De EncyclopAtys
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D'un mariage sans amour, c'est la seule chose qui reste. (courte pause) Cette valise pleine de dappers dont je ne sais que faire. (courte pause) Sans ma fille, ma chère fille, que me reste-t-il à faire ? O Jena, pourquoi as-tu maudit notre famille ? (courte pause)Pourquoi m'as-tu retiré tout ce qui m'était cher en me confiant l'unique chose que je ne désirais pas ? (courte pause) L'amour et l'âme doivent-ils se tairent pour que nous ne soyons pas... (courte pause) Kealey, ma tendre Kealey... Il est trop tard maintenant, j'ai trouvé ce que je cherchais. Non, ce n'est pas ici. (courte pause)Non, ce n'était pas toi Breggie, dont j'ai prononcé si souvent le nom, dont j'aurais voulu chanter les louanges sans que jamais tu ne daignes m'écouter... (s’éloigne du public) Partons, partons, avant que je ne tombe moi-même. Il est trop tard, mon univers s'est écroulé. | D'un mariage sans amour, c'est la seule chose qui reste. (courte pause) Cette valise pleine de dappers dont je ne sais que faire. (courte pause) Sans ma fille, ma chère fille, que me reste-t-il à faire ? O Jena, pourquoi as-tu maudit notre famille ? (courte pause)Pourquoi m'as-tu retiré tout ce qui m'était cher en me confiant l'unique chose que je ne désirais pas ? (courte pause) L'amour et l'âme doivent-ils se tairent pour que nous ne soyons pas... (courte pause) Kealey, ma tendre Kealey... Il est trop tard maintenant, j'ai trouvé ce que je cherchais. Non, ce n'est pas ici. (courte pause)Non, ce n'était pas toi Breggie, dont j'ai prononcé si souvent le nom, dont j'aurais voulu chanter les louanges sans que jamais tu ne daignes m'écouter... (s’éloigne du public) Partons, partons, avant que je ne tombe moi-même. Il est trop tard, mon univers s'est écroulé. | ||
*'''Bexie''', quittant la scène : Partons, rejoignons les nuages… | *'''Bexie''', quittant la scène : Partons, rejoignons les nuages… | ||
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Version actuelle datée du 26 juin 2024 à 23:21
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Sommaire
Mise en Scène
- acteur : le père Breggie Ba'Arppy
- acteur : le premier promis Aeddan Mac'Cautty (karavanier)
- acteur : le second promis Enan O'Biroy (kamiste)
- acteur : le banquier Garmer Be'Laury
- actrice : la mère Bexie Ba'Arppy
- actrice : la fille Kealey Ba'Arppy
- actrice : la confidente de la fille, au service de la famille Lipsen
Première partie
La scène est vide. Elle représente la maison des Ba'arppy. Entrent Kealey et Lipsen.
- Kealey : Ah ! Lipsen ! Te voilà enfin ! Je t'ai cherchée partout. /empresse sur lipsen
- Lipsen, /rictus a Kealey : Que puis-je pour vous mademoiselle Breggie ?
- Kealey : Il fallait que je le dise à quelqu'un ! (courte pause). Mon coeur est chamboulé, la passion m'aveugle, mon âme est en émoi, je suis exaltée, je bouillonne et j'ai froid...
- Lipsen: Mais que vous arrive-t-il donc mademoiselle ? (courte pause) Le vent s'est-il arrêté de souffler sur les Lacs ?
- Kealey : Ne comprends-tu donc pas ma chère Lipsen ? J'ai trouvé l'amour !
- Lipsen: L'amour mademoiselle ? (courte pause)Mais connaissez-vous cet homin ?
- Kealey : Bien sûr que je le connais ! (courte pause)Comment pourrais-je être... Ah *touche son ventre* (courte pause)rien que de penser à lui, mon estomac se sert, les larmes me viennent aux yeux...
- Lipsen: Mais vous venez de dire que vous l'aimiez mademoiselle !
- Kealey : Bien sûr ! Mais c'est ainsi que j'aime ! (courte pause).De toute mon âme, et de tout mon corps ! Chaque parcelle de moi est en effervescence quand je pense à lui... *soupire*
- Lipsen: Hé bien c'est une heureuse nouvelle mademoiselle, car j'ai eu peur que votre réaction soit différente.
