Sommaire

Résumé

Généalogie

Ses principaux traits de caractère

Sa vie

Ses histoires

Folie

La porte claqua. Le Zoraï s'écroula dans l'obscurité. Complètement gelé, il rampa jusqu'à trouver des couvertures qui allaient pouvoir le réchauffer. Malgré son piteux état, il réussit à illuminer l'abri en faisant brûler une torche. Celui-ci était dans un état déplorable. On pouvait voir sur le sol des restes de nourriture, des seringues vides, d'étranges objets, des os, des armes...

D'un geste maintes fois répété, il se servit d'un morceau de tissu comme garrot. Tout en regardant la veine qui commençait à saillir, il saisit l'une des seringues et l'approcha de son bras. Juste avant de l'enfoncer, il entendit une voix.

En silence, l'homin appuya sur le piston. Les tremblement finirent par cesser. La voix se manifesta à nouveau.

Le Zoraï retira la seringue et la jeta à l'autre bout de l'abri.

Le son de la voix oscilla, se déforma progressivement jusqu'à se transformer en un rire aigu.

Curieusement, le Zoraï se leva pour s'approcher du seul miroir de l'abri. Il retira la crasse et s'observa pour la première fois depuis longtemps. Son corps était couvert de cicatrices et de nécroses. Une maigreur alarmante, des yeux cernés sans éclat... Un sourire étrange sur le masque. Le reflet prit la parole :

Effrayé, Kiriga recula en bégayant.

Le reflet hurla, le masque totalement défiguré.

Kiriga tomba à genou.

Une nouvelle fois, la voix se transforma en un rire aigu.

Kiriga brisa le miroir. Il s'écroula dans un coin de la pièce. Il pleurait... Il finit par remarquer qu'un éclat d'ambre. Il le ramassa et se regarda dedans. Son reflet reprit la parole.

Kiriga écrasa le morceau d'ambre et remit sa tête entre ses bras. Entre deux soupirs, il murmura « Jamais... »

Souffrance

Un Zoraï couvert d'une cape noire se matérialisa devant le téléporteur du Bosquet Vierge. C'était la saison des moussons, la pluie tombait abondamment sur le sol verdoyant de la jungle. Kiriga regardait ses mains tremblantes. Il devait se dépêcher. Il se dirigea vers le sud. Après une longue marche, il arriva devant un campement de fortune. Apercevant l'inconnu, un Tryker fonça vers lui en pointant sa pique sur son ventre. Un autre garde le mit en joue avec son fusil :

Un autre Tryker, couvert d'une cape mauve, sortit de l'une des tentes.

Il se tourna vers le Zoraï.

Sans un mot Kiriga laissa tomber une bourse aux pieds du Tryker. Celui-ci la ramassa en silence et alla dans sa tente. Quelques minutes plus tard, il ressortit et donna une boîte à Kiriga.

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La pluie s'était intensifiée. Stoppé net par une intense douleur à la poitrine, comme si un coup de poignard venait de lui être porté, il hurla, avant de s'écrouler. Son cœur brûlant diffusait la douleur dans sa chair comme un poison. Toutes sortes d'images défilaient devant ses yeux. Les visages de ses compagnons aujourd'hui décédés, disparus mais surtout dupés par de faux idéaux. Des souvenirs de victoires, de défaites, de rares moments de joie, de son enfance d'esclave. Puis cette voix, son véritable « lui », tapi dans l'ombre depuis toujours, sa part de noirceur nourrie par des années de haine, de guerres et de crimes...

Kiriga attrapa la boîte et l'ouvrit en dépit des convulsions de plus en plus violentes. Totalement désorienté, il planta la seringue au niveau du cœur. Sur le coup du choc. il s’évanouit. Il n'ouvrit les yeux quelques heures plus tard, miraculeusement sauf. La pluie s'était arrêtée et le jour tombait. Il retira la seringue. Il se releva et murmura ces quelques mots: « Je ne peux plus continuer comme ça... Il faut que cela cesse... je veux que les choses redeviennent comme avant … je veux qu'ils reviennent... »

Il était face à une flaque d'eau, son reflet se déforma et parla à nouveau.

Muet, Kiriga contemplait son reflet puis finit par rassembler ses affaires. Il sortit un pacte de téléportation et l'activa.

