Mephyros Xytis est l'auteur de chroniques qui sont publiées sous le nom Chroniques de M.X. Le choix du terme Chroniqueur est sans doute volontaire, mais les initiales M.X. ne laissent cependant aucun doute sur l'identité de l'auteur.
Tout commença à l’aube, la garde venait d’être relevée lorsque des hordes de maraudeurs se dirigèrent vers la ville. Les premiers soldats fyros tombèrent sous leurs coups sans pouvoir réagir. Heureusement l’alerte fut donnée suffisamment rapidement pour que tous les Patriotes puissent venir contribuer à la défense. Seuls la forteresse et le bar résistaient encore lorsque les renforts arrivèrent.
L’Empereur lui-même était présent, suivi du Maître Ardent, Decalion Krilus, et de son fidèle général, Ceneus Zecops. Tous trois dirigèrent la reprise de la ville. Tous les homins présents remarquèrent que le sharükos avait repris des forces, et paraissait même en très bonne santé. Ses cris résonnaient dans la ville et donnaient du courage à tous les combattants présents. Même lorsque ceux autour de lui tombaient, il n’abandonnait pas, ne frappant que plus fort contre les envahisseurs.
Il portait une épée ardente, ceux qui ne l’avaient pas encore vue auraient pu la qualifier de massive, et pouvait l’utiliser avec adresse et puissance. À peine trois scélérats se portaient face à lui qu’il les tranchait littéralement en deux. Sous son impulsion, les défenseurs de la ville la libérèrent une première fois. Les blessés furent ramassés et amenés au bar. Tous décidèrent de défendre cet endroit en raison de l’étroit chemin, plus facile à défendre, qui limitait son accès.
« Tenez bon ! », criait Dexton. « Nous sommes à l’aube d’un grand conflit face à ces homins sans foi ni loi, c’est dès aujourd’hui que vous écrirez l’histoire ! »
Au troisième assaut, Akilia se présenta en personne avec ses troupes. Elle lança une nouvelle charge sur les défenseurs. Ceux-ci tinrent bon, l’Empereur les tenait debout à la force de ses bras. Il tranchait les maraudeurs qui s’attaquaient à ses Patriotes et haranguait les combattants. Les guerriers protégeaient les mages qui réparaient les chairs déchirées.
Les homins pliaient sous le nombre des maraudeurs… C’est à ce moment-là qu’Akilia réussit à contrôler Ceneus Zecops, et lui planta sa dague sous le menton.
« Toi, tu es à moi », dit-elle à Ceneus.
Les homins arrivèrent tout de même au bout de cette vague d’assaut. Et entourèrent la chef maraudeur et son prisonnier. Tous lui dirent qu’elle était faite et qu’elle ne se sortirait pas son faux pas. Elle reculait lentement vers l’entrée de Thesos. Le manège dura d’interminables minutes lorsque soudainement retentit un cri d’Akilia.
« À moi mes maraudeurs ! Exterminez ces erreurs de la nature ! »
Une nouvelle vague de maraudeurs atteignit les homins… qui arrivèrent à tenir grâce à l’Empereur. Lorsque les homins réussirent à contrer les assaillants, ils se rendirent compte qu’ils ne pouvaient rien faire pour sauver Ceneus Zecops. Tous rallièrent les côtés de Dexton qui leur dit que le combat ne faisait que commencer et qu’ils iraient maintenant défendre Dyron, aussi en train de plier sous les assauts maraudeurs.
M.X. Chroniqueur fyros
L’Empereur avait quitté Pyr, suivi de quelques-uns de ses meilleurs traqueurs et soldats d’élite. Il comptait retrouver le camp d’Akilia et mettre fin à cette menace maraudeuse une fois pour toute. En outre, il espérait retrouver Ceneus Zecops, ou du moins savoir ce qu’il était advenu de ce guerrier qu’il a connu une grande partie de sa vie.
