précieuses. Ils décidèrent d'une prochaine réunion, loin des villes, dans les Landes Obscures, dans la grotte des amoureux.
— Oh, "la grotte des amoureux", c'est amusant comme nom.
— Vi. De nombreux couples y venaient papoter *sourit* ou se marier.
— Tu t'es mariée là-bas avec ton Shen?
— Nah. Nous n'aimions guère les Lacs et Shen était fidèle à sa forêt. Après tout, nous y avions tous nos souvenirs.
— Ils avaient des OP, ces trytonistes?
— Oui et d'autres neutres aussi. De mémoire, dans chaque pays il y avait un OP neutre: en désert, c'est MVG qui la détenait, en lacs, la guilde Harmonie. Et, par la suite, ils distribuèrent leur récolte dans des marchés ouvert à tous. On en reparlera. Pour en revenir aux trytonistes, j'ai entendu qu'il y avait eu d'autres réunions et le bruit courait en 2532 qu'ils recrutaient. Mais, après la mort de Still Wyler pendant la signature du traité des quatre peuples, ils se sont fait plus discrets et certainement plus méfiants. Je crois que quelques homins cherchent toujours à prendre contact avec eux mais ce sont eux qui vous choisissent. »

…………………
Ci-après quelques documents donnant aux lecteurs de ces mémoires des informations dont, bien sûr, Eleanide n'a pas fait part aux jeunes gardes du Camp Maraudeur : Mémoires de Gibbaï Rusé, chercheuse d'Elias (extraits) ; Entretien avec Hiaoi, chercheuse d'Elias ; Une présentation de la Guilde d'Elias.

II.14 Les avant-postes

Elea était à peine posée sur la racine qui lui servait de siège, que déjà une question se faisait entendre :
« Bankun la couturière. Dis, hier tu as dit qu'Elias demandait aux homins de ne pas monter de foreuse sur les OP. Ils l'ont écouté ?
— Et bien je n'ai souvenir que de quelques-uns sans foreuse, mais je ne sais pu de qui. *sourit pour taire les noms* Finalement, les matières étaient bien trop courtisées pour ne pas en mettre. Et pour équilibrer les forces, c'était plus sage d'en mettre une. De toute façon même les OP n'ayant pas de foreuse étaient attaqués. Il y eut quelque célèbres batailles où les guildes se combattirent, quoique du même camp. Je me souviens encore de cette OP du Marais. Ce fut ma dernière participation sur le champ de bataille avant très longtemps.
— Ah ?
— Oui le Cercle attaqua une OP kara au Marais… les karas s'entretuèrent. Je ne pouvais l'accepter, malgré mes liens avec eux. Shen avait hésité à y aller mais c'était son devoir de suivre les siens. Au loin, les Marcheurs d'Atys observaient. Je les rejoignit. Les Alkiane étaient face au Cercle et tous ses alliés… ce fut déchirant.
— Mais pourquoi cette révolte ?
— Ah ça… *soupir* La soif du pouvoir. Lilithe voulait un avant-poste en forêt. Elle voulait que les gardiens des OP tournent. Mais les possesseurs des OP voulaient les garder précieusement. Mais, au final, tous les OP eurent leur foreuse. Les matières si précieuses et les catalyseurs pleuvaient.
— Mais les catalyseurs, ça ne sert à rien !
— À cette époque, ça nous permettait de booster notre mémoire et nos actions pour apprendre plus vite, mieux que la shooki ces trucs. J'en ai été accro à une époque, une vraie drogue qui m'a coûté terriblement cher.
Cher ?
— Oui. Il y avait des distributions/ventes de la récolte des foreuses. Les Ordre du Métal, par exemple, en faisaient une chaque semaine sur leur OP. Kress fut fidèle au poste aussi longtemps qu'il le put.
— Il donnait à tous ?
— Il donnait/vendait aux karas et aux dits neutres. Et après chaque bataile d'OP, la guilde attaquée et sauvée remerciait les participants. Encore de nos jours, les guildes redistribuent, partagent ou font commerce de leur récolte… Allez sur ce, je file redécorer mon appartement. Lutrykin vient de me déposer quelques bric-à-brac. Nuitée les d'jeuns.
— Banrund la couturière. »

