Nuit Funeste

De EncyclopAtys

de:Unheilvolle Nacht en:Unfortunate Night es:Noche ominosa fr:Nuit Funeste ru:Зловещая ночь


Ecrit par un scribe Zoraï en 2536 (JY) :

Se dirigeant vers le quartier de détention, Supplice avait la tête remplie de questions, dont il savait qu'elles resteraient sans réponses. Il salua les gardes d'un signe de la tête leur faisant signe d'ouvrir la porte du prisonnier.

« Sage Supplice, le prisonnier a été particulièrement agité aujourd'hui, l'un de nous devrait sans doute venir avec vous pendant que vous l'interrogez, ne pensez-vous pas ?

— Ne vous inquiétez pas pour moi, Dai-Nug, les kamis veillent sur moi.

— Bien, appelez-nous si vous avez besoin, n'hésitez pas surtout.

— Je n'hésiterai pas mais je suis sûr que cela ne sera pas nécessaire. »

Il entra dans la cellule de Nuo Tun, celui-ci était assis, dos au mur, le masque dans les mains.

— Nuo, comment allez-vous aujourd'hui ? On m'a dit que vous étiez un peu préoccupé ?

Le Zorai ne répondit pas. Un tel trouble régnait dans son esprit, que les tentatives d'emprise de Supplice étaient sans effets...

— Bien… Comme vous voulez… Vous savez pourquoi je suis là je suppose.

— Oui… l'homin parlait toujours dans ses mains.

— Il faut que vous me répondiez Nuo, nous avons besoin de savoir… Je vous le demande encore... Qui sont les Vrais Fils de Jena… ? Pourquoi avoir tenu vos propos sur la goo à Jen Lai ? Pourquoi tant d'homins souhaitent vous rencontrer ? S'il vous plaît...

— Pourquoi me posez-vous encore la question, je n'y répondrai pas, vous le savez. Il est déjà trop tard, un sort bien pire que la mort m'est réservé...

— Allons donc, laissez-moi en juger et nous vous viendrons en aide.dit le Sage Zorai, en s'asseyant devant l'homin. Nuo, vous faites courir un risque à votre peuple vous le savez. Je vous l'ai dit tellement de fois.

Nuo Tun persistait dans son refus de parler.

— A tous je demande pardon, Nuo sanglotait, J'ai si peur... Ils m'ont trompé, je m'en rends compte mais ils... Les mots s'étouffaient comme si révéler le mystère oppressait Nuo, le privant d'air...

— Mais qui ils ? Nous vous protégeons je vous le promets… s'ils avaient pu vous tuer, ils l'auraient déjà fait. Mais ils ne peuvent pas, nous vous protégeons.

Il resta ainsi plusieurs heures comme à chaque fois qu'il rendait visite à Nuo Tun, essayant de le faire parler en le rassurant… mais rien n'y faisait. Puis il finit par ressortir de la cellule, une fois encore sans avoir eu de réponses.

Tout ceci inquiétait le Sage Zoraï... Nuo Tun, est-il malade, comme les deux homines qu'il avait dû exorciser ? Il ne délirait pas pourtant, les seules fois où il avait parlé de tout ceci c'était avec calme.

— A-t-il dit quelque chose ? ,l'interrogea l'un des gardes.

Supplice respira profondément puis finit par répondre.

— Non… il n'a pas cessé de regarder dans le vide comme à son habitude.

— Il est peut-être tout simplement fou., dit l'autre garde en regardant son partenaire.

— Serait-il possible qu'un méfait soit si intolérable qu'on ne puisse s'en soulager par des aveux ?

Il quitta le quartier de détention pour retourner à ses affaires.

Toujours les mêmes questions… et toujours pas de réponses. dit-il tout bas, si bien que personne ne put l'entendre.

Les gardes devaient rester nuit et jour près de la porte du prisonnier, pour le rassurer mais aussi pour parer à d'éventuels agresseurs.