« Lykos ! Prends garde, la vermine maraudeuse s’infiltre partout, les événements récents montrent que nous devons nous méfier. Je te laisse en charge de Pyr avec des effectifs réduits, mais je sais que tu tiendras bon », dit-il à son fils en affichant un sourire confiant, du haut de son mektoub.
« Ney père… Je me montrerai à la hauteur de la tâche », répondit Lykos en saluant le départ de Dexton.
Tout commença à l’aube le lendemain. Lykos avait un mauvais pressentiment, il avait mal dormi. Il mettait ça sur le compte de l’ambiance actuelle dans Pyr, cela lui rappelait les plus mauvais moments de la guerre fyro-matis, sauf que cette fois-ci, Dexton était bien présent. Il décida de faire un tour du Palais tout en profitant des premières lueurs de l’aube.
En observant le square impérial, du haut du Palais, il se rendit soudainement compte que des silhouettes sombres faisaient disparaître une partie des gardes un à un. Il se précipita auprès des gardes du palais. « Garde, fais venir Thulam Cekaps au plus vite ! »
Quelques minutes plus tard, Thulam Cekaps arrivait, l’air alerte comme à son habitude. Il était resté à Pyr et avait la charge du petit groupe de soldats encore en charge dans la ville.
« Thulam ! Il semble que nous soyons attaqués, sais-tu ce qui se passe ? »
« Ney sharümal, il semble que les Maraudeurs aient décidé de prendre Pyr, ils ont attaqué certaines de nos patrouilles et ont réussi à couper nos lignes de communication… Je crains que nous ne puissions rien faire en si petit nombre. Que souhaitez-vous faire ? Combattre ou mettre à l’abri une partie de la population ? »
Lykos n’hésita pas longtemps et répondit au fidèle général fyros qu’il était préférable de mettre à l’abri les homins importants de l’Empire. Il lui ordonna de prévenir les sénateurs ainsi que les civils du danger qui les menaçait. Il alla ensuite chercher sa mère, l’Impératrice Xania, et lui dit qu’il était urgent de partir.
Les petits groupes commençaient à partir lorsque des cris commencèrent à provenir du quartier de la porte nord.
« Ils sont passés, le massacre va commencer… Nous devons faire vite sharümal ! ».
Le futur Empereur le savait très bien, il fit hâter le pas. Il savait qu’au même moment, son père réglait le compte des Maraudeurs dans les Primes Racines. Il espérait d’ailleurs que ce combat s’achève le plus rapidement pour pouvoir sortir les Maraudeurs de Pyr…
Pendant ce temps, les Maraudeurs vandalisaient la capitale et tuaient les derniers gardes fyros restés en retrait. Ils pourraient montrer à quel point ils haïssent les civilisations et ce qu’elles représentent. Ils ne laisseront pas le symbole de la puissance fyros intact.
Thulam et Lykos savaient qu’Il ne fallait pas laisser les Maraudeurs mettent la main sur la Cour Impériale. La ville pourrait être rebâtie, mais les pertes homines ne seraient pas remplacées. De plus, l’Empire ne pouvait pas se permettre de voir dévoilés tous ses secrets d’État en place publique.
Lykos se tourna vers Pyr une dernière fois avant d’aller à Thesos et prononça ces paroles : « Plus jamais ! » Cet événement le marquera certainement à tout jamais et influencera ces décisions.
Il ordonna à un de ses soldats de trouver Decalion Krilus ou son père au plus vite, et le chargea de leur dire que la Cour Impériale serait à Thesos, jusqu’à ce que le sharükos soit de retour et qu’on ait pu faire un point sur la situation.
M.X. Chroniqueur fyros
L'aube se levait sur Yrkanis et les premiers rayons de lumière inondaient ce nouvel appartement. On pouvait encore y sentir l'écorce fraîche.