II.15 Les marchés

« Bankun Elea.
— Kikoo les d'jeuns ! Comme je vous ai dit les matières précieuses pleuvaient tant que, au fil du temps, les marchés apparurent. Il y eut le deuxième marché noir.
— Oh ! le deuxième ?
— Oui, le premier fut si secret que j'en entendis parler trop tard… Donc, pour le suivant, on vit cette fois des affiches placardées un peu partout par la guilde de l’Œil des Bas-Fonds. Il y avait un peu de tout. Ensuite, il y eut le marché organisé à Yrkanis par Les Jardins d'Atys.
— Oh ! Eux aussi faisaient du marché noir ?
— Nah *rit* c'était le premier marché officiel en forêt qui eut lieu une fois par semaine. Les jardiniers y vendaient leur récolte d'OP. S'en suivirent d'autres, bien sûr, parfois violents ou problématiques à organiser.
— Ah oui ! J'ai entendu parler d'un marché à FH
— Oui celui-ci regroupait plusieurs guildes qui vendaient leur récolte d'OP, comme La Garde des Dragons Noirs, et, des artisans comme Kiwalie, Djiper, moi et plus tard Stcentor. On prenait les commandes d'armures et armes en tout genre, livrés dans la semaine. Je pense que ce fut le marché qui dura le plus dans le temps. J'eus beaucoup de commandes de légères et moyennes pour des nouveaux réfugiés et aussi pour des occasions particulières comme des anniversaires, des mariages…
— Ah… en parlant de mariage, le tien c'était quand ?
— On verra ça un autre jour. *sourit* En attendant, oubliez pas : le prochain marché noir a bientôt lieu. Laissez vos oreilles traîner. Nuitée les d'jeuns.
— Banrund la couturière ! »

II.16 S'équiper

« Pour en revenir aux marchés, les jeunes n'avaient pas besoin de guilde, puisque vous les équipiez par ces marchés ?
— Oulla ! Une guilde n'est pas là que pour t'équiper. C'est une sorte de famille, qui te transmet son savoir, qui t'apprend comment te placer pour soigner sans prendre d'aggro. Et puis sur les marchés, nos clients étaient aussi des chasseurs qui n'aimaient pas forer.
— Ah ! Y a pas que moi qui n'aime pas piocher alors ! *rire d'une jeune garde*
— Et on ne manquait pas d'artisans : on n'avait pas besoin de forer ou crafter pour s'équiper. Je suis devenue peu à peu crafteuse pour pouvoir équiper moi-même mes petits protégés. Mais en 2529, les instances supérieures nous ont appris que les bijoux pouvaient nous protéger davantage et que les lourdes ne serviraient plus à esquiver. Alors, comme beaucoup d'artisans, j'ai du réviser mes recettes. Ce sont les bijoutiers qui ont eu le plus gros travail de recherche à faire, les pauvres… beaucoup baissèrent les bras. Les artisans partirent peu à peu suite à ces changements, puis, en plus grand nombre, au moment des temples.
— Ils partaient où ?
— Là ou leurs services seraient mieux reconnus. Ils partaient par les racines vers d'autres écorces. Mearthis, une grande bijoutière du Cercle, fut de ceux qui partirent ainsi, et Molitor, un grand armurier, et beaucoup d'autres artisans. J'ai du remonter un nouveau réseau de crafteurs avec qui je troquais des matières forées pour m'équiper.
— Tu troquais ?
— Oui, et je n'étais pas la seule. Je donnais ma récolte de matières forées aux artisans. Ainsi ils perfectionnaient un autre craft et je récupérais des armures et des armes pour chasser.
— Oh c'est cool ça, tu n'avais pas besoin de dappers du coup !
— Non. J'échangeais tout contre mes services de foreuse. Ça n'est que beaucoup plus tard, en 2542, quand les artisans vinrent à manquer, que je me suis dit "Allez zou, faut grandir ma p'tite." Depuis je suis devenue une vraie couturière puis j'ai appris un peu de ci et de ça. Mais ça, c'est une autre histoire. Nuitée les d'jeuns !
— Banrund, Elea. »

