Histoire d’un jeune Fyros/Première partie : Différence entre versions

De EncyclopAtys

(Page créée avec « <poem> La nuit venait de tomber. Les derniers rayons du soleil avaient quitté l’horizon, emportant avec eux une chaleur réconfortante. Emmitouflé dans une couvert... »)
 
Ligne 1 : Ligne 1 :
 +
<br />
 +
<br />
 +
<br />
 
<poem>
 
<poem>
 
     La nuit venait de tomber. Les derniers rayons du soleil avaient quitté l’horizon, emportant avec eux une chaleur réconfortante. Emmitouflé dans une couverture, [[Aetis]] maudissait son intrépidité. Jamais il n’aurait dû se fier aux dires du vieux fou. Un monde nouveau était en train de se construire plus à l’ouest ? C’était du n’importe quoi. Seul le désert s’affichait partout. Aucune trace de civilisation, aussi minime soit-elle.
 
     La nuit venait de tomber. Les derniers rayons du soleil avaient quitté l’horizon, emportant avec eux une chaleur réconfortante. Emmitouflé dans une couverture, [[Aetis]] maudissait son intrépidité. Jamais il n’aurait dû se fier aux dires du vieux fou. Un monde nouveau était en train de se construire plus à l’ouest ? C’était du n’importe quoi. Seul le désert s’affichait partout. Aucune trace de civilisation, aussi minime soit-elle.
Ligne 67 : Ligne 70 :
 
</poem>
 
</poem>
 
{{Couillard2}}
 
{{Couillard2}}
 +
<br />
 +
<br />
 +
<br />
 +
<noinclude></noinclude>

Version du 16 septembre 2021 à 06:43




    La nuit venait de tomber. Les derniers rayons du soleil avaient quitté l’horizon, emportant avec eux une chaleur réconfortante. Emmitouflé dans une couverture, Aetis maudissait son intrépidité. Jamais il n’aurait dû se fier aux dires du vieux fou. Un monde nouveau était en train de se construire plus à l’ouest ? C’était du n’importe quoi. Seul le désert s’affichait partout. Aucune trace de civilisation, aussi minime soit-elle.

    Cela faisait près de cinq mois qu’il avait quitté son clan. Cinq jours à errer dans le no man’s land à la recherche de la route de l’exode vers les nouvelles cités que leur avait indiquée un vieux voyageur qui s’était arrêté dans leur attroupement pour une halte salvatrice.
― Mes amis Fyros, le monde est en train de guérir. Les kitins ont été dominés. Notre peuple est en train de reprendre sa place sur Atys, leur avait-t-il annoncé une fois repu.

    Des sourires condescendants s’étaient affichés sur les visages des quinze membres du clan. Personne ne pouvait croire à une telle histoire. Tout le monde savait que le monde n’était désormais peuplé que de nomades et de petites tribus qui vivaient de cueillette et de chasse. Aucune cité n’avait résisté à l’invasion des monstres sortis des sous-sols de la planète. Pourtant personne ne remit les paroles du vieil homme en question. Il était très courant que passé un certain âge, les hommes perdent de leurs facultés. Mais de toutes façons, si personne ne croyait en ces histoires, tout le monde aimait se les entendre dire, redevenant un instant un enfant rêvant de mondes merveilleux.

    Néanmoins, Aetis avait pris les paroles du vieil homme au pied de la lettre et quand les hommes et les femmes de son clan s’en étaient allés se coucher, il avait rejoint le visiteur pour lui poser tout un tas de questions, dont les réponses l’émerveillèrent au plus haut point. Il venait de trouver enfin une solution à son désir de fuir une destinée fade et sans saveur. Il allait devenir un héros. Il allait montrer à tous de quoi il était capable. Il allait prouver aux siens que le monde était en train d’éclore à nouveau.

