La jeunesse de Loria : Différence entre versions

De EncyclopAtys

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Il put faire tourner les bûches durant de nombreuses années encore. Et depuis ce temps-là, la famille réussit toujours à joindre les deux bouts d’une façon ou d’une autre. Quant à la boîte de graines, Loria la garda à l’abri de tous les regards curieux car elle savait qu’un jour, elle pourrait s’avérer utile… Mais ça, c’est une autre histoire…}}
 
Il put faire tourner les bûches durant de nombreuses années encore. Et depuis ce temps-là, la famille réussit toujours à joindre les deux bouts d’une façon ou d’une autre. Quant à la boîte de graines, Loria la garda à l’abri de tous les regards curieux car elle savait qu’un jour, elle pourrait s’avérer utile… Mais ça, c’est une autre histoire…}}
  
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Version du 17 avril 2015 à 20:39


Comme la vaillante dirigeante de la Guilde de Try vous l’a expliqué, mon nom est Ailan Mac’kean. Une de mes ancêtres est la grande Dame Loria. Une histoire est transmise dans ma famille d’enfants à enfants. Grâce à cela, l’histoire perdure depuis des centenaires. Je serais content de pouvoir vous la raconter. Écoutez donc bien Homins … c’est une partie de votre histoire également … Loria était la seule fille élevée par une humble famille de rafteurs. Toute la journée, elle jouait et regardait ses cousins pousser les bûches jusqu’à la rivière au lieu d’aider sa tante aux tâches quotidiennes de la maison. Malgré les réprimandes de celle-ci, elle finissait toujours au bord de la rivière. Eveillée, gaie et libre comme le vent, telle était Loria, gambadant après les yubos et franchissant les rapides mieux qu’un garçon. Un beau jour d’été, alors qu’elle sautait à cloche-pied sur les pierres de gué autour de Barley Bay, elle trébucha sur une pierre branlante et découvrit une crevasse d’environ deux pieds de large juste assez grande pour qu’un enfant de onze ans puisse s’y faufiler. Elle s’aventura à l’intérieur, descendit le long d’une grande racine sortant du sol et arriva à sa grande surprise dans une caverne de ruines anciennes.

