C Journal de Dame Chiabre - partie 2

De EncyclopAtys

Révision datée du 10 mai 2014 à 12:49 par Xiombarg (discussion | contributions) (Importing text file)
(diff) ← Version précédente | Voir la version actuelle (diff) | Version suivante → (diff)

Journal de Dame Chiabre - partie 2

Dame Chiabre venait de finir son repas et déjà on pouvait voir un sourire se dessiner sur son visage. Elle s’assit plus confortablement, saisit son petit livre préféré, en tourna la page et commença à écrire, sans dissimuler le plaisir que ça lui procurait.

Décidément, le moins que l’on puisse dire, ces derniers temps, c’est que la bienséance et le bon goût se font aussi peu présent sur l’écorce que notre reine à Yrkanis. Et ce n’est certainement pas les récents événements qui viendront me contredire.

J’ai suivi de très près cette bouffonnerie ridicule que les Trykers appellent une élection et pour être sure de ne rien y manquer, j’y ai envoyé ma servante Cinni, avec pour ordre de mener une petite enquête. Malheureusement, c’est sans surprise que je me dois de conclure que l’état Tryker est au plus bas, du moins en ce qui concerne la classe, la convenance et les notions, fussent elles élémentaires, de raffinement.

Je doute que qui que ce soit aurait pu, ne serait ce qu’un instant, imaginer pareils candidats à une élection officielle. Rhiana Wyler pour commencer. Quelle honte ! Quel déshonneur pour Still Wyler de la voir se présenter comme gouverneur ainsi ! Vêtue encore des habits de deuil ! Fort heureusement, cette Rhiana, qui n’a de Wyler que le nom, s’est retirée au dernier instant. Il faut croire qu’elle aura au moins eu un bref moment de lucidité. Reste à savoir si ce salut n’est pas le simple fait d’un verre de vin de pissenlit…

Même détruite et tout de noir vêtue, il faut reconnaître que Rhiana avait encore des traces d’une certaine éducation, contrairement à Shinder Salan qui, une fois mis dans une pièce, se confondrait aisément avec le mobilier. Comment peut-on manquer à ce point de présence, de personnalité ? Même quand elle pourrait se contenter de se tenir bien droite, sa posture reste toujours plus proche d’une branche d’un bancal alinea que du tronc majestueux d’un dorotea. Et il reste à souhaiter encore qu’elle ne vous parle pas, vous épargnant ainsi ses paroles d’une fadeur affligeante.

Quant à Padger O’Toogh, en plus d’être affublé d’un couvre chef des plus ridicules, sa conversation semble se limiter au seul concept qu’il ait compris, à savoir les dappers. Si l’esprit et le charisme avaient un prix, cela lui laisserait peut être enfin une chance d’en posséder un peu. Malheureusement, en attendant, les trykers ont eu à écouter un marchand qui se croit injustement une personne influente sur l’écorce. Je serai curieuse de voir l’état de ses affaires si notre peuple lui retirait la vente de notre artisanat. Padger serait alors contraint de vendre des armures aussi grotesques que celle qu’il aime porter.

En définitive, les seules candidates sérieuses et dignes d’intérêt devaient être Ailan et Shaley. Mais visiblement, Shaley aurait du s’en tenir à son rôle dans la guilde de Try, car les trykers n’ont pas choisit de la suivre. Quel dommage vraiment, c’est une homine qui a le sens de la décence et qui reste fidèle à la Karavan comme il se doit.

On ne peut pas en dire autant d’Ailan, se réclamant de la descendance de Dame Loria, comme les Trykers pouvait avoir une quelconque forme d’aristocratie. Quand bien même elle dirait descendre de Jena elle même, cela resterait indécent d’oser de se prétendre noble et tryker en même temps !

Elle aussi banale et ordinaire que la première tryker que l’on croiserait au coin d’une rue. En outre, sa façon de s’intéresser aux fyros me rend véritablement malade. Comment a t elle pu se présenter ainsi et espérer le soutien du peuple Tryker ? Still Wyler aurait du lui enseigner le subtil art de la politique pendant les années où elle a eu l’occasion de le conseiller, à moins bien sûr que son rôle de conseillère eut été d’une toute autre nature…

Enfin, finalement c’est Denen Tonen qui sera le nouveau gouverneur et il a au moins pour lui de savoir parler de politique. Espérons que tous ses discours sur la liberté de penser ne sont que de belles paroles pour endormir ces naïfs trykers. Je devrais l’inviter l’occasion à une des soirées que je vais donner… juste pour vérifier. J’ose espérer qu’il aura d’ici là appris à s’habiller convenablement, car il a sur ce plan d’énorme progrès à faire. Mais j’y pense je devrais peut être lui servir de conseillère finalement…