De EncyclopAtys
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Version du 10 mai 2014 à 12:53
Le meurtre de Loria
Comme nous nous y attendions, la cible a quitté le palais royal au milieu de la nuit, quittant rapidement la cité de Matia pour prendre la direction du sud. Comme convenu, nous la laissons prendre une avance confortable, on nous a prévenus à plusieurs reprises de ne surtout pas sous estimer ses capacités.
Voilà un an que Loria narguait les forces du Duc di Tylini en organisant de nombreuses attaques et libérant de plus en plus d’esclaves qui ne faisaient que grossir ses forces. Aujourd’hui, cette sombre farce allait s’arrêter, et j’allais enfin pouvoir établir ma position de manière durable chez les Matis.
Comme elle s’enfonçait dans la forêt, mon compagnon matis me fit quelques signes silencieusement*: nous devions à présent laisser une heure d’avance à l’homine, que nous rejoindrons ensuite là où était prévue l’embuscade. Depuis des semaines que nous la surveillions, nous savions parfaitement quel était son chemin, et son raccourci dans les Primes Racines nous était à présent parfaitement connu. Même la cachette qu’elle avait aménagée en cas de problème était piégée.
Relevant la visière de sa parok, Rocho murmura doucement dans un communicateur Karavan pour prévenir les autres du départ de la cible. Bien qu’ayant mes doutes sur l’identité des commanditaires côté tryker, ceux du côté matis devaient être extrêmement puissants pour disposer ainsi de deux de ces très saintes reliques.
L’heure était passée, et nos mektoubs filaient à présent à travers la forêt, en direction du puits qu’elle empruntait pour rejoindre les Primes Racines. Cette entrée n’était pas aussi commode que celles où se trouvaient les vortex, et malgré leurs pattes préhensiles, nous avons du laisser nos montures à l’entrée, descendant le long d’une liane récemment déplacée par le poids d’un homin de petite constitution. Elle était bien passée, l’étau se resserrait.
Quand finalement nous la rattrapâmes, les autres l’avaient déjà encerclée dans un passage étroit qu’elle empruntait généralement pour éviter de se faire détecter par les prédateurs des environs. Bien qu’elle semblait prête au combat, la confusion se lisait à son visage comme elle découvrait des assaillants Trykers. Notre chef, Pebre Freldo, lui annonça simplement qu’il était temps pour elle de payer pour s’être opposé aux grands de ce monde, artisans du dessein de Jena, et que son âme allait pourrir à jamais pour ses nombreux pêchés.
Quand nous l’avons attaquée, nous avons pu comprendre de quel bois étaient faits les héros. Elle était une combattante exceptionnelle, mais elle se refusait à porter des coups mortels aux trykers parmi nous. Cela lui valu un coup de pique dans le flanc, et par je ne sais quel miracle, elle parvint à s’échapper de l’embuscade. Après tout, exceller dans la fuite était ce qui l’avait menée là en premier point. Montant à cru un mektoub qui n’était pas même dressé, elle nous distança aisément.
Comme l’on pouvait s’y attendre, elle prit la direction de sa cachette ; avec sa blessure, elle ne pouvait pas quitter les Primes Racines, l’odeur du sang attirerait les prédateurs en tout genre à des kilomètres. Pebre nous ordonna à tous de mettre les filtres dans nos casques, et nous nous mîmes en route pour le refuge de Loria.
Quand nous y parvînmes, elle rampait à la sortie, essayant de fuir le nuage de gaz qui s’en dégageait. Même la grande Loria ne pouvait survivre aux vapeurs de mort des plus grands yelks des primes racines après tout.
Tous la regardèrent se traîner péniblement, ne parvenant pas même à sortir des volutes vertes et nocives, et Pebre déclara qu’elle était déjà morte.
Alors que tous se détournaient et la laissaient à son sort, je me retournais pour jeter un dernier regard à celle qui nous avait donné tant de mal. Levant la tête, elle semblait fixer un rayon de lumière qui déchirait les ténèbres des primes racines. Puis, me regardant, elle me demanda dans un dernier soupir : « Pourquoi ? »
Extraits du journal de Dissan Mac’rinin, entrée du II, harvestor 28.