Histoire de Daynota (2e partie) : Différence entre versions

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Version du 11 mai 2005 à 13:21

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Ceux qu'elle considère comme étant son père et son grand-père

Daynota était allongée sur son lit de camp. Elle regardait le plafond de son barraquement, songeuse, pensant à d’autres univers, des mondes où elle s’amusait avec sa sœur. « Oh non ! » soupira-t-elle « ça ne va pas recommencer ». Elle s’assit et regarda autour d’elle. Son regard se posa sur son sac de voyage. Elle eut alors l’idée de lire quelques parchemins qu’elle avait emmené. C’était des histoires contant les exploits de divers membres de la famille. Sa mère, Lorianna, était attachée à ce genre de traces écrites, faisant office d’archives familiales. Maintenant, c’est Daynota qui est la gardienne de ces parchemins, destinés à traverser les âges.

Elle plongea la main dans son sac, sortit quelques morceaux de sève séchée qu’elle avait trouvé jolis, les disposa sur l’un des rares meubles de son barraquement, et continua de fouiller. La jeune Trykette finit par enfouir sa tête dans ce sac remplit de tout et n’importe quoi. Chose à laquelle elle ne s’attendait pas, c’était le fait que quand on a quelque chose qui nous recouvre la tête, on ne voit plus grand chose. Elle sentit alors un objet glisser dans le haut de sa robe, et l’entendit tomber à terre. Daynota retira sa tête du sac et regarda à ses pieds. L’objet n’était plus là. Elle fit une légère inspection du barraquement et découvrit Bibolo le bolobi se carapater vers le camp. La Trykette reprit sa recherche et finit par sortir un parchemin. « Celui de mon beau père ! » s’écria-t-elle. Elle s’assit sur son lit et commença la lecture.


Journal de voyage du Protecteur

Je crée et maintiens à jour ce journal, pour que personne n’oublie qui nous sommes et comment nous avons participés à la sauvegarde de l’Hominité. Paradoxe amusant, nous ne sommes personne. Personne ne nous connaît comme étant des guerriers d’Atys, mais je veux quand même que personne n’oublie, ou plutôt, que tout le monde apprenne. On me nommera donc le Protecteur.


(l’écriture change soudain et est plus brouillone)

J’accomplis le vœu du Protecteur après sa mort. Ramener ce parchemin à la famille Hildaäga dans la région de Windermeer. On me nommera le Messager.

Je vais à présent vous conter mon histoire…


Je me tenais droit, les bras croisés, sur le sommet de la plus haute colline surplombant Windermeer, l’aurore rose et pure se trouvant derrière mon dos. Lorianna et Dainota dormaient encore dans la petite bâtisse Tryker. Je me retournai et fut aveuglé par l’astre du jour étalant paresseusement ses rayons sur la plaine au loin, trouée de lacs bleutés reflétant la lumière ensommeillée de cet astre rougit. Je pris donc la direction de l’Orient pour aller à la rencontre de mon destin. Je devais trouver à Avendale des Trykers se battant contre le même fléau que moi et qui m’accompagnerait durant la fin de mon périple. Le voyage jusqu’à ce petit village entouré de lagons fut parsemés de quelques combats, sans grande difficulté. Des clankers sortis de mes cauchemars que je n’avais jamais vu dans la tranquille contrée de Windermeer réussirent à parer mes coups, mais j’en vins à bout grâce à quelques ruses et feintes. Arrivé à Avendale, je rejoignis mon contact, que je nommerais Muska. C’était un Tryker étudiant les arcanes de certaines techniques complexes. Il était capable de blesser ses ennemis à distance, grâce à sa concentration, son esprit et Jena me disait-il. Nous partîmes alors vers le Nord. Nous devions rejoindre ensemble les autres membres qui participeront à notre mission d’extermination. La cible de cette expédition : des monstres attaquant des villages Homins avec une rage et une haine démesurée. Nous quittâmes les lagons Trykers et nous retrouvèrent, après une courte route taillée dans le lit d’une rivière, formant un profond canyon dans un désert semblant égaré, perdus dans ces contrées hostiles. Les falaises disparurent aussi abruptement qu’elles étaient apparues : le désert, à perte de vue… Nous continuâmes vers le Nord, nous arrêtant une seule fois pour nous rafraîchir à une oasis. Ce fut là que nous fîmes notre premier combat en groupe. Pendant que nous buvions et nous reposions, un monstre aux allures de Yubos, mais bien plus grand, sortis de nul part et nous attaqua. Je n’avais jamais vu de bêtes de ce genre avant, seuls ces clankers putrides semblaient nous vouloir du mal. J’entendis un soupir rauque derrière moi. La main sur le fourreau de ma lance couchée dans la sciure, je me retournai brutalement et me préparait à contre-attaquer. La bête me sauta dessus, ayant pour cible ma cuisse. J’évitai l’attaque avec agilité et cria à Muska de me venir en aide. J’abatis alors la lance dans sa direction mais il esquiva mon coup et mon arme alla s’écraser au sol dans un nuage de poussières. Je n’eus pas le temps de me mettre en garde que l’infâme bête fléchit ses jambes arrières dans le seul but de me sauter à la gorge. C’est alors qu’il rugit, un rugissement aiguë et insupportable. Je vis un nuage apparaître au-dessus de sa tête et déversant sur lui une pluie acide dévastatrice. Je me retournais et vit Muska, les mains au-dessus de la tête et tenant une étrange boule verte lumineuse. Il avait la tête baissée, les sourcils froncés, puis il se mit à trembler. Je compris qu’il faiblissait. La bête hurlait toujours de douleur mais ne semblait pas succomber. Seulement, cette attaque avait pour effet de la gêner considérablement. Je soulevai donc ma lance, et frappa à mort l’animal. Je m’assis et contempla son corps encore animé de quelques soubresauts. Je me retournai et vis mon ami Muska allongé, la tête vers le ciel et la bouche ouverte, haletant. L’astre du jour commençait à redescendre dans sa course céleste et je ne souhaitais aucunement passé la nuit dans cet endroit sinistre. Je l’aidai donc à se relever et nous marchâmes jusqu’à un lieu plus tranquille et rassurant.