- Kealey : Comment aurait-elle pu être différente ? (courte pause) Une homine sait quand l'amour de sa vie se présente devant elle. (courte pause) Elle le reconnaît, instantanément, et d'un regard lui voue sa vie et son coeur. Tu comprendras lorsque tu rencontreras le tiens.
- Lipsen: Oh, c'est que... *rougit*
- Kealey : Quoi donc ? L'aurais-tu également trouvé ? (courte pause) lipsen *hesitante* Parle donc ! Que ce jour soit deux fois plus heureux s'il peut l'être !
- Lipsen: En fait...
- Kealey : Je trouve l'amour, et ma confidente également !
- Lipsen: Mademoiselle...
- Kealey : Les vents nous couvrent de leurs bienfaits ! Mais dis-moi tout plutôt que de faire des cachotteries ainsi !
- Lipsen: Hé bien mademoiselle, puisque vous me le demandez, j'aime Garmer.
- Kealey : Garmer ? (courte pause). Le banquier de papa ?
- Lipsen: Celui-là même mademoiselle.
- Kealey : Chut ! On vient ! (courte pause)Oh ! Ce doit être mon doux Enan, je m'en vais l'accueillir.
Seconde partie
Kealey se retire, Lipsen reste seule face au public.
- Lipsen: Enan ? Son doux Enan ? *embarrassée* (courte pause) Je croyais qu'il s'agissait d'Aeddan... (courte pause) Oh ! Par Jena ! Je comprends maintenant pourquoi elle semblait si enjouée ! Elle n'a pas encore appris que...
Breggie entre, lipsen se retourne pour faire face à Breggie.
- Breggie : Vous parliez d'Aeddan, Lipsen ?
- Lipsen, * gênée * : Non monsieur, je ne faisais que chanter une chanson...
- Breggie : Une chanson où vous parlez de celui que j'ai choisi pour épouser ma fille ? *irrité*
- Lipsen, *chantant l'air peu sûr d'elle* : Si monsieur, écoutez vous même... Aeden, Aeden, comme cette terre me peine, (courte pause) Aeden, Aqueous, comme cette terre me...... *perd ses mots*
- Breggie : Ah, une chanson sur les terres légendaires. (courte pause) Hé bien ? Quel mot rime avec Aequous ?
- Lipsen, *ne sachant que dire* : … (courte pause) pousse..???
- Breggie, *sèchement* : Drôle de contine... (courte pause) Enfin, je cherche ma fille. (courte pause) Je dois lui annoncer que je lui ai trouvé un bon parti.
- Lipsen: Oh, oui, elle sera sans doute comblée de joie en l'apprenant...
- Breggie : Je l'espère bien. Aedden Mac'Cautty est particulièrement riche, il lui offrira le bonheur jusqu'à la fin de ses jours. (courte pause) Et nous pourrons sans doute aussi ajouter un peu de graisse de mektoub dans nos ragoûts de stinga.
- Lipsen: Mais monsieur... Avez-vous songé au fait qu'elle puisse éprouver des sentiments différents de ceux...
- Breggie *coupe net lipsen*: Ne racontez pas n'importe quoi. (courte pause) Ma fille est trop jeune pour éprouver des sentiments. C'est à moi de lui trouver une personne qui pourra lui apporter le confort matériel. (courte pause) Et quand on a l'esprit reposé, qu'on n'a plus de soucis à se faire pour son avenir, on peut commencer à songer à l'amour avec l'homin qu'ont choisi nos parents. (courte pause) Croyez-vous que j'aimais Bexie lorsque nos parents nous ont unis ?
- Lipsen : Non monsieur, vous avez raison...
- Lipsen, *chuchote* “au public” : Tu parles... ces deux là ne se sont jamais aimés... (retourne faire face à Breggie)
- Breggie : Et regarde aujourd'hui ! (courte pause) Notre situation n'est pas encore aussi aisée que je l'aurais souhaitée, mais nous mangeons nos cinq repas par jour et sommes comblés par Jena qui nous a offert une fille docile et obéissante. (courte pause) Mais je m'égare, je vais tacher de retrouver ma fille.
Breggie se retire, Lipsen reste seule.