Un homin aux cheveux grisonnants s'avança dans la chambre et tâta la couverture d'un grand livre reposant sur un pupitre. Il s'assit et compulsa l'ouvrage, souriant en se remémorant le contenu de chacune des chroniques qu'il a écrites. Arrivé à une page blanche, il prit une plume et commença à écrire... Nous voici en 2571... Le temps passe ! J'ai vu bien des événements, pensé bien des choses. Voilà maintenant plus de huit ans que nous avons dû tout laisser derrière nous. Aurais-je un jour imaginé me trouver ici, pour accomplir la tâche qui m'a été assignée ? Non, jamais de la vie. Les épreuves qui jalonnent notre vie nous font parfois prendre des chemins inattendus.
Il fronça les sourcils et grimaça en se remémorant certains souvenirs, mais finit par sourire avec tendresse.
Au cours de l'Exode, j'ai tout connu, et aujourd'hui je suis plein d'espoir. Nous sommes tous témoins des conséquences de nos actes, pour le pire... comme le meilleur. L'avenir nous réservera peut-être de très bonnes surprises. Le Karan doit d'ailleurs bientôt faire son retour dans la Capitale. Voilà trop longtemps que nous attendons ce moment. J'espère qu'il sera content de ce que nous lui avons préparé. Pourvu que Kel n'en fasse pas trop...
L'homin déposa son stylo et se leva. Il continuerait à écrire plus tard. Il tâta sa barbe en regardant la ville depuis son nouveau logement.
- Me voilà face à l'un des plus grands défis de ma vie.
M.X. Chroniqueur royal
Mephyros Xytis faisait les cent pas dans le camp des réfugiés. Comment Dexton a-t-il pu décéder des attaques des Kitins ? Il a survécu à tant de tragédies ! Mephyros avait compris que le Désert, son Désert, ne serait plus jamais le même. En plus, il avait presque tout perdu. Il avait juste réussi à conserver quelques une de ses possessions. Des lettres de ses parents, des dappers... Il avait aussi pris tout l'armement qu'il possédait: une dague, un revolver et un fusil. Il n'aimait guère les armes blanches, et encore moins le combat au corps à corps.
Toute une vie à servir sa cause et la défense de son sharükos. Pour rien... L'avenir allait bouleverser une donne qu'il travaillait depuis de longues années. Et nous voici échoué dans un camp pour on ne sait combien d'années...
- Mephyros Xytis ! Tu as survécu je vois !
Mephyros se tourna et se trouva nez à nez face à un autre celiakos : Graphybus Ceros. Pas lui...
- Graphybus Ceros... - Toujours aussi solitaire ! Xinna Cekaps n'est pas là ? - Non, elle a suivi son frère. Et toi, je vois que ta bonne humeur ne s'estompe jamais. - Il faut voir la vie du bon côté. Nous reviendrons et construirons un Empire encore meilleur ! - ... - Ah, je vois une ancienne connaissance par là, enchanté Mephyros ! - ...
Mephyros Xytis broyait décidément du noir. Il commençait à comprendre que la présence de ses congénères l'insupportait, et caressait l'idée de tenter sa chance.
Au cours des jours qui suivirent, il acheta vivres et munitions, troqua sa tenue de celiakos pour une légère fyros bleue et une cape noire pour marquer son deuil. Il réussit également à mettre la main sur une cape avec de nombreuses poches.
Il se trouvait maintenant à la porte du camp.
- Allez, en route !
M.X. Chroniqueur royal
- Général ! Général ! J'ai un message pour vous.
Elran Antolli se retourna et se trouva nez à nez avec une jeune recrue. Un soldat qui a passé la majorité de sa jeunesse loin des terres de son peuple, pensa Elran Antolli. Il ne put s'empêcher de sourire devant l'enthousiasme qu'affichait le jeune homin en se tenant au garde-à-vous face à son général.
- Au repos Soldat. Parlez. - Serae Nini Cizzo m'a chargé de vous dire que les préparatifs pour l'arrivée du Karan sont presque terminés. - Bien, ne tardons plus, car tout doit être parfait. Encore plus aujourd'hui qu'avant. Rompez. - À vos ordres mon général !
