de:Wanderführer England en:Wayfarers' Guide to Matia es:Guía de senderismo de Matia fr:Guide des randonneurs en Matia ru:Пеший гид по Матиа

Aux homins qui liront ce guide

Inspiré par les œuvres magistrales d'Azazor Eridlo Mirihus[1], j'ai pris sur moi de tenter de décrire la configuration des territoires et des villes du royaume des Matis qui occupe le haut-plateau d'Atys connu sous le nom de Sommet Verdoyant.

Ce guide vise à donner au visiteur potentiel une vue aussi objective que possible du royaume des Matis. J'en entreprends la rédaction en sachant parfaitement que certaines des sources sur lesquelles je devrai m'appuyer dissimulent quelques faits afin de rendre l'Histoire matisse plus présentable. Je m'efforcerai toutefois, dans la mesure du possible, à la neutralité dans le commentaire. Comme l'exige mon statut de Ranger et comme je m'en sens le devoir vis-à-vis des habitants d'Atys. Dans cet ouvrage, vous trouverez des informations sur la configuration des lieux, sur les habitants, sur les dangers et les plaisirs que vous pourriez rencontrer au cours de vos voyages à travers le royaume, si l'envie vous prends d'en faire. Mais je ne prétends nullement être exhaustif, car bien qu'ayant moi-même passé beaucoup de temps dans ce pays, je n'en connais pas encore tous les coins et recoins, ni tous les homins qui y vivent, ni toutes les créatures qui peuplent ses étendues sauvages. Prenez ce guide, donc, comme une simple introduction à une belle région d'Atys et des Nouvelles Terres.

Puissiez-vous la parcourir en toute tranquillité, sans jamais y être molestés.

Lylanea Vicciona, Ranger, Barde des Quatre Nations



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Matia ou le Sommet Verdoyant

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Bienvenue voyageur.
Comme vous le savez peut-être et comme cela saute au yeux de quiconque consulte la carte des Quatre Nations, Matia, dit aussi le Royaume du Sommet Verdoyant, s'étend sur un plateau naturel d'altitude surplombant l'écorce d'Atys à mi-hauteur, au sud-est de ce qui constitue la demeure des Quatre Nations. Seul l'empire Fyros se trouve plus au nord sur l'immense plante qu'est Atys.
Contrairement à l'Empire du Désert, qui occupe une vaste vallée naturelle creusant l'écorce d'Atys, la masse continentale du Royaume Matis est quant à elle bordée de tous côtés par des falaises abruptes plongeant dans sur une vaste plaine d'écorce sombre, en grande partie vide. Ces falaises sont en principe impossibles à escalader. Mais, comme nous avons pu l'apprendre, des âmes désespérées et courageuses ont réussi à le faire dans le passé, au péril de leur vie. Depuis tout point du périmètre tracé par ces falaises, un homin peut, par temps clair, avoir un aperçu de l'écorce brute d'Atys, torride et sauvage .

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Prenez garde, voyageurs. Car la chute le long des murs de bois massif est interminable et, au fil des années, quelques âmes ont hélas connu leur fin définitive en plongeant dans l'inconnu brumeux. Car, la plupart du temps, un fin brouillard humide plane au-dessus des profondeurs et la grande distance empêche quiconque d'y distinguer autre chose qu'une étendue d'un brun quasiment uniforme. Mais des homins à l'œil perçant prétendent avoir repéré des mouvements et des taches vertes tout en bas, comme d'autres assurent avoir vu des choses bouger tout en haut sur la Canopée.
Quoi qu'il en soit, nous savons qu'il y a certaines choses là en bas.
En effet, on peut parfois entendre là un grondement sourd couvrant le bruit de l'incessant souffle du vent et se réverbérant dans les profondeurs. Parfois, des coups de tonnerre l'accompagnent qui évoquent la marche de quelque titan ou la détonation d'énormes canons lointains.
Bien qu'on n'ait jamais rien vu sur les lieux qui expliquerait ces bruits terrifiants, certains Rangers et Réfugiés, ayant exploré les étendues sauvages au-delà des Nouvelles Terres, prétendent y avoir aperçu de gigantesques créatures inconnues. Ainsi, selon un écrit apocryphe, qu'une petite créature semblable à une grenouille qui utiliserait un porte-voix taillé dans quelque arbre tombé pour amplifier son croassement jusqu'à un volume aussi monstrueux.