Tristesse

La lame s’enfonça dans le biceps de l'homin. Il parlait à voix basse en fixant la pointe de sa dague.

J U L Y

Les lettres de sève luisaient. Soigneusement, le Zoraï continua l'opération. Il découpait sa peau en y inscrivant de lettres.

R O R Y

La sève perlait sur son bras, tombant en gouttes sur le le sol de l'abri. Les yeux fermés, il se crispa et se mit à parler.

Brusquement, la main du Zoraï dérapa. Il lâcha son arme et laissa échapper un cri de douleur. Kiriga tomba à genoux et s'attrapa le visage.

Haine

Le Zoraï se tenait devant un miroir. Il fixait son reflet. Non loin de là, une dague zo'lam trempait à moitié dans un récipient contenant une étrange mixture. Kiriga s'empara de l'arme et allait appliquer la substance visqueuse sur sa peau, afin d'effacer les marques gravées il y a quelques temps. Il interrompit son geste lorsqu'il entendit des cris.

Un vieux Tryker, ligoté dos à une poutre dans un coin de la pièce, jusqu'alors muet, s'était relevé et hurlait.

Kiriga lança brusquement la dague qui se planta à quelques centimètres du visage du Tryker.

Kiriga vint rechercher sa dague et la replongea dans le récipient, prêt à reprendre là où il s'était arrêté. Il se servait du tranchant de la dague, recouvert de sève chaude, pour décaper la surface de sa peau. En silence, il couvrit chacun des noms gravés sur son corps. Une fois l'opération terminée, il chancela.

Reprenant ses esprits, il reprit la discussion avec son reflet.

Lyghan les interrompit.

Résiste ! Suis ton cœur qui insiste... Ce monde n'est pas le tiens ! Viens ! Bat-toi, signe et persiste ! Résiste ! »

Le reflet se déforma complètement, le masque était totalement défiguré.

Tout alla très vite. Kiriga logea sa dague dans la poitrine du vieux Tryker. Il lécha la lame ensanglantée et s'adressa au mourant.

Le Tryker avait perdu connaissance.

Lyghan rouvrit les yeux et cracha au visage du Zoraï.

Le meurtre accompli, le Zoraï regarda à nouveau le miroir et lut les paroles du reflet effrayé.

Le Zoraï trancha la corne de son masque d'un coup sec. Victime d'une intense souffrance, le Zoraï restait lucide, souriant même. Kiriga, dans le miroir, hurlait de douleur en se tenant les tempes.

Il trancha alors la seconde corne, puis la troisième, puis...

La séance de mutilation se prolongea toute la nuit.

La démence de l'émissaire

Au sein de la mairie, plus personne ne faisait attention aux cris venant du sous-sol. Voilà en effet plusieurs semaines que l'émissaire maraudeur s'était fait arrêter. Jugée par certain comme totalement illégitime, son arrestation était au centre de nombreuses discussions. Le procès était prévu pour bientôt... et tout le monde redoutait une réaction violente des maraudeurs.

Correctement nourri et dignement traité, l'émissaire semblait pourtant au bord de la crise de nerf. Il faisait les cent pas dans sa cellule, tambourinait la porte à coup de poings et hurlait à tout va. Bien que la Garde eu tout mis en œuvre pour le calmer, rien n'avait réussi. Les soldats s'étaient résignés à le laisser faire. Le soir venu, le détenu cessait son vacarme. Dépité et épuisé, il dormait. Reclus, le jeune homin avait perdu de sa superbe. Il avait beaucoup maigri et avait l'air maladif.

Une voix raisonna soudainement dans la cellule.

À l'étage, la mairie s'était réveillée. Les bruits de pas ne tardèrent pas à se rapprocher de la cellule. Quelques secondes plus tard, la garde ouvrit la porte, s'attendant à affronter un groupe de maraudeurs. Pourtant, le prisonnier était seul. Agenouillé devant sa couchette et baignant dans une marre de sève, il se fracassait lui même le crane contre un mur. Les gardes réussirent facilement à maîtriser le dément, le sauvant ainsi d'une mort probable. C'était en tout cas ce qu'avaient dit les guérisseurs Zoraïs : les blessures étaient sévères, mais il allait s'en sortir. Une fois guéri, le prisonnier fut mis sous camisole .

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