Cioi Ba-Nung
Ce questionnaire m'a été soumis par un jeune Zoraï
Nombreux sont les homins qui se posent des questions à propos des masques portés par les Zoraïs. Après de longues recherches, un Zoraï a accepté de lever un voile sur ce sujet si sensible.


Journaliste : Bonjour à vous, merci d'avoir accepté de répondre à nos questions. Pourriez-vous vous présenter s'il vous plaît ?

Cioi Ba-Nung : Je me nomme Cioi Ba-Nung, adepte de Ma-Duk et tatoueur pour homin à Zora.


Journaliste : Tous les homins se posent des questions sur la passion des Zoraïs pour les masques, les tatouages et les coiffures. Pouvez-vous nous donner quelques explications de cet engouement pour les parures ?

Cioi Ba-Nung : Commençons par le commencement. Tout d'abord seuls les masques sont réellement sacrés aux yeux de notre peuple. Les tatouages et les coiffures remplissent des fonctions cosmétiques communes à tous les peuples homins.


Journaliste : Notre sujet se précise, merci de votre remarque. Ces masques, en quoi sont-ils sacrés alors ?

Cioi Ba-Nung : Nos masques sont le signe vivant de l'alliance passée entre notre peuple et Ma-Duk. Ils sont aussi le lien nous unissant à lui et faisant de chaque Zoraï un de ses parents. C'est pourquoi nous nommons nos masques, les masques de parenté.


Journaliste : Et savez-vous qui a conclu cette alliance ?

Cioi Ba-Nung : Tous les enfants zoraïs savent cela ! Cette alliance a été conclue par le grand et sage Cho. Il fut le premier Zoraï à porter un masque et depuis la tradition a perpétué le port du masque et ce depuis 2201. Cette alliance est une conséquence de la rencontre des Kamis par Cho.


Journaliste : Pourquoi donc un masque comme signe tangible de votre alliance avec Ma-Duk ?

Cioi Ba-Nung : Les Kamis refusent la duplicité et le mensonge, le visage homin n'est pas le miroir de l'âme mais une façade trompeuse. Pour l'initié, un masque de parenté est le vrai miroir de l'âme, aucun mensonge, aucune duperie n'est alors possible.


Journaliste : Vous voulez donc dire que le masque que vous portez représente votre… âme ?

Cioi Ba-Nung : En vérité oui ! Je comprends votre surprise. Comment une âme peut-elle être lue sur un masque ? Croyez-vous que nos masques de parenté soient de simples masques ?


Journaliste : Euh… Après ce que vous venez de me dire certainement pas… Mais d'où viennent vos masques d'ailleurs ?

Cioi Ba-Nung : Nos masques nous sont donnés par les Kamis à la fin de la cérémonie d'adoption. Nos masques sont une création des Kamis et non le fruit d'un travail homin. La cérémonie d'adoption marque la transition entre l'enfance et l'âge adulte pour les Zoraïs.


Journaliste : Une cérémonie… pouvez-vous nous la décrire ?

Cioi Ba-Nung : Bien sûr. Tous les cycles, les enfants en âge de passer la cérémonie sont conviés à Zora. Ce rassemblement donne lieu à une grande fête, la fête de l'adoption. C'est un grand moment de joie et de communion. La fête dure six jours et six nuits pendant laquelle la ville est interdite aux étrangers. À la fin de la fête les Kamis emmènent les enfants…


Journaliste : Vous voulez dire que les Kamis emportent vos enfants ?

Cioi Ba-Nung : Oui…pourriez-vous me laisser poursuivre s'il vous plaît ?


Journaliste : Euh oui, continuez je vous prie.

Cioi Ba-Nung : Les Kamis se téléportent avec les enfants dans l'Arbre Éternel. C'est un endroit merveilleux où règne un printemps sans fin, les animaux vivent en paix, je me souviens encore des ragus qui jouaient avec nous. Quel dommage qu'Atys ait été corrompue par la Goo et la Karavan


Journaliste : Et les enfants, que font-ils ?

