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Il y a parfois des questions simples qui vous traversent sans trouver de réponse et qui hantent votre esprit longtemps avant que vous ne puissiez vous en défaire. Je dois l'une d'elle au Prince Yrkanis dont la naïveté de ses jeunes années su tenir en échec mon savoir botanique. | Il y a parfois des questions simples qui vous traversent sans trouver de réponse et qui hantent votre esprit longtemps avant que vous ne puissiez vous en défaire. Je dois l'une d'elle au Prince Yrkanis dont la naïveté de ses jeunes années su tenir en échec mon savoir botanique. | ||
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[[de:Die Antwort auf die Frage eines Prinzen]] | [[de:Die Antwort auf die Frage eines Prinzen]] | ||
[[es:La Respuesta a la Pregunta de un Principe]] | [[es:La Respuesta a la Pregunta de un Principe]] |
{{Quotation|Notes personnelles en matière de botanique et d'horticulture, par Lenardi Bravichi entre 2487 et 2491.| Il y a parfois des questions simples qui vous traversent sans trouver de réponse et qui hantent votre esprit longtemps avant que vous ne puissiez vous en défaire. Je dois l'une d'elle au Prince Yrkanis dont la naïveté de ses jeunes années su tenir en échec mon savoir botanique.
Le Prince ne comptait alors pas plus d'années que je n'ai de doigts, et son père avait fait de moi son précepteur en même temps que l'architecte organique de son Royaume. Le souvenir de cet après-midi-là m'apparait clairement, et je me revois encore, penché sur une jeune pousse de la serre que mes arrosages réguliers ne semblaient pas rassasier.
Le cou étiré, en équilibre sur la pointe de ses pieds, Yrkanis observait la Rotoa qui poussait dans un angle de la pièce. Liria et moi tentions alors d'acclimater sans succès ces plantes aux frondaisons de la forêt, et l'une d'elle résistait un peu mieux que les autres.
A peine distrait de mes interrogations botaniques, je gagnai machinalement du temps :
Sans relever la tête de mon travail, je crois avoir répondu :
Sous mes mains, les petites feuilles de l'irena craquaient, desséchées comme au soleil du Désert Ardent, et malgré le petit lac formé à ses pieds.
Le Prince réfléchit un instant puis reprit :
Muni d'un petit couteau, je retournais l'humus autour de la jeune pousse qui refusait de s'abreuver, afin de mieux faire pénétrer l'eau jusqu'à ses racines. Le temps pressait, plus une seule feuille du petit arbuste n'arborait de vert, remplacé par un jaune terne de mauvais augure.
A présent totalement déconcentré et intrigué, je me levai pour rejoindre le jeune Yrkanis. De son petit doigt tendu, il grattait la terre autour de l'une des racines. Cachées sous l'humus, de petites excroissances pointues défendaient les ramifications souterraines de la plante ; et je m'étonnai de ne jamais y avoir prêté attention.
L'enfant se tut un moment, plongé dans ses réflexions et dans son observation de la Rotoa, avant de reprendre d'un ton décidé :
Debout auprès de l'enfant, je contemplai cette curieuse plante un moment, avant de répondre, vaincu :
Si le Prince sembla se satisfaire de ma réponse, ce ne fut pas mon cas. Cette question continua de me suivre des années durant et mes connaissances furent longtemps mises en échec par ces petites épines qui ne semblaient servir à rien.
"Notes personnelles en matière de botanique et d'horticulture" par Lenardi Bravichi entre 2487 et 2491.}