De EncyclopAtys
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Version du 10 juin 2015 à 13:54
Histoire du matis Melario Estriano
Un réfugié de Silan découvre Yrkanis
“Un lever de soleil, un matin d’été. Quoi de plus banal ? Et pourtant, lorsque l’astre du jour entrelaçait ses rayons à travers le majestueux feuillage de la ville d’Yrkanis, tels les doigts divins de Jena caressant du bout des doigts la cime des arbres de la capitale matis, les âmes spectatrices semblaient touchées par la grâce …
C’est dans cet état d’esprit que se trouvait Melario Estriano en cet instant. Le jeune matis au visage fin, ses longs cheveux vert pâle flottant au vent, se tenait près du téléporteur de la ville, là où la Karavan l’avait amené quelques minutes auparavant. Humant l’air avec délice, il embrassa du regard la ville joyau de la forêt. Il avait tant attendu cet instant ! Il avait tant entendu parler du Royaume matis, il avait tant rêvé de se trouver là, au pied de ce téléporteur, à contempler la plus belle des capitales ! Et il y était enfin ! Lui, le réfugié venant tout droit de Silan, allait enfin pénétrer au cœur de la vie matis, se mêler à ceux de sa race, tout apprendre à leurs côtés et … peut-être qu’un jour, qui sait, s’il se débrouillait bien, parviendrait-il à gagner la confiance de son Roi ?
Seule Jena fut témoin des premières paroles de Melario sur les Nouvelles Terres, tandis que, parfaitement droit et immobile, il murmurait dans le vent. Il laissa ensuite son regard glisser sur le paysage de cette ville qui était désormais sienne …
Près du téléporteur de la Karavan se dessinait un sentier de terre battue, bordé d’une double rangée de poteaux courbés, dont la cime ressemblait à des corps de lucioles. Des corps dont émanait une douce lumière …
Jena …
Une aile de papillon plus haute qu’un homin, d’un bleu violacé majestueux, ornementait chaque poteau. Une dentelle de velours pour une ville au raffinement d’exception … Tout près de l’endroit où se trouvait le matis s’élevait une plate-forme étrange, semblant taillée dans une souche vivante dont les six bras arqués formaient un dôme au-dessus d’un puits. Partout où portait le regard, ce n’était qu’arbres, maisons-arbres et verdure.
Inspirant longuement, le jeune réfugié emplit ses poumons de l’air noble du royaume. Fermant un instant les yeux, il se remémora les paroles de son père, peu avant son départ :
« Souviens-toi toujours que dans toutes circonstances, la noble sève de tes ancêtres coule en toi, mon Fils.
- Mais … Je croyais que notre famille n’était point noble, Père ?
- La noblesse coule dans tout matis de sève, mon Fils. Ne l’oublie jamais … »
Un sourire aux lèvres, Melario dressa fièrement la tête et, sans se soucier des haillons de réfugié qu’il portait, emprunta le sentier de terre battue et s’avança fièrement vers son destin …
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Courrier de Melario Estriano à son père
“Père,
C’est avec fierté que je vous annonce mon arrivée à Yrkanis. J’ai passé mes trois premiers jours ici à observer les résidents matis et je commence à en repérer quelques-uns jouant un rôle important parmi eux. Des homines et homins respectés, de parfaits tremplins pour qui a quelque peu d’ambitions. Suivant vos conseils, je choisirai au mieux l’un d’eux et lui proposerai mes services. Auprès de lui, j’apprendrai …
Vous m’aviez également conseillé de ne pas m’attarder avec mes vieux habits, soyez rassuré sur ce point, votre fils est actuellement vêtu avec l’élégance seyant à ceux vivant ici. C’est à une matis répondant au doux nom d’Eleria Di Caliano que je dois ma nouvelle garde-robe.
Si vous ne m’aviez pas prévenu du jeu de séduction pratiqué par les matis des Nouvelles Terres, je me serais sans aucun doute laissé piégé comme un yubo allaitant face à l’adresse d’un chasseur. Son sourire ensorceleur, sa voix douce et délicate, sa manière de rejeter élégamment sa magnifique chevelure rousse en arrière, sa tenue noire bordée de vert rehaussant à merveille ses yeux d’un vert profond auraient eu de quoi faire bondir un cœur non averti …Serae Eleria est une couturière de renom et pourtant, elle m’a offert une garde-robe complète sans rien demander en retour. J’ignore si j’ai bien fait d’accepter. Je crains de lui être redevable à présent. Mais être redevable d’une si belle homine, est-ce un mal ?
Père, j’ai encore tant à apprendre ! Comme j’aurais aimé que vous soyez à mes côtés pour me guider ! Mais n’ayez crainte, je saurai me montrer digne de vous.
Votre fils,
Melario Estriano
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