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La boheme – An 2531 –


Témoignage de Cian : Bref aperçu de la vie au camp


C’est une ère nouvelle. Rien n’est plus pareil. La vie au camp est comme un havre de paix. J’y découvre une tribu qui dédie sa vie à parfaire son artisanat, à extraire avec le plus grand soin les ressources d’Atys, confectionne de riches étoffes et instruments de musique, s’adonne aux arts de toutes formes. Leur exubérance et caractère bien trempés, les conduisent parfois à se quereller vivement à cause de malentendus souvent en raison d’une propension à changer la tournure des évènements selon leur fantaisie. Tous font appel à un fort esprit de dérision et souvent d’un brin de moquerie. Eclate alors une véritable scène qui résonne si fort que personne présent ne peut alors oser prétendre ignorer la situation mais ce n’est que pour exorciser le mal après quoi ils se pardonnent tout aussi vite. Si des histoires évoquent des querelles intestines de par le passé, la fragilité de l’actuelle tribu a rangé tout le monde du coté de la tempérance. Aussi ce n’est que pour rythmer la vie très paisible du camp que surviennent parfois des éclats de voix. Les homins du camp appliquent très rigoureusement leur devoir conjugal et envers la tribu. Bien mal leur en prendrait car je viens à penser parfois que les plus redoutables de nos membres sont les homines. J’ai vu detaler bien des braves qui avaient provoqué le courroux de leur moitié. Bien souvent coquettes et un tant soit peu frivole, un tout petit déconvenu change la plus timide homine en un véritable dragon. Le plus frappant selon moi chez les bohemiens est leur supersticiosité : Ils voient des présages partout, rappellent telles ou telles croyances dès qu’un évènement que beaucoup jugerait annodin se produit. Ils sont très concernés par la magie et s’interessent donc aux esprits kamis qu’ils respectent au moins autant qu’ils redoutent. Mais de toutes les croyances, mythes et superstitions que contient la culture bohemienne, une tient une place préponderante : “Jena” qu’il surnomme “madonne”. A la facon dans ils l'évoquent, il semble que c’est plus un rapport affectif que religieux qui les lie à Jena. C’est pour eux un symbole puissant de la mère, véritable statue dans la tribu. Une mère revêt un caractère casi sacré en lui même, porter un quelconque préjudice à la mère d’un bohemien revient à commettre un sacrilege. Encore qu’il n y a pas réellement d’autorité en place pour juger ou condamner, chaque famille gardant la responsabilité de ses actes et se contentant de prendre conseil s’elle le souhaite auprès des plus anciens qui forment un petit conseil non formel.


La réunion – An 2531 –


Un soir, l’ancien reparait au tipee accompagné de Meola et d’autres membres émminents. Une fois tous installés et quelques banalités échangées, il fait un signe qui fait penser que la raison de leur presence va etre exposée à cet instant : “Cian, il est temps de te faire part des maux qui frappent notre tribu… Il y a fort longtemps que nous vivons bien à l’abri des indiscrets dans les landes obscures. Notre présence ici n’étant connue que du gourverneur qui a toujours toléré ce fait.” “Mais lorsque notre tribu fut découverte par des esclavagistes, les pertes eurent des répercussions des plus tragiques et deux en particulier aujourd’hui font l’objet de cette réunion.” “Notre culture risque de s’éteindre à mesure que notre sang s’appauvrit. Cela ne nous est pas permit mais on ne peut plus ignorer ce fait et il nous faut réagir.” “Tu as vécu dans les cités, les as défendu, participé à l’édification d’un temple, tu es reconnu comme citoyenne là bas…” Aspirant une bouffée sur sa pipe, il reprend : “C’est pourquoi malgré que Meola m'ait informé que ton séjour ici était pour toi vécu avec joie, nous avons une demande à te faire. Je suis peiné de t’imposer pareille responsabilité mais je souhaite que tu regagnes FairHaven”. “Là bas nous voulons que tu etablisses un hall et nous y représentes… Il est temps que les réfugiés connaissent notre existence et ce afin de tenter d’enrayer notre extinction…” “Certains prendront la route avec toi, et nous ne sommes jamais qu’à quelques lieues de FairHaven… Une fois établi, essaie d’inscrire définitivement notre tribu dans la capitale. Tentes de nous y faire accepter et enfin d’y recruter des homins et homines pour qu’ils se métissent avec les derniers descendants de nos vieilles familles et perpétuent nos traditions…” Comment décrire mes sentiments d’alors… J’étais à la fois peiné d’apprendre la situation de ma tribu et effrayée de devoir endosser pareille reponsabilité. “Ne serait il pas mieux qu’un membre plus sage s’acquitte de cette tache. Le manque d’expérience m’a déja valu de commettre des erreurs et si je venais à echouer, qu adviendra t il de la tribu ?” “Oh, crois moi, nous n’ignorons pas ta jeunesse qui peut conduire à des erreurs de jugement mais personne n’est parfait vois tu… Il est certain que tu en commetteras mais nous croyons en ta capacité à te remettre en cause. Les erreurs ne sont pas quelque chose dont on peut se prémunir, les erreurs sont là aussi pour nous apprendre.” Il vide alors sa pipe dans un récipient : “Malgré cela tu restes la plus à meme de mener cette mission, de l’expérience que tu acquerras, tu ne garderas que le bon et ainsi se façonnera celle qui est maintenant la gardienne de la tribu…” “Sois courageuse, écoutes tes pairs, sois patiente, retiens toujours un enseignement de tes fautes et poursuit ton but, notre cause… Gardienne, prépares tes effets et un détachement, dans une semaine tu prendras la route de FairHaven…”

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