De EncyclopAtys
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Désorienté, il tentait d'accommoder ses yeux à la pénombre environnante en cherchant un objet familier auquel accrocher son esprit. Son regard balaya frénétiquement les environs immédiats et il avisa enfin la forme rassurante de son épée rangée le long du grand lit sur lequel il s'était assis. | Désorienté, il tentait d'accommoder ses yeux à la pénombre environnante en cherchant un objet familier auquel accrocher son esprit. Son regard balaya frénétiquement les environs immédiats et il avisa enfin la forme rassurante de son épée rangée le long du grand lit sur lequel il s'était assis. | ||
Soupirant de soulagement, il entreprit de débarrasser ses jambes du drap qui s'était entortillé autour dans sa nuit mouvementée. Elle se retourna et il suspendit son geste en attendant qu’elle se rendorme. Il remonta alors l’étoffe sur son corps blanc. Les nuits étaient fraîches dans les Jardins Majestueux… | Soupirant de soulagement, il entreprit de débarrasser ses jambes du drap qui s'était entortillé autour dans sa nuit mouvementée. Elle se retourna et il suspendit son geste en attendant qu’elle se rendorme. Il remonta alors l’étoffe sur son corps blanc. Les nuits étaient fraîches dans les Jardins Majestueux… | ||
Il sortit de l’étrange appartement en forme de bourgeon et s’arrêta en haut de l’escalier qui le conduirait dans les rues de la belle Yrkanis. C’était le printemps et les fragrances douceâtres de cette aube Matisienne emplissaient ses narines. Une brume légère flottait ça et là laissant parfois de petits flocons neigeux accrochés aux barrières et aux arbres. | Il sortit de l’étrange appartement en forme de bourgeon et s’arrêta en haut de l’escalier qui le conduirait dans les rues de la belle Yrkanis. C’était le printemps et les fragrances douceâtres de cette aube Matisienne emplissaient ses narines. Une brume légère flottait ça et là laissant parfois de petits flocons neigeux accrochés aux barrières et aux arbres. | ||
− | Tout était calme, la cité encore endormie allait s’éveiller bientôt et Skarn voulait partir avant d’être pris dans les préparatifs affairés des commerçants de la capitale Matis. Il descendit les marches et se dirigea lentement vers les Portes de la ville. | + | Tout était calme, la cité encore endormie allait s’éveiller bientôt et Skarn voulait partir avant d’être pris dans les préparatifs affairés des commerçants de la capitale Matis. Il descendit les marches et se dirigea lentement vers les Portes de la ville. <br style="clear:both;"> |
Il sentit les regards suspicieux des gardes lorsqu’il passa auprès d’eux, mais n’y accorda aucune importance. Les Fyros étaient pour le moment en paix avec les Matis. Le roi Yrkanis avait apposé sa signature à côté de celle de Dexton sur le traité de Fairhaven et Skarn n’avait donc rien à craindre. Tout ce qu’il risquait c’était un duel en bonne et due forme avec un mari jaloux… | Il sentit les regards suspicieux des gardes lorsqu’il passa auprès d’eux, mais n’y accorda aucune importance. Les Fyros étaient pour le moment en paix avec les Matis. Le roi Yrkanis avait apposé sa signature à côté de celle de Dexton sur le traité de Fairhaven et Skarn n’avait donc rien à craindre. Tout ce qu’il risquait c’était un duel en bonne et due forme avec un mari jaloux… |
Version du 13 juin 2005 à 18:39
Skarn se redressa brusquement, trempé de sueur.Désorienté, il tentait d'accommoder ses yeux à la pénombre environnante en cherchant un objet familier auquel accrocher son esprit. Son regard balaya frénétiquement les environs immédiats et il avisa enfin la forme rassurante de son épée rangée le long du grand lit sur lequel il s'était assis. Soupirant de soulagement, il entreprit de débarrasser ses jambes du drap qui s'était entortillé autour dans sa nuit mouvementée. Elle se retourna et il suspendit son geste en attendant qu’elle se rendorme. Il remonta alors l’étoffe sur son corps blanc. Les nuits étaient fraîches dans les Jardins Majestueux…
Il sortit de l’étrange appartement en forme de bourgeon et s’arrêta en haut de l’escalier qui le conduirait dans les rues de la belle Yrkanis. C’était le printemps et les fragrances douceâtres de cette aube Matisienne emplissaient ses narines. Une brume légère flottait ça et là laissant parfois de petits flocons neigeux accrochés aux barrières et aux arbres.
