Stance de Daïsha

De EncyclopAtys


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Page officielle de la Lore de Ryzom
Dernière édition: Dorothée, 10.04.2022
de:Die Daïsha-Stanza
en:The Stance of Daïsha
es:Estancia de Daïsha
fr:Stance de Daïsha



La Stance de Daïsha, une légende de l'époque du règne du Grand Sage Lin Cho.

Sous le règne de Lin Cho, les Fyros menèrent une incursion sur Zoran, l'ancienne capitale zoraï. Les Fyros furent repoussés avec succès, et le Grand Mur fut alors étendu pour fermer toutes les frontières avec les territoires barbares. Grâce aux impressionnantes tours de guet, la cité ne subit que peu de dégâts, bien qu'ils suffirent à briser le cœur de la culture zoraï. En effet, le feu qui se déclara dans la Bibliothèque Nationale – qui gardait plusieurs centaines de manuscrits inscrits sur des parchemins en peau de mektoub – fit réaliser au Conseil des Sages la fragilité et le poids de leurs archives.

De hauts magiciens se réunirent, et une stance fut créée pour réduire le volume des parchemins en sphères, permettant de transporter plus aisément de grandes quantités de savoir. Mais il y avait un inconvénient : les propriétés de conservations étaient amoindries ou perdues, et un contenant était requis pour protéger les sphères des ravages du temps et du feu.

Ainsi, à l'ordre de la haute autorité de Lin Cho, des maîtres artisans de tout le pays furent conviés à une compétition pour trouver un nouveau moyen durable de préserver la sagesse des âges.

Comme le jour approchait, les villages et cités de tout le pays envoyèrent leurs meilleurs candidats au village de Taï-Toon où la nouvelle bibliothèque devait être bâtie. Près de cinquante maîtres artisans et leurs apprentis ajoutèrent leurs dernières inspirations à leurs fabuleuses créations avec beaucoup de cérémonie. Il y avait des boîtes magiques finement ciselées, des urnes et des jarres de toutes les formes, couleurs et tailles pour stocker les sphères de savoir.

Un jeune artisan du nom de Hari Daïsha, du lointain village de Din-Tin, avait choisi un style plus rustique et vidé une corne de bodoc afin qu'elle puisse contenir jusqu'à cinq sphères du savoir. La veille du grand jour, accroupi devant sa tente, Hari s'occupait à appliquer une dernière couche de sa potion anti-feu sur les cornes quand un artisan citadin renommé s'arrêta et le regarda, amusé.

"Qu'est-ce ceci, yama ? Les quartiers des musiciens sont plus proches de l'exposition, près du podium !"

"Né, Maître Seng, cette corne est mon œuvre. Voyez, elle renferme les sphères de savoir dans ce compartiment hermétique, est résistante au feu et surtout, peut être facilement dissimulée en cas de raid barbare."

"Stupéfiant ! Un tas de cornes de bodoc, comme c'est trompeur !", s'exclama Seng, qui laissa tomber une lourde main sur l'épaule du jeune artisan. "Écoute mon conseil, les sages apprécieront toujours une belle pièce. Si tu veux qu'ils prennent la peine d'au moins examiner ton effort, tu devrais embellir ce rude extérieur." Sur ces mots, Seng rentra fièrement à sa propre tente, où son chela polissait une magnifique boîte d'ambre.

Le jeune Zoraï posa les yeux sur la grossière corne de bodoc. "Mmm, le vieux Seng a peut-être raison, demain le jury devra examiner de nombreuses innovations puis prononcer leur verdict devant la grande assemblée. Je ferai mieux d'ajouter un peu de brillant pour qu'il soit plus tape à l'œil... Je ne peux m'offrir de l'ambre, mais la sève ne manque pas dans la rivière là-bas..."

La nuit s'approchait comme Hari, fatigué et irrité de la taquinerie de Seng, s'attela à la tâche de faire bouillir de la sève pour en faire une gelée ferme qui servirait ensuite à frotter le réceptacle pour lui donner une coloration verte. Sa lampe attirant toutes les lucioles de la nuit, Hari grogna à une autre qui vint danser devant ses yeux: "Ha, va-t-en avant que je ne te zappe !", marmonna-t-il en agitant sa spatule pleine de sève. Mais la luciole semblait déterminée à être pénible. "Tu l'auras voulu !" Hari pris un peu de sève, la roula en boule, pensa à un sort qu'il relâcha sur l'insecte qui tomba au sol dans une prison d'éternité. "Wah..." s'exclama Hari, "Regarde ça, je l'ai emprisonnée dans la sève !"