II.17 Les jeux d'Atys

« Hey la couturière, tu fais les jeux d'Atys ?
— Kikoo les d'jeuns. Oui je les découvre.
— Tu ne l'as jamais fait ?
— Non pas que je me souviennes, il y eut un projet assez ancien qui date de 2526. Certains voulaient que cet événement soit ouvert à tous: chasseurs, lutteurs, foreurs, coureurs.
— Coureurs de jupon ? Pour ça, je suis doué ! *dit un garde qui se reçoit aussitôt un coup de sa voisine*
— Puis, il y eut divers projets, parfois aboutis telles, en 2560, Les Atysiades avec un Try-athlon autour de FH et le F-yubo-ball. On m'a rapporté que le yubo-ball de ces Atysiades était un peu différent, *sourit* un peu moins fairplay. Il y eut aussi les tournois des 4 Nations mais ça je vous en parlerai en même temps que des tournois, *sourit* un autre soir.
« Pour les jeux d'Atys de cette année, sur Silan, les nouveaux réfugiés apprennent à cuisiner et brasser pour préparer nos festivités. Ils feront un civet de rendors et brasseront de la bière. L'intendant Yi Shi-Dashi est là pour tout surveiller.
— Bha, moi, suis doué pour goûter les bières… Je peux aller les aider ? *dit un jeune garde fraîchement arrivé*
— Et nha, pas de retour possible vers Silan. Mais tu peux faire les trois courses du continent, si tu veux. Il y a : une course à pied qui joint Yrkanis à Pyr, une course en toub qui part de la sortie côté étables de Zora (Misugi adorait cette course à dos de toub) et la dernière course est un triathlon qui démarre à la ferme de Windermeer. Là, je vous conseille de ne pas vous charger car vous risquez de boire la tasse et non la shooki. Il y a aussi le fameux Yubo Ball. Je côtoie Bipbip *caresse son yubo* mais là, j'avoue, Siela est bien plus doué pour amadouer des yubos. Je suis sûr qu'il avait quelques friandises dans ses poches, ce filou de grand bleu.
« Et il y a eu enfin les Feux d'Atys, mais nha pas la guilde de MVG. *sourit* . Cette épreuve se déroule dans l'Arène Matis. Il faut tenir un feu allumé face aux assaillants qu'ils soient homins ou mobs. L'Arène est splendide pendant ces jeux… Allez, je vous souhaite à tous de bonne course. Et restez digne et respectueux de votre monture. »

II.18 Une page se tourne

« Bankun la couturière. *dit une jeune garde en faisant la moue*
— Kikoo la d'jeun. Bha, pourquoi cette mine ?
— Dis, c'est vrai que tu fais tes baluchons ?
— Oui, j'en suis désolée, mais ma place n'est plus ici. Oshimaru a du partir par les Racines, je pense. Je n'étais venue au camp que pour être à ses côtés. Vous connaissez vos règles si strictes : interdit de côtoyer, ni de chasser avec un homin s'il n'est pas Maraudeur.
— Bah et nous ? *dit un autre jeune garde* On n'compte pas ?
— Si les d'jeuns, vous allez me manquer et ces veillées aussi.
— Bah oui. Tu ne nous a pas parlé de tes mariages… ni de la venue de Bipbip *caresse le yubo accouru vers lui en entendant son nom et lui faisant une léchouille*
— Oui je vois que vous avez aussi adopté Bipbip *sourit*. Mais, je ne suis pas une maraudeuse, vous le savez. M'avez vous vu chasser avec vous ? Ai-je suivi vos lignes de conduites ? Non je suis restée moi-même. Oshi n'est pas revenu de son voyage, je lui avais promis que je ne quitterai pas l'Écorce, que je serai là, à ses côtés. Il faut croire que je n'avais pas tant de valeur à ses yeux. Une fois encore mon cœur m'a joué un tour.
— Tu reviendras nous voir ? Raah ! Non je suis bête. *dit un garde en se tapant le front* Les vieux te laisseront pas entrer.
— Bah et les veillées qui va nous les faire ?
— Je reviendrai vous voir, vous en faites pas. Ce que je vous propose… *réfléchit*
— On te donne un laissez-passer ! Oui c'est ça ! *dit un jeune avec conviction*
— Mais non, nigaud, les vieux voudront jamais *répond une jeune garde*. Elle n'est pas Maraudeuse, elle ne passe pas.
— Ah je sais ! Je vais vous les envoyer en journal, mes histoires… *regarde son yubo* et c'est Bipbip qui vous les apportera. Ca vous va ?
— Attend je vais voir le vieux ! *un jeune garde file vers la tente du Sage du Camp*
— Tu pars pour où, la couturière ?
— Je reste en désert. *sourit* Pecus m'a proposé de me louer une chambre. J'espère que les bronzés ne feront pas d'histoire à mon retour. Les gardes de la tour me connaissent bien : j'ai un hall chez eux.
— Bah, si ça va pas tu nous appelles et on vient les bastonner ces mal rasés ! *dit avec emportement un jeune*
— Hihi ! Z'êtes gentil les d'jeuns, mais ne vous faites pas de souci. Pecus m'aidera et j'ai encore quelques passe-droits là bas. J'y achète ma gazette, j'y récupère mes tonneaux de shooki, et j'y ai mes stocks. Ca va aller… *pas très rassurée cependant de sa dernière visite où un jeune Fyros l'avait traitée de Matis* Va falloir que je les ré-apprivoise.
— Hey la couturière ! *le jeune garde revient en courant* Le sage a dit ok pour Bipbip, mais il veut te voir avant ton départ.
— J'y vais de ce pas alors, car Kalista et mes toubs de bât sont prêts. » *se dirige vers la tente du Sage qui la salue chaque matin*

