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Page officielle de la Lore de Ryzom
Dernière édition: Zorroargh, 14.08.2018

de:Die Nachfolger
en:The Followers
fr:Les suivants

Sommaire

Première partie

« Belle journée n'est ce pas Chao-Li?? »

« En effet, une journée parfaite pour installer de nouvelles étables ici. Voudrais tu me passer le marteau Feier'an »

« Mais bien sur, c'est une bonne chose que tu sois le plus grand de nous deux, ahha »

« Certes, Comme tout bon zorai. »

« Ouais et moi je suis juste le Tryker furtif, je sais, je sais. »

« Oui, bon le furtif, tiens fermement la planche que je la cloue, veux tu ? »

C'était un jour d'été parmi tant d'autres mais ce jour-là il faisait une chaleur exceptionnelle. Même les animaux semblaient accuser le coup mais cette soudaine canicule était tout de même bien accueillie. Nos deux comparses pourraient terminer leurs étables qui avaient prit un retard conséquent du fait des fréquentes averses des derniers jours. C'était une bonne chose pour les cultures aussi puisque le soleil prenait suite à la pluie qui avait abondamment arrosé les prés. Il semblait donc que la chance souriait de nouveau et s'annonçait sous un soleil radieux. Cela ne faisait encore que peu de temps qu'ils avaient quitté leurs anciennes maisons pour s'établir ici, un endroit plus sûr où leur descendance pourrait s'épanouir. Un doux lieu où tout le monde pourrait vieillir ensemble et se remémorer le temps passé. C'était un pur hasard qui fit réunir ces deux familles, une tryker et l'autre zorai. Union improbable mais que les kitins avaient transformée en amitié et confiance.

Au premier jour, ils se croisèrent à l'entrée d'un tunnel en se mettant a l'abri de la pluie. Guère plus que les salutations furent échangées mais cela changea bien vite. Non loin de l'entrée de la cave survint un kitin alors qu'ils s'apprêtaient a quitter l'abri. Celui-ci n'avait pas manqué de sentir l'odeur alléchante de la proie. Et quelle proie ! Sans hésiter, il prit pour cible les plus démunis, les enfants.

Nih'na et Feuor étaient tout jeunes alors, si jeunes qu'ils n'avaient pas même idée de ce à quoi pouvait bien ressembler un kitin. Quand ils virent le kitin approcher, ils ne perçurent pas le danger mais songèrent à un paisible animal venu jouer. Ils savaient que leurs parents ne leur permettaient pas de toucher à tout ce qu'il y avait d'inconnu et nouveau et donc ils ignorèrent leurs appels attendant joyeusement que la créature étrange les rejoigne. Comme Nih'na était la plus grande des deux, ce fut elle que choisit le kitin. Ils se souriaient et riaient alors que le kitin n'était plus qu'a une foulée d'eux et en un éclair, il saisit Nih'na dans ses serres. Elle hurla de surprise et de la violente douleur qui irradiait sa taille. Seulement alors Feuor prit conscience de la gravité, il tomba en arrière, paralysé par la peur. Incapable de bouger, les cris de douleur Nih'na l'emplissaient de terreur...

Un autre cri gronda d'un seul coup et Nih'na tomba à terre, Feir'an se tenait près du Kincher une épée au poing. De la patte du Kincher s'écoulait un sang sombre de la profonde entaille qui avait fait lâcher prise au Kincher. Le kincher se tourna vers lui en balayant de l'autre patte en direction de Feir'an avec une telle promptitude qu'il toucha durement la tête de l'homin. Feir'an tomba à la renverse et essaya de se relever aussitôt. La terre tournait autour de lui. Le coup fut violent et il fut grandement ébranlé. Il avait besoin de temps pour regagner ses esprits. Mais ce temps lui manquerait car le Kincher se tourna alors vers Feuor. Il se rua sur lui, mais Feuor sortit de sa torpeur poussé par le seul instinct de fuir, quand un éclair vint frapper le Kincher, le gênant dans sa course, mais insuffisant pour le détourner de Feuor. Un autre éclair l'assomma et il planta ses griffes un peu partout. À ce moment des racines sortirent du sol, s'accrochant au kitin et le plaquant au sol. Ceci était l'unique chose que Feier'an avait besoin puisqu'il était maintenant de nouveau au contact du Kincher. Un saut et une attaque concentrée sur la tête du Kincher mirent fin a la bataille. Les racines lâchèrent la carcasse du Kincher, il se cabra dans un dernier élan de rage puis tomba à terre, mort.

