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Muet, Kiriga contemplait son reflet puis finit par rassembler ses affaires. Il sortit un pacte de téléportation et l'activa.
 
Muet, Kiriga contemplait son reflet puis finit par rassembler ses affaires. Il sortit un pacte de téléportation et l'activa.
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=== Tristesse ===
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La lame s’enfonça dans le biceps de l'homin. Il parlait à voix basse en fixant la pointe de sa dague.
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J U L Y
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Les lettres de sève luisaient. Soigneusement, le Zoraï continua l'opération. Il découpait sa peau en y inscrivant de lettres.
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R O R Y
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La sève perlait sur son bras, tombant en gouttes sur le le sol de l'abri. Les yeux fermés, il se crispa et se mit à parler.
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* « Que fais-tu Kiriga ? Crois-tu pouvoir les faire revenir en te charcutant ? Oublie-les ! C'est le mieux ce qu'il te reste à faire. Ils t'ont déjà assez fait souffrir comme ça ! Arrête de te torturer ! »
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* « Tu sais ? Il paraît qu'ils ont perdu la mémoire… Je ne les crois pas, ils mentent... Ils n'ont pas pu oublier… c'est impossible... »
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* « Et ce n'est que maintenant que tu t'en rends compte ? Oui, ils te mentent ! Ils te mentent depuis toujours ! »
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* « Je n'ai pas réussi à les faire rester. J'ai échoué, j'étais seul. Sans Damakian je ne pouvais rien faire… Damakian... »
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Brusquement, la main du Zoraï dérapa. Il lâcha son arme et laissa échapper un cri de douleur. Kiriga tomba à genoux et s'attrapa le visage.
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* « July, Rory, Acour, Clemi … Ils m'ont trahi. Je les hais tous ! JE LES HAIS ! Damakian, Roekin, Minisu, Docman, Kalbatcha, Sh...Shaori … Ils m'ont abandonné. Je les hais aussi … j...je les hais ... »
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* « Oui … Hais les pour tout ce qu'ils t'ont fait subir … Fais leur payer, venge toi ! »
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* « Me... me venger ? »
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=== Haine ===
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Le Zoraï se tenait devant un miroir. Il fixait son reflet. Non loin de là, une dague zo'lam trempait à moitié dans un récipient contenant une étrange mixture. Kiriga s'empara de l'arme et allait appliquer la substance visqueuse sur sa peau, afin d'effacer les marques gravées il y a quelques temps.
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Il interrompit son geste lorsqu'il entendit des cris.
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Un vieux Tryker, ligoté dos à une poutre dans un coin de la pièce, jusqu'alors muet, s'était relevé et hurlait.
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* « Ne fais pas ça Kiriga, tu t'es déjà fait assez de mal comme ça ! Pose cette arme, nous pouvons trouver des solutions.»
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Kiriga lança brusquement la dague qui se planta à quelques centimètres du visage du Tryker.
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* « Je t'avais dit de te taire! Tu sais... Il m'a conseillé de te tuer, mais je lui ai dit que je ne pouvais pas tuer un Kamiste aussi pieux que toi. Pourtant, il a insisté. Tu le connais un peu maintenant, hein ? Tu sais à quel point il peut se montrer… convainquant. C'est grâce à lui que j'ai compris qui tu étais vraiment. Il m'a dit que tu m'espionnais depuis longtemps et que comme tous les autres, tu voulais ma mort. Alors je te le dis tout de suite Lyghan : C'est fini ! Je n'ai jamais été aussi lucide, je vois clair dans ton petit jeu ! Alors juste un petit conseil… tais-toi ou je t’étripe. »
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Kiriga vint rechercher sa dague et la replongea dans le récipient, prêt à reprendre là où il s'était arrêté. Il se servait du tranchant de la dague, recouvert de sève chaude, pour décaper la surface de sa peau. En silence, il couvrit chacun des noms gravés sur son corps. Une fois l'opération terminée, il chancela.
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Reprenant ses esprits, il reprit la discussion avec son reflet.
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* « V...voilà. J'ai… j'ai fait comme tu m'as dit. Je suis lavé de toutes ces marques impures. »
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* « C'est bien , mais ce n'est pas terminé… Ce masque est une aberration. Un cadeau des Kamis ? Non ! Un symbole de servitude et de faiblesse, un moyen de contrôler ton esprit ! Kiriga, détruis-le ! Montre que tu es libre, montre que dorénavant... tu édicteras tes propres règles.»