- Lipsen *lève les mains au ciel*: Quel malheur, quel malheur ! (courte pause)Kealey a toujours été si taciturne, si renfermée, et le jour même où elle rencontre l'amour est celui que son père a choisi pour lui annoncer sa terrible décision. (courte pause) Je ferais mieux d'aller l'avertir !
Lipsen se retire
Troisième partie
Enan et Kealey entrent sur la scène.
- Enan : Mon amour... *accoure auprès de Kealey*
- Kealey : Mon âme...
- Enan : Mon coeur...
- Kealey : Comme tu m'as manqué ! *saisit les mains d Enan*
- Enan : Nous ne nous sommes quittés que quelques minutes... *se reprenant* (courte pause) Mais elles furent pour moi aussi longues que dix années d'emprisonnement !
- Kealey : Est-ce là tout ! (courte pause) Elles furent pour moi aussi longues que dix vies à travailler dans les champs !
- Enan : Comment ai-je pu rester loin de toi si longtemps ? (courte pause) Tu dois me trouver odieux et infâme de t'avoir ainsi laissée seule...
- Kealey, *radieuse* : Alors, qu'ont dit tes parents ?
- Enan, *sombre* : Ils sont d'accord.
- Kealey : Quelle est cette impression que j'ai, que tu me caches une partie de la vérité ?
- Enan, *sombre* : Hé bien...
- Kealey, *inquiête* : Crois-tu que je feins mes sentiments, et que je ne sais voir quand quelque chose t'oppresse ?
- Enan : *cede a cette phrase* Je les ai quittés, ils ne voulaient pas que j'épouse une homine élevée dans la foi de Jena.
- Kealey, *s'appitoyant* : Oh ! Mon tendre Enan ! Tu t'es brouillé avec tes parents par amour pour moi ?
- Enan : Oui, car depuis que nos regards se sont croisés, plus rien d'autre n'a d'importance. (courte pause) Et toi, as-tu déjà parlé à ton père ?
- Kealey : Pas encore, mais il sera ravi ! (courte pause) J'en ai déjà parlé à Lipsen et devine qu'elle fut sa réaction ?
- Enan : Lipsen ? Qui est Lipsen ?
- Kealey : Elle officie chez nous depuis quelques années. Mon père lui offre le gîte et le couvert en échange de ses services.
- Enan : De ses services ? Tu veux dire que ton père et Lipsen ?
- Kealey : Grands vents, non ! Elle ne fait que quelques taches ménagères. (courte pause) Mais c'est à elle que je me suis toujours confiée, et là encore... Oh ! Je crois entendre la voix de mon père ! Cachons-nous vite ! (courte pause) Il ne faut pas qu'il te voie avant que je ne lui ai annoncé la nouvelle, cela gâcherait l'effet de surprise et sa joie en serait amoindrie !
Enan et Kealey se cachent derrière un meuble.
Quatrième partie
Breggie entre avec Garmer.
- Garmer : Riche, soit, mais riche comment ?
- Breggie : Riche comme un diplomate, comme un député !
- Garmer : Cela fait plus riche qu'un banquier.
- Breggie : Et il m'a offert une somme considérable.
- Garmer : Considérable, soit, mais considérable comment ?
- Breggie : Aussi considérable qu'Atys est vaste et que Jena est belle.
- Garmer : C'est plus considérable que ce qu'un banquier aurait pu se permettre.
- Breggie : Je vous ai fait mander rapidement, afin de vous remettre la somme, mais il ne me l'a pas encore donnée. (courte pause) Il ne devrait pas tarder. Ah, mais n'est-ce pas lui que j'entends arriver ?
Entre Bexie.
- Breggie : Ah, non, c'est mon épouse.
- Bexie : Bonjour Garmer. (/saluer a Garmer) (/saluer a Bexie)
- Garmer : Madame, c'est toujours un plaisir de vous rencontrer.
- Bexie, *souriante* : Alors, tu as finalement trouvée Kealey ?
- Breggie : Je ne sais où elle se cache. Je l'ai cherchée toute la matinée sans la trouver...
- Bexie : As-tu demandé à Lipsen ? Elles sont souvent ensemble.
- Breggie : Je l'ai fait, mais elle ne l'a pas vue.
