De EncyclopAtys
Le Laï-le ban
Dans la justice zoraï, il n'y a pas à proprement parler de procès. Ce qui en tient lieu est une cérémonie, appelée le Laï-le ban[1]. Elle se déroule en deux étapes :
- la première s'appelle Taki néwang ban[2] ;
- la seconde, qui suit la délibération (moins formelle, quant à elle), s'appelle Taki laïwang ban[3].
Le Laï-le ban se déroule dans un bar d'une des villes du Pays Malade, en mettant à profit sa configuration (quatre tribunes séparées par les locaux des entraîneurs).
Sommaire
Présentation rapide
Comme souvent chez les Zoraïs, la spiritualité joue un grande rôle dans leur façon de rendre la justice. Ils estiment que les troubles qui agitent la société civile doivent être traités de façon globale. Ainsi, un crime grave n'est-il pas considéré comme un événement ponctuel, mais comme un dommage infligé à la société toute entière.
La cérémonie du Laï-le ban vise donc à rétablir l'harmonie dans la société. Son principal officiant est le Kai-ho[4], qui organise les débats dont il est le suprême arbitre. Il a toute autorité sur le déroulement de la cérémonie.
Celui qui est à l'origine du trouble, qui sera peut-être pour finir reconnu fautif et dont le cas est soumis à l'examen est le Pai-ho[5]. La cérémonie permet d'établir en quoi il est vraiment responsable et, le cas échéant, de déterminer la façon dont il pourrait s'amender.
La cérémonie se déroule en deux temps.
La première partie est un débat contradictoire entre deux groupes, les Kastu De-ho'i[6] (les défenseurs) et les Nanka De-ho'i[7] (les accusateurs). Ils débattent devant les Voix du Jugement, les Taki-ho'i[8], Sages et Éveillés qui auront la charge de proposer une solution (et, s'ils le jugent nécessaire, un châtiment). Il est à noter que les Initiés zoraïs peuvent passer de la tribune de l'accusation à celle de la défense et inversement, selon ce qu'ils pensent devoir exprimer. Ils peuvent aussi interroger n'importe qui, présenter des éléments de preuve, appeler des témoins... Le but recherché est d'aborder tous les aspects du problème et de tenter d'en éclairer les développements.
La seconde partie est l'annonce de la décision prise par les Taki-ho'i, après qu'ils en aient parlé entre eux, en public ou en privé (pas de règle spéciale). Cette décision a force de loi mais ne crée pas de jurisprudence. Les Zoraïs estiment en effet que chaque cas nécessite une réflexion propre, spécifique.
Le maître de cérémonie : le Kai-ho
La cérémonie se déroule sous l'autorité d'un Kai-ho (« celui qui regarde ») qui est l'organisateur et l'arbitre de son déroulement. Ce doit être un(e) Éveillé(e) choisi(e) pour son caractère calme et rationnel à l’issue d’un vote lors d'une Assemblée des Cercles, par les shizu'i[9] ou lors d'un vote sur le forum zoraï[10]. Pour chaque nouveau Laï-le ban, un nouveau Kai-ho, doit être choisi, mais un même Éveillé peut remplir ce rôle à plusieurs reprises.
On le reconnaît à ce qu'il porte une massue électrique Kanka (deux mains). Il est vêtu d'une tenue légère violette (avec jupe de mage Zo lin'ko ou pantalons légers Zo nin'ka) et peut porter un tatouage dédié comme visualisé sur les luciogrammes reproduits ci-contre.
Remarque : le Kai-ho peut ne pas être Suivant de Ma-Duk si le jugement se déroule à Jen-Laï, mais devra en ce cas être jenaïste. Les occupants des tribunes Kastu et Nanka doivent être au moins Initiés et ceux occupant la tribune Taki doivent être Éveillés ou Sages.
La personne à l'origine du trouble : le Pai-ho
La personne en jugement est appelée Pai-ho (littéralement « la personne-problème »). Comme le rappelle le Kai-ho avant le prononcé du jugement, le Pai-ho n'est pas considéré comme un suspect mais comme la source d'un désordre auquel il faut mettre fin. Il doit être vêtu d'une tenue légère Nin-ka de couleur beige, couleur de l'Écorce, en signe d'humilité. Il se tient au centre des tribunes, auprès du Kai-ho.
Description du déroulement de la cérémonie
Premier acte : débats
Le Kai-ho appelle les participants à le rejoindre et organise les trois tribunes actives :
- Une tribune pour les Nanka De-ho'i (littéralement « Ceux qui montrent le bâton », les accusateurs), auxquels sera confiée une massue électrique Nanka (une main) comme bâton de parole ;
- Une tribune pour les Kastu De-ho'i (littéralement « Ceux qui montrent le bouclier », les défenseurs), auxquels sera confiée une rondache électrique Kastu comme bâton de parole ;
- Une tribune pour les Taki-ho'i (littéralement « Ceux qui parlent », les juges), réservée aux Éveillés et Sages auxquels sera confiée une Lance électrique Katoo comme bâton de parole.
La tribune restante (celle où se trouve le barman) pourra accueillir le public (en particulier les notables, les invités de prestige, etc.). En cas de trop grande affluence, les homin(e)s surnuméraires devront rester aux abords. C'est là aussi que prennent place les indécis, les curieux, les étrangers. N'importe qui peut assister à la cérémonie mais il lui est interdit d'y prendre la parole s’il n'est pas dans une des tribunes actives, s’il n'a pas demandé d’abord le bâton de parole ou s’il n'est pas questionné directement par un(e) homin(e) d'une de ces tribunes. En dehors de ça, tout homin est le bienvenu, dès lors qu'il se montre respectueux des lois de la Théocratie.
