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Révisé le | 2015-07-11 | |||
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Deux ans s’étaient écoulés depuis le jour où ils s’étaient tenus devant cette porte. Deux longues années qui pour Feuor avaient parues aussi brèves qu’un éclair. Il avait compris que son entraînement anticipé se montrait payant lorsqu’il en était arrivé au maniement des armes ; Il excellait dans les arts à l’épée et faisait parti des cinq meilleurs de sa classe en pique. Il travaillait et s’entraînait durement tous les jours pour améliorer ses compétences, s’efforçant toujours d’utiliser la pique qui lui fut donnée par son père peu de temps avant son entrée à l’académie.
« Très bien … Bien joué Feuor, vous arrivez à maîtriser cette épée de manière très correcte il me semble. Prenez votre bouclier, nous allons revoir quelques manoeuvres d’évasion. » L’entraîneur appréciait son travail acharné et était enthousiaste à l’idée de lui apprendre des passes plus difficiles.
Feuor trouva rapidement sa place dans l’académie; il appréciait absolument tout dans son entraînement et s’intégra bien parmi ces compagnons, à l’aise aussi bien sur la place d’entraînement que dans la chambre commune. En outre, certaines filles étaient particulièrement enjouées à l’idée de se retrouver avec lui, car, même s’il était un étranger, ses aptitudes au combat et ses muscles développés compensaient largement ses origines.
Pour Nih’na hélas, ce fut tout autre chose, et ce malgré le fait qu’elle se soit révélée véritablement douée pour les arcanes magiques qu’elle arrivait à apprendre avec une facilité déconcertante.
Malheureusement elle était la seule Homine dans la classe à être Zorai de naissance ce qui l’avait mis en dehors de groupe de ses pairs d’une façon que Feuor, plus extraverti, n’avait pas pu ressentir. Le fait qu’elle soit plus instruit et clairement compétente ajouta encore à la jalousie et à la mesquinerie des ses camarades de classe.
Ils ne lui parlaient que très rarement et ne l’invitaient pas à travailler avec eux, à moins qu’ils ne soient particulièrement bloqués sur un problème magique. Ils l’ignoraient généralement, mais elle percevait de temps à autre un sourire mesquin ou un chuchotement visant à se moquer de son masque. Elle se contentait alors de se plonger dans ses livres, ses seuls amis, en travaillant encore plus intensément.
Feuor avait remarqué qu’elle semblait seule lorsqu’il allait d’une classe à une autre, et il essayait toujours de faire de son mieux pour déjeuner avec elle. Lorsqu’ils étaient ensemble, elle souriait et blaguait, mais il avait remarqué qu’en son absence, à d’autres moments, son sourire était absent et elle se dépêchait de se replonger dans les livres. Elle ne parlait de sa solitude et du malheur qu’elle endurait à cause de la cruauté de ses compagnons à personne, pas même à ses parents.
Les classes qu’ils avaient rejoints au début rassemblaient les homins de toutes compétences pour savoir qui s’illustrait dans quoi, mais après un an les choses avaient changé et les meilleurs élèves avaient été sélectionnés pour travailler ensemble. Ces nouvelles classes, plus spécialisées, rassemblèrent beaucoup d’homins venant des meilleurs quartiers de la ville, de familles ayant un héritage ou une fortune et du temps à consacrer à de telles études et non aux train-trains habituels de l’existence. Pour eux, le fait que cette étrange figure à la peau bleu réussissait mieux que tout ce que l’influence de leur famille et de leur richesse pouvais faire, était irritant à l’extrême, et la taquinerie devint rapidement plus sombre encore.
Un jour, les choses allèrent un pas trop loin.