L'alchimiste perdu

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Note du bibliothécaire 
Ceci est un extrait du journal de Lylanea Vicciona. La « Barde des Quatre Nations » a aimablement fourni une copie de ses notes durant l'expédition lancée à la recherche d'un alchimiste fyros disparu dans les Lacs. L'expédition fut menée le Tria 21 Floris du second cycle de 2611[1]


Depuis quelques jours, j'entendais des rumeurs sur deux gardes impériaux qui avaient piteusement échoué à remplir un ordre du Sénat de l'Empire.
Alors que je me promenais dans les rues de Pyr, j'ai surpris une conversation entre deux homins qui disaient que ces gardes avaient besoin d'aide et demandaient aux Patriotes Fyros de les retrouver sur la Place de l'Académie à une certaine heure.

Même si je ne suis pas une Patriote Fyros, je me suis dit que ces deux gars avaient besoin de toute l'aide possible. J'étais curieuse de savoir de quoi il s'agissait et je voulais offrir mon aide en tant que Ranger.
Je me suis donc présentée à l'Académie un peu plus d'une heure avant celle prévue et, adossée contre un mur, j'ai attendu les évènements.
Au bout d'un moment, j'ai remarqué une Fyrosse qui se tenait presque immobile au milieu de la foule affairée. Elle portait une lourde armure rouge, mais sans casque. Sa chevelure rousse indisciplinée parsemée de mèches blanches se tourna vers moi comme si elle avait senti mon regard dans son dos.
"Nous ne nous connaissons pas ?", dit-elle à mon adresse.

Je dois avouer qu'elle m'avait prise à contre-pied. D'abord, je ne reconnus pas son visage. Puis elle m'a parlé d'une chasse, avec des amis communs, à laquelle elle avait participé peu auparavant dans la friche zoraïe infestée de goo qu'on appelle "Le Vide". La mémoire ne m'en est pas revenue. Toutefois, elle semblait étonnamment amicale, pour un membre des Légions Fyros, lesquelles ne nous portent pas dans leur cœur, nous autres Matis. Alors nous avons donc bavardé un peu.
Peu après, j'ai eu une vision.
Ou du moins, c'est ce que j'ai cru pendant un moment.
Un Fyros majestueux, vêtu d'une lourde armure dans le style des Trykers, s'avança sur la place. Vous savez à quel point ces armures sont ajustées. Il était bien bâti et bronzé, mais ses traits étaient anormalement doux et son menton anormalement long pour un Fyros. Avait-il du sang matis ?
Ses cheveux de lin étaient attachés en une queue de cheval qui flottait fièrement dans le vent, haut sur son crâne.
L'armure étincelait à la lumière du soleil couchant et d'abord je n'en crus pas mes yeux, mais elle était bel et bien rose tendre. Avec des éléments et des ornements d'or et d'argent.
Il s'adressa à nous d'une voix mélodieuse et nous apprîmes rapidement qu'il était lui aussi au courant des rumeurs.
J'avais la nette impression que je n'aurais pas la moindre chance avec cet homin très séduisant. Même si je n'avais pas eu le cœur pris par une merveilleuse Fyrosse.
Et non pas à cause de mon sang matis.

Comme mes deux interlocuteurs semblaient un peu surpris de constater que je coservais quelques traces d'événements antérieurs, je me suis présentée comme barde et donné un petit aperçu de mes talents.
Alors que je terminais la vieille chanson fyrosse, j'ai remarqué dans la foule les cheveux verts de mon meilleur ami Muetze. Il m'a vite repérée et s'est approché de nous au petit trot.
Le bref échange de présentations fut interrompu par l'arrivée d'autres connaissances et amis. Quelques "Bai Nhori Drakani" sont apparus sur la place, conduits comme toujours par Kyriann. Parmi eux se trouvait également ma bien-aimée Wixarika. Nos retrouvallles furent cependant de courte durée, car peu après, deux gardes impériaux en armure rouge sortirent des portes de l'Académie.
L'un, noir de cheveux, portait un gros fusil mollement posé dans le creux de son bras ; l'autre, blond et un peu plus mince que son collègue, portait une épée courte et un bouclier.

