Ce récit correspond aux souvenirs des ressortissants d'Avalae, d'Avendale, de Jen-Laï et de Thesos.
Non, elle ne subirait pas le même funeste destin ! Il n'en était pas question... Ils n'auraient qu'à trouver quelqu'un d'autre pour tenir ce rôle. Jamais elle n'accepterait de devenir gardienne des Arcanes. Jamais ! Akantha était offusquée. Elle venait de déposer sa démission auprès de Lingi-Chon Vao. Elle finit de rassembler ses affaires et pris la direction de la grande porte de Jen-Laï. Sa main tremblait tandis qu'elle affichait le compte-rendu qui allait apporter la lumière sur les raisons de son départ. Puis elle prit ses sacs et quitta Jen-Laï sans se retourner. Ce n'est qu'alors que les échos s'estompèrent dans son esprit.
Le Tria, Folially 3, 1er CA 2553, Jen-Laï était en ébullition. Le Festival du Folklore Zoraï allait commencer. Tous les assistants de la Conservatrice Lingi-Chon Vao allaient et venaient un cube d'ambre ou un parchemin à la main. Je croisais Jezeba Dumuzi tôt dans la matinée. Lorsque je le saluais il me dit qu'il avait quelque chose à remettre à la Conservatrice, quelque chose qui devait être divulgué lors du Festival. Il sortit des Archives pour chercher Lingi-Chon Vao. Il ne devait jamais la trouver.
Lingi-Chon Vao se présenta face à l'assistance. Elle pris place à la tribune improvisée sous la grande porte de Jen-Laï, entourée de quelques membres de l'Académie Monastique Zoraï. Elle remercia les homins présents qui pour certains étaient venus de loin pour assister aux festivités. Pour inaugurer cet évènement qui lui tenait particulièrement à cœur, la Conservatrice Dynastique leva les bras cérémonieusement et prononça cette oraison :
Ce fut ensuite au tour de l’Éveillée Ki'atal de conter aux homins présents l'origine du peuple Zoraï :
Une fois le conte terminé, l'Oratrice laissa la parole à Uma et Sumsum qui récitèrent un poème sur le masque de parenté :
Alors que les homins applaudissaient et que la fête battait son plein, un cri fendit la foule. C'était la voix de la Conservatrice. Il s'en suivit un grand moment de confusion où homins, assistants, gardes courraient pour localiser Lingi-Chon Vao qui continuait de crier. Ils finirent par la retrouver, penchée sur la dépouille d'un de ses assistants. Le corps de celui-ci était couvert de marques sanglantes et des cubes d'ambre brisés jonchaient l'écorce à côté de lui. Lorsque je m'approchais je l'identifiais immédiatement comme étant Jezeba Dumuzi.
Tandis que je regagnais le bâtiment des Archives de Jen-Laï, encore sonnée par la découverte du corps de Jezeba, les homins courageux, que Lingi-Chon Vao avait envoyés enquêter auprès des Fyros de la Jungle, approchaient du Camp des Tuteurs.
Les Tuteurs étaient méfiants mais l'un deux avait été sauvé par certains des homins présents alors qu'il avait été enlevé par des bandits Matis l'année précédente. Acceptant d'aider les homins, les Tuteurs les mirent en garde. Selon eux, l'Empire avait commis bien trop de fautes contre Atys, ce serait la raison pour laquelle les Fyros de la Jungle se méfieraient de leurs frères du Désert. Ayant appris qui étaient les Tuteurs, nos valeureux enquêteurs se mirent en quête des Flammes de la Jungle, une tribu Fyros de la Jungle vénérant le Grand Varinx, une incarnation animale et sauvage de Ma-Duk et lui reconnaissant une contrepartie de brutalité et de vengeance, le Grand Égorgeur.
Lorsqu'ils rencontrèrent les représentantes des Flammes de la Jungle, les enquêteurs leur racontèrent ce qu'ils savaient et elles les mirent en garde contre la secte disparue du Culte du Grand Dragon et contre toute forme de manipulation de la Goo ou d'autres poisons. Cela les fit penser à un conte traditionnel dans leur tribu et elles en firent profiter les enquêteurs fourbus.
Tandis que les homins méditaient sur le conte qu'ils venaient d'entendre, Ki'atal vint leur transmettre une invitation de la Conservatrice Lingi-Chon Vao. L'enquête allait se poursuivre le Prima, Floris 13, 1er CA 2553. Alors que tout le monde se dispersait, les proches de Jezeba Dumuzi partagèrent leur peine. Pendant ce temps-là, à Jen-Laï, la tête plongée dans les transcriptions manuscrites que Jezeba avait utilisées pour élaborer ses cubes d'ambre, je commençais à comprendre qui était à l'origine de son assassinat.
