Histoire Kitin – seconde partie

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Histoire Kitin – seconde partie
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Histoire Kitin – seconde partie

Les yeux de Benodir suivirent la direction qu’indiquait le bras du foreur et à ce moment seulement il prit pleinement conscience du danger qui les guettait. « Le plafond s’effondre [[Image:|Image:]]! Le plafond s’effondre [[Image:|Image:]]” Hurla-t-il à en perdre la voix.

Le groupe se sépara. Chaque homin courrait à présent pour sa propre survie, et les frères, qui, il y a peu de temps encore, montaient les cordes avec entrain, descendaient le plus vite possible dans l’espoir de pouvoir comme les autres éviter les morceaux de bois qui tombaient du plafond.

Les spores étaient arrivées à la base du noeud de la racine que les travailleurs utilisaient, et à présent il se séparait du plafond avec un bruit assourdissant. Des branches et morceaux de racines pleuvaient de toute part et la lourde base finit par toucher le sol, ne laissant qu’un trou béant. Le sol tremblait comme s’il avait été frappé par un poing de géant, la poussière, les spores de fungi, et la mousse dansaient dans une sorte de tourbillon. Il y avait maintenant un immense trou dans le sol, à l’endroit où la force de l’impact avait rencontré une partie des fondations dont l’épaisseur devait être plus fine. Après quelques secondes, c’était fini et Benordir se releva. Il avait du se jeter à terre et il était désormais plein de poussière. En contemplant le spectacle qui s’offrait à lui, il s’épousseta.

Il y avait un trou impressionnant dans le sol de la caverne. Les rebords montraient clairement qu’il pourrait résister au poids d’homins mais certainement pas à celui d’un si gros morceau de bois. Il regarda autour de lui et vit avec joie qu’aucun de ses homins n’était blessé et que tous semblaient aussi prêts que lui, même si chacun d’eux essayait encore prudemment de se remettre debout. Finalement, tous se rassemblèrent autour de Benodir et fixèrent avec curiosité l’obscurité légèrement lumineuse qui se dessinait au dessous d’eux.

Comme partout ailleurs dans les primes racines, l’obscurité n’était pas totale. De la mousse et des fougères luminescentes recouvraient le sol et rependaient ainsi une douce lueur verdâtre. Mais cette fois-ci, il y avait autre chose, quelque chose qui brillait plus profondément.

Recouvert par un amas de racines entrecroisées, il y avait là un immense bouclier. Sa face était polie et décorée avec des signes des plus étranges, qu’aucun des homins présents n’avait déjà vu. Il se trouvait juste à coté du noeud de bois qui venait de tomber et de laisser un petit cratère.

« Quel est donc cet étonnant objet ? » Osa demander Rabur.

« Un bouclier de géant. Personne ne peut en douter. » Répondit son frère.

Quelques ricanements suivirent, sans doute dus au soulagement des homins. Sans doute venaient ils de se rendre compte qu’ils ne comptaient pas de blessés surtout. Benodir scruta les visages de ses homins, tous brûlaient de curiosité tout autant que lui. Il décida alors de percer rapidement ce mystère.

« Les deux artistes de l’escalade ! Prenez donc une corde et descendez voir en premier. Je vous suivrai ensuite avec celui d’entre vous qui voudra m’accompagner. Allons donc voir tout ça de plus près. »
Rabur et Medrig échangèrent un bref regard et sourirent. « Et pas de paris imbéciles cette fois-ci. Vous nous avez déjà assez causé d’ennui comme ça. » Ajouta le responsable.

La caverne n’était pas très grande, à peine vingt mètres de diamètre, et elle était recouverte d’une bonne épaisseur de mousse qui rendait chaque pas silencieux. L’air empestait l’humidité mais il y avait autre chose, une autre odeur dure à identifier.

Mydix lâcha la corde et rattrapa son collègue Barnus qui venait de descendre jusqu’à lui.

Au dessus d’eux, le responsable et les frères encerclaient déjà l’étrange objet. Cela ressemblait décidément vraiment à un immense bouclier de géant. Il s’en approcha et s’assit. Son bord était relié au bois qui l’entourait comme s’il y était réellement associé, mais dès qu’il le toucha et compris que ce n’était pas du bois. Cette matière était froide et sans la moindre rugosité. Elle n’était pas couverte de mousse et même les racines qui passaient dessus semblaient être incapables de s’y attacher, comme si cette surface était sans prise. Seules quelques graines avaient réussi à germer dans le peu d’eau que contenaient les étranges symboles qui y étaient gravés.

Sa surface était sombre et sans défaut, mais son reflet dans la faible lumière qui éclairait ces profondeurs laissait penser qu’elle serait certainement plutôt argentée à la lumière du soleil. Bizarre. Qu’est ce ça pouvait bien être ? Et qu’est ce que ça faisait là ? Qui avait pu le laisser ici ?

Pendant que Mydix se perdait dans ses pensées, Rabur avait atteint la racine et l’inspectait. Sur place, la puanteur était insoutenable. Ça doit être ces maudits spores pensa-t-il. Il marcha autour du gros noeud de racines et manqua de tomber dans un autre trou quand son pied glissa sur de la mousse.

« Par ici ! Il y a un autre trou ! »

Les fyros se rassemblèrent autour de ce nouveau passage qui devait faire près de trois mètres de diamètre et avait une bordure très irrégulière. Un mouvement dans l’ombre les fit tous frémir un instant, mais finalement il n’y eut qu’une bulle fluorescente qui monta de l’obscurité jusqu’à atteindre le plafond. Peu après, une autre bulle suivit et les fyros considèrent alors le phénomène avec intérêt. « Il doit y avoir de la sève la dessous à en juger par ses bulles » s’exclama Benodir en se mettant à genou. « Passez-moi une torche. » Il saisit celle de Barnus et l’enfonça dans le trou afin de l’éclairer un peu mieux.

Ils perçurent alors quelque chose, un mouvement si rapide qu’aucun d’eux n’avait pu le suivre des yeux. Quelque chose de verdâtre sortit en un éclair du trou et le foreur disparu dans les ténébreuses profondeurs. Son cri s’arrêta dans un horrible sanglot et les fyros restant fixaient à présent avec horreur le passage qui se trouvait à leurs pieds. Avant que l’un d’entre eux ne puisse à nouveau bouger, ils purent tous entendre distinctement le bruit de quelque chose de lourd que l’on traînait sur le sol.

Rabur fut le premier à réagir.

« Un jeune Vorax [[Image:|Image:]]! » Cria-t-il. Il pointa sa torche devant lui et sauta dans le trou en criant. Son frère et Mydix le suivirent. Pendant ce temps Barnus hurlait aux autres de prendre les armes.

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