    A l’aube ses parents tentèrent de l’en dissuader, mais têtu comme un madakam, rien ne put lui faire changer d’avis. Alors à contrecœur, mais sachant pertinemment qu’il reviendrait vite, on décida de lui préparer une besace pleine de racines de takoda en guise de fortifiant, ainsi qu’une couverture pour affronter les nuits glaciales.
Les rires et les quolibets des autres adolescents l’accompagnèrent quand il quitta le campement. Seul le vieux Fyros lui envoya un geste de sympathie.
― Je vais être la risée de tous, si je rentre dès maintenant ! se dit-il en serrant les poings.

    Un vent violent s’était levé dans la nuit, et des grains de sable venaient lui griffer son visage à moitié caché sous sa couverture. Il ne lui restait guère de provisions, et il savait qu’il devait désormais choisir entre rentrer ou continuer en sachant qu’il n’aurait dès lors pas assez de quoi se restaurer pour faire chemin arrière. A moins qu’il n’arrive à tuer encore un de ses fichus yubos avec le couteau que lui avait offert son père. Il finit tout de même par s’endormir et au petit matin, il eut l’agréable surprise de voir que le vent s’était levé, et qu’un magnifique soleil brillait au-dessus de sa tête.

    Il sortit de sa couverture et s’étira de tout son long. Soudain il aperçut un yubo. Il se figea sur place et pria pour que la chance reste de son côté. Il baissa la tête et aperçu un gros bloc d’ambre à moins d’un mètre de là. Il se courba en avant, attrapa l’ambre en faisant très attention à ne pas se faire remarquer par l’animal qui grignotait la fleur d’un résineux. Une fois le bloc bien en main, il arma son bras et d’un geste violent l’envoya sur le yubo.

    Dans un grand bruit d’éclats, l’ambre explosa en mille morceaux à mi-vol. Aetis ouvrit la bouche en grand, mais nul mot n’en sortit. Le yubo fuit à toute vitesse sans demander son reste. Suis-je en train de devenir fou ? se demanda-t-il en constatant l’impossible.

    Un frisson lui traversa l’échine. C’était le début de la fin. Le soleil avait dû lui monter à la tête. Un petit rire retentit derrière lui. Il se retourna et ne vit personne. La peur, mêlée d’un sentiment de gêne, s’empara de lui. Je suis fou ! se redit-il terrifié à l’idée de mourir ainsi.

    Le rire se fit entendre à nouveau. Et d’un brusque mouvement de tête, Aetis sembla percevoir une forme étrange qui disparut aussitôt.
― Qui êtes-vous ?! hurla-t-il.
Je ne dois pas perdre mon sang froid, se força-t-il à penser. Il doit y avoir une explication.
― Montrez-vous ! explosa-t-il.

    Au moins une chose était certaine, il lui restait assez de force pour se battre. Il sentait son cœur cogner dans sa poitrine comme les tambours de son oncle Denarius. Alors apparut, sortit du néant, un être d’à peine un mètre de hauteur qui flottait dans les airs au niveau de son visage.
― Enchanté, jeune Fyros, quel est ton nom ?
Aetis, répondit-il sans comprendre ce qui se passait.
    Ça y est je suis devenu fou ! A moins que ? Mais cela n’était pas pensable. Personne dans son clan n’en avait jamais vu. Croire en une reconstruction du monde, oui, mais pas en ces personnages légendaires ?!