La majeure partie du littoral de Matia suit une courbe plutôt régulière seulement brisée ici ou là par d'étroites avancées herbeuses accrochées quelques mètres au-dessous du rebord du plateau. Certaines sont accessibles, mais la plupart sont assez difficiles d'accès. De loin en loin, de grandes fissures dentelées s'enfoncent vers l'intérieur dans le bois du plateau, qui ne sont pas sans rappeler les ramifications du Couloir Brûlé, le large gouffre qui coupe en deux le pays des Fyros. Ces fissures sont toutefois beaucoup plus courtes et nul ne sait ce qui se trouve au fond.
Le plateau lui-même descend progressivement vers l'énorme bassin constituant Aeden Aqueous (ou Naw Trykoth) via une série de paliers et de pentes douces. Son climat tempéré est en fait humide, avec des pluies fréquentes et des orages. On pourrait penser que la verdoyante Matia dispose d'une abondance d'eau, mais en raison de sa configuration en plateau et de son sol ne dépassant guère quelques mètres d'épaisseur, la plus grande partie des eaux de pluie s'infiltrent à travers cette couche de sol fertile relativement mince sur le rebord avant de s'évacuer vers les mystérieuses profondeurs. Elles émergent probablement quelque part au pied des falaises, contribuant ainsi aux brumes qui cernent Matia, puis se vaporisent en nuages pour reprendre leur cycle. Heureusement, il semble que ces pluies soient riches en nutriments. Sinon le sol aurait été depuis longtemps lessivé de tout fertilisant.[2]
Le manque de ressources en eau pérennes est la principale raison du conflit prolongé qu'entretient le Royaume avec ses voisins du nord, les Fyros. Ironiquement, aussi fertile et luxuriant que puisse apparaître le Royaume, rares sont en effet, parmi ses collines verdoyantes, les points d'eau stables capables de faire vivre sa population animale et les homins qui l'habitent.
Commençons par le palier culminant du plateau et descendons jusqu'à l'autre bout du Royaume. Du nord au sud, donc, nous allons le parcourir.

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La plus importante ressource en eau pérenne de Matia se trouve dans la région dite de la Source Cachée au nord-ouest du Royaume. Une oasis luxuriante, un lieu d'accueil verdoyant dans ce qui est communément appelé le Désert Matis. Depuis l'installation des homins dans les Nouvelles Terres, cette région fait l'objet de contestation entre Fyros et Matis.
Elle est principalement constituée de plaines fort arides. Une contrée de savane, s'établissant une centaine de pieds plus haut (donc beaucoup plus sèche et parfois bien plus chaude) que le reste du plateau du Sommet Verdoyant. Elle est cernée de hautes falaises de bois, qui ne plongent pas ici dans l'inconnu mais s'élancent vers les cieux.
L'oasis elle-même est alimentée par au moins un (peut-être deux) puits artésien qui, selon les scientifiques de Matis, dont le savoir est fondé sur les connaissances glanées auprès de la Karavan, sont à leur tour alimentés par les pluies arrosant les lointaines régions d'altitude d'Atys. L'eau de pluie tombée là est canalisée sous l'écorce jusqu'à ce lieu précis, puis poussée vers le haut et ensuite à l'air libre dans de magnifiques cascades qui constituent les Chutes de Virginia, nommées ainsi d'après une tragique histoire d'amour dont elles auraient été le théâtre et qui fait toujours l'objet de controverses.
En observant le plan d'eau au pied des chutes depuis un certain point de vue, on peut apercevoir un tunnel sous l'écorce, menant au loin. Les scientifiques Matis affirment que ce tunnel passe sous l'ensemble du plateau, se ramifiant en un réseau de rivières souterraines, de ruisseaux puis de filets d'eau. Réseau qui donne sa luxuriance la végétation du Royaume. À quelques endroits, cette eau s'accumule en points d'eau prisés par la faune locale, mais ceux-ci sont peu nombreux et fort dispersés.[3]

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L'oasis elle-même est de toute beauté et je recommande chaleureusement de la visiter au printemps. Alors qu'une myriade de fleurs fleurissent sur ses douces pentes et que les arbres débordent presque de pétales éclatants.
Mais ne vous laissez pas abuser par l'apparente quiétude des lieux. Une meute vicieuse d'énormes torbaks a fait de la partie méridionale de l'oasis son territoire et le défend toutes dents et griffes dehors. De plus, une bande de malandrins se cache quelque part dans la végétation luxuriante, guettant le voyageur imprudent à qui tendre une embuscade. Il arrive aussi fréquemment que la tribu des Matis Arides, qui a en charge la protection de l'oasis et le soin de ses eaux, se retrouve en périlleuse situation. En outre, un énorme kirosta vermillon arpente parfois l'oasis et se cache parmi les bambous qui y abondent. J'ai entendu le nom de Tarron prononcé par les habitants de l'oasis.
Pendant longtemps, le seul établissement notable dans cette région fut le camp de Sirgio le Scélérat, un chef de bande de grande réputation, à qui sa cruauté et son étrange penchant pour les récits ont donné une certaine notoriété. De fréquents conflits entre sa bande et les voyageurs ou quiconque tente de contrôler ses activités, éclatent aux abords de son camp, qu'on trouve au sud-est du vortex ouvrant sur le pays Fyros, non loin de l'oasis susmentionnée.
Mais voici quelques années, dans une partie reculée de la région autrefois cachée, les redoutables Maraudeurs sont parvenus à établir un camp de base permanent. Ainsi, les voyageurs sont avertis de ne pas s'approcher trop près des falaises qui bornent la région au sud-ouest.
Une population importante d'herbivores robustes (armas, gnoofs et mektoubs) constitue le garde-manger d'une foule de cuttlers et de torbaks très agressifs qui gîtent également dans la Source Cachée. Ainsi que les omniprésents kitins, qui terrorisent les voyageurs en chemin vers l'oasis, cœur de la région.
Si jamais vous vous retrouvez poursuivi par des bandits ou des créatures malveillantes, efforcez-vous d'atteindre l'abri de l'avant-poste royal installé non loin, dans le goulot d'étranglement qui marque la limite entre le désert et la rampe le reliant aux régions plus vertes.