Déroulement des échanges
Durant tous les échanges, personne ne peut parler sans avoir été désigné par le Kai-ho, qui est là pour veiller à la sérénité des débats, voire les animer s'il estime que des déséquilibres sont en train de naître. En cas de désaccord sur des textes législatifs (ou d’absence de tels textes), il est convenu de se référer d'abord aux trois grands principes zoraï[11], dont l'essence transparaît dans toutes les lois. Le Kai-ho demeure en tous cas la référence ultime lorsqu’une décision doit être prise quant au déroulement du Laï-le-ban.
Rôle des tribunes actives
Les tribunes Nanka et Kastu parlent à tour de rôle, l'orateur devant se lever et ne parler qu'une fois le bâton de parole tenu en main (il est interdit de s'exprimer sans bâton). Il le reçoit directement du dernier à avoir parlé, sous le contrôle du Kai-ho, qui s'assure du bon déroulement des prises de parole. C'est la tribune Nanka qui, en rappelant les faits posant problème et l'implication du Pai-ho dans ceux-ci, lance les débats.
Il est conseillé aux accusateurs et défenseurs qui prévoient d’intervenir de rédiger à l'avance le texte de leur intervention afin de pouvoir, le moment venu, s'exprimer de manière fluide[12], sans ralentir le déroulement de la cérémonie. Ce conseil vaut pour tous les arguments généraux, rappels de faits, déclarations liminaires, etc. Bien évidemment, ces préparations n'interdisent nullement de réagir spontanément aux interventions faites le jour même de la cérémonie.
Les occupants de la tribune des Taki-ho'i peuvent faire signe au Kai-ho à tout moment pour demander à s'exprimer, poser des questions, soulever un problème ou interroger un occupant d'une tribune, un témoin ou le Pai-ho.
Il est permis à n'importe qui de passer de la tribune Kanka à la tribune Kastu (et inversement) à tout moment. Le nombre d'Initiés que compte chaque camp varie donc au cours des débats. Ce nombre, toutefois, ne doit pas être le seul critère retenu par les Taki-ho'i, qui ont pour devoir de donner un avis sage, lequel n'est pas forcément celui de la majorité des Initiés présents. Ils doivent avant tout écouter et s’efforcer de comprendre ces derniers.
Entracte : délibérations
À l’issue des débats, le Kai-ho remercie les Nanka De-ho'i et les Kastu De-ho'i, leur reprend les bâtons de parole et rejoint la tribune des Taki-ho'i pour aider à l’organisation des délibérations.
Ainsi s’achève la première étape (le Taki néwang ban), et les délibérationsHRP peuvent commencer.
Durant celles-ci, le Kai-ho continue à gérer les attributions et les temps de parole[13] mais n'est pas autorisé à influer de quelque façon que ce soit sur le jugement à produire. Il est là pour assister à la mise au point de la décision ; il peut formuler conseils juridiques et remarques philosophiques si on lui en fait la demande, mais n'a pas à prendre parti. Encore une fois, il n'est là que pour aider à gérer. La décision prise par les Taki-ho'i se doit d’être aussi consensuelle que possible, mais elle peut cependant (ce n’est pas une obligation) nécessiter un vote. Son objectif est tout à la fois de remédier au désordre créé et d’empêcher qu’il ne se reproduise, le châtiment n’étant (vu sa valeur d'exemple) qu’une solution parmi d'autres.
C'est un des Éveillés des Voix du Jugement qui doit annoncer la décision prise. À noter que celle-ci n'est nullement jurisprudentielle et que chaque Laï-le ban est considéré comme unique, sous tous ses aspects. Les Voix du Jugement ne doivent donc pas se sentir contraintes par des décisions passées. Toutes les décisions sont néanmoins conservées dans des cubes d'ambre afin de permettre leur consultation ultérieure.
Outre les enseignements qu’elle tire de la situation de crise examinée durant la cérémonie, la décision peut proposer un châtimentHRP à l'encontre du Pai-ho.
Second acte : décision
La deuxième partie de la cérémonie se déroule au même endroit, et vise simplement à faire connaître la décision des Sages et des Éveillés. Bien qu'elle n'instaure aucune jurisprudence, elle a force de loi exécutoire et son application peut être laissée aux soins de l'Assemblée des Cercles.
Notes
- ↑ « La cérémonie où la lumière apparaît »
- ↑ « La cérémonie de la discussion sans chemin »
- ↑ « La cérémonie de la discussion du chemin lumière »
- ↑ « Celui qui voit, qui regarde »
- ↑ « Celui qui fait problème »
- ↑ « Ceux qui montrent le bouclier »
- ↑ « Ceux qui montrent le bâton »
- ↑ « Ceux qui parlent »
- ↑ familles, guildes
- ↑ HRP: le forum = le forum IG
- ↑ À savoir : Sagesse, Recherche de l'Illumination et Respect de la Nature
- ↑ HRP : s'exprimer de manière fluide = copier/coller un texte préparé à l'avance
- ↑ HRP : Si les délibérations sont menées IG en RP
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