- Bexie : Peut-être est-elle allée faire un tour en ville, elle finira bien par revenir.
- Garmer : Madame, je vous présente toutes mes excuses, mais nous parlions affaires avec votre mari.
- Bexie : Bien sûr. Je vous laisse. Je vous enverrai Kealley si je la trouve.
Bexie se retire.
- Garmer : Qu'allez-vous donc faire de cette somme ? (courte pause) Si je puis me permettre, j'ai quelques personnes qui souhaiteraient en emprunter...
- Breggie : Des emprunts ? Non, cela n'est jamais sûr.
- Garmer : Mais cela peut rendre une somme considérable encore plus formidable !
- Breggie : Non, pas d'emprunts, trouvez autre chose. Je tiens à ce que cette somme ne soit pas mise en danger.
- Garmer : Mais Monsieur, pardonnez-moi... Il n'est pas possible de faire fructifier votre pécule sans prendre aucun risque. (courte pause) Sans cela, chaque homin serait aussi riche que vous le serez bientôt...
Aeddan entre
- Breggie : Ah ! Mais voici l'homin dont je vous parlais ! Aeddan, je vous présente Garmer, l'un de mes plus proches amis, et fidèle conseiller.
- Garmer : Enchanté de faire votre connaissance, monsieur...
- Aeddan : ...Mac'Cautty. Monsieur...
- Garmer : Be'Laury.
- Aeddan : Enchanté.
- Aeddan, *se tournant vers Breggie, et tendant une valise* Monsieur, je vous ai apporté ce que je vous avais promis ce matin-même.
- Breggie, *tentant de prendre la valise avec avidité* Et j'honorerai ma part de notre marché.
- Aeddan, *retenant la valise* Vous avez toute ma confiance, monsieur. Mais un billet pour vous engager ne serait pas pour autant de refus.
- Breggie, *lâchant la valise à regret* Bien sûr. Laissez-moi aller chercher un papier, et de quoi écrire.
Breggie sort.
- Garmer : Ainsi, vous êtes...
Lipsen entre et interrompt la conversation.
- Garmer, *pour lui-même* Ne peut-on discuter tranquillement dans cette maison, sans être en permanence dérangés ?
- Garmer, *se tournant vers Lipsie* Mademoiselle.
- Lipsen, *rouge* Monsieur...
- Aeddan : Mademoiselle.
- Lipsen: Monsieur. /saluer
- Garmer : Vous semblez troublée, pouvons nous faire quoique ce soit...
- Lipsen: Oh, vous êtes sans doute le seul qui puisse m'aider, mais également le seul auquel je ne puis me confier...
- Garmer : Est-ce un problème financier, et vous souhaiteriez que Breggie l'ignore ?
- Lipsenregarde Aeddan, visiblement gênée*
- Aeddan : Je vais retrouver monsieur Ba'Arppy.
Aeddan se retire.
- Lipsen, *regardant Aeddan partir* Non, monsieur. Pardonnez-moi, je suis confuse, et ce trouble m'empêche de vous dire ce que je souhaiterais. (se retourne)
- Garmer : Parlez sans crainte, un banquier est aussi un confident et un ami pour chacun de ses clients.
- Lipsen*s’approche de Garmer* Mais cela n'a rien à voir avec les dappers monsieur...
- Garmer : Hé bien dites-moi donc ce qui vous trouble tant ; je vous promets de faire ce que je pourrai afin de vous soulager.
- Lipsen, *rouge* Ne vous êtes vous aperçu de rien, monsieur ?
- Garmer : Hé bien... Je vous rencontre depuis quelques semaines à chaque fois que je viens rendre visite aux Ba'Arppy, mais quoi de plus naturel ?
- Lipsen: Oui... C'est bien naturel... *déçue*
- Garmer : Et qu'il ne se passe une fois sans que vous me parliez, me demandiez de mes nouvelles, me souhaitiez bon voyage. (courte pause) Ah ! J'ai trouvé ! Vous souhaitez être mieux éduquée ! Pauvre orpheline, j'ai appris votre histoire, et j'en fus grandement troublée.
- Lipsen: Mais non monsieur ! Mais non !!! (courte pause) Oh, pardonnez-moi, je ne voulais pas vous offenser... (courte pause) Mais vous n'y êtes pas... *soupire*
- Garmer : Mais je ne pourrais pas vous aider avant que vous ne m'ayez parlé...