― N’aie pas peur, je suis un ami de ton peuple, fit l’être avant de lui sourire.
    Aucune dent n’ornait sa bouche. Comment coupait-il les aliments ? pensa Aetis, qui secoua la tête, en s’en voulant de penser à des questions aussi bêtes. :― Vous êtes un Kami ? fit-il sans trop vouloir y croire.
― C’est ainsi que les homins nous nomment dans leur langue, répondit le Kami.
    Il disparut brusquement. Aetis se frotta les yeux et comprit que sa raison lui avait joué des tours, mais soudain on le tira par la manche de son gilet. Il tourna la tête et vit le Kami.
― Comment est-ce possible ?! fit-il ébahi.
    Le Kami sourit à nouveau.
― Il y a tant de choses que tu dois apprendre et désapprendre. Atys est bien plus complexe que les tiens peuvent le croire. Nous, Kamis, pouvons réaliser des merveilles, et sommes prêts à les partager avec vous, si vous nous faites confiance. Atys a besoin de jeunes hommes pleins de bonne volonté. Atys est loin d’être guérie. Nous comptons sur les jeunes générations pour la repeupler et la faire revivre.
― Vous pourrez m’apprendre à disparaître et à réapparaître ? s’enchanta Aetis qui ne doutait plus à présent de la véracité de ce qu’il vivait.
― Et quantité d’autres choses. Mais patience et travail tu devras avoir. Nombreux sont les jeunes hommes comme toi que j’ai amené à Kaemon y faire leur apprentissage et qui ne sont devenus que de vulgaires vauriens avides de richesses et de pouvoir.
― Je ne suis pas comme cela ! Je vous le jure ! fit-il avant de prendre un ton plus bas. Je vous en supplie ne m’abandonnez pas. Je suis prêt à tout pour que vous me meniez à cette ville. Je vous prouverai que vous aviez raison de me faire confiance.
    Le Kami s’envola de deux mètres dans les airs, et le toisa de cette hauteur.

― Soit, alors prépare toi pour un grand voyage. La plus proche cité se trouve bien loin d’ici, fit le Kami.
Aetis bomba le torse et fixa fièrement l’être volant.
― Je suis prêt à vous suivre jusqu’au bout du monde. Je saurai faire face à tous les dangers, fit-il avec un enthousiasme non feint.
― Garde toujours cet esprit aventureux, jeune Fyros, car tu comprendras très vite que la vie peut être dangereuse dans les villes autant que dans les régions isolées.
    Le Kami se rapprocha en flottant près d’Aetis. Il le regarda droit dans les yeux et rajouta :
― Tu auras besoin de toutes tes forces pour ton apprentissage. Tu as eu beaucoup de chance que je tombe sur toi, tu aurais pu errer durant des années sans que l’un de nous ne te trouve. Aussi je vais t’éviter une trop longue marche et te téléporter jusqu’à ta destination.
― Téléporter ? fit Aetis.
    Il connaissait le terme issu des contes, mais un étrange sentiment le pénétrait. Se dissoudre d’un endroit, pour réapparaître des centaines de kilomètres plus loin ? Malgré la chaleur, un frisson glacé lui traversa les os.
― Tu as peur ?
― Non, fit Aetis d’un ton peu convaincant. Je suis prêt.
    Le Kami sourit et ne fut pas dupe de la peur d’un jeune Fyros. Il fit un seul geste et soudain la terre sembla disparaître tout autour d’Aetis. Mais très vite la vision d’Aetis redevint parfaitement claire.

    Des larmes coulèrent de ses yeux et roulèrent sur joues. Un petit village s’étendait plus bas. Des constructions. Des Homins comme lui. Ce n’était pas croyable. Il avait réussi ! Il était un héros.
    Une main lui frappa l’épaule. Il poussa un petit cri de stupeur. Un rire féminin lui répondit. Une jeune Fyros était à ses côtés.
― Toi le nouveau tu vas devoir apprendre à être plus discret si tu veux survivre, fit-elle en montrant du doigt un capryni qui les regardait méchamment.
― Ces herbivores sont très méchants quand ils se sentent agressés !

    Aetis hocha la tête, incapable de prononcer un mot.
― Allez viens avec moi, il faut que tu ailles voir Boethus Cekian. Il t’expliquera de nombreuses choses, tu as beaucoup à apprendre avant d’espérer entrer dans les grandes cités.
Un vent léger vint lui rafraîchir les idées.
― Une vie nouvelle m’attend ici, se dit-il en descendant vers la tour.

一━══ ⧼⧽ ══━一