Zendae se démarque principalement par ses aptitudes au commandement, à l'organisation et à la pédagogie. Elle a aussi une façon singulière de s'exprimer avec des tournures idiomatiques de sa tribu en fin de phrase, par exemple « di amataki ».
Zendae arbore les cheveux de couleur auburn caractéristique de sa tribu d'origine, qui a en usage une teinture décolorante à base de pétales de rotoa. Ses mèches tirées vers l'arrière dégagent un grand front qui n'est pas sans dénoter son intelligence prononcée. Les traits de son visages sont doux, ses lèvres charnues, son nez bien dessiné. Ses pupilles sont vertes et ses yeux soulignés de mascara vert également, formant deux stries jusqu'aux tempes. Rouge et vert sont les couleurs des Amazones et ainsi en est-il de sa tenue. Sa grande beauté —malgré le teint blafard propre aux matis— en a charmé plus d'un, bien qu'elle ne joue pratiquement jamais de séduction, tout comme généralement le reste de sa tribu d'homines une fois encore.
Les gens s'imaginent souvent par erreur qu'elle est intraitable alors que dans le fond son caractère est plutôt conciliant. Elle rayonne cependant une aura qui invitent ceux qui la côtoient à donner le meilleur d'eux-mêmes et viser l'excellence. Mais pour ceux qui la connaissent moins, elle dégage un coté élitiste et froid. Zendae est certainement entreprenante et ambitieuse, une calculatrice qui ne laisse rien au hasard, mais qui —heureusement— ne réussit pas tout, et sait aussi reconnaître le talent chez autrui.
En chasse ou en combat elle se défend plutôt bien, dans la moyenne supérieure des homins. Ses connaissances du terrain, de la faune et la flore sont fameuses, mais aussi des notions plus érudites comme l'écriture, la poésie et l'artisanat. Là où elle brille bien souvent, c'est quand il faut organiser une chasse qui soit à la fois dynamique et efficace, quand il faut créer et expliquer des exercices d'entraînement qui soient ludiques et instructifs, ou encore inventer des tactiques pour relever un défi impossible.
Zendae est depuis des années sujet du Karan particulièrement investie, bien qu'au départ elle soit d'abord venue aux Sommets Verdoyants simplement missionnée par Tinaera Rosirello, la cheffe Amazone. Elle conserve de sa tribu de nombreuses habitudes, mais dans les faits ne forme plus de novices.
De confession Kamiste-Jénaiste, l'ancienne religion, elle n'a prêté serment ni à l'Eglise de la Lumière, ni au Kamisme des Révélations. Elle a foi en Jena (qu'elle nomme souvent Vae[1]) en tant que "Kami suprême". Dans sa prime jeunesse elle était surtout de tendance kamiste et assez prosélyte, mais probablement qu'à force de côtoyer les sujets et nobles du Royaume, sa défiance vis a vis de la Karavan s'est complètement nivelée et vous l'entendrez maintenant rarement prendre un parti religieux ; son positionnement s'apparentant plus aux gnosts.
C'est une Amazon-née, en 2554. Elle avait donc huit ans lors du deuxième essaim, et seize au retour d'exil. Elle a grandi sous la tutelle de la prêtresse Ateande avec sa demi-soeur Mindae, avec laquelle elle s'est lancée dans la création de la sororité Amazons Mysticia, dès le retour des homins sur les Nouvelles Terres en 2570. Leur devise : Meriae, Vele, Ferye[2].
Petit à petit les deux sœurs se sont fait connaître, jusqu'aux cercles de Zora. Elles font la rencontre de personnages de la jungle, plus ou moins excentriques. Ranka et Phaozhu qui vinrent trouver refuge dans la tribu ; Na Djai Tal le kwai errant qui tomba amoureux d'une maraudeuse ; le tryker Atharius qui revait d'une fraternité tryko-zorai ; le ténébreux Alric qu'une jeune sœur avait retrouvé nu et ligoté dans le Bosquet ; l'éveillée Feylin, héritière spirituelle du wakwai et oratrice des cercles.
Mais c'est une affaire délicate pour la tribu qui les poussa sur le devant de la scène, à l'Assemblée des Cercles ainsi qu'à la Chambre des Nobles d'Avalae. En 2573, l'avant-poste de la Ferme du Marécage de l'Angoisse fut envahi par des igaras gooifiés. Une enquête fut diligentée et on retrouva le corps d'une Amazone à coté d'un chariot empestant la Goo au beau milieu de la Loria. La mission de Zendae et sa sœur fut d'éviter à la tribu l'ire des nations en participant à leurs assemblées pour « orienter les débats ».Il rencontra Zendae en plein entraînement sur des stingas, au recoin bien connu de l'autel kami de l'Eau du Repos. Sans doute la trouva-t-il singulière car il la pressa de questions sur ses origines et ses motivations. Et les jours suivants encore. Tant et si bien qu'il finit par connaître suffisamment les mœurs de cette tribu exclusivement homine et l'existence d'un moyen pour un homin d'y entrer ! Il ne lâcha pas l'affaire malgré les avertissements de Zendae, et par ailleurs il se montrait extrêmement attentionné, habile, original et savant... Alors voilà qu'Osquallo, cet artiste et combattant renommé, en vint à la surprise générale du reste d'Atys, sans craindre d'être la risée de ses pairs, à tout abandonner pour aller se « mettre au service » d'une matis-cul-terreuse-sortie-d'on-ne-savait-où-de-la-jungle !!