Elran Antolli leva la tête pour observer la cime des arbres et afficha un sourire pensif. Yrkanis reste et restera une des plus belles villes d'Atys, la vraie capitale du Royaume. Et rien ni personne ne changerait plus ça.
Il occupait la charge de Maître de Guerre matis depuis quelques mois maintenant, ayant succédé à Mezza Triva. Bien des choses ont changé depuis le Deuxième Exode. Sera-ce pour le mieux... ou pour le pire ? Il ne put s'empêcher d'envisager le meilleur. L'avenir ne lui avait pas paru aussi prometteur depuis longtemps.
- En tout cas, certains seront surpris par ce qu'ils découvriront, marmonna-t-il en souriant.
M.X. Chroniqueur royal
<WIP - en cours d'écriture>
M.X. Chroniqueur royal
Stevano tournait en rond. Rien n'avait été comme prévu... D'abord les Kitins ! Le Grand Essaim ! À nouveau ! Toujours là quand il faut pas... Puis l'Exode. Devoir abandonner Yrkanis, la ville sur laquelle il régnait enfin et surtout partir de Pyr. Et enfin, le bouquet final, la disparition de son père, emporté par la Karavan.
Sa mère était maintenant inconsolable... Elle avait presque tout perdu ! Son Royaume, les souvenirs de son père, son mari... Et désormais, tous l'appelaient la Reine Mère. Stevano l'avait vue dépérir au fil des jours. Heureusement, Miela passait beaucoup de temps en sa compagnie, ce qui commençait à porter ses fruits.
Stevano avait mis beaucoup de temps à se faire à cette union, si tant est qu'il ne s'y soit jamais fait. Qui sait... « Le temps t'aidera... », lui avait dit son père.
Il scrutait le camp et remarquait l'importance qu'avaient pris les homines dans sa vie. Sa mère, son épouse, Mezza Triva qui le conseillait maintenant depuis des années... Nini Cizzo qui était devenue son maître d'armes.
Il se mit à penser à sa musculature. Les exercices et les combats effectués avec Nini commençaient à le changer. Il sentait mieux ses muscles, il était plus vif, plus rapide et plus agile. Même s'il n'aimait pas la pique, il commençait à lui trouver des affinités... « Une arme de roi » comme aimait dire son père.
- « Karan ! »
Il se retourna et salua l'aide de camp qui lui faisait face. Il prit le pli qui lui était tendu et se dit qu'il s'agissait de Mezza Triva. Bien vu, elle demandait sa présence au conseil de guerre. En effet, il était plus important que jamais de sécuriser les alentours du camp matis. Il était hors de question de passer tout l'Exode en subissant la loi d'éventuels hors-la-loi.
M.X. Chroniqueur royal
<Publication bientôt prévue>
M.X. Chroniqueur royal
Le jeune Karin courait partout dans la pièce, il attendait la leçon que Mephyros Xytis allait lui donner à propos de l’Empire. L’ancien celiakos, aujourd’hui Conseiller du Karan, entra dans l’appartement, le sourire aux lèvres devant le jeune enfant très dynamique. Le Karin était un élève studieux, attentif et inventif, et n’hésitait pas à poser les bonnes questions.
« Votre Majesté, c’est l’heure de votre leçon quotidienne sur l’Empire fyros. »
« Sil Mephyros ! Je suis prêt... »
Aniro affichait un léger sourire et semblait avoir quelque chose en tête…
« Karin, souhaitez-vous aborder un sujet particulier aujourd’hui ? »
« … »
« Je vous écoute, ajouta Mephyros en souriant. »
« Je voudrais en savoir plus sur la mort de l’Empereur Dexton. »
Mephyros frissona légèrement, il n’aimait décidément pas parler de ce décès. Il décida de quelque peu romancer la vérité, pour le bien du Karin.
