Je m'appelle Beel, fille de Cobelen. Je suis la plus jeune des quatres générations de Trykers nées ici, dans les eaux douces, claires et chaudes d'Aeden Aqueous comme c'est notre coutume. Comme tous mes semblables, je pouvais décrire des cercles en nageant autours des gracieux, mais mortels, Baldusas avant même de savoir marcher.

Mes parents m'ont souvent parlé de l'Exode, du long voyage qu'ils ont fait sur l'Ecorce pour echapper aux cruels fouets de leurs maîtres Matis. Ils ont ainsi vécu au jour le jour, en récoltant ce qu'ils pouvaient sur les plantes et les animaux qui croisaient leur chemin, se cachant dans des repaires Kitins abandonnés, et se concentrant pour écouter le murmure d'une mer lointaine, ou le rire clapoteux d'une crique bercée par le vent, qui deviendrait leur nouvelle maison.

Mes ancêtres ont voyagé dans le vent, jusqu'à ce qu'ils arrivent sur ce plateau fertile où ils ont decouvert des terres humides : un endroit abondant de ressources et de faune marine comestible, où les coquillages durs des Cococlans géants nous donneraient nos armures et où la brise constante favoriserait notre magie, murmurant ses secrets à ceux prêt à les recevoir... Il y avait une kyrielle d'iles riches, éparpillées comme des goutellettes sur une mer merveilleuse, protégées des tempêtes par les piliers sculptés par les vents des os des anciens Géants et encerclés par des falaises verte au somment, taillés dans l'Ecorce d'Atys il y a plusieurs périodes. Ce jour là, la brise était aussi douce que notre ambroisie, un bon signe pour mon peuple.

Ma mère est un Maitre Dresseur de Mektoub, descendante de la famille Jeebolows, une longue lignée de dresseurs respectables. Mon père chasse sans peur le Clap-Clap dans notre lagon, brandissant son harpon en os de poisson comme une extension de son corp agile. Je suis destinée au même traitement, bien que je rêve d'aventures. Et quand je serais plus expérimentée, j'irais chercher la Luriah. Notre légende raconte comment, après la Chute, un groupe d'héros Trykers connu sous le nom de Compagnie de Loria, a confié tout le savoir de notre peuple au Vent, le disséminant ainsi sur toute l'Ecorce d'Atys pour ne pas qu'il tombe dans des mains ennemies.

Un jour, alors que je récoltais de l'algue dans le fond d'un lagon, mon peuple a retrouvé un fragment de ce savoir perdu, juste là, dans les anciennes ruines. Nos sages les plus érudits doivent encore décrypter son sens; mais en ce jour, il est dit que mon peuple jeta nos plus précieux pétales dans les courants en remerciemment, et nagea parmis les étoiles réfléhis dans l'eau jusqu'à épuisement.

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