Il devint alors sigisbae[3], un mélange entre chevalier-servant et amant. Ce fut le début d'un duo de choc, qui allait porter la sororité sur des sommets. Il fut pour elle un lieutenant d'une loyauté au grand cœur, un soutien pour ses initiatives ambitieuses, un garde-fou de son intégrité d'Amazone, un compagnon de découvertes, un illustrateur inspiré, un frère d'armes, et surement d'autres facettes encore à son talent !
La petite sororité se développe lentement, les critères d'intégration étant difficiles. Sous la supervision d'Ateande, Zendae officie les rites complexes qui font d'une homine une Amazone, c'est le mysticia, face interne et cachée. Publiquement, la sororité propose un service d'escorte au voyages, chasses et forages en zones risquées. Zendae développe son leadership tout d'abord en menant ses sœurs aux entraînements et à la chasse aux nommés. Quelques homins invités remarquèrent ses capacités, notamment Fyrenskaken qui embaucha l'amazone pour diriger des expériences d'assaut sur le Sous-bois des Malheurs, prémices à sa destinée de Maître d'Armes.
Zendae resta aux assemblées matis bien au delà de sa mission première, par curiosité d'abord et par ambition ensuite. Les nations continuaient de s'organiser depuis le retour d'exil, et le Duc Rodi di Varello demanda à la chambre d'Avalae des volontaires pour servir le Royaume en tant que Maître d'Armes. Mais le moins que l'on puisse dire, c'est que personne ne se bouscula au portillon ! Et ce ne fut guère mieux dans les autres villes. Alors Zendae, encouragée par des regards, saisit sa chance et proposa sa candidature.
Le principe était simple : elle devait dès lors se comporter en Maître d'Armes et organiser des actions pour les sujets du Royaume. Lorsque le Karan serait satisfait, elle aurait le titre officiellement. Une petite phrase lâchée par le Duc aura un impact déterminant sur l'attitude de l'amazone quant à sa fonction au Royaume :
“N'attendez pas les épreuves qui vous seront ordonnées pour vous mettre en valeur. Agissez dès maintenant, en toute occasion.
Rodi di Varello en 2580, à Zendae postulante MdA, à la Chambre des Nobles d'Avalae
Pour officialiser son titre, Zendae organisa en 2581 avec l'aide de sa sororité un grand tournoi international aux règles originales en un lieu non moins original : Le Yecaderias. Mis à part que les équipes matis ne gagnèrent pas, l'organisation fut un succès.
Sitôt titularisée, Zendae n'eu pas le temps d'être oisive : le Karan lui demanda de conduire la défense du Royaume contre une attaque kitin imminente sur Yrkanis depuis les tunnels des Malheurs. En effet les kitins y concentraient leur force depuis un temps. Zendae proposa une stratégie à grande échelle en mettant à profit le terrain : intercepter l'attaque kitin en les conduisant dans les corridors du monticule des psykoplas. Le plan fonctionna un moment jusqu'à ce qu'une colonne kitin parvienne tout de même à passer vers Yrkanis.
Par la suite au long des années, elle remplie sa charge principalement en proposant des entraînements aux sujets (11 sessions évoquées dans les archives à ce jour), abordant différentes thématiques, avec un contenu à la fois instructif et ludique.
Gagner la confiance des sujets ne fut pas mince affaire. La moitié d'entre eux la rejetèrent, parfois de manière véhémente. Des bruits courraient même au delà du Royaume sur la nature de leur Maître d'Armes, faisant se gausser les ennemis du Royaume, et certains nobles en concevaient de la honte.
Mais par chance pour l'amazone, il y eu toujours au long des années parmi les sujets une ou deux personnes à l'esprit suffisamment ouvert, ayant pris le temps de reconnaître ses compétences, ayant suffisamment de cran pour défendre une opinion à contresens des autres, et suffisamment d'influence pour les convaincre petit à petit d'ouvrir les yeux à leur tour.
“Le noble matis était soucieux. Même si les projets pour le royaume qu'il menait avec zèle prenaient une direction prometteuse, il y avait un grain de sciure dans les rouages.
Ah ! les choses aurait été plus simple si elle était née de noble maison parmis les jardins verdoyant ! Mais non, le destin l'avait fait enfant d'une tribu éloignée d'une jungle malade, aux moeurs pour le moins dérangeants. Pourtant il ne regrettait pas une seconde de l'avoir encouragée au fil des années dans son émancipation au sein du royaume, car il avait vite reperé la ressource - le formidable potentiel - qu'elle incarnait.