« Bien, commençons tout de suite. »
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La décision de partir pour un Deuxième Exode avait été prise. Dexton était agité et regardait les hordes kitines buter contre la muraille qui défendait Pyr. La capitale du Désert était aujourd’hui la seule ville homine qui résistait encore. Il regardait la ville qu’il avait défendue pendant tant d’années avec tendresse. Bientôt elle tomberait sous les assauts des ennemis de l’hominité et rien n’y pourrait. Le destin avait implacablement jeté ses dés, et allait maintenant influencer la vie de centaines d’homins et créer un monde différent, du moins Dexton l’espérait.
Quelques heures avant le départ de la dernière caravane d’homins qui allait fouler le sable des Dunes impériales pendant longtemps, il rejoint Xania, son épouse, pour lui parler une dernière fois.
« Lykos est prêt… Il me remplacera avec brio. Tâche de le laisser gérer les affaires impériales seul. Il a besoin de prendre ses marques et de guider les Patriotes. »
« Dexton… »
« Stop ! Ma décision est prise. Je resterai avec les volontaires qui ont décidé de défendre la ville jusqu’au bout. Ne la rends pas plus difficile à prendre, s’il te plaît. Sache que je t’ai toujours aimée et que tu m’as toujours soutenu, dans les moments les plus difficiles comme les plus heureux. Et je ne saurai jamais suffisamment te remercier. Aide notre peuple de ton mieux pendant les années qui viennent, il en aura besoin. »
Xania n’arrivait plus à répondre, elle avait la gorge nouée et une boule dans le ventre. Elle savait que c’était la dernière fois qu’elle voyait son mari. Dorénavant elle devrait assumer son rôle seule, et devrait reporter son attention sur son fils. Elle ne voulait pas pleurer, elle ne l’avait jamais fait auparavant, même lorsque Dexton était à l’article de la mort pendant sa longue maladie, car elle était persuadée qu’il allait survivre. Son mari s’approcha d’elle une dernière fois et la prit dans ses bras sans rien dire. Ils restèrent ainsi quelques minutes puis partit accomplir son devoir.
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Decalion Krilus attendait avec la poignée de soldats impériaux qui l’entouraient. Ils venaient de régiments différents… Des Faces brûlées, des tireurs, des mages, des sapeurs… Tous ces homins s’étaient portés volontaire pour défendre la ville jusqu’au bout. Ils savaient tous que les chances de réussite de cette entreprise étaient quasiment nulles. D’autres groupes se trouvaient à proximité : des Matis, des Trykers et des Zoraïs. Ceux-là faisaient leurs adieux à leurs proches et s'échangeaient des souvenirs. Eux aussi allaient se sacrifier pour que l’hominité survive. Bien que l’ambiance fût lourde, tous affichaient un sourire aux homins qui préparaient le départ. Certains leur disaient même qu’ils se reverraient de l’autre côté. Le sharükos n’allait plus tarder à arriver. Lui aussi faisait ses adieux à ses proches.
Soudainement, il apparut au coin d’une ruelle, accompagné de son fils. Decalion s’approcha calmement de Dexton et de son fils.
« Tu verras mon fils, tout se passera bien. S’il m’arrive quelque chose, deviens un bon Empereur, aimé de ton peuple, et défends le Désert comme l’ont fait nombre de nos ancêtres. Tu as déjà fait tes preuves en défendant l’Empire pendant la guerre matis-fyros ! »
« ney Père…, répondit Lykos en souriant du mieux qu’il peut. »
« Tu verras ! J’ai confiance en toi, tu t’es préparé toute ta vie pour cette tâche ! »
Dexton donna une tape amicale sur le dos de son fils avant de lui faire une dernière accolade.
« Va maintenant ! Rejoins la caravane ! Le peuple a besoin de toi. »
« oren fyrai Père, répondit Lykos en enfourchant sa monture, nous nous reverrons ! »
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« sharükos Dexton », appela Decalion Krilus.