Après un moment qui me parut interminable nous décidâmes d’établir un campement pour la nuit. Une fois arrêté, je m’écroulai dans la sciure et plongeai dans un rêve emplit de pénombre et de visages. Des visages de mes connaissances, de ma femme ou encore de ma chère fille, Dainota. Je la voyais me regarder, ses yeux roses débordant de larmes. Je me réveillai et me releva presque instantanément. Je fermai les yeux. Ma sève bouillait en moi. J’avais abandonné ma famille pour une guerre dont ils ne peuvent rien savoir… ou même imaginer. Muska dormait à mes côtés. Il m’avait déplacé sur une zone plus plate et m’avait recouvert d’une peau de Messab. Le lendemain matin, je l’obligeai à se réveiller. Il me regarda, les yeux encore remplis de fatigues. Le pauvre avait dû avoir du mal à trouver le sommeil. Je lui dis de se reposer encore un peu pendant que je préparais nos affaires. J’étais agréablement surpris de n’avoir trouvé plus d'animaux aggressifs. « Quand les Monstres se montrent, Atys a peur. Quand Atys est heureuse, Monstres tu ne trouveras point. » m’avait-il dit. Je ne compris que plus tard la signification, pourtant simple, de cette phrase. Quelque chose allait mal, les bêtes se faisaient rares et se cachaient. Nous étions appelés à nous rassembler pour combattre ce quelque chose qui rongeait notre bien-aimée planète.

Nous reprîmes notre route et évitâmes habilement tout combat. Ce fut une tâche facile, et nous pûmes arriver à destination après quatre jours de marche, entrecoupés de nuit fraîches et reposantes pour nous deux. C’était donc dans la tranquillité et la solitude que nous traversâmes le désert et purent rencontrer notre Ordre, auquel nous obéissions. Une taverne dans Pyr fut notre point de rendez-vous. La porte était ouverte mais deux gardes, droit et fiers, gardaient son entrée. Une odeur d’alcool mêlée aux émanations de sueurs enfermées dans ce petit endroit s’en échappait. Nous nous approchâmes d’un des gardes. Il faisait bien une tête de plus que moi. Il ne baissa pas la tête lorsque je lui adressai la parole et je dus parler à son armure brillante et rougie par l’astre de lumière, particulièrement écrasant dans cette région. Une fois notre histoire terminée, il s’écarta silencieusement, nous permettant ainsi d’entrer dans cette taverne miteuse. En réalité, l’établissement ne devait plus faire office de taverne depuis fort longtemps. Les habituels consommateurs, écroulés sur les tables, un verre à la main, et ne pensant qu’à oublier qu’ils buvaient, avaient laissé la place à un groupe de guerriers de toutes races, installés autour de plusieurs tables rassemblées. Plusieurs Zoraïs se tenaient un peu en arrière, silencieux, regardant la carte d’Atys déroulée devant eux. Des Fyros, penchés par-dessus cette carte, à montrer du doigt des routes et des zones. Je ne remarquai aucun Tryker. Lorsque nous entrâmes, un des Fyros releva la tête et regarda dans ma direction. Il sourit et replongea dans ses calculs. Sur lui-seul pesait la vie d’une centaines de Homins. En effet, ce n’était ici qu’une partie de la grande armée qui devait aller s’opposer aux pinces tranchantes des Kitins.