- "Serae, il va y avoir un soucis. On me pose de plus en plus de questions sur vous. La rumeur propage même que vous êtes une vile kamiste".
L'homine sourit doucement, et répondit avec un brin de provocation :
- sil, ce n'est un secret pour personne que nous abritons un ambassadeur Kami au sein de la tribu di amataki...
- "Ecoutez c'est serieux" repris le Noble, "Il y a des mécontents, on rapporte que les ennemis du royaume se raillent de nous, parce que nous avons une Maitre d'Armes kamiste."
Elle leva les yeux au ciel et taquina :
- "Sil c'est votre faiblesse à vous les nobles... vous êtes tellement susceptibles, un rien vous offusque. C'est tellement facile di amataki."
Le noble se redressa, réajusta son habit. Un rayon de soleil traversait les frondaisons des grands arbres et illuminait ses épaules de flocons de lumière. A cet instant c'est toute son éducation et la pureté de son sang qui transparaissait dans son port altier. "Elle ne semble pas comprendre le danger" se dit-il. "Il me faut la convaincre pour prévenir d'un épouvantable gâchis". Mais il commençait à avoir un petit doute sur les orientations de l'homine. Il avait maintenant besoin d'en avoir le coeur net.
- "Pourquoi ne pas taire cette rumeur par un démenti ? vous n'etes pas Karavanière certes, mais Kamiste non plus, vous êtes neutre".
Il y eu comme un déclic dans la posture de l'amazone. Ses muscles se tendirent, se fit féline. Des mêches de ses cheveux auburns se rebiquèrent et ses narines se dilatèrent.
- "Comment peut on dire que je suis neutre di amatakima ? du fond de mon coeur jusqu'au bout de mes ongles je suis entière à ma foi pour la Déesse di amasatiezo !"
Le matis leva une main en signe d'apaisement, puis enchaina :
- "Sil très bien, mais quand est il de votre tribu, ou plus exactement votre *sororité* comme vous le dites ?"
Il y eu une brève hésitation chez l'homine, avant de déclarer franchement :
- "Nous pouvons recruter des guerrières kamistes, c'est déjà arrivé. Et alors ? le royaume devrait se réjouir, car grâce à nous au lieu de Ma-duk elles réapprennent à prier la Déesse de nos origines."
Une goutte de sueur perla au front de l'homin "Par Jena, cela ne va pas dans la bonne direction !" pensa-t-il.
- "Notre culte provient de la plus ancienne histoire matis" réenchirit-elle. "Ce que certain dénomme l'ancienne religion, que vous avez oublié, frères de la forêt ! d'autre feront référence au kamisme Jénaisme de Jen-lai qui, s'il en est proche mais sans toutefois ..."
L'homin l'interompit en levant une nouvelle fois la main en signe d'apaisement.
- "Tout cela, je le sais déjà serae."
il ajouta :
- "Le plus important... c'est ce que vous êtes, neutre, même si le terme ne vous plait pas. Et aussi comment vous le communiquez. Je pense que vous aller devoir vous justifier serae, je ne pourrais vous l'éviter".
L'amazone marqua un moment de silence, levant des yeux dans vers le noble matis.
- "Je me doutais bien que cela allait arriver un jour di amataki. Mais je ne suis pas venue en forêt pour débattre de religion. Tu sais quelle est ma meilleure justification di amatakizo : mes actes parlent pour moi. La qualité de mes actes di amasatie ! Parce que c'est comme ça que je me concacre à la Déesse, faire ce qu'on sait bien faire, et toujours tendre vers la perfection".
le regard de l'amazone se mit a pétiller d'enthousiasme.
- "Ser tu me connais assez maintenant, tu as assisté à mes entrainements, tu sais le contenu que j'y donne généreusement. Et bien sache que c'est encore tout petit di amatakizo ! Vae m'a donné une vision très claire de ce que je devais faire. Des méthodes de combats comme on en a jamais vu sur l'écorce di amatakizo !" ponctua-elle en martelant l'air de son poing serré.
Le noble regardait l'homine avec un mélange de curiosité et de perplexité.
- Je me réjouie de tes com [...]
"Surveillance des troubles internes au Royaume"
Extrait de conversation capturé le 2 medis 2°CA 2582,
entre le Vicomte d'Avalae et le Maitre d'Armes,
sur la hauteur du marché du district de Libia.
Défaillance du cube, fin tronquée.
Déclassifié pour la feuille, 2602[4]
“Je tiens à dire publiquement que si j'ai pu émettre des réserves à votre nomination, votre engagement à la hauteur de votre fonction m'ont depuis largement conquis. Je vous affronterai donc avec fierté et, j'espère, honneur.
Filira Ducocinnio Nono, dans le contexte du Défi au Maître d'Armes, 2587