Le Tertre de la Dissidence Matis text divider 01.png

À partir de là, le haut plateau matis se divise en deux bras principaux, qui forment ensemble le Royaume. Juste au sud de la région de la Source Cachée se trouve le Tertre de la Dissidence, une région plutôt sauvage, caractérisée par l'abondance de collines ondulantes et, donc, de tertres, dont certains procurent parmi les plus beaux points de vue qu'on peut rencontrer à Matia. C'est la région où se trouve l'unique vortex reliant la Forêt aux Primes Racines. Situé au pied de la pente s'ouvrant près de l'Autel de Jena implanté au sud de la rampe menant à la Source Cachée, il donne accès au Gouffre d'Ichor
Si vous prenez à gauche au carrefour au pied de ladite rampe, vous atteindrez tôt ou tard la région appelée Bosquet de la Confusion, dont il sera question plus loin dans ce guide. Depuis les hauteurs de cette même rampe qui marque la frontière avec la Source Cachée, on peut apercevoir un autre avant-poste royal établi lors du dernier grand essaim, celui de la Colline des Torbaks, encore une fois fort bien nommée. Il a été implanté là pour garder un œil sur les kitins de la région. Notamment sur le cauchemar de Matia, un des leurs repaires situé sous l'une des plus hautes collines de la région, criblée de d'étroits boyaux et qu'on nomme, non sans raison, le Tunnel des Malheurs. Là, un petit essaim de kitins blafards a élu domicile et terrorise les environs.
Comme le kizarak y résidant a tendance à s'aventurer hors de son antre de temps en temps, beaucoup supposent qu'il s'agit d'un mâle espérant trouver une femelle consentante lors de ses sorties.[4]

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D'immenses troupeaux de bawaabs, mektoubs et autres rendors arpentent la région qui accueille également une importante population de javings voleurs. Ces bougres volent tout ce qui n'est pas tenu soigneusement hors de leur portée et ils adorent vous tomber dessus pendant que vous vous colletez avec un torbak ou toute autre bête agressive. Les gibbaïs parcourent aussi la région avec la démarche languide que chacun leur connaît. Ne vous en approchez pas, car ils sont férocement jaloux de leur territoire.
En suivant la route menant au sud-est de la région, on trouve le camp des Gardes-Frontières Matis. Ces soldats royaux sont chargés non seulement de protéger les frontières du Royaume, mais ils sont aussi tenus d'offrir un abri aux voyageurs qui cherchent à se protéger des kitins ou d'autres menaces. Pour peu, bien sûr, que ces derniers entretiennent de bonnes relations avec la Karavan ou le Royaume. La plus grosse épine dans leur pied, cependant, c'est la bande de déserteurs qui a établi son camp quelque part dans les bois environnants. Ces Bagnards (ainsi les nomme-t-on) se sont longtemps accrochés au rêve que Jinovitch, le tyran d'autrefois, reviendrait pour disputer le trône à son neveu Yrkanis. Depuis, ils ont choisi de se rallier aux Maraudeurs, allant même jusqu'à former une alliance avec eux : lorsque ces derniers sont apparus dans le Sommet Verdoyant, ils les ont aidés à établir leur camp de base dans la Source Cachée.
Tout près du fortin des Gardes-Frontières s'élève la Route de Towerbridge, une jeune branche d'Atys, qui monte vers le ciel pour offrir un magnifique point de vue naturel sur le fortin et ses environs. Cet endroit est également riche en ressources et ignoré de la plupart des animaux belliqueux. La montée des brumes matinales devant la branche surplombant la gorge naturelle est spectacle à ne pas manquer en automne à Matia.