L’armée était enfin rassemblée, et quittait la grande cité de Pyr. Dans le désert se découpait une longue traînée noir d’Homins de toutes sortes, partant sacrifier leur vie. Une nuit, alors que je veillais avec Muska, j’entendis des sortes de grincements, de cris aiguës. Je m’étais abrité derrière une dune pour me protéger du vent glacial du désert. Cette force invisible et pourtant bien présente, me fouettait le visage et m’irritait les yeux de la sciure qu’elle avait arraché du sol. Mes cheveux rougeoyants et les morceaux de peau de Messab de mon armure voletaient au gré de ce vent nocturne. Debout sur cette dune, je contemplais un spectacle macabre s’étendant devant moi. Une armée sombre s’avançait, avec pour mission la destruction. Le cor sommeillait à mes pieds. Malgré la faiblesse de mon souffle, un profond rugissement réveilla le camp tout entier, qui comprit qu’un funeste destin les attendait. Les Kitins étaient encore loin et tout le monde put se mettre en rang, prêt au combat. Curieusement, nous étions les seuls Trykers de cette gigantesque armée. Pourquoi ? Je n’en avais aucune idée. L’astre de la nuit faisait étinceler les armes d’une lueur froide et pâle. Les Kitins s’arrêtèrent. Il y eut quelques attaques lancées par leurs éclaireurs, censées nous affaiblir. Nous voyant résister, ils lancèrent l’assaut et fondèrent sur nous. Muska avait rejoint la division des magiciens, capables des mêmes prouesses que mon ami. Les sorts furent lancés sous l’ordre du Commandant de notre Ordre. C’était assourdissant, tout alla très vite et les Kitins furent assez proches pour qu’on nous ordonne d’attaquer. Dans un ultime acte de courage je me lançais à l’assaut. Les épées tranchaient l’air pour finir soit dans la patte d’un adversaire, soit dans la sciure, et dans ces cas-là les monstrueuses arachnides ripostaient d’un coup bien précis, traversant les Homins du cou au ventre de leurs pinces dans les bruits sinistres des râles de leur victime. Je ne tuai pas un seul ennemi, faisant parti d’un des derniers rangs. Le Commandant voulait économiser nos forces. Ayant repoussé ce premier assaut, les soigneurs firent brillés la nuit de leurs sorts bienfaiteurs. Les Kitins attendirent toute la nuit pour relancer l’attaque. A l’aube, l’astre du jour encore bas allongeait leurs ombres, leur donnant une impression d’emprise sur ce désert. Les rangs se reformèrent et nous combattîmes sur les cadavres de nos frères.

J’étais un vénérable Fyros, soignant les blessés durant cette sinistre bataille. Le Protecteur ne survécut pas à cet ultime assaut des monstres. Il succomba au combat, au côté de ses frères. Il réalisa son souhait, vous protéger, et je transmets ce parchemin, messager que je suis. Que les Kamis aient son âme.



Des larmes naquirent dans les yeux de la jeune Trykette. Daynota enroula le parchemin et le posa à terre. Etait-ce le même avenir qui l’attendait ? Toujours est-il qu’une sève de la même intensité bouillait en elle, et bien qu’aucun lien de famille ne la relia, elle et son beau-père, elle voulut toujours considérer qu’elle était sa fille.


Daynota regarda les parchemins étalés à même le sol. Elle en prit un autre, celui contant les aventures épiques de son grand-père. Elle le déroula et une grande nostalgie s’empara d’elle. Elle ne put le lire. La même histoire, le même combat, le même désastre. Quand cela s’arrêtera-t-il ? Seul Jena le sait. L’histoire de son grand-père était en effet fort similaire à celle de son beau-père. Ils obéissaient tout deux à la même organisation, aux mêmes sermons. Quand le grand-père de la Trykette arriva à Windermeer, il entraîna cette dernière au combat. Peut-être connaissait-il le destin de Daynota, qui à présent obéit au Commandant Edge, actuellement à la tête de la Garde Noire. Toujours est-il que la Trykette apprit, et elle fut rapidement une magicienne de haut niveau. Le sort s’acharnant sur elle, sa haine fut sans égal pour une Tryker. Son désir continuel de revoir sa sœur, alors qu’il n’y avait plus d’espoir, avait pour effet de la ronger, la déstabilisant moralement. C’est pour cette raison qu’elle se développa intensément dans les sorts offensifs, sa colère canalisée dans ces incantations furieuses. Lorsque son grand-père partit pour ne jamais revenir, un autre messager Fyros traversa les terres Trykers pour annoncer le drame à la mère de la pauvre Trykette. Il ne restait plus que Daynota et Lorianna Hildaäga, derniers membres d’une famille ayant sombré dans l’oubli, trop de secrets pesant sur elle. Très vite on parla d’une hérédité autre que Tryker chez les Hildaäga, remontant à fort longtemps. Daynota resta avec sa mère, jusqu’à une nouvelle tragédie.