II.19 Une page se tourne (suite)

Elea rentra d'un pas décidé dans la tente, s'inclina devant le sage et s'assit en face de lui.
« Bankun Eleanide. Alors, un petit vient de me confirmer ton départ. Il n'était pas très content. Je suis désolé que tu n'aies pas trouvé ami ici.
— Si, j'en ai retrouvé et j'en ai rencontré. Mais Oshi n'est pas revenu et même sans ça, je n'ai pas ma place ici malgré vos jeunes qui sont plein d'entrain, et ouverts. Ils savent très bien ce qu'ils devront faire plus grands, défendre leur camp avec ferveur. Ils savent qu'il ne faut pas être assujetti à la kara ni aux kamis. Ils veulent d'ailleurs tous être libres.
— Je ne comprend pas, ça n'est pas ce que tu voulais aussi ? *sourit*
— Si. Mais je ne veux pas être coupée de tous. Je veux continuer à voir mes amis, quels qu'ils soient. Je ne veux pas tourner le dos à Kiwalie car elle est Ranger, elle qui fut très étonnée de me voir si longtemps au camp. Je ne veux pas me battre contre les amis que j'ai rencontré lors de mon passage dans le camp kamiste ou même contre certains karavaniers qui m'acceptent encore, si rares qu'ils soient.
— Dis-toi bien que certains n'admettront jamais qu'ils sont aveuglés. La liberté, ce n'est pas de suivre les KK ou même un roi. Si un jour tu comprends ça, tu reviendras et cette fois tu essaieras de t'intégrer. En attendant, l'entrée du camp te sera refusée. Je vais devoir trouver quelqu'un d'autre pour les petits. *grommelle* Tu vas leur manquer, ils aimaient bien tes histoires du passé.
— Oui, ils vont me manquer aussi. *baisse la tête* mais je ne peux rester ici, je veux pouvoir aller voir mes amis en ville, acheter quelques mp ci et là. Je sais que vous avez toléré que je continue à aider tout homin. Je sais aussi que vous avez été déçu que je ne vienne pas vous soutenir sur les avant-postes ou dans vos combats. Mais, ce ne sont pas les miens. Je me bat que contre les kitins.
— Tu vas aller où ? Personne ne voudra de toi, après ton passage ici.
— Pecus va me loger un temps, jusqu'à ce que je puisse prendre un appartement.
— Ce vieux fou ? Il est toujours en vie ?
— Oui, *sourit* fidèle au poste ! Il m'a toujours fournie en shooki, la meilleure d'Atys *tend une flasque*
— Ah oui ! Toujours aussi bonne sa shooki. *boit de la liqueur qui lui rappelle son passé et comprend pourquoi elle repart* Salue-le de ma part, ce vieux bougre.
— Voulez vous que je transmette d'autres messages ?
— Non le passé est le passé. Je n'ai pu rien à voir avec tout ça. Ils comprendront un jour. Allez ! File avec tes toubs et dépose ta clef de chambrée à l'entrée. Je te donne une heure pour partir, pas plus, vu le peu d'affaires que tu as. Et, pour Bipbip, tu as ma parole que rien ne lui sera fait. Allez, bon vent ! » *se lève et quitte la tente*
Elea se leva, elle entendait le sage dire aux jeunes gardes de rentrer dans la caserne. Elle sortit de la tente et ne croisa aucun regard. Elle vit que ses toubs étaient prêts à partir. Elle regarda au cas où un jeune serait là. Mais personne. Elle grimpa sur Kalista, salua les gardes de l'entrée et rendit sa clef. Le vieux garde la lui arracha des mains sans lui rendre son salut et tapa sur la croupe de la monture. Elea ne se retourna pas, filant vers le désert fyros.