Tous les regards étaient tournés vers les deux gardes.
Visiblement mal dans leur peau, ils s'avancèrent et s'adressèrent à notre petit groupe.
Un grand Zoraï nous rejoignit alors, ainsi que d'autres Fyros.
D'abord, les gardes ne voulurent pas vraiment expliquer pourquoi ils demandaient de l'aide, mais lorsque nous, les Matis, nous sommes un peu retirés et avons laissé les Fyros prendre le contrôle de la conversation, ils nous ont dit qu'ils avaient perdu leur protégé. Un alchimiste de l'Académie Impériale, en voyage de recherche dans la région des Lacs appelée "La Source".
La situation était non seulement très embarrassante pour eux, mais ils s'inquiétaient également du sort du grand savant. Ce qui me parut tout à leur honneur. Ils auraient tout aussi bien pu n'avoir en tête que le souci de leur carrière.

Après une courte conversation, nous sommes convenus d'aller jeter un coup d'œil dans la région où l'homin avait disparu. Arrivés sur place, ceux qui suivaient la voie des Kamis rejoignirent rapidement notre groupe qui avait bénéficié d'un pacte de la Karavan. Les deux gardes nous conduisirent d'abord près du campement de quelques… "honorables marchands trykers".
Une tribu connue pour sa capacité à se procurer des articles et des marchandises n'importe où et à les expédier n'importe où sans attirer l'attention.
En chemin, j'ai remarqué des traces de pas dans le sable, mais je n'y ai d'abord pas attaché d'importance particulière. Mais quelques mètres plus loin, nous avons trouvé une paire de bottes fyrosses légères dans le sable. D'un style de celles que porterait probablement un haut fonctionnaire de l'Empire. Un peu de perplexité s'est installée quant à la raison pour laquelle il a pu les abandonner derrière lui. Pendant que les autres discutaient, j'ai inspecté le campement des Contre…, pardon, des "Honorables marchands".
Mais il n'y avait rien là d'étrange à trouver, les membres de la tribu m'ont accueilli avec amabilité et personne n'avait remarqué quoi que ce soit d'inhabituel. Certains avaient vu voici quelque temps les trois Fyros, avec l'alchimiste qui creusait dans le sable, à la recherche de quelque chose, mais pas depuis.

Lorsque je suis revenu vers les autres, ils avaient remarqué qu'une piste exceptionnellement claire et profonde s'éloignait des bottes et s'enfonçait plus loin dans la Source.
Nous avons suivi les empreintes à travers la région, jusqu'au portail menant aux "Plages d'Abondance", puis jusqu'au camp de la racaille connue sous le nom de "Chasseurs d'esclaves".
J'ai jeté un premier coup d'œil là aussi, car la tribu est malheureusement en bons termes avec les Matis, mais je n'ai rien trouvé de suspect. Les deux gardes impériaux et quelques personnes présentes ont harcelé le chef de la tribu de questions et d'accusations. Il n'a pas beaucoup apprécié.
Au moment où la Zoraï "Elke" découvrit d'autres traces menant hors du camp et que je me précipitais vers elle, derrière moi le chef de la tribu explosa et je l'entendis crier à ses gens de nous tailler en pièces.
Je n'ai pas pu m'empêcher de lâcher quelques jurons violents lorsque la bagarre a éclaté au milieu du camp. J'ai couru vers mes amis, les suppliant de ne tuer personne, mais il était trop tard. Un Matis en armure miteuse s'est jeté sur moi et j'ai eu du mal à parer ses coups. Fidèle au credo des Rangers, je ne voulais pas me battre contre un Homin si ce n'était pas absolument nécessaire pour me défendre. Je m'efforçai de repousser les coups violents de son épée, mais la chasseuse d'esclaves ne tarda pas à me terrasser
J'ai d'abord essayé d'aider mes amis en utilisant la bénédiction de Jena et en sprintant vers le portail qui ramène aux Primes Racines, aussi vite que je le pouvais. Dans ma course désespérée, j'ai remarqué d'autres traces de pas qui se dirigeaient vers le portail.
Malheureusement, un grand torbak m'a sauté dessus et j'ai dû utiliser à nouveau la bénédiction de la Karavan pour retrouver mes amis. Cette fois, j'ai décidé de me réveiller dans son sanctuaire.
De là, j'atteignis à nouveau le camp des bandits et tentai de soigner les autres, ce que je ne réussis que partiellement. Une fois de plus, on m'a jetée à terre, cette fois-ci sur le corps de ma bien-aimée Wixarika.
Quelque temps après, j'ai ouvert les yeux alors qu'un sort de guérison de Kyriann me touchait. Notre groupe a réussi à s'échapper et après un court repos et délibération, nous avons suivi les traces jusqu'au portail des Primes Racines . Nous nous sommes frayés un chemin parmi les Kitins qui bloquaient le passage et avons finalement pénétré dans le crépuscule éternel du monde souterrain.
Une fois sur place, j'ai exploré la zone située derrière le tunnel d'entrée, en compagnie d'une Fyrosse dont le nom m'a malheureusement échappé, et pendant qu'elle étudiait les empreintes, j'ai découvert une lot de morceaux de corps.
Heureusement, mon premier et terrible soupçon ne s'est pas confirmé. Il ne s'agissait pas là de cadavres gisant, mais d'un tas d'armures en lambeaux, jetées sans précaution. Trois d'entre elles.
Elles ont rapidement été identifiés comme des armures de chasseurs d'esclaves. La raison pour laquelle elles gisaient là furent d'abord un mystère.
Nous avons progressé prudemment dans les cavernes fraîches, guidés par les excellents pisteurs Eeri et la deuxième Fyrosse. Bientôt, la piste nous conduisit au portail du Bosquet de l'Ombre.