- Lipsen: Ce n'est pas votre aide, monsieur, que je recherche... Mais votre oreille attentive...
- Garmer, *pointant son Oreille* Elle est tout à vous, je vous écoute.
- Lipsen: Ce n'est pas de cette oreille que je parle, monsieur...
- Garmer, *pointant son autre Oreille* L'une et l'autre sont à vous mademoiselle.
- Lipsen, *soupirant* Mais je ne puis vous dire cela monsieur...
- Garmer : Vous venez de me dire que vous aviez besoin de mon Oreille attentive pourtant...
- Lipsen: Attentive, monsieur, oui ! (courte pause) Mais pas à mes mots.
- Garmer, *reste muet un instant* Je n'entends rien d'autre... Ah...si ! (courte pause)*souriant* Il fallait me le dire tout de suite !
- Lipsen, *radieuse* Vous...
- Garmer : Oui, je les entends maintenant, ces battements incessants !
- Lipsen, *mettant la main sur son coeur en rougissant* Oh...
- Garmer : Je m'en occuperai, soyez sans crainte. (courte pause) Dès que monsieur Ba'Arppy sera de retour, je lui proposerai d'investir dans de nouveaux volets qui ne claqueront pas au gré du vent.
- Lipsen, *les larmes aux yeux* Oh, monsieur...
Lipsen part en courant, cachant son trouble.
- Garmer : La pauvre homine... se mettre dans de tels états pour le battement des volets... (courte pause) *secoue la tete* Mais il est vrai que cela peut avoir quelque chose d'aliénant à long terme... Allons retrouver Breggie...
Garmer se retire.
Cinquième partie
Kealey et Enan reviennent sur la scène.
- Enan : Je ne lui permettrai pas de décider de ton sort à ta place !
- Kealey: Enan ! Je t'aime, je n'en épouserai jamais un autre !
- Enan : Mais ton père veut décider à ta place ! Viens avec moi, fuyons ensemble !
- Kealey: Non Enan, nous ne pouvons fuir ainsi, ce serait lâche ! Nous devons le lui faire comprendre, le lui faire comprendre.
- Enan : Lui faire comprendre ? (courte pause) Mais seul les dappers l'intéressent ! Vois comme il louchait sur la valise de ce vil... de ce fourbe ! (courte pause) Ah ! La rage m'emporte ! Je vais les retrouver !
- Kealey: Non, Enan ! N'y vas pas !
- Enan : Préfères-tu épouser Aeddan ? Il n'y a pas d'autres solutions, je vais leur parler !
- Kealey, *essayant de retenir Enan* Enan...
Enan se retire, laissant Kealey seule.
- Kealey: Par les Vents, par les Eaux, est-ce là la divine punition de Jena contre laquelle mon père m'a tant mise en garde ? (courte pause) Pour avoir aimé un homin à la foi différente, me punit-elle en répandant le malheur et l'incompréhension dans ma maison ?
On entend des cris, dans les coulisses.
- Enan : Fourbe ! Malhonnête ! Crois-tu pouvoir acheter l'amour ?
- Aeddan : Hérétique ! Tu ne comprends rien aux rêgles qui dirigent notre société ! Retourne dans la jungle !
- Enan : Jamais !
- Aeddan : Alors je t'y forcerai !
- Enan : Argh !
Silence
- Kealey: Ces cris... Ce silence... Non, il ne l'a tout de même pas tué ? Mon Enan !
Entrent Lipsen d'un côté et Bexie de l'autre
- Lipsen, *les yeux rouges* J'ai entendu crier !
- Bexie : Quel est tout ce tintamarre ?
- Kealey, *en larmes* Mon Enan, mon Enam...
- Lipsen : Mademoiselle Kealey... Que s'est-il passé ?
- Bexie : Allons ma fille, parle, explique-nous.
Kealey se lève, et s'enfuit.
- Bexie : Que lui prend-il donc encore ? (courte pause) Oh... Elle reviendra, comme à chaque fois. (courte pause) *regardant Lipsen* Et vous mon enfant, que vous arrive-t-il ?
- Lipsen : Oh, madame, vous ne pourriez comprendre.
