De EncyclopAtys
Je me tenais au bord du vertige infini
De la vie, de la mort
J’avais au fond des yeux
L’onde bleue de toujours
Constellée par les feux
De myriades de jours
Étoiles éphémères
De milliards d’années
Consolatrices mères
De peuples condamnés
Je sondais l’onde claire
D’étoiles aquatiques
Et le mouvant mystère
De destins elliptiques
Admirant les ressauts
De limons malaxés
Qui créaient les arceaux
De mondes désaxés
Je regardais en face
Des soleils incertains
Contemplant la surface
De leur ardent satin
Où de vibrants rayons
Pulsaient le chaud murmure
De l’espoir en haillons
Et du rêve en armure
Vrombissantes pensées
Espoirs providentiels
Vents puissants dispersés
Aux confins de cent ciels
Je voyais les nuées
D’essaims germinateurs
Blêmes, exténués
Fiers et dominateurs
Et plus je regardais
Plus mon trouble était grand
Le soleil dardait
Ses rayons pénétrants
Et mon cœur déréglé
Brûlant de tout savoir
En était aveuglé
Incapable de voir
Juste au-dessus de moi
La Canopée s’ouvrait
Bien au-delà des bois
Des jardins, des forêts
Loin des miens, loin d’Atys
Sans plus de certitude
Je n’étais plus Matis
Ni même homin...
Solitude !
J’étais seul, effrayé
Mon être dissolu
Aboli, délayé
Dans la chute absolue du vertige infini
De la vie, de la mort.