C'est à ce moment que Feier'an remarqua une petite dague dans les jambes du Kincher. Il connaissait cette dague, elle appartenait à Feuor. Nih'na avait quelques contusions sur tout le corps mais était davantage choquée que profondément blessée. Feuor, lui, tremblait comme une feuille lorsque sa mère le prit dans ses bras et le choya pour le calmer.

« Papa, c'était mauvais pour elle. » Dit-il entre ses frémissements.

« Oui, c'était mauvais pour nous tous. Vous devez être plus prudents et écouter vos parents Feuor. » Dit-il en souriant au petit allongé sûrement dans les bras de sa mère.

« Vous êtes peut-être petits, mais vous êtes courageux. » dit une voix derrière Feier'an.

« Petits oui, mais notre tempérament et notre volonté ne peuvent être mesurés. » dit Feier'an en se tournant et en regardant le Zoraï qui le dévisageait. Il connaissait leur origine et leurs croyances, tout comme lui était certain de connaître les siennes.

Le Zoraï bougea ses mains et Feier'an se prépara à répondre à toute attaque. Il fut surpris : le Zoraï retira ses amplificateurs et tendit sa main.

« Je suis Chao-Li, merci d'avoir secouru ma fille de ce Kitin. » Dit-il.

Feier'an était abasourdi dans un premier temps. C'était la première fois qu'il rencontrait un Zoraï sur de telles terres. Pas qu'il en ait rencontré beaucoup, mais ils étaient plus hostiles.

« Je suis Feier'an. » dit-il en tendant sa main puis serrant celle du Zoraï. Il pouvait instantanément sentir que ce geste était vrai et honnête, et qu'il ne cachait rien. Bizarre.

« Je suis content que votre petit courageux se porte bien également. » dit Chao-Li en se tournant et en regardant Feuor.

« Oui, merci pour votre aide. Comment va votre fille ? » demanda Feier'an encore surpris de ce qu'il venait de se passer.

« Elle va bien, merci. Elle est portée par sa mère, ma femme, Naom'Chi. Son nom est Nih'na. »

« Le nom de mon fils est Feuor, et le nom de sa mère Limeh. » répondit Feier'an avec geste élégant.

Depuis ce jour beaucoup de choses se sont passées. Ils sont devenus amis de part ces interventions sur les kitins. Comprenant qu'ils auraient plus de chance de survie, ils continuèrent à partir de ce moment là le voyage ensemble. Il ressortait également qu'ils recherchaient tout deux pratiquement la même chose, une nouvelle maison. Ils trouvèrent, bien des semaines plus tard, un endroit près d'un village dépourvu d'étables pour que leurs montures puissent se reposer. Ils entreprirent alors d'en bâtir une, ensemble, car il semblait que les deux familles se rapprochaient de plus en plus. Ce jour-là quelque chose se mit en place.

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Deuxième partie

« Voilà, finalement la dernière fixation est en place. » dit Chao-Li tout en essuyant la sueur de son front.

« Bien, pour le toit au moins... » Répondit Feier'an en souriant vers son grand ami Chao-Li.

Le chaud soleil s'était lentement déplacé à travers le ciel, poursuivi par une planète étrange dont les anneaux miroitent pendant que les rayons du soleil brillent à travers eux. Cela avait coûté un peu de patience et beaucoup de travail rendu encore plus dur par ce soleil qui ne laissait pas un instant de répit, mais finalement ça y était, enfin la structure de base était posée, fermement ancrée au sol.

Le toit était également terminé, fini le soleil et ses rayons impitoyables, fini également de se faire tremper par une averse passagère.

Mais il restait tout de même encore un peu de travail, notamment au niveau du plancher et des mangeoires. L’objectif était presque atteint, une belle étable se dressait déjà là où quelques jours auparavant il n’y avait que quelques arbres. La nuit approchant, les bêtes de somme se rapprochèrent de leurs maîtres et humèrent le bac d’eau fraîche placée à leur intention, grognant de plaisir à la vue de Feier’an qui leur apportait une botte de fourrage.