Cioi Ba-Nung : Ils suivent le rituel de l'adoption. Celui-ci se déroule en quatre cérémonies. La première est celle de la collecte. Les Kamis demandent à chaque enfant de collecter certains objets, les enfants parcourent alors l'Arbre Éternel à leur recherche. Quand chaque enfant a rempli son Hai-Phon, un sac tissé par sa famille, la deuxième cérémonie peut alors commencer. La seconde est celle de la séparation. Les Kamis invitent les enfants à composer les objets rassemblés en une figure. La composition doit amener l'enfant à séparer la vérité des illusions. Cette cérémonie est très longue, chacun avançant sur son chemin. Certains enfants l'accomplissent en quelques mois, d'autres en plusieurs cycles. La troisième cérémonie est celle de la purification. Les enfants méditent, concentrés sur leur composition afin de se libérer des illusions et des mensonges. Là encore cette cérémonie demande des mois voire des cycles. L'ultime cérémonie est celle de l'adoption. Les jeunes homins descendent alors dans les chambres des songes nichées aux tréfonds des racines de l'Arbre Éternel. Ils y demeurent quelques jours plongés dans une transe qui leur permettent d'initier l'harmonie avec Ma-Duk. Lors de cette transe les Kamis remettent son masque de parenté à chaque enfant. Lorsque l'enfant se réveille, il est revenu dans la jungle, non loin de Zora et porteur à jamais de son masque de parenté. Désormais il n'est plus un enfant mais un adulte.


Journaliste : Que de révélations ! Tous les enfants réussissent-ils cette cérémonie ?

Cioi Ba-Nung : Oui, cela peut demander des années mais tous les enfants zoraïs arrivent au terme de ces cérémonies. Certains agents de la Karavan prétendent que des enfants zoraïs ont été éliminés par les Kamis parce qu'ils refusaient le rituel. C'est de la pure calomnie !


Journaliste : Une question me vient à l'esprit, quid des Zoraïs qui suivent ensuite le chemin de Jena ?

Cioi Ba-Nung : Le chemin de chaque homin est connu de lui seul et de Ma-Duk. Nos frères et sœurs dont vous parlez ont ce passage inscrit dans leurs vies, dans leurs personnes. Ce n'est pas une trahison, seulement un détour nécessaire, une expérience qui les rapprochera encore plus de Ma-Duk et les guidera vers l'Illumination


Journaliste : Votre foi est admirable. J'aimerai revenir sur les masques, sont-ils vivants comme certains le prétendent ?

Cioi Ba-Nung : Oui, ils sont vivants et sensibles, autant que le visage de chaque homin. Ils sont fait d'os, de cartilage, de chair et de sève. Les masques de parenté sont évidement inamovibles, qui voudrait se mutiler de la sorte ? Un tel acte serait d'ailleurs un suicide, un Zoraï ne peut survivre sans son masque de parenté. Nos masques expriment notre âme, nos passions, nos sentiments, nos craintes et nos espérances. Ils sont certainement la partie la plus intime de nos êtres.


Journaliste : Quelle est la signification des cornes arborées par vos masques ?

Cioi Ba-Nung : Je ne puis tout vous révéler, vous n'êtes pas initié. Sachez seulement que ces cornes sont en honneur du grand Kami-Ko de l'Équilibre rencontré par Cho.


Journaliste : Une dernière question, comment les Kamis fabriquent-ils ces masques et comment les apposent-ils sur vous ?

Cioi Ba-Nung : Je ne puis non plus vous dévoiler cette information, mais votre curiosité est un don de Ma-Duk. Je vous invite à suivre les enseignements des Kamis, vous trouverez alors la réponse à cette question et à bien d'autres. Puisse Ma-Duk vous apporter la sérénité du sage.

entretien avec Cioi Ba-Nung, tatoueur pour homin

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