Le Bosquet de la Confusion Matis text divider 01.png

Au nord-est de la Sorce Cachée s'étend la région connue sous le nom de "Bosquet de la Confusion".
Encore un nom fort approprié, si vous voulez mon avis. Cette région se trouve un peu plus bas que sa voisine et après que les voyageurs auront passé la pente assez raide qui descend dans la région proprement dite, ils pourront remarquer un changement dans la flore locale. Il est intéressant de noter que plusieurs plantes que l'on trouve également en pays Zoraï poussent ici, parmi les arbustes habituels de Matia. À part cela, la faune est tout aussi déroutante. Des ocyx spectraux, blancs comme l'os, rôdent en grand nombre dans les bosquets denses. Un peu plus petits que leurs cousins fyros rougeâtres, ils ne sont pas moins dangereux. En parlant de danger, la population de kitins dans cette forêt profonde est nettement plus importante que dans les autres régions du Sommet Verdoyant, même en tenant compte de la kitinière de la région voisine. En outre, de terrifiants jugulas parcourent également le sous-bois crépusculaire, leurs crocs dégoulinant d'un poison visqueux qui peut mettre à genoux un guerrier endurci en quelques secondes. Des cuttlers de toutes tailles vous pourchasseront pour vous croquer, même si quelques torbaks coriaces et particulièrement vicieux viennent parfois leur disputer votre cadavre.

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Plus loin dans la forêt touffue, le paysage se transforme en labyrinthe de crevasses et de ravins, qui sont la véritable caractéristique de la région. Dans ces labyrinthes aux chemins étroits, il y a peu de place pour se faufiler ou même manœuvrer. Donc, mon conseil est de toujours voyager en groupe et d'être prêt à tout. Car à chaque détour du chemin pourrait bien vous attendre un comité d'accueil hérissé de crocs, prêt à vous envoyer dans les bras de la divinité que vous avez choisi de suivre.
C'est au bout de de ce labyrinthe qu'un campement de Rangers a été récemment établi. Il marque l'entrée du seul tunnel naturel connu reliant les Quatre Contrées à Silan, où les réfugiés se rassemblent et font leurs premiers pas sur Atys.
Des troupeaux d'aranas cuirassés, de yelks et d'arma au cuir épais trouvent ici leur subsistance. Tout comme le seul troupeau de madakams présent dans Matia. Ces bêtes énormes sont probablement les seules capables de résister aux assauts continus des prédateurs locaux.
Si, après avoir traversé de nouveau le Tertre de la Dissidence, vous suivez la Route des Rois vers le sud, vous atteindrez sans encombre le Jardin Majestueux.

Le Jardin Majestueux Matis text divider 01.png

C'est dans cette région que bat le cœur de Matia : Yrkanis. Le siège du trône et joyau de la couronne des peuples Matis, est sa plus vaste cité, nommée d'après le défunt roi Yrkanis, fils du roi Yasson. Il a, dit-on, fondé la ville là où une flèche qu'il avait tirée et abandonnée aux caprices des vents avait touché l'Écorce. Puis donné à cette colonie nouvellement fondée le nom de son fils aîné.[5]

Les villes et bourgades matisses n'ont pas été bâties à proprement parler, mais ont, pour l'essentiel, poussé à partir de graines et de jeunes arbres spéciaux, manipulés par les grands Maîtres du Vivant soucieux de fournir un gîte à leur peuple. Ainsi, Yrkanis elle-même se fond plus ou moins parfaitement dans la forêt environnante. Ses arbres-immeubles sont plus grands et plus larges que ceux communs dans celle-ci afin de pouvoir héberger des homins sur plusieurs niveaux. Leur tronc sans feuillage est orné de frises décoratives et leur cime est ouverte. Cette ouverture permet de recueillir l'eau de pluie, qui, une fois nettoyée et filtrée, est utilisée comme boisson dans les appartements des Matis.[6]
Lorsque vous entrez dans la cité par le portail principal ornementé, vous pouvez voir le poste de garde de la ville à votre droite et, à votre gauche les étables de la ville. Entre les deux se tient l'hôte d'accueil, guide naturel des nouveaux venus à Yrkanis, ainsi, mesdames (et messieurs), qu'un grand et beau jeune homin en armure lourde, se tenant quasiment sous la porte : l'observateur des kitins de l'Est. Pour autant que je sache, son cœur est déjà pris. Une honte, n'est-ce pas ?
Si vous pouvez arracher votre regard de cet impressionnant spécimen, il tombera sur le Pavillon Royal dit simplement belvédère, pour faire court. Il sert d'estrade en plein air pour les rassemblements officiels et les déclarations publiques et des bals festifs y sont organisés à l'occasion.