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* « Je… je ne peux pas. Un Zoraï... ne peut pas vivre sans son masque de paren... »
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Lyghan les interrompit.
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* « Oui Kiriga, ne l'écoute pas, tu es assez fort ! Résiste ! Prouve que tu existes ! Cherche ton bonheur partout, va, refuse ce monde égoïste !
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Résiste ! Suis ton cœur qui insiste... Ce monde n'est pas le tiens ! Viens ! Bat-toi, signe et persiste ! Résiste ! »
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Le reflet se déforma complètement, le masque était totalement défiguré.
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* « Kiriga ! Je t'avais dit de le tuer ! Regarde, il essaye encore de te manipuler ! Égorge-moi tout de suite ce vieillard ! ÉGORGE-LE ! »
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* « Sors de ma tête ! SORS DE MA TÊTE »
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Tout alla très vite. Kiriga logea sa dague dans la poitrine du vieux Tryker. Il lécha la lame ensanglantée et s'adressa au mourant.
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* « Tu ne peux imaginer ce que je ressens à cet instant précis... La douleur de la brûlure sur ma chair, l'air suffocant de cette pièce, le goût acidulé du sang sur ma langue... »
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Le Tryker avait perdu connaissance.
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* « Tu dors vieil homin ?! Quand quelqu'un te parle, tu l'écoutes. Et la politesse ? Ah, mais je t'ai planté une dague dans la poitrine... Excuse-moi, j'avais oublié ! »
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Lyghan rouvrit les yeux et cracha au visage du Zoraï.
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* « Je… tu n'es pas Kiriga. Q...qui  es-tu bon sang ? »
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* « En voilà une bonne question. Qui suis-je ? Je ne suis personne. Je ne veux être personne. Je suis juste le concentré de toutes les pensées les plus sombres qui peuvent naître dans le cœur d'un homin. 
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* « Qu'as-tu fait de Kiriga ?! Espèce de monstre ! »
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* « Kiriga ? Il est juste là, tu ne l'entends pas ? Moi si, je le vois même. Il pleure comme un enfant, recroquevillé dans un coin de ma tête, hantée par les esprits de tout ceux qu'il a perdu. Un dernier mot avant de mourir Lyghan ? »
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* « Kiriga, je sais que tu m'entends. Écoute ! Tu étais destiné à faire de grandes choses ! La croisade ! Ma-Duk n'a pas oublié le Porteur de Gloire, Ma-Duk ne t'a jamais abandonné ! Entends son appel ! Accepte son aide ! Je t'en conjure ! »
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* « Fin du moment d'émotion. Place à la mort du vieillard. Ça risque de piquer un peu, je te préviens. Mais ne t'inquiète pas, avec un peu de chance, les Kamis te ramèneront à la vie... Adieu Lyghan ! »
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Le meurtre accompli, le Zoraï regarda à nouveau le miroir et lut les paroles du reflet effrayé.
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* « Pourquoi as-tu fait ça ? Comment ? Je n'arrive plus à penser, à bouger, j'ai perdu le contrôle... Arrête ça, je t'en prie ! Sors de ma tête, disparais ! Je veux que tout redevienne comme avant ! »
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* « Disparaître ? Mais nous ne formons qu'un Kiriga, depuis toujours ! Les drogues n'ont fait qu'affaiblir ta personnalité au profit de la mienne, rien d'autre. Sans moi, tu serais déjà mort. Réfléchis ! Pourquoi as-tu réussi à poignarder le Baron Kaldon alors que tu n'avais que douze ans ? D’où te viens cette rage pendant les combats, celle qui te sauve toujours in extremis ? Tu crois que les Kamis veillent sur toi ? Laisse moi rire ! Ils ne sont là que pour ressusciter leur chair à canon. Sans moi, l'esclavagiste Kaldon t'aurait tué à la tâche ! Je suis la haine qui t'a forgée ! Tu me dois tout ! Et tu me montres ta gratitude en me demandant de disparaître ?! Dorénavant, nous ne serons plus bridés par ta faiblesse d'esprit. Les sentiments, les croyances, les états d'âmes... C'est du passé ! Et ma première action sera de détruire cette horreur ! Les Antékamis l'ont fait et n'en sont pas morts, alors…  »
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Le Zoraï trancha la corne de son masque d'un coup sec. Victime d'une intense souffrance, le Zoraï restait lucide, souriant même. Kiriga, dans le miroir, hurlait de douleur en se tenant les tempes.
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* « Tu … tu sais quoi Kiriga? Je ne me suis jamais senti aussi vivant ! »
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Il trancha alors la seconde corne, puis la troisième, puis...
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La séance de mutilation se prolongea toute la nuit.

