Le Cercle Noir

De EncyclopAtys

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Dernière édition: Zorroargh, 29.04.2019
de:Der Schwarze Kreis
en:The Circle of Darkness
fr:Le Cercle Noir

Première Partie

Cette histoire ne traite pas d'amour, de paix ou même de joie.

Ceci est l'histoire d'un meurtre au nom de la science.

Cependant, ce n'est pas exactement l'histoire d'un meurtre.

C'est plutôt l'histoire du changement d'un homin.

Mais c'est aussi l'histoire de l'attraction pour le pouvoir.

Galhara, une jeune Fyros, que Ma-Duk avait fait bénéficier d'un physique agréable mais aussi d'un esprit vif, vivait du côté de la porte sud de Pyr.

En tant que marchande, elle jouissait d'une vie calme et tranquille. Étant également une fidèle suivante des Kamis, elle était populaire et bénéficiait de nombreux privilèges au sein de sa ville natale. Elle avait notamment un libre accès aux réunions sénatoriales, étant amie avec plusieurs politiciens de haut rang dans l'empire.

Par une journée tout à fait ordinaire, tandis que les oiseaux chantaient et que les gingos hurlaient dans le vent du désert, après un long débat au sénat, durant lequel il avait été décidé de tenir Galhara à l'écart des prochaines réunions pour des raisons de sécurité, elle disparut sans laisser de traces.

Au début, il y eut des rumeurs parmi la population affirmant que Galhara avait été tuée pour des raisons politiques, rumeurs qui s'avérèrent fausses par la suite. Les sénateurs jurèrent à l'empereur, qui avait pris en charge l'affaire personnellement, qu'ils n'avaient assassiné personne, ni payé de tierce personne pour tuer quelqu'un, ce qui acheva de dissiper ces rumeurs.

De plus en plus fréquemment, des voisins parlaient d'étranges nuages qu'ils déclaraient avoir vu derrière la fenêtre de Galhara, et dès lors de nouvelles rumeurs apparurent. “Elle s'essaie à une magie interdite” ou encore “elle s'est retirée avec un prétendant” étaient les rumeurs les plus souvent entendues.

Une personne considérée comme vertueuse au sein d'une ville comme Pyr peut ainsi rapidement dégringoler dans l'estime générale à cause de rumeurs comme celles-ci.

Que se passa-t-il réellement, personne ne tenta vraiment de le découvrir. Le peuple préférait de loin avoir un sujet de commérage et bavarder.

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Galhara se réveilla dans une pièce très sombre. Elle était nue et se sentait moite. Tout autour d'elle, elle pouvait entendre des bouillonnements et parfois une étincelle la laissait entrevoir des choses probablement inconnues du commun des mortels.

“Elle s'est réveillée, maître !” La voix semblait très docile, presque effrayée.

“Bien, prends soin d'elle. Lave-la, puis donne-lui des vêtements propres.” Ces mots furent prononcés d'une voix remplie de haine, diabolique et contenant tout le mal du monde, une voix à faire se dresser les cheveux sur la tête.

L'obscurité entourant Galhara ne lui permettait pas de bouger ou de détailler les environs. Elle ne pouvait pas non plus situer les sons qu'elle entendait. Elle avait par conséquent de grandes difficultés pour s'orienter. Quelques secondes après que les mots ténébreux aient été prononcés, tout devint encore plus sombre autour d'elle et elle perdit de nouveau conscience.

Lorsque Galhara se réveilla pour la seconde fois, elle était propre et habillée. Elle était allongée dans une tente. De petits trous laissaient entrer de fins rayons de lumière qui tachetaient son corps. Elle abaissa le regard, éblouie et surprise. Elle était vêtue d'une tissan totalement noire, excepté les manches, violettes.

“Aimes-tu ce que tu vois ?” lui demanda la voix ténébreuse qu'elle avait entendu auparavant.

“Où... où suis-je ?” répondit Galhara à la question de l'homin.

C'était un petit homin, un Tryker au visage plat et aux cheveux blonds, agrémentés d'une multitude de tresses serrées. Lui aussi portait les nobles vêtements de ce peuple. Dans les mêmes tons, également.

“Tu es dans le Bosquet de l'Ombre, au camp du Cercle Noir.” L'homme répondit calmement.

“Nous t'avons trouvée dans les égouts de Pyr. Sale. Une chance que les rats n'avaient pas encore commencé à te dévorer, à ta puanteur, Galhara.”

