Informations diverses sur les mariages Trykers
Informations récoltées par Paera.
Après un très long travail d'enquête, j'ai le plaisir de vous présenter ce petit opuscule sur nos coutumes et plus précisément sur l'union qui vient couronner l'amour de deux homins. Ces informations et anecdotes ont été recueillies -non sans mal je peux vous le garantir tant le grand âge, quand il ne les rend pas totalement sourds ou séniles, rend les anciens d'humeur taquines et surtout sur ces sujets sur lesquels souvent je me retrouvais à devoir parler de mes amours à force de questions indiscrètes et plutôt crues de leur part - auprès des anciens qui ont encore en mémoire les fastes et la joie des festivités des unions d'avant l'Exode ou qui ont eu le privilège de voir refleurir cette tradition sur les nouvelles terres lors de la célébration de l'union de Still Wyler et Rhiana la Corsaire en 2510.
J'ai tout d'abord interrogé les anciens rencontrés en ville, mais les sages ou les intendants ou capitaines avaient bien d'autres préoccupations et j'ai finalement rencontré une colporteuse nommée Mac'Laughan Breggie. Cette vieille homine est ma principale source d'information. Elle a longtemps appartenu à une grande guilde marchande qui transportait biens et matériaux à travers tous les continents. Depuis que l'âge a rendu ses pas moins vifs, on peut la rencontrer surtout sur le Lac de la Liberté où elle exerce encore, plus par goût du jeu du négoce et du marchandage qu'autre chose.
Comme elle me le dit alors, en amour comme en affaires, "il faut essayer avant d'acheter". Elle se souvenait même d'un vieux proverbe tryker qui dit : Avant de naviguer sur les eaux du mariage assure-toi que le bateau ne prend pas l'eau. (1) Autrement dit, nous Trykers, sommes libres de nos élans des corps et des cœurs et l'on voit de nombreux couples se faire et se défaire au gré de leurs inclinations puis s'installer ensemble pendant plusieurs cycles avant de songer à officialiser leur union.
Par contre, me glissa-t-elle, quand tu es sûre d'avoir trouvé le bon homin, ne le lâche pas. (...) (2)
Dans la vie privée comme dans la vie publique, l'égalité est de règle : homins et homines ont les mêmes droits, la même liberté et la même place dans la société Tryker.
Lorsque les amants souhaitent officialiser leur amour, il leur suffit d'en témoigner devant le peuple Tryker. C'est l'occasion de grandes fêtes, où tout le monde est invité et participe, qui pour organiser une course de mektoubs, qui pour fournir la bière ou l'alcool de stinga ou plus généralement pour apporter sa joie, ses chants et ses rires. La cérémonie est organisée en général par un homin ou une homine déjà marié(e), ami(e) du couple. C'est lui (ou elle) qui recueillera pour le peuple Tryker l'engagement des deux époux l'un envers l'autre.
Cet engagement ne dure que tant que les époux s'accordent. S'ils le souhaitent, ils peuvent défaire ce lien qui les unit : la cérémonie est alors tout à fait comparable à celle de l'union et c'est la personne qui a recueilli leur engagement initial qui doit recueillir leur volonté d'y mettre fin. Si cette personne est décédée, les deux époux choisissent un autre ami pour assumer cette responsabilité. L'amertume de la cérémonie de rupture est compensée par de nouvelles festivités qui célèbrent la liberté retrouvée des époux.
Au contraire des autres peuples, les Trykers conçoivent le mariage comme une union consentie par les deux partenaires et seulement comme un aboutissement formel de leur relation qui a pu au préalable se développer et s'épanouir librement mais pas comme un lien indissoluble ou un carcan contraignant. Il n'est pas lié directement aux croyances de chaque homin, mais est simplement un rite social qui s'effectue devant tout le peuple Tryker réuni. On dit par ailleurs que les autres peuples ne tolèrent pas qu'une homine recueille les engagements des mariés, mais c'est une chose tellement étonnante que j'ai du mal à la croire, même si cela ne m'étonnerait guère de la part des fiers Matis.
Enfin, pour finir, la vieille colporteuse m'a raconté le mariage de Still Wyler et de Rhiana la corsaire. Une fête comme on n'en avait pas vu depuis le nouveau commencement. Mais il faut dire que notre gouverneur est un bon gars : pour preuve, il a invité ce jour-là tous les couples qui souhaitaient également s'unir à se joindre à Rhiana et lui si bien que ce sont plusieurs engagements de mariage qui ont été recueillis ce jour-là sur les plages de la cérémonie devant les vents et l'eau. Et la bière coulait à flot, la musique, les chants, les jeux et les courses... Et les plats, les confiseries, les conteurs et leurs histoires colorées... Mais le plus simple je crois serait que vous croisiez la vieille Mac'Laughan Breggie et que vous lui demandiez de vous raconter.