- Bexie : A mon âge, on comprend bien des choses.
- Lipsen : C'est que, madame, j'aime un homin, mais il ne voit pas les indices que je lui laisse...
- Bexie : Hé bien donnez-lui d'autres indices, il finira par comprendre...
- Lipsen : J'ai déjà tout fait madame, mais je crains de trop m'exposer... et s'il refusait, je serais abattue...
- Bexie : Et si vous ne faites rien, vous le serez aussi.
- Lipsen : Je pourrais me nourrir d'espoirs, de rêves...
- Bexie : Ce n'est pas ainsi que vous serez comblée mon enfant. Mais quel est donc l'heureux élu ?
- Lipsen : C'est...
- Bexie, *s'approchant* Oui ?
- Lipsen, *dans un soufflé* Garmer...
- Bexie : Garmer ?
- Lipsen : Oui.
- Bexie : Oh...
Breggie revient avec un papier.
- Breggie : Tout ce bruit m'a fait sursauter, et mon billet est couvert de ratures... Mais où sont Aeddan et Garmer ?
- Lipsen, *soupirant* Garmer...
- Bexie : Cesse donc de troubler cette enfant, tu vois bien que tu la chamboulles.
- Breggie : Je la chamboule ? Voilà qui est nouveau...
- Bexie : L'appât des dappers t'a-t-il donc rendu si aveugle que tu ne reconnaisses pas l'amour lorsqu'il se présente devant toi ?
- Breggie : L'amour ? (courte pause) C'est ce qui vient une fois que les dappers sont suffisamment nombreux dans le coffre pour se soucier du reste...
- Bexie : Et moi ? (courte pause) Ne m'as-tu jamais aimée ?
- Breggie : Ne me parle pas ainsi, pas devant Lipsen !
- Bexie : Et qu'aurions nous à cacher ? (courte pause) Un marriage arrangé, sans amour de ta part ? (courte pause) Toute la ville est au courant.
- Breggie : Ca suffit !
- Bexie : Non, ça ne suffit pas. (courte pause) Voilà vingt ans que je prodigue des conseils que je n'ai jamais suivis ! (courte pause) Sans notre fille, cela fait longtemps que nous ne serions plus mariés !
Bexie sort.
- Breggie : Que lui manque-t-il donc ? (courte pause) Elle ne finit jamais son assiette, c'est la preuve qu'elle en a trop ! (courte pause) Elle a une servante, pour ne pas avoir à se fatiguer... Et bientôt, nous pourrons déménager afin qu'elle ait plus d'espace encore pour se promener...
Aeddan entre, un poignard à la main, la valise dans l'autre.
- Breggie, *à Lipsen* C'est toi qui lui as monté la tête ?
Lipsen emote à Breggie /terrifie (reprise de breggie) *se tournant vers Aeddan* Ah, voici le billet... *regarde la valise* Et là se trouve ma valise.
- Aeddan, *rangeant sa dague et prenant le billet* Elle est à vous.
- Breggie, *prenant la valise et la posant dans un coin* Et elle est à vous... dès que je l'aurai retrouvée. (courte pause) *s'adressant à Lipsen* Allez chercher ma fille et accompagnez la dans mon bureau. Nous vous y attendrons avec Aeddan.
Lipsen sort, Breggie et Aeddan sortent de l'autre côté.
Sixième partie
Garmer entre.
- Garmer : Oh, la valise...
Garmer *regarde alentours*.
- Garmer : Hé bien il semble que le gagnant ce soit moi, finalement.
Garmer prend la valise et fait quelques pas. On entend des cris dans les coulisses.
- Kealey : Enaaan ! (courte pause) Non ! (courte pause) .. Jamais je ne vivrai sans toi ! Attends moi mon bien aime, je te suivrai meme dans la mort !!!
Silence.
- Garmer : Il n'y a pas que les volets qui font du bruit dans cette maison, mais peu m'importe, filons avant de nous faire prendre...
Garmer sort.
Septième partie
Aeddan et Breggie entrent
- Breggie : Quel raffut aujourd'hui...
- Aeddan, *gene* Je n'ai rien entendu jusqu'à présent.
- Breggie, *au comble de l'anxiété* Ma valise ! Où est ma valise ?