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À gauche, niché derrière une petite colline, se trouve l'ancien Puits de Sève qui a été installé à proximité de l'Autel de Jena, avec ses machines flottantes et ses ambassadeurs de la Karavan. Ou c'est la Karavan qui s'est installée à proximité du puits, qui sait ? Mais, regarder cette structure autrefois magnifique remplit mon cœur de tristesse et de pressentiment. Car on dit que dans les premières années après la création de la ville, une sève précieuse jaillissait librement depuis ses profondeurs. Aujourd'hui, ce n'est qu'un trou profond et sombre ouvert dans une plate-forme grise et sale. Entouré d'arbres maigres et partiellement flétris, d'un mur de bois taché par le temps et la désuétude et seulement quelques gouttes de sève brillante laissées ça et là, qui s'écoulent vers ses tréfonds inconnus. La raison de son assèchement est un mystère et, heureusement pour les Matis, aucune légende ne l'entoure, à l'inverse de la Léa dont je vous parlerai bientôt. Il est donc simplement tombé en désuétude. Ce qui, je dois dire, m'effraie plus que n'importe quelle légende. Car cela montre que même un peuple qui, comme celui des Matis, tient la beauté et la perfection en si haute estime peut parfois oublier son idéal et négliger l'unique cicatrice sur le visage qu'offre sa capitale, par ailleurs parfait.

En face du puits, de l'autel et du belvédère se trouve l'un des deux marchés de la ville. L'autre se trouve dans le quartier de Tylini, à l'autre bout de la ville, près du palais. Ici, vous trouverez des marchands et des enseignants, soucieux de vendre leurs marchandises ou d'enseigner à ceux qui ont faim de connaissances, ou qui veulent simplement améliorer leur compétence martiale théorique.
À ce propos… La ville est quant à elle divisée en quartiers, qui portent le nom de grands personnages de l'histoire du peuple Matis.
Le premier est "Yasson", qui tient son nom du défunt roi Yasson, père d'Yrkanis, demi-frère de Jinovitch, dont je vous parlerai plus tard.
Le second est nommé en l'honneur d'Aniro, le premier roi de l'ancienne Matia, avant le Grand Essaim et l'Exode depuis les Anciennes Terres. Aniro est celui qui a conclu l'alliance entre la Karavan et les Matis et ordonné que la légendaire cité perdue de Karavia soit construite en leur honneur. C'est le centre de notre capitale, son cœur, pour ainsi dire. Comme il sied au statut légendaire de ce roi.
Le troisième quartier, qui accueille le palais royal, porte le nom de Gioni di Tylini, un célèbre chevalier Matis d'autrefois, qui a fondé une lignée de longue date.
Le quartier de Libia quant à lui, demeure pour moi un mystère, car je n'ai pu trouver aucune information sur ce qui a lui a donné son nom. Je ne peux que spéculer, supposer qu'il commémore lui aussi quelque Matis fameux… Ou infâme, car ce quartier héberge l'unique taverne de la ville, dont la décoration intérieure (que nous dirons "spéciale") fait la risée de tout Atys.

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Un des bâtiments caractéristiques de la ville est sa Grande Serre. Elle a l'apparence d'une larve de scarabée portée à de gigantesques proportions et constitue un véritable chef-d'œuvre de l'artisanat du bois. La larve se blottit contre un arbre, là encore ouvert en son sommet pour recueillir la pluie. On pénètre dans la serre proprement dite par le… heuhh… l'extrémité inférieure de l'immense larve.
La serre abrite une unique plante : Léa, un lys majestueux[7],rotoa unique en son genre. Nommé en l'honneur de la défunte mère du roi Stevano, il occupe un piédestal baigné par une source artificielle, en plein milieu de la serre, entouré d'un petit bassin et de plantes de taille plus modeste.
Plus au sud de la ville, vous verrez sûrement l'humble palais du roi (Karan) et de la reine (Karae) de Matia. Il se compose de deux arbres-immeubles cernés de nombreux champignons géants décoratifs et ornés de belles fenêtres au dessin compliqué. Les zones ouvertes au public sont l'atrium et la salle du trône, où se tiennent de nos jours la plupart des cours et assemblées royales. La visite respectueuse de la magnifique Salle du Trône est un incontournable pour toute personne intéressée par la culture de notre patrie.
Dans l'enceinte du palais, les affaires quotidiennes de la gestion d'un royaume sont prises en charge par de nombreux fonctionnaires et, bien sûr, par leurs augustes majestés.
Les voyageurs peuvent trouver de nombreux marchands répartis dans la cité, et ceux prêts à se séparer de quelques Dappers de l'aide pour des tâches particulières en cas de besoin.
Je m'abstiendrai cependant d'encourager quiconque à visiter la taverne locale. C'est une véritable honte que celui qui a conçu ces abreuvoirs ait poussé cette métaphore à l'extrême, semble-t-il. Le bar est un endroit sombre, sans visiteurs et même le barman passe la plupart de ses journées en dehors de son établissement. Entrez-y si vous voulez jeter un coup d'œil à cette étrange curiosité… puis oubliez-la.

