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← Histoire d'un jeune Corsaire - quatrième partie
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Histoire d’un jeune Corsaire - cinquième et dernière partie
Bremmen transpirait abondamment. Le Matis avait placé son épée juste en dessous de son menton. Il lui demanda ce qu’il complotait. Le Tryker le regarda, tremblant comme un feuille, et bégaya qu’il ne comprenait pas ce qui avait pu se passer quand le Matis tomba.
Les Corsaires ! Ils étaient juste derrière eux. Bremmen ne prit pas le temps de réfléchir et courut vers ses amis. L’un des Matis se prépara à lancer un sort, mais il était trop tard : les guerriers étaient déjà sur eux, rapides comme jamais. Les Matis ne s’y étaient pas du tout préparés, aussi quelques minutes plus tard, ils étaient tous au sol. Bremmen les regarda et leur dit :
- Finalement, je ne suis pas un menteur, il y a bien des Matis qui ont eu un problème ici…
Quelques Corsaires fouillèrent les homins, et Bremmen les y aida.
- Pourquoi est-ce que nous pillons ainsi ?
- C’est notre récompense.
- Mais… d’accord…
Il n’en demanda pas plus, comprenant qu’il n’aurait sans doute pas de réponse, et décida d’interroger Codgan Ba’Nakry plus tard.
Les Corsaires retournèrent au camp avec leur butin. Sur le chemin du retour, Bremmen essaya de comprendre les raisons pour lesquelles les Corsaires avaient si rapidement décidé d’attaquer les Matis, sans même prendre la peine de se renseigner davantage sur leurs intentions. On lui répondit qu’il n’y avait nul besoin de raisons particulières : les Matis étaient là, une bonne cible car ils étaient généralement bien équipés et portaient souvent de nombreux objets de valeur et beaucoup de dappers. Il n’en demanda pas plus.
Une fois de retour au camp, il salua Codgan et commença à discuter avec lui.
- Bonjour Codgan.
- Salut à toi jeune Corsaire.
- Notre mission s’est…
- Je suis déjà au courant de ce qui s’est passé. Va droit au but, je suppose que tu as bien des questions.
- Hé bien on m’a dit que nous n’avions pas d’autre raison d’attaquer les Matis que l’appât du gain…
- Oui. Et avant cela, ils sont nos ennemis.
- Pourquoi sont-ils nos ennemis ? Les Matis et les Trykers sont censés être unis.
- Oui, mais tous les Matis ne sont pas alliés aux Trykers.
- Et eux, ne l’étaient-ils pas ?
- Tu ferais mieux de supposer que non, pour éviter d’avoir un cas de conscience… répondit le chef en souriant.
- Oui. Mais si nous avions tort… La Fédération pourrait bien nous en vouloir…
- La Fédération ? Non, aucune chance. Ils apprécient nos services, et nous paient même pour ceux-ci. Et puis n’oublie pas que le Gouverneur était le chef de notre tribu, avant moi.
- J’en ai entendu parler. D’ailleurs, pourquoi est-il parti ?
- Parce qu’il aspirait à d’autres buts. Et il a eu raison, il fut élu à la place de Beadley Nimby en 2508. D’une façon générale, beaucoup de jeunes Trykers nous rejoignent lorsqu’ils sont jeunes, mais tandis que les années passent ils sont de moins en moins fougueux… et donc moins utiles pour nous.
- Mais c’est étonnant que la Fédération nous paye pour nos services alors qu’ils s’affichent comme des adorateurs de Jena alors que nous…
- Nous sommes de loyaux partisans et avons un rôle de formation des jeunes à l’art de la guerre. Cela ne suffit-il pas ? Et puis… beaucoup de Trykers ne comprennent pas encore qu’ils ne devraient pas écouter la Karavan… que les Kamis sont nos amis de la nature. Mais nous ne pouvons pas forcer nos frères à avoir les mêmes convictions que nous. Attendons qu’ils réalisent d’eux mêmes leur erreur.
Les explications de Codgan étaient empruntes de sagesse et Bremmen était touché en plein coeur. Il comprit tout ce que son père lui avait expliqué, tout ce qu’il lui restait à apprendre des Corsaires. Il s’agenouillait et s’apprêtait à jurer allégeance quand Codgan sourit et lui dit :
- Relève-toi Bremmen, tu es déjà l’un des nôtres.
Il l’accueillit chaleureusement et lui montra une tente qu’il devrait partager avec deux de ses frères. Sa nouvelle maison, sa nouvelle famille. Il y entra pour n’en ressortir que quelques minutes plus tard et voir un jeune Tryker en train de parler avec Codgan Be’Yle. Et peu après, le petit homin nageait vers les Vents du Songe… et s’étouffait tous les cent mètres. Bremmen rit et alla se trouver une occupation pour aider les Corsaires.