Version du 4 octobre 2013 à 23:04

Sommaire

Résumé

Généalogie

Ses principaux traits de caractère

Sa vie

Ses histoires

Folie

La porte claqua. Le Zoraï s'écroula dans l'obscurité. Complètement gelé, il rampa jusqu'à trouver des couvertures qui allaient pouvoir le réchauffer. Malgré son piteux état, il réussit à illuminer l'abri en faisant brûler une torche. Celui-ci était dans un état déplorable. On pouvait voir sur le sol des restes de nourriture, des seringues vides, d'étranges objets, des os, des armes...

D'un geste maintes fois répété, il se servit d'un morceau de tissu comme garrot. Tout en regardant la veine qui commençait à saillir, il saisit l'une des seringues et l'approcha de son bras. Juste avant de l'enfoncer, il entendit une voix.

En silence, l'homin appuya sur le piston. Les tremblement finirent par cesser. La voix se manifesta à nouveau.

Le Zoraï retira la seringue et la jeta à l'autre bout de l'abri.

Le son de la voix oscilla, se déforma progressivement jusqu'à se transformer en un rire aigu.

Curieusement, le Zoraï se leva pour s'approcher du seul miroir de l'abri. Il retira la crasse et s'observa pour la première fois depuis longtemps. Son corps était couvert de cicatrices et de nécroses. Une maigreur alarmante, des yeux cernés sans éclat... Un sourire étrange sur le masque. Le reflet prit la parole :

Effrayé, Kiriga recula en bégayant.

Le reflet hurla, le masque totalement défiguré.

Kiriga tomba à genou.

Une nouvelle fois, la voix se transforma en un rire aigu.

Kiriga brisa le miroir. Il s'écroula dans un coin de la pièce. Il pleurait... Il finit par remarquer qu'un éclat d'ambre. Il le ramassa et se regarda dedans. Son reflet reprit la parole.

Kiriga écrasa le morceau d'ambre et remit sa tête entre ses bras. Entre deux soupirs, il murmura « Jamais... »

Souffrance

Un Zoraï couvert d'une cape noire se matérialisa devant le téléporteur du Bosquet Vierge. C'était la saison des moussons, la pluie tombait abondamment sur le sol verdoyant de la jungle. Kiriga regardait ses mains tremblantes. Il devait se dépêcher. Il se dirigea vers le sud. Après une longue marche, il arriva devant un campement de fortune. Apercevant l'inconnu, un Tryker fonça vers lui en pointant sa pique sur son ventre. Un autre garde le mit en joue avec son fusil :

Un autre Tryker, couvert d'une cape mauve, sortit de l'une des tentes.

Il se tourna vers le Zoraï.

Sans un mot Kiriga laissa tomber une bourse aux pieds du Tryker. Celui-ci la ramassa en silence et alla dans sa tente. Quelques minutes plus tard, il ressortit et donna une boîte à Kiriga.