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À quelques minutes de route seulement de la capitale se trouve la grande arène de Matia. Vous ne l'avez peut-être pas remarquée en la longeant sur la Route des Rois. C'est une grande construction d'écorce vivante, qui forme l'enceinte d'une vaste esplanade où les pratiquants des arts martiaux de toutes contrées, guildes et confessions sont bienvenus pour tester leur courage et s'entraîner. Ou simplement se frapper les uns les autres pour le plaisir. Souvent, l'endroit accueille également, sur la large pelouse à son entrée, des festivités exceptionnelles.
Si vous traversez la Route des Rois devant cette magnifique structure, vous pourrez apercevoir, brillant à travers le feuillage, les lumières artificielles mais quasi magiques d'un Temple de la Karavan. Situé à proximité du bord septentrional de l'étroit plateau qui porte le Jardin Majestueux, il offre la sagesse des mots de Jena à ses adeptes ainsi qu'un moyen pour rejoindre le Bois d'Almati, si on le désire.
La région elle-même est plutôt paisible, comparée à d'autres parties de Matia. Avec de grands troupeaux de bodocs, de caprynis et quantités de yubos en liberté. Quelques kipees errent également parmi les bosquets mais heureusement, ils n'importunent personne. Quelques meutes de ragus et de gingos charognards parcourent la région, mais constituent plus une gêne qu'une véritable menace pour quiconque, sauf pour les voyageurs les moins expérimentés. Quelques brigands à la petite semaine hantent les abords de la Route des Rois et des villages, mais ils sont aisément tenus en échec.[8]
S'agissant des villages, il sont au nombre de trois dans la région : Natae, Davae et Avalae. Ils portent le nom des trois premiers enfants nés dans le royaume nouvellement créé (tous des filles). Ils ne sont distant les uns des autres que de quelques kilomètres via la Route des Rois et prospèrent grâce à leurs échanges de marchandises, tant entre eux qu'avec la capitale. Les fournisseurs de la ville d'Yrkanis ont toujours besoin de quelqu'un pour transporter les marchandises et un jeune homin costaud peut gagner un bon salaire en transportant des paquets et des barils jusqu'à leur destination. Une fois que vous aurez laissé ces villages derrière vous, vous quitterez bientôt la zone peuplée du Royaume, et en passant l'extrémité sud de la Route des Rois, entrerez dans une nouvelle région.

Le Jardin Fugace Matis text divider 01.png

Cette région doit son nom au fait que, depuis la création du nouveau royaume Matis, elle a défié toutes les tentatives des scientifiques et botanistes matis pour la cultiver et mettre au pas ses habitants pour ainsi dire indisciplinés. Depuis la fondation du royaume, la Cour caresse le projet d'élever une haute haie épineuse à sa frontière avec la région centrale adjacente, afin de protéger le cœur battant du peuple Matis. Quelques tentatives ont déjà échoué lamentablement et parfois à grands frais pour le Royaume. Le roi Yrkanis et la reine Lea se sont sagement abstenus de continuer à arroser cette graine morte, car c'est en poursuivant ce projet que le père de Lea a connu une fin prématurée. Mais la nouvelle Karae, la reine Tamiela, semble s'y intéresser de plus près.
Géographiquement, la région elle-même est un mélange déroutant de combes et de collines, de grandes cuvettes dans l'écorce et de certains des plus importants points d'eau de Matia, comme mentionné ci-dessus. L'un de ces points d'eau est connu sous le nom de Trésor et ce nom est bien mérité. En effet, il ne s'agit pas seulement d'une source d'eau, mais aussi d'une mine de matériaux précieux qui n'attendent que d'être découverts par des prospecteurs avides. Une tribu composée uniquement de Zoraï, les Frères des Plantes, a pris sur elle de protéger cette zone de l'épuisement qui la guette du fait d'homins cupides. Soyez donc prudent si vous comptez y prospecter.
De plus, une bande de hors-la-loi a élu domicile au pied d'un belvédère naturel qu'offre, non loin de là, une branche desséchée d'Atys. Alors si vous êtes prêt à prendre un risque par simple goût du défi, attendez qu'ils quittent leur campement et grimpez sur Les Aiguilles. Vous serez récompensé par une vue spectaculaire sur la région voisine et la majeure partie du Jardin Fugace. Le lieu ne figure sur aucune carte officielle mais je me permets de donner ici une recommandation personnelle.

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Outre un petit groupe de gibbaï, dissimulés dans un recoin isolé sous un affleurement, le Jardin Fugace accueille de nombreux animaux agressifs : grands gingos, cuttlers et javigs errent librement dans la région et s'attaquent aux troupeaux de bodocs, d'armas et de raspals couineurs. L'une des populations de frippos les plus importante des Quatre Contrées a également trouvé demeure ici. Et heureusement, ces animaux n'ayant, à l'inverse de leurs cousins de Silan, pas encore été infectés par la goo, ils sont inoffensifs, sauf si vous les provoquez : alors ils se confirment, comme partout, le pire fléau des mages.
Il est intéressant de noter que les kitins aggressifs n'ont pas réussi à établir une quelconque présence dans cette région pour le moment. N'étaient la grande population de kipees, qui mastiquent placidement la riche végétation locale, et le vol occasionnel de kizoars, on pourrait oublier que la menace existe.
Comme vous l'aurez remarqué en suivant la Route des Rois, le sol présente une légère pente descendante continue, qui aboutit dans la région suivante. Dans les confins méridionaux avec cette région, les Kamis ont établi aux temps anciens leur présence. Le Cercle Kamic est une sorte de charmille naturelle, formée de jeunes branches d'Atys et d'écorce émergente. On dit que c'est là que les Kamis se réunissent pour parler, une fois par cycle, et décider de la suite de leurs mystérieuses affaires. Comme de juste, un sanctuaire dédié aux Kamis et une grande source de sève se trouvent dans ses environs immédiats.