(1) adaptation très libre de "why get married if you're not sure of staying together" (je n'ai jamais dit que c'était une bonne adaptation. (2) Je jette un voile pudique sur ses commentaires et ses conseils à ce moment de la conversation.
Chronique d'Atys : "Une histoire de mariage Tryker"
Chronique officielle. Source: http://atys.ryzom.com/projects/3/wiki/C_Une_histoire_de_mariage_Tryker."
Aujourd’hui, nous allons vous présenter un entretien que nous avons eu avec Brechy Be'Ripply, un vieil homin, Tryker, qui a officié en tant que prêtre marieur sur plusieurs générations. Brechy est là pour nous donner une vision globale de la façon dont les mariages sont réalisés.
Bonjour Brechy. Alors comme ça, vous êtes un prêtre chez les Trykers ?
Oh non, pas du tout. Nos mariages ne fonctionnent pas ainsi. On m’appelle plutôt un Maître de Cérémonie. Le Maître ou la Maîtresse de Cérémonie n’a pas besoin d’être un prêtre ou une prêtresse. On ne leur demande que d’être habitués au rituel de mariage, et heureux de conduire la cérémonie dans notre petite communauté. Bien sûr, il y a aussi la condition d’avoir soi-même été marié pendant trois ans, de façon à refléter le principe tryker : mettez vous-mêmes en pratique ce que vous prônez !
Pourriez-vous nous en dire plus sur ce qu’est un mariage Tryker traditionnel ?
Hé bien… La première chose à savoir est qu’il y a une période d’engagement de trois mois. Pour éviter d’avoir des ennuis ensuite, la tradition exige que les couples respectent cette période avant de faire le grand plongeon. Pendant ce temps, les fiancés vivent ensemble et voient comment ça se passe entre eux. Ce n’est qu’à la fin de cette période d’engagement que les amis et les relations peuvent parler officiellement du lieu et de la date du mariage… date qui doit nécessairement être le Holeth, le jour de Jena, après la quatorzième semaine de la période d’engagement.
Les mariages trykers traditionnels peuvent s’étaler sur plusieurs jours festifs, plein de joie et de gaieté. Les coutumes du mariage tryker reflètent pour la plupart l’esprit coopératif et fraternel de la communauté. Ils sont emplis de rires et de chants, et même de plaisanteries et de farces.
D’après notre ancienne tradition Tryker, les promis sont honorés de la présence de tous ceux qui veulent assister au mariage : les invités témoignent ainsi leur attention vis-à-vis du couple. C’est pourquoi toute personne qui se soucie d’eux devrait venir assister à la cérémonie ! Habituellement, ils donnaient des dappers mais en nombre pair, mais cela devient de plus en plus à la mode parmi les jeunes réfugiés de donner de beaux objets à la place. Bien sûr, la nourriture et les boissons sont indispensables à ces occasions !
Ça m’a l’air passionnant ! Où est-ce que les mariages ont lieu ? Les mariages trykers ont généralement lieu en plein air, sur une plage, sous une racine si possible. Les homins s’assoient sur le sol, ou sur des nattes, derrière le feu sacré qui symbolise l’écoulement du temps et la chaleur ou le réconfort que cela peut apporter. Le promis arrive le premier, suivi de quelques personnes, puis la promise avec sa suite.
Je suppose qu’il y a un échange d’anneaux ? Oui, il s’agit d’un symbole de l’amour éternel. Les anneaux qui peuvent être fabriqués par le couple ou par leurs témoins, sont toujours échangés par les promis, et traditionnellement, le futur époux se présente à sa belle-mère avec un petit présent, comme le fait la future mariée.
Donc il faut des témoins en plus d’un Maître de Cérémonie ? Oui, la future mariée est entourée de ses parents, ou de proches amis, et elle a besoin de deux témoins, un de chaque sexe. Le futur époux doit faire de même. En plus de tout cela, il y a les demoiselles d’honneur, et un chœur de Trykers pour chanter nos anciennes et si jolies chansons…
Je vois… Encore une chose : y a-t-il un code vestimentaire ? Les vêtements sont généralement plein de couleurs, et le noir doit à tout prix être évité. Un mariage est une occasion rêvée pour vous parer de vos plus beaux bijoux. Bien sûr, des libertés sont souvent prises concernant la façon de s’habiller, mais une règle persiste et ne peut être violée : toute personne qui entre sur le lieu de la cérémonie doit retirer ses chaussures ou ses bottes. Les futurs époux, quant à eux, utilisent souvent des pigments pour se décorer le visage d’une façon bien particulière. Le tatouage qu’ils forment symbolise la dévotion. On dit d’ailleurs que l’on voit comment un jeune couple va évoluer au temps que cela prend à la couleur pour disparaître.
Merci beaucoup pour votre temps, et cette vision du mariage chez les Trykers. J’espère que j’aurai bientôt l’occasion d’assister à l’un d’eux.