“Vous connaissez mon nom ? Comment ?” demanda Galhara, étonnée.

Elle était d'ailleurs plus que surprise, ne sachant pas comment elle s'était retrouvée dans les égouts de Pyr ni pourquoi elle se trouvait là au lieu d'être dans son lit de mort.

Le Tryker lui sourit et expliqua à Galhara qu'elle allait devoir être patiente avant de tout savoir. Elle n'eut pas confiance en ces mots, et n'avait pas totalement tort. Cependant, n'ayant pas le choix pour le moment, elle s'en remit au destin.

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Deuxième Partie

“As-tu faim ?” demanda le Tryker avec un air amical qui ne semblait pas lui correspondre. Impossible de dire s'il était sincère ou s'il était un acteur talentueux.

Après un bon repas composé d'igara rôti et de racines de psykoplas bouillies, Galhara fut raccompagnée à la tente dans laquelle elle s'était réveillée plus tôt. On lui avait dissimulé le chemin reliant les deux tentes. Ses yeux avaient été bandés d'une matière étrangement brute et gluante.

De retour dans la tente, le Tryker aux cheveux clairs l'attendait déjà. Il renvoya les gardes, après qu'ils aient enlevé la masse étrange de ses yeux.

“Désolé, c’est la procédure. Nous agissons ainsi avec tous les homins que nous ne connaissons pas s'ils doivent séjourner ici et repartir ensuite.” Le son de sa voix n'était plus ténébreux. A chaque mot elle devenait plus amicale et rassurante.

“Je me nomme Ba'Wity Codgan, je suis le chef du Cercle Noir.” Le Tryker se leva courtoisement et l'invita à s'asseoir.

“Pourquoi pensez-vous que je resterais ici, noble chef ?” demanda-t-elle, sceptique.

Elle afficha un grand sourire sur son joli visage pour parler, mais le ton de sa voix laissait entendre que ses mots étaient sarcastiques. Il y eut un silence durant lequel il l'observa, les yeux étincelants. La tension était palpable. Elle dura jusqu'à ce qu'il détourne son regard d'elle pour manipuler maladroitement quelques bouteilles.

“Et bien, nombreux sont ceux qui restent ici, après avoir connu notre style de vie et nos idéaux.” En prononçant ces mots, il lui tendit un verre et la pria de prendre une gorgée.

La couleur de la boisson lui semblait très inhabituelle. Elle huma le liquide bleu, où brillait un reflet rouge tirant sur le violet. Le liquide avait une odeur douce et agréable, elle avala donc prudemment une gorgée. Surprise par le goût très agréable de la boisson, elle leva encore le verre à ses lèvres, et but une plus longue gorgée.

Avec un sourire et une autre expression que Galhara ne put interpréter, Ba'Wity Codgan l'observait.

“Alors, laissez-moi vous parler de mes objectifs”.

Il commença un long monologue sur l'importance de la recherche, mais évita toutes les questions d'ordre financier. Codgan était un orateur très doué, ce qui fit que Galhara se sentit rapidement dépassée par toutes les informations qu'il lui donnait en un si court laps de temps, et il devint vite très difficile pour elle de garder les idées claires. Que cela soit dû à ce qu'elle venait de boire ne lui vint pas à l'esprit à ce moment-là. Il ne fallut donc pas longtemps pour que ses sens l'abandonnent et qu'elle s'effondre sur sa chaise.

Le Tryker se précipita à l'entrée de la tente, ordonna aux gardes d'emporter la Fyros et demanda à ce qu'on aille chercher son député.

“Je te l'avais dit.” furent les premiers mots du député, tandis qu'il entrait dans la tente à grands pas. “Et pour couronner le tout, elle sera inutile à nos recherches.”

“Laissez-moi m'en occuper.” répondit Ba’Wity Codgan

“Nous passons à la phase suivante. Notre dernier travail nous a apporté une coquette somme d'argent.” Le rire qui suivit était plus humoristique que diabolique.

“J'aurais beaucoup aimé voir les yeux de nos camarades, agrandis par la surprise” – il cracha alors avec dédain – “quand ils se sont effondrés tous ensembles, malgré toutes leurs mesures de sécurité.” Un rire glacé se fit de nouveau entendre. “

“Mais ceci”, il pointa un grand coffre, à demi-ouvert, rempli à ras bord de dappers, “ceci est également une bonne récompense. Et elle aura l'honneur d'être la première à connaître la prochaine phase de notre recherche.” S'ensuivit un rire horrible et interminable.

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