Le Marais Supérieur Matis text divider 01.png

À l'ouest du Jardin Fugace se trouve la région dénommée Marais Supérieur. C'est un repaire d'ignobles et redoutables créatures, au sol glissant et, fait intéressant, qui accueille la seule colonie de bolobis de Matia. Personne ne sait comment ces cocasses animaux aux longues pattes se sont retrouvés dans ce secteur périlleux. Ils sont assez robustes et ont prouvé qu'ils étaient de taille à affronter les cuttlers agressifs et les meutes de torbaks qui infestent la région. Pour autant que je sache, il n'existe rien d'autre d'intéressant en ces lieux. Si vous êtes à la recherche d'une course excitante à travers les broussailles, avec bêtes hargneuses vous convoitant pour déjeuner à vos trousses, n'hésitez pas à vous y rendre. De plus, quelques kitins en provenance de la région en contrebas s'y aventurent souvent et les kipestas semblent explorer l'endroit assez fréquemment.[9]

La Masure de l'Hérétique Matis text divider 01.png

Les régions décrites ci-dessus donnent accès, à l'extrême sud du Royaume, à un autre labyrinthe de chemins encaissés, d'animaux dangereux et de kitins qui s'égarent même parfois jusque dans le Marais Supérieur. Ici, gibbaï, cuttlers, torbaks, gingos et kitins semblent former un mur vivant. Tout cela pour empêcher le voyageur de s'aventurer plus loin et d'atteindre, au bout du Labyrinthe naturel, le vortex ouvrant sur Aeden Aqueous. Mais l'aventurier avisé et circonspect peut aisément trouver le moyen de surmonter ces obstacles. L'ennui, c'est qu'il faut au préalable s'assurer les services d'un éclaireur expérimenté pour vous guider à travers les nombreux sentiers de la forêt profonde. Sinon, vous vous égarerez immanquablement et deviendrez la proie de quelque des nombreux prédateurs qui patrouillent dans ces chemins obscurs.

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C'est à l'intérieur de ce labyrinthe que vous trouverez, dans le bien nommé Marais des Frissons, les sources d'eau les plus nombreuses de tout Matia, sous la forme de petites mares autour desquelles les animaux se rassemblent. Cette zone est manifestement d'un attrait particulier pour les kitins. Car d'immenses kipuckas surpuissants errent dans ledit Marais, ainsi qu'une foule de leurs congénères de taille plus modeste. Le marais lui-même est rempli de grenouilles et d'eaux glauques, et un geyser y jaillit par moment, qui, en soufflant soudain dans l'air ambiant vapeur et boue mêlées, ajoute encore à l'atmosphère étrange de l'endroit. Vous jeter dans une mare vous protégera cependant des kitins. Accepter de vous couvrir de boue et de porter des vêtements trempés vous est donc recommandé si vous souhaitez éviter d'être écrasé par un kipucka de quatre fois votre taille. Sortir de l'eau sera cependant un défi en soi, car les bêtes patrouilleront en attendant que vous regagniez la rive de la mare salvatrice.
Une fois que vous aurez maîtrisé le Labyrinthe de Lutins (lui aussi fort bien nommé), vous parviendrez en vue du vortex qui vous mènera directement à l'orée de la région trykère la plus dangereuse, celle des Lagons de Loria.[10] Où, cependant, la Karavan et les Kamis ont tous deux eu la sagesse d'établir leurs sanctuaires respectifs à proximité du vortex.[11] N'omettez pas, donc, de payer votre dîme pour obtenir des pactes qui vous y transporteront la prochaine fois que vous prendra l'envie de voyager dans cette région ou que vous aurez besoin de vous y rendre.
Peut-être vous demandez vous d'où cette région tenait son nom. Eh bien, c'est une longue histoire… que je vais tenter de vous résumer ci-après.
Des rumeurs persistantes, devenues aujourd'hui légende, affirment que, quelque part à l'intérieur ou aux abords de ce labyrinthe, le traître Jinovitch, demi-frère du dès longtemps disparu Karan Yasson, rôde toujours en complotant son retour au pouvoir. Il vivrait, entouré de partisans et de fortifications, dans un village, un réseau de grottes, une forteresse naturelle ou un château dans le ciel. Maintes histoires extravagantes ont été colportées sur lui et sa quête d'une gloire perdue. Certaines peuvent même être vraies, comme celle qui rapporte que c'est lui qui empoisonna son demi-frère et exila le jeune Yrkanis pour monter sur le trône et commencer un règne de terreur, heureusement de courte durée, en Matia et en Naw Trykoth. Ce règne s'acheva par sa mort des griffes des kitins, alors que, dans sa tentative d'occupation des Lagons, il combattait une armée coalisant Trykers, Zoraï et Matis loyalistes.[12]
Alors qu'elles persistaient encore, la région a été nommée d'après ces rumeurs d'un roi hérétique se dissimulant quelque part dans ses obscures profondeurs.