Derrière l'un des feuillets, apparaissait encore l'annonce affichée sur ordre de Lingi-Chon Vao : « Jezeba Dumuzi, un assistant archiviste de Jen-Laï a été assassiné ! Un examen de sa dépouille montre que des symboles mystérieux ont été dessinés sur sa peau avec son propre sang, certainement dans le cadre d'un rituel. Des cubes d'ambres concernant la communauté Fyros du Pays Malade semblent à l'origine de ce meurtre sordide... Dans leur quête pour débusquer les tueurs, de courageux homins parcourent le Pays Malade pour faire toute la lumière sur un pan méconnu de la culture Zoraï. »
Alors que je sortais des Archives de Jen-Laï pour aller réveiller ma Maîtresse, la Conservatrice Lingi-Chon Vao, et lui faire part de mes découvertes, mon destin bascula. Je n'eus pas le temps de me défendre de l'assaillant qui m'attendait en bas de chez moi. Il pénétra dans mon esprit, annihilant toute ma volonté. Je ne pus aussitôt plus maîtriser mon corps, ni même ma voix. Il en avait le contrôle total. La terreur qui m'emplit cette nuit là ne m'a pas encore complètement quittée à l'heure où j'écris ces lignes. Je me souviens de tout ce que j'ai fait sous hypnose comme si je regardais un lucio. Une fois parmi les autres Fyros enlevés, dans le Camp de nos ravisseurs au cœur du Nœud de la Démence, j'assistais impuissante à la mutilation de certaines d'entre nous. Soudain, des kitins attaquèrent le Camp. Une main griffue m'attrapa alors par le bras avant que je réalise que le lien hypnotique avait été rompu. Valandrine courrait à toute vitesse, m'entraînant avec elle. Je jetais un dernier regard en arrière et m'aperçut horrifiée que les kitins tombaient tous morts sans même que nos ravisseurs ne les touchent.
Le Prima, Floris 13, 1er CA 2553 l'ambiance était terne à Jen-Laï. L'enquête piétinait. Ki'atal, entourée des enquêteurs volontaires, attendait la Conservatrice Dynastique. Lorsque Lingi-Chon Vao arriva, elle les remercia pour leur présence et les informa du fait que le meurtre de Jezeba était en fait un sacrifice rituel. Elle leur lit également un passage du Livre du Dragon retrouvé sur l'un des cubes brisés :
Les homins présents furent horrifiés en entendant ces mots. Les suppositions fusaient. Il devenait évident que la secte disparue du Culte du Grand Dragon était mêlée à cette affaire... Alors que les enquêteurs attendaient mon arrivée pour en apprendre plus de ma bouche, un Garde de Jen-Laï vint donner l'alerte : des enlèvements avaient eu lieu dans tout le Pays Malade et toutes les tribus Fyros de la Jungle étaient touchées.
Les enquêteurs nous retrouvèrent au Camp d'observation de kitins, Valandrine et moi. Nous ne perçûmes pas tout de suite leur présence tant nous étions terrorisées. Des voix emplissaient toujours notre tête et nous ne pouvions rien dire d'autre que "Les démons..." Des homins soignèrent Valandrine qui était blessée et nous firent boire. Puis les enquêteurs reprirent leur route pour débusquer nos ravisseurs et sauver les autres Fyros de la Jungle enlevés.
Le Camp du Culte ne fut pas long à trouver pour les courageux homins mais ce qui les y attendait allait rudement les éprouver. Des victimes enlevées dans les tribus Fyros de la Jungle étaient sous le contrôle des Initiés du Culte du Grand Dragon et elles attaquèrent les enquêteurs qui ne purent faire autrement que de se défendre. Les victimes tombaient mais les Initiés du Culte aussi. Finalement quelques victimes purent être sauvées. Alors qu'il ne restait plus qu'un Initié du Culte debout, celui-ci hypnotisa des kitins de la région qui fondirent sur les enquêteurs à son commandement. Les homins ne faiblirent pas et vinrent ainsi à bout de plusieurs vagues de kitins. Mais alors qu'ils s'apprêtaient à atteindre l'initié du Culte, celui-ci disparut, laissant derrière lui le cube volé à Jezeba Dumuzi.
De retour à Jen-Laï les homins firent leur rapport à la Conservatrice et lui remirent le cube d'ambre retrouvé. J'accompagnais Lingi-Chon Vao aux Archives où nous nous penchâmes sur le cube de Jezeba. Lorsque nous eûmes fini de le déchiffrer, nous en fîmes distribuer une copie à chacun des homins présents : Les Arcanes de Coriolis ou l’histoire du Culte du Grand Dragon.