Cette nuit-là, Nuo Tun sanglota bien plus fort qu'à l'accoutumée, si bien qu'il en était douloureux pour les gardes de rester tout proche de la porte, ils convinrent de parler un peu plus à l'écart en fixant la porte de la cellule... Il pleura toute la nuit, marmonnant seul dans sa cellule. Puis finit enfin par se calmer...

— Il ne pleure plus. Il s'est sans doute endormi… à l'aube une fois de plus.

— Tu crois ? Je trouve ça étrange, nous devrions jeter un coup d'œil, tu ne crois pas ?

Le garde regarda la porte de la cellule avec inquiétude, puis l'ouvrit.

Nuo Tun était allongé sur sa couche. Le deuxième garde s'avança vers lui. Les yeux grands ouverts, les poings serrés, Nuo Tong ne respirait plus.

— Il est mort ! hurla le garde Vite cours chercher des secours Dai-Nug !

On eut beau essayer de soigner Nuo, rien n'y fit... Les guérisseurs ne purent que constater les uns après les autres que sa graine de vie ne brillait plus, elle s'était éteinte… sans raison, osa faire remarquer l'un des soigneurs.

Supplice décida de mettre au courant le plus vite possible le Conseil, afin de pouvoir aviser le peuple de cette mort. Mais aussi prendre une décision des plus importantes. Il fallait nommer une nouvelle personne au siège de Conservateur de Jen-Lai, une personne digne de confiance pour tenter de faire la lumière sur toutes ses ombres autour de Jen-Lai mais aussi suffisamment ouverte pour tenir un poste impliquant des connaissances controversées.

Le Conseil Zoraï se réunit à la première heure.

— Il nous faut quelqu'un qui soit une grande joie envers les Kamis et le peuple, en qui nous pouvons donner notre confiance, un kamiste de foi mais au regard neuf, suffisamment jeune pour disposer du temps nécessaire à l'étude d'archives aussi importantes que nombreuses.

Ils passèrent en revue tout une liste de personnes…

— Et pourquoi pas Lingi-Chon Vao ? Elle est encore jeune pour devenir Conservatrice, je vous l'accorde. Mais elle est une personne de confiance, issue d'une famille fidèle au peuple et loyale au conseil... Sans aucun doute, le temps fera d'elle une fervente servante d'Atys et de la nature. Qu'en dites-vous ? demanda l'un des membres du Conseil.

— Elle est bien trop jeune, à mon avis. Elle ne supportera pas le poids d'une telle fonction,dit l'un des autres membres.

Tous les yeux se tournèrent vers Supplice.

— Lingi-Chon Vao, très bonne idée, je n'aurais pas su trouver mieux. Nous allons la charger d'annoncer la mort de Nuo Tun au peuple. Je suis certain qu'elle saura trouver parmi le peuple, soutien et réconfort dans cette tâche ô combien difficile, dit Supplice apparemment très confiant.

Le Conseil se sépara, non sans quelques chuchotements.

Supplice partit informer immédiatement le père de Lingi-Chon. Celui-ci fut honoré de la décision prise mais aussi vivement inquiété par le mystère gravitant autour de Jen-Lai.

— Sage, j'aimerais que si possible Lingi ne soit pas seule lors du voyage symbolique entre Zora et Jen-Lai., dit le chef des gardes de Zora.

— Et bien, je comprends. Nous allons demander au peuple d'accompagner sa nouvelle Conservatrice dans sa ville.

— Merci Supplice. Merci beaucoup.

Ainsi on pouvait lire à l'entrée de Zora et des autres villes du pays Zoraï :

Citoyens Zoraï'i ! Un nouveau Conservateur de Jen-Lai va être nommé le Quarta, Winderly 4, 4e CA 2536 (JY). Vous êtes appelés à venir l'accompagner dans son voyage entre Zora et Jen-Lai, ainsi que pour lui montrer votre soutien dans la nouvelle tâche qui lui est confiée. Que Les Kamis Vous Gardent !

Supplice, Sage et membre du Conseil des Sages.

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