De EncyclopAtys
(Les chroniques d'Eolinius : le commencement (RP)) |
(Aucune différence)
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Version du 31 août 2020 à 14:19
Les chroniques d'Eolinius : le commencement
En cette nuit d’automne un peu fraiche Eolinius se retourna sur sa paillasse. La journée avait été épuisante et pourtant il n’arrivait pas à trouver le sommeil. Il attrapa la gazette de Silan qui trainait sur un matelas vide au milieu des autres paillasses de réfugié, certains de ses camarades étaient encore en mission en pleine nuit. « Décidément, ce Chiang va nous faire mourir de fatigue » pensa t’il. A la lueur du feu qui crépitait au fond de la hutte, il tourna vivement les pages du journal pour arriver jusqu’aux rubriques des nouvelles du continent qui lui plaisaient tant. Mais comme d’habitude la page était presque vide. Il n’y avait que de vagues banalités sur le beau temps de la région des lacs et sur les brumes matinales de la jungle Zoraï.
Les nouvelles du grand monde arrivaient ici au compte-goutte. Depuis des années, la Karavan bloquait les téléporteurs et les réfugiés ne pouvaient les utiliser que dans un seul sens pour sortir de l’île. Cependant quelques fois, certaines informations arrivaient à passer on ne sait comment. « Si ce ne sont pas les réfugiés, seul le personnel de la Karavan peut diffuser ces informations. Je vois mal les étranges Kamis s’intéresser aux affaires concernant les Homins. » Eolinius soupçonnait les membres de la Karavan d’utiliser les téléporteurs dans l’autre sens. « Ils doivent bien être relevés eux aussi. Malgré leurs casques, j’ai parfois l’impression que ce ne sont pas les mêmes. » Bien sûr il voyait parfois des machines volantes planer à côté des téléporteurs, mais personnellement il n’avait jamais vu en descendre ou monté quelqu’un. « Un membre de la Karavan peut-il être soudoyé pour avoir des informations sur le continent ? »
Il secoua la tête en essayant d’oublier cette idée farfelue. Il s’en était approché quelquefois mais se sentait mal à l’aise au milieu de ces êtres sans visages. Il se résigna à lire les restes de la gazette qui ressemblait plus à une rubrique de yubos écrasés.
-Recrudescence des attaques de Gingos au nord de l’île.
Encore des missions de reconnaissances en perspective. Cela faisait maintenant une année de Jena qu’Eolinius était arrivé sur Silan. Il se demandait ce qu’il allait faire de sa vie future. Elevé par des parents scientifiques qui avaient éveillé sa curiosité envers la nature et la technique dans la plus pure tradition Tryker, il ne comprenait pas grand-chose à la politique ni à la religion des autres homins. Il avait eu du mal à s’intégrer au début. Peu disposé aux exercices militaires, il se revoyait, rampant avec ses camarades autour du camp, plus captivé pour décrire l’aspect des champignons aux multiples couleurs qu’il voyait sous son nez que par les ordres des officiers rangers chargés de l’entrainement.
Cependant, au fil du temps, il avait petit à petit pris goût aux grandes randonnées et restait toujours stupéfait devant la beauté des plaines de Silan. Il se souviendra ainsi toute sa vie du jour où il a découvert le lac et l’île des Crays, le soleil se reflétant en myriades d’étincelles sur les eaux calmes et reposantes. Il aurait bien pris un bain si quelques torbaks assoiffés ne l’avaient obligé à sortir son épée et à prudemment rebrousser chemin.
Il se sentait maintenant tiraillé entre deux désirs, réaliser tranquillement des expériences au fond d'un laboratoire et parcourir Atys pour en découvrir tous ses secrets. « Humm, et pourquoi ne pas concilier les deux ? Je pourrais monter ma propre agence d'exploration scientifique quand je serais sur le continent. Ainsi je pourrai faire profiter la nation Tryker et tout Atys de mes découvertes»
-Deux jeunes Matis ont disparus. Des rumeurs indiquent qu'ils auraient pu être enlevés par le clan des Chlorogoos.
Cette nouvelle le stupéfia. Comment pouvait-on enlever des réfugiés au nez et à la barbe des Rangers ? De plus des Matis, « il y en a déjà pas beaucoup sur Silan, si en plus ils les enlèvent maintenant ! » Eolinius était toujours intrigué par les Matis et leurs façons nobles de ce comporter, si éloigné des manières un peu rustres des Trykers qui vous tapent dans le dos une bière à la main. Il en avait vu passer des réfugiés sur Silan. De toutes les races, et certains plus vite que d’autres. La vie y était dure et un nombre impressionnant de jeunes recrues manquaient à l’appel. Cependant il s’y était fait aussi quelques amis qui comptaient pour lui.
Il avait notamment rencontré lors d’une expédition dangereuse un Zoraï plus âgé que lui qui répondait au nom de Xebei. Ils s’étaient liés d’amitié et Xebei l’avait ensuite aidé, sauvé maintes fois la vie en le sortant de situations forts dangereuses. Xebei lui montra comment survivre dans la Jungle et Eolinius écoutait toujours ses sages conseils. Il le revoyait parfois et essayait d’appliquer ses recommandations pour rester en vie.
Par une longue nuit de traque au kirosta, il rencontra ensuite un groupe de chasseurs et fit la connaissance de Kyriann. Après la mise à mort du monstre, tous les participants qui étaient encore entiers se rassemblèrent autour d’un feu de camp. Tryker dans l’âme et toujours de bonne humeur, elle était passionnée par les bateaux et elle égaya l’assemblée en voulant apprendre à Eolinius ses chants de marins. Ils se revirent plusieurs fois et participèrent à plusieurs autres missions, puis impatiente de voir la région des lacs, elle partit rejoindre le continent.
Plus récemment, il fit la connaissance de Gaolad, un autre Zoraï. Il devint son compagnon d’armes et ils combattirent souvent ensemble, massacrant des kepees pour le compte de Chiang et des Rangers. Jeune et fougueux, fumant des cigares de slavenis, (curieux pour un Zoraï) et toujours prêt à secourir de jeunes homines en détresses, Gaolad partit pour le pays Zoraï.
Il essayait de s’informer autour de lui si quelqu’un avait eu vent de leurs exploits sur le continent. En repensant à tous ses amis, Eolinius sourit et se demandait s’il allait bientôt les revoir. Il lui tardait maintenant de partir et de quitter l’île.
Epuisé par la journée et par ses réflexions nocturnes, le journal tomba des mains d’Eolinius. Il finit par s’endormir et ses rêves se remplirent alors de batailles bruyantes, de bêtes monstrueuses et de champignons multicolores.