Lorsque nous sommes arrivés, nous avons d'abord eu du mal à retrouver la piste, mais le séduisant Fyros, qui avait revêtu entre-temps une armure fyrosse, a eu de la chance et l'a découverte. Elle menait de la vallée au sommet d'une sorte de colline. Les pires craintes de certains d'entre nous se sont confirmées.
Les traces de pas menaient directement au camp du "Cercle Noir".
Au milieu du camp, à côté du tas de Goo qui y prospère, se trouvait un timari infecté. Une bête comme celle que nous avions vue quelques semaines auparavant lors de l'attaque de ce dont j'ai oublié le nom.

Lorsque nous sommes arrivés au camp, nous avons interpellé le chef du du Cercle Noir, un Tryker très suffisant.
Il a prétendu que l'alchimiste disparu était son ami et qu'il l'aiderait à inventer de nouvelles choses merveilleuses. Pendant qu'il nous parlait, les bruits étouffés d'un homin bâillonné provenaient de la tente derrière lui. Après quelques instants, il a jugé bon de nous montrer son "invité"». Un Fyros, attaché par les mains et les pieds, a été poussé hors de la tente. Un tissu était coincé dans sa bouche et l'ensemble n'avait pas vraiment l'air volontaire.
La lumière m'est alors apparue. Quelqu'un l'avait porté tout le long du chemin. Comme un sac sur son épaule. Cela expliquait les empreintes profondes. Et ils s'étaient fait passer pour des esclavagistes afin de traverser leur territoire sans encombre.
Mais la raison pour laquelle il avait perdu ses chaussures devait rester secrète. Peut-être voulait-il donner un indice à ses poursuivants ?
Le traitement brutal infligé au pauvre homin a fait réagir les patriotes fyros, qui se sont montrés très agressifs envers le chef de la tribu. Ce dernier a réagi en donnant un ordre sévère à son peuple.
Un combat acharné s'engagea, au cours duquel je n'eus d'autre choix que de tuer certains des membres de la tribu et leur chef.
Je regrette profondément cet acte.
Une fois de plus, quelqu'un dut soigner mon corps maltraité après que j'eus tenté de remettre sur pied le garde blond. Son collègue cherchait en vain dans le camp son pupille, tandis que le combat faisait rage autour de lui. Heureusement, j'avais remarqué que certains des homins qui nous accompagnaient avaient été assez malins pour tirer l'homme ligoté hors de la zone de danger et le mettre en sécurité près de l'ancien terrier vide des kitins. J'ai conduit les deux gardes jusqu'à lui.
Pendant notre combat contre les sbires du Cercle Noir, le timari infecté par la goo s'était détaché du poteau auquel il était attaché et était en train de ravager le camp.
La bête attaquait sans discernement tout ce qui bougeait et nous avons eu beaucoup de mal à l'abattre, mais nous y sommes finalement parvenus.
Après une brève conversation musclée avec ses "protecteurs" et un bref remerciement, l'alchimiste s'est mis à sortir quelque chose de la tente où il avait été tenu attaché. Il ne nous a pas dit ce que c'était, mais cela devait être très important pour lui.

Un peu plus tard, il ordonna aux deux gardes de l'accompagner par le chemin des Kamsi jusqu'à Pyr.
Ce qu'ils firent. J'ai fait promettre au garde brun de nous offrir une ou plusieurs bières si nous nous rencontrions à nouveau.
Puis ils ont disparu et nous sommes retournés à Fairhaven où nous avons parlé un peu de ce qui s'était passé avant d'aller nous reposer.
J'aimerais savoir ce que l'alchimiste a découvert de si important dans les Lacs.

Lylanea Vicciona, Barde des Quatre Nations


  1. [HRP] Dimanche 6 décembre 2020 à 20:00 UTC [/HRP]