Le pouvoir du père

De EncyclopAtys


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Page proposée à la Lore de Ryzom
Dernière édition: Leda, 18.04.2022
de:Die Macht des Vaters fr:Le pouvoir du père

Stevano-Karan (*) faisait les cent pas dans ses appartements. Les mains croisées dans le dos, les lèvres pincées de rage, le front plissé de contrariété, le souverain des Sommets Verdoyants ne décolérait pas. Le claquement sec de ses bottes retentissait à travers la pièce, écho menaçant dans le silence de la pièce.

Digne et immobile, plus blanche que jamais, la Karae Tamiela avait l'impression étrange que le rythme de son coeur se calquait sur le claquement impitoyable des bottes de son époux. Et lorsque celui-ci s'immobilisa à trois pas d'elle, la transperçant d'un regard froid, elle crut sentir son coeur s'arrêter.

"Par la grâce de Jena, comment avez-vous pu me faire ça ?, rugit le Karan.
Tamiela baissa prudemment la tête.
- Et l'enfant royal que vous portez en vous, y avez-vous seulement songé en entreprenant ce voyage insensé ? Et si ces infâmes Maraudeurs vous avaient capturée ? Et si le bébé était mort avant même de connaître la lumière de Jena ?"
Tamiela ne dit rien, posant instinctivement ses mains sur son ventre comme pour protéger son bébé du mauvais sort.
"Vous auriez dû me le dire avant. Et je vous aurais interdit de quitter le Royaume. Pour son bien."
Le Karan soupira.
"Vous avez de nouvelles responsabilités maintenant. Prenez soin de vous, Miela. Et prenez soin de lui."

Tamiela releva la tête, regardant son époux de ses grands yeux desquels pointait une larme.
"Sil (**) Stevano, je le ferai. Je ... je voulais tant faire ce merveilleux voyage avant d'être de nouveau cantonnée à de petites promenades autour du Palais ! Je me sentais tellement fière et invulnérable avec cette nouvelle vie en moi ! Je n'ai pas songé un instant aux dangers... Qu'avais-je à craindre entourée de mon escorte ?

Voyant son épouse soudain si fragile, Stevano sentit sa colère se dissiper et il ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en songeant qu'elle allait lui donner un deuxième héritier. Car bien sûr, ce serait un fils !

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(*) Karan : Roi, en langage matis.
(**) Sil : oui, en langage matis.