Tout était calme, la cité encore endormie allait s’éveiller bientôt et Skarn voulait partir avant d’être pris dans les préparatifs affairés des commerçants de la capitale Matis. Il descendit les marches et se dirigea lentement vers les Portes de la ville.
Il sentit les regards suspicieux des gardes lorsqu’il passa auprès d’eux, mais n’y accorda aucune importance. Les Fyros étaient pour le moment en paix avec les Matis. Le roi Yrkanis avait apposé sa signature à côté de celle de Dexton sur le traité de Fairhaven et Skarn n’avait donc rien à craindre. Tout ce qu’il risquait c’était un duel en bonne et due forme avec un mari jaloux…
Il sentit le pouvoir du Kami avant de le voir…Depuis sa tendre enfance, Skarn possédait un étrange lien avec ces créatures. Une légende familiale racontait qu’un Kami était apparu devant Magda Dyntheus au moment où elle accouchait et que l'esprit d'Atys avait murmuré quelque chose à son oreille.Le Fyros ne croyait pas trop à cette histoire et pensait plutôt que son grand-père avait voulu donner une légitimité à cet enfant né hors mariage.Toujours est-il qu'il avait vu le jour avec un don, mais qu'il ne savait absolument pas à quoi cela pouvait servir…Il ressentait quelque chose, c’était tout.
Le Kami, comme d’habitude, ne leva pas les yeux vers lui. Skarn sentait cependant que son esprit était sondé et s’abandonna à cette fouille pénible à laquelle il ne s’habituait pas. Chaque fois c’était le même rituel, quand il avait à utiliser un ticket de téléportation, il le faisait en présence d’un Kami…Cela le rassurait. Parfois il ne pouvait pas le faire et il était invariablement pris d’une panique ancestrale au moment de briser la fine feuille d’écorce.
Cette fois pourtant, le voyage ne se déroula pas comme prévu. Lorsque le Fyros cassa le ticket en deux, il eut la désagréable impression de se désintégrer. D’ordinaire, tout se passait très vite et il réapparaissait en un clin d’œil, entier de corps et d’esprit, à destination, mais cette fois son esprit sembla s’échapper, comme emporté par un vent plus violent que celui du Désert.
