{{quotation|Extrait des Mémoires de Cuiccio Perinia, page du Tria, 27 Germinally, CA IV 2543(JY)|
Ôtant ses bottes, Cuiccio confia ses pieds endoloris aux bons soins de l’herbe douce qui tapissait le sol de son habit-arbre.Enfouissant ses orteils dans le tapis vert et moelleux, il repensait à cette brève sortie de la Grande Serre, en quête de fertilisant pour les plantes et aux quelques homins qui avaient aidé… ou non.
Bebi Cuirinia et lui leur avaient rappelé plusieurs choses si importantes de l’Histoire du peuple Matis : la Rotoa, chef d’œuvre de beauté du plus grand Architecte du Vivant de tous les temps, bienfaiteur des homins en exil dans les Primes Racines après le Grand Essaim]. L’importance de ce symbole pour tous les Matis… Les traditions funéraires, ou comment Bebi Cuirinia, Embaumeuse Royale préparait les corps des nobles défunts, recueillant leur sève que les familles injecteraient à leur habit-arbre pour qu’ils vivent à jamais. Et enfin le tragique destin de Lenardi Bravichi, privé de cet honneur qu’il avait cent fois mérité par le despote Jinovitch, brulé vif pour avoir soutenu notre Roi Yrkanis.
Caressant l’écorce de la paroi, il pensa à ses ancêtres qui étaient là. Nombreux étaient ceux qui les avaient perdus lors du grand essaim, sa fortune était d’avoir été versé dans la botanique alors. Un sourire illumina soudain le visage du Botaniste et Historien Royal comme il pensait : de l’ombre nait la lumière, de l’ignorance le savoir, et du fumier la beauté d’une fleur.