De EncyclopAtys
C’est un matin de l’année 2481 qu’un éclaireur revint en toute hâte à la puissante forteresse du Duché d’Alanowë. Il était porteur de nouvelles inquiétantes, de nombreux postes avancés n’avaient pas envoyés leur compte-rendu du jour. Le Duc Kenlyano Landralyo d’Alanowë ne pouvait en arriver qu’à une seule et unique conclusion : l’empire Fyros préparait une invasion de grande envergure.
Il lança immédiatement l’appel aux armes, et fit envoyer des messagers aux Duchés les plus proches, leur demandant de préparer leur défense et d’envoyer des renforts. Il prit ensuite lui-même le commandement des Légions d’Alanowë. Elles étaient au nombre de cinq, chacune forte de cinq milles homins. Leur simple vision était impressionnante, fiers guerriers tous vêtus d’or, ils flamboyaient sous les rayons de l’Astre du jour. Mais leur caractéristique la plus terrifiante était leur silence, même au plus fort des combats, ils restaient silencieux, ni cri de guerre, ni hurlement, ni plainte. C’était une question d’honneur.
Kenlyano, laissa une de ses légions dans le but de protéger ses terres. En effet, en raison des dissensions qui régnaient au sein des Maisons Matis, il ne s’attendait nullement à recevoir le moindre renfort. C’est donc à la tête de vingt milles de ses Légionnaires d’Alanowë qu’il partit à la rencontre des armées Fyros. Au bout de quelques jours de marche, et alors qu’ils étaient arrivés aux frontières de l’empire, les éclaireurs signalèrent des mouvements qui ne pouvaient être que ceux d’une importante troupe en marche tant la poussière soulevée était importante. Ils venaient droit sur eux. Kenlyano fit aligner son armée en bon ordre, décidant d’attendre leurs ennemis. Mais le temps passant, il commença à éprouver un certain malaise. Soit les Fyros faisaient avancer leur armée sur une seule ligne, soit ils avaient réunis la plus imposante armée qu’ait jamais connue Atys. Et ses éclaireurs qui n’étaient pas encore revenus. Il ne dormit pas de toute la nuit, son malaise ne faisant que s’accentuer. Quelque chose lui échappait, et il commençait à avoir peur.
Ce n’est qu’au matin qu’il comprit. Ce n’était pas des Fyros. Ce qu’il observait n’était pas une horde de barbares, mais des créatures telles qu’il n’en avait jamais vues. Elles étaient innombrables. Jusqu’au bout de l’horizon, ce n’était que masse grouillante de créatures arachnéennes. Un raz de marée de griffes de pinces et de crocs qui allait les engloutir. Il appela alors Ankolayat, Capitaine de sa garde personnelle.
Ankolayat, coeur fidèle, nous allons mourir aujourd’hui.
Bien mon seigneur.
Mais j’ai une dernière mission à te confier. Prends la plus rapide de nos montures, et va prendre le commandement de la Troisième Légion. Et fuyez. Allez vous réfugier dans l’arrière pays, sous la protection des autres Duchés. Fait.
Mais seigneur, j’ai juré sur ma sève de toujours vous protéger, et de vous accompagner jusque dans la mort. Obéir me rendrait parjure !
Non mon ami. En m’obéissant, tu sauves ma famille. En m’obéissant, tu empêche ma lignée de s’éteindre, et sauve ma sève. Jamais tu ne me seras plus fidèle qu’en m’obéissant en ce jour.
Bien seigneur. Mon coeur saigne, mais j’entends et j’obéis.
Prends soin de mon fils. Et remets-lui ceci.
Il retira son anneau Ducal et le lui tendit. Son fidèle capitaine le prit et s’en allât sans un mot. Kenlyano replaça son armée en cercle autour de la colline, et se prépara à livrer son dernier combat. Quelques heures plus tard, ils étaient encerclés. Cela n’avait que peu d’importance, il ne voulait que gagner le plus de temps possible, pour permettre à Ankolayat de mettre en sécurité sa famille et son peuple. Les créatures s’étaient arrêtées, semblant savourer d’avance le massacre. Le Duc observa ces êtres monstrueux, et se dit qu’ils n’avaient que pu être vomis par les enfers. Et il se mit à rire.
Venez, si vous n’avez pas peur, venez !!! Nous allons vous renvoyer d’où vous venez !!!
Comme en réponse, les créatures que l’on nommerait plus tard les Kitins chargèrent.
Sans un cri, vingt milles homins abaissèrent lances et fusils. Sans un hurlement, vingt milles matis supportèrent la charge sans reculer. Sans une plainte, vingt mille Légionnaires moururent. Lorsque Kenlyano se fit transpercer de part en part, ses dernières pensées furent pour sa famille.