Ramassant la boule de sève transparente, il put s'émerveiller de la délicate anatomie de la créature et admirer toute la beauté de ses ailes qu'aucun homin n'avait pu admirer avant. "N'importe quel sage donnerait son livre de stances pour ça," pensa t il, et une idée germa dans son esprit. Toute la nuit, il s'entraîna à emprisonner et libérer des lucioles afin de parfaire les mots de pouvoir de la stance, jusqu'à ce qu'enfin, aux premières heures du matin, une luciole put quitter sa prison sphérique et s'en aller indemne.

Tôt le matin suivant, le brouhaha des compétiteurs se préparant et se dirigeant vers l'exposition fut bientôt remplacé par le silence des tentes vides. Vides, sauf une : Hari, toujours sous les effets des vapeurs de sève et d'une nuit de dur labeur, était tombé dans un profond sommeil.

Ce fut le distant son des cornes signalant que les juges avaient arrêté une décision qui le sortit de ses rêves. A peine eut-il ouvert un œil qu'il courait avec ses perles de sève vers le podium où nul autre que Maître Seng brandissait fièrement sa création pour que tous la voient. "L'Ambre", tonna-t-il, "durera pour toujours, et cette boîte donnera une protection éternelle à tout ce qui y sera entreposé." Puis il se tourna, conformément à la tradition, pour remettre la boîte au maître sage en échange de la médaille de la victoire.

"Maître Seng", commença le grand sage avec sa voix cérémoniale, "je te prés..."

"Attendez !", cria Hari, essoufflé et se frayant un chemin hors de la foule des spectateurs. "Votre révérence, mon œuvre doit encore être jugée..."

"Q... qu'est ce ceci ? Silence, le vainqueur est choisi..."

"Si vous permettez," interrompit Seng, qui attira le sage à lui. "Je reconnais ce jeune homin, il a un esprit peu commun, celui d'un fou... ou d'un génie. Décourager ses efforts à présent serait comme tuer un oiseau rare encore dans l'œuf."

"Oui, Seng, je vois ce que tu veux dire," approuva le sage, qui fit signe à Hari qui sortit une perle de sève de sa corne de bodoc et la tint au soleil pour que tous la voient. Le sage examina la luciole emprisonnée dans la sève, non sans merveille.

"Intéressant..."

"C'est une nouvelle méthode, votre révérence." Puis, d'un geste de son autre main et d'une incantation, Hari lança sa stance, libérant la luciole qui prit les airs au milieu des "ooooh" et des "aaaah" des spectateurs environnants. "Est-il quoi que ce soit de plus fragile qu'une luciole ?"

"Très intéressant.", admit le sage, Mais la sève ne tiendra pas face à la première goutte de pluie, sans parler des ravages du temps !"

"Non, mais l'ambre si," ajouta Maître Seng, s'avançant vers Hari, lui tendant sa belle création d'une main, et une sphère de l'autre. "Viens, yama, prends l'ambre dont tu as besoin de cette boite, et montre-nous ce que ta magie peut faire avec cette sphère de savoir. Si tu y arrives, tu pourras me rembourser avec tes gains !", se moqua le grand artisan.

En un clin d'œil, le jeune artisan avait dissout une portion de l'ambre qu'il utilisa ensuite pour sceller la sphère de savoir. Toute la foule clama et applaudit comme le sage, muet devant la clameur, saisit le bras du jeune homin et le leva dans les airs.

Les boules d'ambre furent par la suite perfectionnées en cubes pour un stockage plus aisé grâce à l'aide de Seng qui, incidemment, créa le premier Coffre de la sagesse pour les entreposer. Pour plus de sécurité, le conseil des sages ajouta un sceau spécial pour assurer que seuls les initiés pourraient connaître leur précieux contenu.

Écrit par un scribe Zoraï anonyme

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