La poche pleine de pierres de corail blanches qu’elle avait récupérées le long de la rive du lac, elle explora tout l’après-midi les grandes salles en utilisant les belles fleurs lumineuses qu’elle y trouva pour éclairer son chemin. Le lendemain matin, au lieu d’aller à l’école, elle courut le long du temple et amusa les aînés avec des histoires de cavernes et d’étranges plantes lumineuses. Les vieux sages plaisantèrent sur son imagination débordante mais le lendemain, elle leur réserva une surprise. Le jour suivant, vexée par les moqueries des aînés, Loria ramena trois belles plantes au temple. Les aînés pouvaient à peine en croire leurs yeux et demandèrent à Loria de leur montrer cette grotte. A l’approche de la crevasse, les anciens reculèrent, consternés d’apprendre qu’elle s’était aventurée dans les Primes Racines interdites, transgressant ainsi la Loi de Jena dont les disciples s’abattraient sur elle comme une tonne de briques s’ils l’apprenaient. Loria fut privée de sortie pendant vingt jours et l’entrée fut scellée avec de la boue et de l’argile. Cet emprisonnement enseigna à Loria une leçon précieuse : elle ne retourna pas à cette crevasse et ne dit rien lorsqu’elle en découvrit une autre. “Un jour, un terrible accident survint au lac. Son cousin Bodley était tombé et s’était cogné la tête ;” il avait été repêché de l’eau à moitié mort. Il avait grand besoin de graines de vie, mais la famille était trop pauvre pour en acheter et trop fière pour accepter la charité. Loria savait que les marchands trykers vendaient parfois des fleurs du lac aux Matis qui auraient payé cher pour une plante rare aux propriétés éclairantes. Avec une musette pleine de pierres de corail, elle se rendit aux Primes Racines pour explorer davantage les galeries menant sous la grande montagne qui séparait les vastes forêts matis de la région des lacs. Peu de temps après, l’air changea, se rafraîchit et prit une odeur tout à fait différente. Puis, atteignant le point de lumière au bout d’un tunnel, elle entendit un bavardage dans une langue inconnue. Elle jeta un coup d’œil furtif. Là, dans une mare d’eau claire entourée d’arbres élevés, elle espionna un groupe de jeunes damoiselles qui se baignaient. A côté d’un buisson, elle remarqua des vêtements aussi étranges que beaux et ne put s’empêcher de toucher la matière dont ils étaient faits. Elle ramassa une grande chaussure pour la voir scintiller sous le soleil et, à l’intérieur, elle découvrit la plus belle boîte de graines qu’elle n’avait jamais vue. Elle ouvrit la boîte de graines faites de coraux et de mayleafs pour trouver la réponse à ses prières : trois précieuses graines de vie. Le bavardage se fit plus présent. Ayant à peine le temps de réfléchir, elle attrapa les graines et laissa les fleurs lumineuses qu’elle avait cueillies en guise de paiement avant de retourner à toute allure vers l’entrée de la caverne. Cachée derrière un buisson, elle observa la scène et l’étonnement qui se lisait sur les visages de ces dames de haute taille, qu’elle avait reconnu comme étant des Matis. Elle se rendit compte également qu’elle avait marché sous la grande montagne pendant deux heures à peine pour parvenir au territoire matis, ce qui prenait normalement toute une semaine par les montagnes. Une fois rentrée chez elle, elle écrasa les précieuses graines et versa la poudre obtenue dans le tonique de Bodley afin que personne ne puisse rien deviner, car elle avait peur de se faire gronder pour avoir violé la loi régie par la Karavan, disciple de Jena. Le lendemain matin, elle retourna sous la grande montagne. Vers la mare claire et fraîche, elle aperçut la belle boîte de graines ouverte et remplie à ras bord. Elle attendit pour être sûre que la voie était libre et que ce n’était pas un piège. Elle commença par jeter les fleurs précieuses près de la boîte de graines. Puis, constatant que personne ne les saisissait, elle se rua dessus pour prendre les graines et retourna à nouveau sous la grande montagne puis chez elle pour les administrer à son cousin malade. Il y avait assez de graines pour un traitement de cinq jours et il commençait à guérir. Mais une vague de chaleur frappa et il devint fiévreux. Loria reprit la route fraîche des Primes Racines, cueillit quelques fleurs et retourna à l’endroit où les jeunes filles matis se baignaient. Personne. Elle déposa une seule fleur à l’endroit habituel, espérant que les jeunes filles reviendraient le lendemain et qu’elle pourrait ainsi récupérer plus de graines. Le lendemain matin, elle se remit en route, le cœur lourd d’angoisse et plein d’espoir. Arrivée au lieu de baignade, elle vit à son grand soulagement la boîte pleine à ras bord des graines précieuses ! Elle répéta précipitamment ses étapes de précaution, puis fila sur la boîte et s’en empara. Seulement cette fois, alors qu’elle faisait demi-tour, elle crut défaillir. La voie était bloquée par un vieux sage matis flanqué de deux jeunes filles ! Pire, deux hommes se glissaient maintenant derrière elle avec un filet. D’après ce qu’elle put comprendre, le vieil homme lui disait qu’elle ne pouvait pas retourner aux Primes Racines, car il utilisait les mots « Jena » et « Karavan » qui sont les mêmes dans toutes les langues homins, et il avait la même expression de réprimande que les aînés de son village. Mais Loria n’était pas d’humeur à écouter un sermon. Pour faire diversion, elle lança les fleurs aux jeunes filles, empocha la boîte de graines, plongea à travers les jambes du vieil homme et se précipita aussi vite qu’elle put dans les buissons et vers la grotte. Une fois chez elle, elle put donner les graines précieuses à son cousin souffrant qui guérit complètement.

Il put faire tourner les bûches durant de nombreuses années encore. Et depuis ce temps-là, la famille réussit toujours à joindre les deux bouts d’une façon ou d’une autre. Quant à la boîte de graines, Loria la garda à l’abri de tous les regards curieux car elle savait qu’un jour, elle pourrait s’avérer utile… Mais ça, c’est une autre histoire…

racontée par Ailan Mac'Kean, petite fille de Loria.