De EncyclopAtys
La salle des Archives | Le nouvel Exode | Le nouvel Exode (2ème partie) |
Le nouvel Exode (2ème partie)
Le 25 Nivia, 3ème CA 2539
Le choc ... l'angoisse ... sur les visages de tous les homins, la peur et l'incertitude étaient revenues. Un mal encore plus terrible que les Tremblements d’Écorce s'était abattu sur les nouvelles terres des homins. Le Grand Ralentissement avait commencé.
- Le 25 Nivia, 3ème CA 2539.
Le fléau avait commencé il y a seulement quelques minutes, mais la panique était indescriptible à Fairhaven. Les Tremblements d’Écorce étaient un phénomène dramatique, mais les homins pouvaient le comprendre, le ressentir, toucher l’Écorce et sentir sa colère, ses soubresauts. Mais ça ...
Zorglor était dans le quartier des marchands de Fairhaven, négociant la vente de deux amplificateurs magiques avec Mac'Wiley Cothan, le marchand d'armes de mêlée, lorsque les premiers symptômes avaient commencé. Le bras de l'homin, tenant la paire d'amplificateurs sembla rester quelques instants comme suspendu dans l'air, avant de se remettre à bouger lentement. Ni Zorglor ni le marchand ne réagirent tout d'abord, trop interloqués pour comprendre, avant de prendre conscience que cet étrange phénomène les touchait entièrement.
Abasourdi, Zorglor s'était retourné, regardant en direction du bar où quelques clients étaient en train de discuter joyeusement quelques instants plus tôt. Le spectacle était ahurissant. Les mouvements de tous les homins semblaient comme ralentis, lourds, lents, ... comme si un de ces sorts de ralentissement que Zorglor avait tant de mal à maîtriser avait frappé toute la Fourche du Bon Marché. En quelques instants, l'étonnement qui s'était peint sur le visage des homins avait cédé la place à la peur, la panique. Ce grand sort de ralentissement, lancé par des ennemis inconnus, d'une puissance jamais vue jusqu'à présent ... Quel adversaire aussi formidable avait pu s’attaquer ainsi directement au cœur de la capitale de la Fédération Tryker, au beau milieu du Lac de la Liberté ? Les homins tout autour commençaient à courir avec une infinie lenteur vers l'entrée de la ville, pour échapper à l'emprise du Ralentissement.
De tous les pontons, l'Avenue de la Chambre Haute, le Chemin du Clocher, la Route de Rigan, les homins affluaient, dans une apathique fuite éperdue. Zorglor se retourna, et commença à suivre la foule, vers la plage ... sortir de Fairhaven ... échapper à cette étreinte ... Chaque pas était une épreuve, une lutte contre l'engourdissement, contre cette horrible sensation de lourdeur.
Mais en dehors de la ville, rien ne changea ... les homins erraient sans but sur la grève ... ce sort terrible semblait donc avoir atteint toutes les Nouvelles Terres homines ?
Le mot s'était répandu à une vitesse qui semblait presque comique étant donné la rapidité à laquelle les homins pouvaient agir : les Anciennes Terres... Là-bas ... fuir ! Quitter les Nouvelles Terres soumises à cette abomination, et faire le chemin inverse de celui que les homins avaient fait à la suite du Grand Essaim, suivre la Route de l'Exode. Cette Route que les dirigeants des quatre peuples, désireux de voir les homins reconquérir toutes leurs terres, avaient vanté environ cinq années de Jena plutôt, cette Route que peu d'homins, se sentant chez eux dans les Nouvelles Terres, avaient suivi...
Des rangs serrés de ceux qui seraient bientôt des réfugiés se massaient, toujours plus nombreux, vers le nouveau téléporteur, arrivant tout autant de la ville que de la colline. Le technicien tryker, les traits inquiets, mais fidèle à son poste, aidait du mieux qu'il pouvait les homins à franchir ce vortex d'un nouveau genre. Zorglor chercha dans la foule autour de lui, tentant de reconnaître des visages connus, mais il ne voyait rien, personne... Où étaient-ils tous ? Pourrait-il les retrouver ?
Ces pensées tourbillonnaient dans la tête de Zorglor alors qu'il achevait le dernier pas vers le téléporteur. Une lueur dorée enveloppa l'homin, qui ferma les yeux.
Quand ses paupières se rouvrirent, le tryker était dans un lieu inconnu, ressemblant vaguement aux paysages familiers d'Aeden Aqueous. Après quelques instants, il eut le réflexe de tenter de faire un pas en avant. Cet endroit semblait en effet épargné par le Ralentissement, et l'homin fit quelques pas, les yeux fermés, oubliant la réalité pour quelques instants, pour le simple plaisir de pouvoir à nouveau faire librement ce geste. Zorglor et les quelques homins qui étaient arrivés à proximité passèrent deux jours à errer sur les Anciennes Terres, rencontrant sporadiquement d'autres petits groupes de réfugiés, chassant quelques animaux qui passaient par là. Par chance, la plupart des homins avaient sur eux de quoi se défendre et ils ne firent pas de mauvaises rencontres.
Le troisième jour, le petit groupe progressait dans un long canyon, formé il y a bien longtemps par le cours d'une rivière. Après un ultime méandre, le lieu leur apparut. Entièrement encerclé par de hautes collines, et bordé par une grande étendue de sciure parsemée de Bamboos, le petit lac fut pour les homins la plus réjouissante des visions depuis leur départ de Fairhaven.
S'approchant lentement de l'eau, sur laquelle les Olansis et les Flyners bougeaient lentement au gré du vent, les réfugiés eurent la joie supplémentaire de voir un petit nombre d'autres homins rassemblés autour de quelques constructions.
Une trykette aux cheveux turquoise s'approchait d'eux, et ceux qui la connaissaient eurent tôt fait de saluer Tauntaya, qui inclina doucement la tête.
- - Lorganeer ici, sey ! Vous pouvez aller vous reposer ou vous désaltérer au bar.
Les réfugiés fatigués se rapprochèrent des homins déjà installés autour du petit feu. Zorglor jeta un regard vers ce qui ressemblait à un bar, devant lequel quelques silhouettes semblaient attendre. Le tryker se retourna vers le feu, s'assit, et ferma les yeux.
Enfin un peu de calme, de détente, et la joie de revoir quelques homins connus... même s'il n'avait toujours pas la moindre de nouvelles de nombreux autres, c'était déjà un premier réconfort.
Zorglor commençait à sombrer lentement dans le sommeil quand un éclat de voix courroucé lui fit relever la tête et se tourner vers le bar.
- - Comment ça, pas de bière Tryker ? Ah an !! Et ils appellent ça un bar ?