- Aeddan, *pointant un endroit vide* Je crois vous avoir vu la poser là...
- Breggie, *allant dans le coin et piétinant sur place* Mais... Elle n'est plus là ! (courte pause) C'est vide ! *la main sur le coeur* C'est vide…!!
- Aeddan : Votre épouse, peut-être, l'aura rangée...
- Breggie : Je dois la retrouver, attendez-moi ici !
Breggie sort.
- Aeddan : Vais-je finalement enfin rencontrer ma promise ? (courte pause) Je n'ai plus de rivaux, me suis affranchi des formalités avec son père... Et je dois encore attendre...
On entend des cris dans les coulisses.
- Breggie : Ah ! Fourbe ! Scélérat ! Tu croyais me duper ?
- Garmer : Vous ne me rattraperez pas !
- Breggie : Tu vas voir ! *abat Garmer sous la colère*
- Garmer : Argh !
Silence
- Aeddan : Ca commence à sentir le roussi... Je ferais peut-être mieux de revenir chercher mon dû plus tard. (courte pause) J'ai mon billet, après tout...
Breggie revient, un fusil à la main, la valise dans l'autre.
- Aeddan : Breggie...
- Breggie : Ce fourbe a voulu me voler !
- Aeddan : Je comprends... Cela arrive, parfois. Deux voleurs de moins sur l'Ecorce...
- Breggie : Deux ?
- Aeddan *gêné* J'ai dit deux ? Je voulais dire un...
On entend des cris dans les coulisses.
- Lipsen : Garmeeer ! Nooon !..
- Aeddan : Je vais aller voir ce qui se passe...
Aeddan sort.
- Breggie : Tant que j'ai ma valise... Il peut se passer n'importe quoi je m'en moque.
On entend des cris dans les coulisses.
- Lipsen *hurle* Tout cela, tout cela est arrivé par ta faute ! Meurs !!!
- Aeddan : Argh !
Bexie entre.
- Bexie : Breggie ! Notre fille, notre perle... Oh Malheur !!!
- Breggie : Cela peut attendre, il se passe des choses à côté je dois en avoir le coeur net.
Breggie sort.
- Bexie, *en larmes* Que pourrait-il y avoir de plus urgent... Ma fille est morte, je n'ai plus aucune raison de vivre...
On entend des cris dans les coulisses.
- Breggie : Qu'avez-vous fait, malheureuse ?
- Lipsen : Ce... ce fusil ? Vous voulez me tuer ? (courte pause) Allez-y je n'ai plus rien à perdre, je vous devance meme!!!
- Breggie : Non ne faites pas ca !
- Lipsen : Si ! Argh...
Silence.
- Bexie qui s avance face au public : Jena a-t-elle maudit ce jour ?
Bexie sort
Huitième partie
Dans les coulisses
- Bexie *horrifiee* La mort de ta fille ne te suffisait pas qu'il fallait que tu assassines ces malheureux ?
- Breggie *s’insurge* Je n'ai rien fait !
- Bexie *hurle* Jena en jugera !
- Breggie *frappe au Coeur* Argh !
Bexie revient sur la scène, portant la valise.
- Bexie qui vient s adresser au public :
D'un mariage sans amour, c'est la seule chose qui reste. (courte pause) Cette valise pleine de dappers dont je ne sais que faire. (courte pause) Sans ma fille, ma chère fille, que me reste-t-il à faire ? O Jena, pourquoi as-tu maudit notre famille ? (courte pause)Pourquoi m'as-tu retiré tout ce qui m'était cher en me confiant l'unique chose que je ne désirais pas ? (courte pause) L'amour et l'âme doivent-ils se tairent pour que nous ne soyons pas... (courte pause) Kealey, ma tendre Kealey... Il est trop tard maintenant, j'ai trouvé ce que je cherchais. Non, ce n'est pas ici. (courte pause)Non, ce n'était pas toi Breggie, dont j'ai prononcé si souvent le nom, dont j'aurais voulu chanter les louanges sans que jamais tu ne daignes m'écouter... (s’éloigne du public) Partons, partons, avant que je ne tombe moi-même. Il est trop tard, mon univers s'est écroulé.
- Bexie, quittant la scène : Partons, rejoignons les nuages…