Il courait. Il courait à perdre haleine. Les branches des arbres griffaient son visage et les hautes herbes cinglaient ses mollets. Son cœur allait bondir hors de sa poitrine, il en était persuadé. Le grondement s’était soudain tu et il s’écroula sans force au milieu des fougères. Il ne pouvait croire qu’il avait échappé aussi facilement à ses poursuivants. Leur puissance était sans faille, il le savait au plus profond de lui-même, ils finiraient par le retrouver, où qu’il aille… Une image fugitive passa devant ses yeux rougis, son père, Tyrenus Abygrian, les mains sur ses épaules, le regardait dans les yeux et lui disait quelque chose qu’il ne parvenait pas à entendre. Soudain un sifflement aigu retentit au-dessus de lui, Skarn se releva péniblement et repris sa course, s’enfonçant encore plus profondément dans la jungle impénétrable. Il ne savait même pas pourquoi ils le poursuivaient exactement. Il avait entrepris seul le grand voyage qui le conduirait vers les nouvelles terres de son peuple. Il avait certes cheminé avec d’autres réfugiés…parfois…mais la majeure partie de son périple, il l’avait fait seul. Désespérément seul. Alors, lorsqu’au terme d’une journée de marche harassante et semée d’embuches, il avait trouvé les signes d’une activité homine, il fut soulagé. Mais son répit fut de courte durée. Emergeant d’un bosquet il était tombé nez à nez avec un étrange appareil. Posée au beau milieu d’une clairière, la machine semblait tombée du ciel. Elle paraissait abîmée. L’avant était disloqué et une fumée noire s’échappait de l’arrière. Skarn s’approcha, scrutant les environs. Personne. Pas âme qui vive. Le Fyros rassembla son courage et s’avança au plus près de l’objet. Tout alla ensuite très vite. Il aperçut d’abord une forme vaguement homine assise dans l’habitacle. Collant son visage sur la vitre il vit que la silhouette était immobile. Un liquide rouge et épais s’écoulait d’une déchirure dans le vêtement. Soudain la créature tressaillit et tourna sa tête casquée d’or et de noir vers lui. Skarn poussa un cri et tomba en arrière. Un grondement sourd suivit d’un sifflement aigu emplit l’air tout autour et une énorme machine volante apparue au-dessus de lui. Une vive lumière verdâtre illumina la clairière et le Fyros terrorisé s’enfuit à travers la forêt. Tout en courant, Skarn songeait à la dernière vision qu’il avait eu. Les yeux de la créature…Son regard…Des yeux bleus…Des yeux écarquillés par la douleur et la peur…Des yeux de Homin… Il courut encore et encore, trébuchant parfois sur des racines traîtresses, se relevant chaque fois, poursuivant sa fuite vers un lieu qu’il ne connaissait pas. « Pourquoi fuir ? » se demandait-il alors, et aussitôt, « Parce que je dois réussir… ».
Il entrevit soudain une éclaircie parmi les arbres, trop tard pour s’arrêter. La forêt se terminait laissant la place à une herbe rase et déssèchée qui courait jusqu’au bout du monde lui semblait-il. La lumière verte l’entoura, il se sentait pris au piège, comme un Izam attrapé au vol… Il stoppa net sa course au bord de la falaise en battant l’air de ses bras décharnés. La machine s’avança à sa verticale et un halo verdâtre l’illumina tout entier. Il ferma les yeux.
Et c’est là qu’il le sentit…Ce pouvoir…Cette énergie réparatrice et bienfaisante qu’il avait parfois ressentie au cours de son enfance…Son grand-père lui avait dit un jour qu’il le questionnait à ce sujet : « Quand tu sentiras cela, tu seras en sécurité mon enfant… »
Skarn ouvrit les yeux et fixa la machine d’un air décidé. Il se tourna vers le précipice et après s’être reculé de quelques pas s’élança vers le vide…
Il se réveilla soudain au beau milieu de la place du Kami de Pyr. Pyr, la fière capitale de son peuple. Que de chemin il avait parcouru pour y parvenir… Il était maintenant l’ambassadeur des Samourails. Les Samourails…C’était sa nouvelle famille, sa seule famille. Il avait rencontré leur chef peu après sa chute dans le précipice. Il s’était réveillé au milieu d’un désert inconnu avec l’impression évanescente du pouvoir qu’il avait ressenti au sommet de la falaise avant de sauter. Il avait réussi ! Il avait atteint les refuges ! Quelques jours plus tard Samouraii l’accueillait avec un : « Bonjour mon ami ! ». Quel bonheur d’entendre à nouveau ce mot…Skarn savait dorénavant qu’il était arrivé à bon port. Il avait à nouveau un « ami ».
Tout en se dirigeant vers le hall de la guilde, Skarn songeait à son père…Que lui avait-il dit avant de partir ? Les mots résonnèrent soudain dans son esprit : «Kaun es tu mi ! » Quelle était cette langue étrange ? Qu’avait donc bien voulu dire son père ? Il lui fallait maintenant le découvrir…