Quoi qu'il en soit, voilà qui clôt mon Guide des randonneurs en Matia / dans le Sommet Verdoyant. J'espère que vous avez trouvé sa lecture divertissante et instructive pour votre prochain séjour dans cette belle contrée des Nouvelles Terres.

Que Jena et/ou Ma'Duk bénissent votre route et soit votre pas vif et infatigable.
Woren siloy, Homin.
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Lylanea Vicciona
Barde des Quatre Nations
Ranger



  1. Histoire Fyros à travers les tribus du Désert et d'ailleurs et Histoire Fyros à travers les ruelles de Pyr
  2. En outre, les grands troupeaux d'herbivores qui parcourent le plateau contribuent également, à leur manière, à la fertilité du sol.
  3. Creuser ou plutôt tailler des puits dans l'écorce dure du plateau n'est pas une tâche facile et, même si la fontaine de la Grande Serre d'Yrkanis est une merveille d'habile ingéniosité, cette difficulté explique la nécessité, pour le peuple Matis, de disposer d'une source d'eau pérenne.
  4. Plutôt comme un mâle homin, ne trouvez vous pas ? Peut-être même rassemble-t-il le courage de sortir en s'enivrant de baies fermentées ou de lait de mektoub ?
  5. On ne sait pas pourquoi le roi Yasson a décoché cette flèche, pourquoi il n'a pas tout simplement dit : « Hé, c'est un bon endroit, aisé à défendre, pour une ville ! Juste à l'extrémité du plateau et bordé sur trois côtés par des falaises impossibles à escalader depuis l'écorce sauvage. » Mais bon, parfois un geste romanesque approprié ou une licence artistique sont bienvenus pour épicer une histoire autrement plutôt ordinaire, n'est-ce pas ?
  6. La caractéristique la plus déroutante pour moi, sont les fenêtres que ces immeubles arborent. Elles brillent même d'une lumière douce, chaude et engageante le soir venu, mais elles sont purement ornementales. Car, à l'intérieur d'un logis matis, on ne trouve aucune fenêtre ! Pas d'inquiétude, cependant, il n'y fait pas noir pour autant : de belles algues luminescentes servent de lampes. Mais celui qui a imaginé ce design n'a sûrement jamais mis les pieds dans un appartement sous-lacustre Tryker, qui offre une vue imprenable sur les poissons virevoltant à l'extérieur dans les eaux claires et illuminées de soleil.
  7. La légende qui entoure cette plante dit que lorsqu'elle se flétrira, le Royaume Matis tombera. Je me souviens d'au moins un complot, de mon vivant, qui visait à provoquer ce désastre. Des dissidents empoisonnèrent alors l'eau pour faire flétrir le lys, frapper de peur superstitieuse le cœur des Matis et donner ainsi du crédit à leur revendication du pouvoir. Ces dernières années, depuis la mort de la reine-mère et la disparition du roi Yrkanis, certains en sont venus à considérer la défunte Léa comme le « véritable lys de Matia »… une critique subtile du règne du roi Stevano.
  8. Principalement par les aspirants aventuriers et les héros en quête de belles récompenses.
  9. Si vous me demandiez de décrire cette région en deux mots, je dirais : "Évitez-la". Il paraît, cependant, que sont sous-sol regorge de certaines matières premières de valeur.
  10. Car pourquoi devrait-il mener à un endroit agréable ? Par exemple les Plages d'Abondance, hein ? Non, ce doit être la Loria de sinistre renommée !
  11. L'autel de Jena, sanctuaire de la Karavan, est même visible dès qu'on débouche du vortex.
  12. J'ai moi-même le souvenir d'un rêve étrange (ou d'une vision) que j'ai eu il y a longtemps. Je me tenais aux côtés du jeune Yrkanis et de ses troupes, parmi les forces trykères, les guerriers Zoraï et les nombreux homins que je connaissais à l'époque. Nous avons combattu longtemps et participé ainsi à la défaite des forces fyrosses alliées à Jinovitch. Puis, de la bouche ensanglantée d'un éclaireur terrifié, nous avons reçu la nouvelle de la mort cruelle du roi hérétique sous les morsures kitines. Je ne suis pas sûre de l'interprétation que je dois donner à ce rêve (ou à cette vision).

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