---

La pluie s'était intensifiée. Stoppé net par une intense douleur à la poitrine, comme si un coup de poignard venait de lui être porté, il hurla, avant de s'écrouler. Son cœur brûlant diffusait la douleur dans sa chair comme un poison. Toutes sortes d'images défilaient devant ses yeux. Les visages de ses compagnons aujourd'hui décédés, disparus mais surtout dupés par de faux idéaux. Des souvenirs de victoires, de défaites, de rares moments de joie, de son enfance d'esclave. Puis cette voix, son véritable « lui », tapi dans l'ombre depuis toujours, sa part de noirceur nourrie par des années de haine, de guerres et de crimes...

Kiriga attrapa la boîte et l'ouvrit en dépit des convulsions de plus en plus violentes. Totalement désorienté, il planta la seringue au niveau du cœur. Sur le coup du choc. il s’évanouit. Il n'ouvrit les yeux quelques heures plus tard, miraculeusement sauf. La pluie s'était arrêtée et le jour tombait. Il retira la seringue. Il se releva et murmura ces quelques mots: « Je ne peux plus continuer comme ça... Il faut que cela cesse... je veux que les choses redeviennent comme avant … je veux qu'ils reviennent... »

Il était face à une flaque d'eau, son reflet se déforma et parla à nouveau.

Muet, Kiriga contemplait son reflet puis finit par rassembler ses affaires. Il sortit un pacte de téléportation et l'activa.

Tristesse

La lame s’enfonça dans le biceps de l'homin. Il parlait à voix basse en fixant la pointe de sa dague.

J U L Y

Les lettres de sève luisaient. Soigneusement, le Zoraï continua l'opération. Il découpait sa peau en y inscrivant de lettres.

R O R Y

La sève perlait sur son bras, tombant en gouttes sur le le sol de l'abri. Les yeux fermés, il se crispa et se mit à parler.

Brusquement, la main du Zoraï dérapa. Il lâcha son arme et laissa échapper un cri de douleur. Kiriga tomba à genoux et s'attrapa le visage.

Haine

Le Zoraï se tenait devant un miroir. Il fixait son reflet. Non loin de là, une dague zo'lam trempait à moitié dans un récipient contenant une étrange mixture. Kiriga s'empara de l'arme et allait appliquer la substance visqueuse sur sa peau, afin d'effacer les marques gravées il y a quelques temps. Il interrompit son geste lorsqu'il entendit des cris.

Un vieux Tryker, ligoté dos à une poutre dans un coin de la pièce, jusqu'alors muet, s'était relevé et hurlait.

Kiriga lança brusquement la dague qui se planta à quelques centimètres du visage du Tryker.

Kiriga vint rechercher sa dague et la replongea dans le récipient, prêt à reprendre là où il s'était arrêté. Il se servait du tranchant de la dague, recouvert de sève chaude, pour décaper la surface de sa peau. En silence, il couvrit chacun des noms gravés sur son corps. Une fois l'opération terminée, il chancela.

Reprenant ses esprits, il reprit la discussion avec son reflet.

Lyghan les interrompit.

Résiste ! Suis ton cœur qui insiste... Ce monde n'est pas le tiens ! Viens ! Bat-toi, signe et persiste ! Résiste ! »

Le reflet se déforma complètement, le masque était totalement défiguré.

Tout alla très vite. Kiriga logea sa dague dans la poitrine du vieux Tryker. Il lécha la lame ensanglantée et s'adressa au mourant.

Le Tryker avait perdu connaissance.

Lyghan rouvrit les yeux et cracha au visage du Zoraï.

Le meurtre accompli, le Zoraï regarda à nouveau le miroir et lut les paroles du reflet effrayé.

Le Zoraï trancha la corne de son masque d'un coup sec. Victime d'une intense souffrance, le Zoraï restait lucide, souriant même. Kiriga, dans le miroir, hurlait de douleur en se tenant les tempes.

Il trancha alors la seconde corne, puis la troisième, puis...

La séance de mutilation se prolongea toute la nuit.

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