Chapitre II - Takeo et l'arrivée sur le Continent

La rencontre de Takeo fut un élément majeur dans mon existence, et ce à plus d'un titre. Le premier pas d’un enchainement de rencontres qui allaient fortement influencer mon existence.

Compagnon des tous premiers jours dès mon arrivée à Barkdell, il était si prévenant, toujours là pour me faire aller de l'avant. Il faut dire que, de nature réservée et plutôt farouche, je m’ouvrais assez peu aux autres, tandis que Takeo était d’un naturel bien plus sociable.

Il faut lui reconnaître également une bonne dose de patience, car il attendit que je me sente prête à rejoindre le continent - ce qui prit plusieurs mois - alors même que lui même brûlait d'envie de partir.

Probablement parce qu'il avait le béguin pour moi - et moi pour lui, aujourd'hui je ne peux le nier - mais à l'époque, ces sentiments me troublaient et je préférai les enfouir profondément, ne sachant comment les gérer.

Alors ce jour là, où je me résolus enfin à quitter la rassurante - quoique relative - sécurité de la zone d'accueil des réfugiés, nous franchîmes ensemble le pas, laissant l'opérateur de la Karavan nous transporter vers notre prochaine destination, sans espoir de retour.

Fairhaven ! Une cité bâtie sur l'eau ; en fait, tout un ensemble de plateformes d'habitation et de commerce, reliées entre elles par des ponts flottants et reliée à la terre ferme par deux autres pontons.

Une foule d'habitants déambulant, trykers


De notre arrivée aux abords de Fairhaven, je ne me souviens pas de grand-chose. Mais notre temps était entièrement dédié à nous aguerrir, car bien que havre de paix comparé à ce que nous avions connu jusque là, cette contrée avait son lot de prédateurs avec qui il fallait compter.

C’est ce nous fit croiser la route d’Ayamiee, puis Zvorax et, de fil en aiguille, nous fumes présentés à Baal, le chef de leur cryai.

Bien que peu encline à me précipiter dans une guilde, je dois avouer que l’impression que me fit ce homin fit voler en éclat ma méfiance, issue des nombreuses tentatives de recrutement sauvage qui avaient le don de m’exaspérer.

Un homin simple et à l’écoute, dont les aspirations semblaient échapper aux sempiternelles quêtes de puissance et de pouvoir.

Je tombais immédiatement sous le charme de l’homin– en tout bien tout honneur – et je demandai finalement à rejoindre son cryai, dont le nom m’intriguait : la garde des dragons noirs.

Je ne tardai pas à rencontrer l’ensemble des « dragons ».

Cholle, officier supérieur, au tempérament fougueux et d’humeur changeante, souvent orageuse, mais fondamentalement bienveilllante. Lex et Talooss, les inséparables, qui partageaient en outre une attirance certaine pour le combat à distance. Rodius. Aah Rodius, il avait l’âme d’un poète. Et je lui ai brisé le cœur. Shwegna, enthousiaste et aventureuse, toujours prompte à partir vers l’inconnu. Ayamiee, discrète et timide, toujours prête à aider son prochain. Zvorax, sociable, courageux, parfois un peu solitaire, mais fidèle en amitié. Ce fut le début de ma plus grande aventure. Les événements qui allaient suivre seraient riches de toute une palette d’émotions, mais surtout je me découvris une tendresse particulière pour ma nouvelle famille, pour laquelle je m’engageai corps et âme.


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