Ki'gan

De EncyclopAtys

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Résumé

Généalogie

Ses principaux traits de caractère

Sa vie

Ses histoires

Folie

La porte claqua. Le Zoraï s'écroula dans l'obscurité. Complètement gelé, il rampa jusqu'à trouver des couvertures qui allaient pouvoir le réchauffer. Malgré son piteux état, il réussit à illuminer l'abri en faisant brûler une torche. Celui-ci était dans un état déplorable. On pouvait voir sur le sol des restes de nourriture, des seringues vides, d'étranges objets, des os, des armes...

D'un geste maintes fois répété, il se servit d'un morceau de tissu comme garrot. Tout en regardant la veine qui commençait à saillir, il saisit l'une des seringues et l'approcha de son bras. Juste avant de l'enfoncer, il entendit une voix.

  • « As-tu vu ton état ? Tu me dégoûtes, chaque jour un peu plus. »

En silence, l'homin appuya sur le piston. Les tremblement finirent par cesser. La voix se manifesta à nouveau.

  • « Tu me fais honte ! Où est le guerrier d'autrefois ? Où est celui qu'on appelait jadis "Porteur de Gloire" ? »

Le Zoraï retira la seringue et la jeta à l'autre bout de l'abri.

  • « Je t'ai déjà dit de disparaître ! Je ne veux plus t'entendre ! »

Le son de la voix oscilla, se déforma progressivement jusqu'à se transformer en un rire aigu.

  • « Mais quand cesseras-tu de te voiler la face ? Regarde la vérité en face ! Lève-toi ! Regarde-toi ! »

Curieusement, le Zoraï se leva pour s'approcher du seul miroir de l'abri. Il retira la crasse et s'observa pour la première fois depuis longtemps. Son corps était couvert de cicatrices et de nécroses. Une maigreur alarmante, des yeux cernés sans éclat... Un sourire étrange sur le masque. Le reflet prit la parole :

  • « Quel choc, hein ? Kiriga ... comment as-tu pu en arriver là ? Abdiquer, se faire passer pour disparu, fuir ! Tu n'es qu'un lâche, un faible ! »

Effrayé, Kiriga recula en bégayant.

  • « Trop de pertes, trop de dérives... je ne voulais plus... j'étais presque seul... je ne pouvais plus... »

Le reflet hurla, le masque totalement défiguré.

  • « Tu aurais dû t'imposer, combattre ! Regarde-toi, ils ont fait de toi un cadavre, ils ont détruit tes rêves ! »
  • « Non...c'est faux. Je suis le seul responsable... j'ai échoué... je les ai abandonnés... J'ai abandonné Ma-Duk. »
  • « ILS t'ont abandonné ! Ma-Duk t'a abandonné ! Ta seule erreur est d'avoir préféré fuir ! »

Kiriga tomba à genou.

  • « Comment oses-tu parler ainsi de notre dieu ?! Jamais ! Tu entends ? Jamais Ma-Duk ne me laissera ! J'ai tout fait pour lui au travers du Culte Noir … tu entends ? Tout... »

Une nouvelle fois, la voix se transforma en un rire aigu.

  • « Regarde les choses en face, les Kamistes te mentent depuis trop longtemps ! Écoute-moi ! Ils complotent dans ton dos, ils pactisent en secret avec les Karavaniers ... Ma-Duk ne fait rien ! Il regarde cette décadence ! Il te regarde mourir ! »
  • « ARRÊTE ! »

Kiriga brisa le miroir. Il s'écroula dans un coin de la pièce. Il pleurait... Il finit par remarquer qu'un éclat d'ambre. Il le ramassa et se regarda dedans. Son reflet reprit la parole.

  • « Je suis désolé... Ne pleure pas, s'il te plaît. Je ne voulais pas te faire de mal… Je souffre de te voir dans cet état Kiriga, je souffre de NOUS voir dans cet état… Tu as besoin de repos, tu as besoin de t'oublier. Donne-moi le contrôle ! Je peux nous sortir de cette impasse, fais moi confiance ! Je t'aiderai, je te le promet... »

Kiriga écrasa le morceau d'ambre et remit sa tête entre ses bras. Entre deux soupirs, il murmura « Jamais... »

Souffrance

Un Zoraï couvert d'une cape noire se matérialisa devant le téléporteur du Bosquet Vierge. C'était la saison des moussons, la pluie tombait abondamment sur le sol verdoyant de la jungle. Kiriga regardait ses mains tremblantes. Il devait se dépêcher. Il se dirigea vers le sud. Après une longue marche, il arriva devant un campement de fortune. Apercevant l'inconnu, un Tryker fonça vers lui en pointant sa pique sur son ventre. Un autre garde le mit en joue avec son fusil :

  • « Halte là ! T'es sur notre territoire !»
  • « Je veux "le" voir.»
  • « Tu te crois où ? Pour commencer tu vas ... »

Un autre Tryker, couvert d'une cape mauve, sortit de l'une des tentes.

  • « Laissez-le passer les gars ! C'est bon ! ».

Il se tourna vers le Zoraï.

  • « Tu viens pour la goo c'est ça ? Je savais que tu reviendrais, ils reviennent tous... Donne-moi les dappers et tu repartiras tout de suite avec de quoi tenir un moment. »

Sans un mot Kiriga laissa tomber une bourse aux pieds du Tryker. Celui-ci la ramassa en silence et alla dans sa tente. Quelques minutes plus tard, il ressortit et donna une boîte à Kiriga.

  • « À bientôt l'ami ! N'oublie pas, quand tu reviendras, nous serons là ! »

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La pluie s'était intensifiée. Stoppé net par une intense douleur à la poitrine, comme si un coup de poignard venait de lui être porté, il hurla, avant de s'écrouler. Son cœur brûlant diffusait la douleur dans sa chair comme un poison. Toutes sortes d'images défilaient devant ses yeux. Les visages de ses compagnons aujourd'hui décédés, disparus mais surtout dupés par de faux idéaux. Des souvenirs de victoires, de défaites, de rares moments de joie, de son enfance d'esclave. Puis cette voix, son véritable « lui », tapi dans l'ombre depuis toujours, sa part de noirceur nourrie par des années de haine, de guerres et de crimes...

Kiriga attrapa la boîte et l'ouvrit en dépit des convulsions de plus en plus violentes. Totalement désorienté, il planta la seringue au niveau du cœur. Sur le coup du choc. il s’évanouit. Il n'ouvrit les yeux quelques heures plus tard, miraculeusement sauf. La pluie s'était arrêtée et le jour tombait. Il retira la seringue. Il se releva et murmura ces quelques mots: « Je ne peux plus continuer comme ça... Il faut que cela cesse... je veux que les choses redeviennent comme avant … je veux qu'ils reviennent... »

Il était face à une flaque d'eau, son reflet se déforma et parla à nouveau.

  • « Les choses ne reviendront jamais comme avant Kiriga. Ils t'ont abandonné, trahi, planté un couteau dans le dos ! Ils ne méritent pas que tu les attendes, que tu souffres autant pour eux, que tu te laisses mourir pour eux ! A ce rythme-là, tu ne tiendras pas plus de quelques mois... à part si tu acceptes mon aide... Tu as besoin de moi. Tu le sais. Kiriga. Ensemble, nous seront imbattables, intouchables ! Imagine ! Plus aucune douleur, plus aucun mensonge, plus aucune trahison ! Fais-moi confiance, livre-toi à moi, accepte mon aide ! Seul, tu n'y arriveras pas... »

Muet, Kiriga contemplait son reflet puis finit par rassembler ses affaires. Il sortit un pacte de téléportation et l'activa.