Le Mektoub qui pleurait Par Ci-Quang Juani :
Mes amis asseyez-vous je vous en prie et écoutez l'intrigante histoire que j'ai à vous conter. Je la tiens d'une personne que j'ai aimée autrefois mais que malheureusement je n'ai pas revue depuis des cycles.
Avant que les Kitins ne dévastent l'écorce, l'éleveur de mektoubs Zhai-Fo Quan et sa famille vivaient dans les anciennes terres Zorais.
C'était un homin qui ne connaissait que la richesse financière tant il était délaissé sur le plan affectif. En fait, la seule préoccupation de sa vie était sa fille Lio. Malheureusement, comme pour renforcer encore sa colère et sa sempiternelle amertume, Lio avait été sévèrement blessée par un Messab effrayé quand elle n'était encore qu'une enfant. Sa jambe avait été cassée à plusieurs endroits et elle ne fut jamais vraiment complètement guérie. A cause de cette blessure, elle ne fut jamais capable de jouer et de courir comme les autres enfants et elle passa donc la majeure partie de son temps avec les mektoubs de son père.
Pourtant, un jour, alors qu'elle se rendait aux abreuvoirs, elle aperçut un minuscule mektoub blanc, tout tremblotant et recouvert de sang, qui se tenait debout, seul au milieu du troupeau. Quand Lio essaya de s'en approcher, il tenta de s'enfuir mais il ne pouvait pas aller bien loin car il boitait énormément. La jeune fille rentra chez elle aussi vite qu'elle le pouvait pour raconter à son père cette étrange rencontre. Une fois mis au courant, ils revinrent ensemble aux abreuvoirs.
Il était là, un peu à l'écart des autres mektoubs, et il tremblait encore. Quan courut vers lui et l'attrapa à l'aide d'une corde afin de l'examiner de plus près.
« Il est sévèrement blessé ; Je ne pense qu'il puisse survivre. Nous devrions abréger ses souffrances. » Marmonna-t-il.
Mais Lio l'entendit et se jeta aux pieds de son père en l'implorant de ne pas le tuer. « Regarde-moi papa, je ne peux pas courir comme les autres et pourtant je peux vivre. Je t'en prie ne le tue pas, laisse-moi le garder et m'occuper de lui. Il a besoin de quelqu'un qui comprenne sa douleur et c'est mon cas ! », pleura-t-elle.