« Ah, Decalion, c’est un beau jour pour combattre aujourd’hui ! La matinée augure une journée ensoleillée, que demander de plus ! »
« Votre majesté, les hommes sont prêts à combattre, nous avons placé des barricades aux différentes entrées de la ville, ainsi que dans la rue. Comme vous l’avez demandé, nous avons mis les dernières défenses sur l’Agora. »
« Decalion, appelle-moi Dexton et tutoie-moi. Nous nous connaissons depuis trop longtemps pour continuer comme ça. Par ailleurs, nous risquons d’être égaux dans très peu de temps, répondit Dexton en souriant. »
« Bien… Dexton. Rejoignons les hommes alors. »
Dexton passa les troupes en revue, il reconnut de nombreuses têtes, et en découvrit d’autres. Il nommait ceux qu’il connaissait et demandait le nom de ceux qu’il voyait pour la première fois.
« Ceneus Zecops… Nerykton Xarius… Gladius Zenix… Keldria Mitheus… »
Il fut impressionné par la détermination de tous les guerriers présents, y compris ceux des autres peuples. Ils devaient tous être de bons combattants… Beaucoup portaient des traces de combat et ne semblaient pas craindre les heures à venir. Comme quoi… L’hominité dispose bien de ressources inespérées. Amis combattants. Le devoir nous appelle. Allez défendre vos barricades. Et si nous le pouvons, nous nous retrouverons à l’Agora !
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Les combats firent rage pendant plusieurs jours. Tous avaient appris la réussite de la caravane, et que les différents peuples avaient trouvé refuge dans les Anciennes Terres. Beaucoup de défenseurs avaient déjà péri et les combats s’étaient poursuivis dans les rues de la capitale. Aucun des combattants toujours en vie ne voulait se replier sur l’Agora et les pertes kitines étaient élevées, ce qui ne les empêchait pas d’attaquer de manière toujours plus implacable.
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Au vingtième jour, ils n’étaient plus qu’une poignée à tenir l’Agora. Il n’y avait plus de vivres depuis plusieurs heures et les blessés gisaient à même le sol, baignant dans leur sève et agonisant.
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Dexton prit la décision de mettre fin à leurs souffrances lui-même. Pour ce faire, il profita de quelques heures de répit pendant la nuit. Les Kitins n’attaquaient plus. Ils devaient préparer l’assaut final. Les dépouilles furent brûlée sur l’estrade de l’Agora. Tous n’avaient pas eu cette chance, et les derniers survivants ne l’auraient pas non plus.
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Au matin du vingt-et-unième jour, les guerriers homins n’étaient plus que six. Dexton, Decalion Krilus, Ceneus Zecops, Pei-Lao Chan, Brennen Mac’Doan et Vibre Anicco. Sentant la fin proche, ils se dirent adieu.
« Et voilà Decalion, je crois que nous combattrons côte à côte pour la dernière fois. Ce fut un plaisir de te côtoyer pendant toutes ces années. Tu as été un ami fidèle, et je t’en serai toujours reconnaissant. »
Ils se donnèrent une dernière accolade et se préparèrent pour le dernier combat.
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Le dernier assaut fut implacable. Pei-Lao fut le premier à tomber. Vibre et Brennen suivirent en tentant de se protéger l’un l’autre. Ceneus tomba sous les coups d’un Kincher en tentant de les secourir.
Dexton et Decalion crièrent une dernière fois pour l’Empire. Ils étaient dos à dos et tenaient au mieux. Dexton trébucha sur l'un des cadavres de kitin qui jonchaient le sol autour des deux guerriers, et allait se faire toucher par le dard d’un Kipucka mais Decalion s’interposa et mourut sous ses yeux. À terre, recouvert par son ami de toujours, Dexton fit une dernière prière.
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« Jeune Karin, vous savez tout. Inspirez-vous des actes d’un des meilleurs sharükos qu’ait connu le Désert. Il fut un grand héros, et il mourut auprès des siens. »
Le Karin restait silencieux et songeur. Il méditerait cette histoire pendant encore de longues années.
M.X. Chroniqueur royal