Le Vent Mauvais

De EncyclopAtys

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Le Vent s’approche.

Mais Mac’Eoppy n’en a cure. Il prépare sa caravane.
Mac’Eoppy croit en Jena, et en la Karavan. Pas en ces superstitions ridicules de Trykers avinés.
Il dit seelagan à sa femme, et quitte gaiement son village pour accroître sa fortune.

Le Vent murmure.

La caravane avance bien, et Mac’Eoppy est content.
Il a déjà évité un contrôle douanier, et son bénéfice augmente d’autant.
La caravane avance bien, et Mac’Eoppy ignore le Vent. Il compte les dappers en pensée.

Le Vent forcit.

Et soulève la sciure. Il gifle et fouette ceux qui se dressent sur son chemin.
Les mektoubs se serrent les uns contre les autres, et les homins s’abritent près d’eux.
Mais Mac’Eoppy ne voit qu’une tempête imprévue, et continue d’avancer.

Le Vent retombe.

Un peu. Et dans les débris de la tempête, il manque deux mektoubs.
Os brisés, peaux lacérées, chairs putréfiées, les deux pauvres bêtes sont vite retrouvées.
Mais Mac’Eoppy accuse les bêtes féroces, et ne regrette que les chargements perdus.

Le Vent susurre.

Des mots de haine et de violence. Et la caravane chemine lentement.
Mac’Eoppy cherche qui a perdu les deux bêtes de bât.
Et la méfiance, et le soupçon, se répandent dans le cœur de Mac’Eoppy.

Le Vent chante.

L’un des mektoubiers a disparu, et Mac’Eoppy est satisfait.
C’est lui le coupable, bien sûr. Un fruit pourri qui ne gâtera pas les autres.
Mac’Eoppy continue sa route, sans plus le chercher.

Le Vent noircit.

Les bandits cherchaient le village. Ils ont trouvé la caravane.
Ils torturent les homins, et pillent les mektoubs.
Mac’Eoppy pleure et n’entend pas le Vent au milieu des cris de souffrance.

Le Vent est tombé.

Pour une heure, peut-être une journée. Enfin un peu de répit.
Mac’Eoppy et quelques autres ont réussi à fuir, abandonnant les blessés.
Mais les bandits savent où est le village, et comptent bien se venger.

Le Vent siffle.

Les fugitifs avancent comme ils peuvent, mains sur les oreilles.
Mac’Eoppy n’a pas vu les deux qui sont tombés, terrassés par les prédateurs.
Il ne pense qu’à sa femme et à son village. A arriver avant les bandits.

Le Vent crache.

Et la sciure qu’il soulève et projette, arrache la peau des homins.
Mac’Eoppy s’est abrité derrière ses aides jusqu’à ce qu’ils tombent l’un après l’autre.
Maintenant, il avance seul, épuisé, fou de douleur.

Le Vent mugit.

Et sa voix remplit la tête de Mac’Eoppy.
Il ne lui reste plus qu’une pensée. Retrouver sa femme. La protéger.
Arriver avant les bandits. Avancer. Avancer. Avancer.

Le Vent se tait.

Et Mac’Eoppy voit enfin son village. Sa maison.
Tout est calme. Trop calme. Les bandits auraient-ils déjà tout pris.
Doucement, il se glisse dans la nuit, atteint la porte de chez lui.

Le Vent écoute.

Mac’Eoppy a vu une forme qui bougeait.
Hurlant, il a bondi. Pour protéger sa femme. Pour oublier qu’il a trahi ses amis.
Il frappe, il cogne, il rosse, de tous ses membres, de toutes ses forces.

Le Vent ricane.

Les voisins accourent, demandent ce qui se passe. Qui a tué la femme de Mac’Eoppy ?
Le meurtrier s’est enfui en découvrant sa victime.
Ombre dans la nuit. A la rencontre des bandits qui arrivent.



Cette histoire a été contée par Krill, lors de la Convention d’histoires d’horreur d'Anlor Winn 2610. (HRP : Toussaint 2020)