« Beau travail ! » s’exclama Naom'Chi en s’avançant vers les deux amis, tenant à la main un plateau et deux grands verres. Elle était accompagnée de Nih'na et de Feuor, chacun ayant déjà un verre, de taille plus modeste, à la main.

« Voila quelques rafraîchissements ! » dit-elle en leur présentant le plateau.

« Mmm une boisson qui revigore et qui remplit de nouveau d’énergie ! Je devine assez facilement que nous devons remercier les Fyros de cette excellente cuvée. » Avec un rire il avala une belle lampée du breuvage ambré.

« Oui effectivement, il est très réussi, très beau mélange » concéda Chao-Li en le goûtant à son tour.

« Papa je peux en avoir ?? » demanda le jeune Feuor, ayant vu son père se délecter de cette étrange boisson.

« Bien sur que tu peux » répondit Feier'an.

« J‘ai toujours su que les trykers étaient particulièrement épris de libertés et de libres choix, mais jusqu’ici ? ». Le grand Zorai était interloqué.

« Quand tu seras plus âgé mon fils ! Pour l’instant ceci est pour moi et pour Chao-Li. »

« Papaaaaaaaaaaaaa » Chao-Li sourit en regardant le jeune tryker la mine déconfite.

« Vous comprendrez bientôt, mais pour l’instant finissez déjà vos verres, tout ce qu’il vous faut est dedans ». Saisissant rapidement Feuor, il le souleva sans peine au dessus de sa tête.

« Tu ne veux pas devenir aussi fort que ton père dis moi ? »

Feuor, ayant retrouvé le sol, secoua rapidement la tête en engloutissant son verre.

Mais Limeh les rejoignait déjà, un sac à la main. Dans celui-ci, elle avait soigneusement emballé le pain et divers ingrédients, le parfait nécessaire pour se préparer des sandwichs. Il était temps de célébrer les finitions de ce troisième bâtiment construit ici, sur l’endroit qu’ils avaient choisi. Les deux premiers étaient bien sûr leurs maisons, mais les bêtes avaient également la leur maintenant !

Après qu’ils se soient rencontrés et liés d’amitié dans la caverne, ils avaient choisi de voyager ensemble, à la recherche du lieu idéal pour les accueillir. Errant parmi les terres, ils avaient fini par découvrir ce petit bout de terrain idéal, à deux pas d’une petite ville. A proximité, sur une petite montagne, les matériaux abondaient et la proche rivière était également très généreuse avec eux. De sympathiques homins les avaient gentiment accueillis, le temps pour ces voyageurs de s’installer et de construire leurs habitations.

Chacun avait apporté sa pierre et Chao-Li et Feier'an avaient trouvé un emploi pour payer outils et matériaux. Après leurs journées de travail ils se remettaient immédiatement à l’ouvrage sur les chantiers, chassant aux alentours pour récolter les matières animales et éloigner les prédateurs, tout en gardant un peu de temps pour la prospection minière, certaines matières de bonnes qualités affleurant au sol. Les matières récoltées étaient ensuite travaillées et mises en formes par Naom'Chi et Limeh. Naom'Chi était très habile dans la fabrication des bijoux de toutes les sortes tandis que Limeh travaillait à son ouvrage d'armure.

Cela leur avait pris un certain temps, mais voyant déjà la première maison se terminer, ils furent remotivés pour continuer la construction. En attendant le second logement ils cohabitèrent tous un temps dans le premier. Ça avait été pour eux un vrai plaisir, une découverte du logement en commun, à plus forte raison qu’ils n’auraient jamais imaginé partager ça quelques mois auparavant.

« Ah oui décidément voila une très bonne boisson » indiqua Feier'an en reposant son verre vide sur le plateau, déjà un sandwich dans l’autre main.

Chao-Li dégustait toujours et répondit à peine, les yeux mi-clos.

« Tu as remarqué comme les animaux semblent apprécier tous les efforts que nous faisons pour eux ? » dit Feier’an, en observant la construction et les animaux installés.

Ça avait été un grand soulagement le jour où ils avaient enfin pu se payer ces mektoubs de bât. Les transports des matériaux avaient été tellement plus faciles, alors que, rumeur aidant, Limeh et Naom'Chi se faisaient un nom pour la qualité de leurs ouvrages, les commandes se multipliant et associant souvent les deux homines pour des achats complets armures et bijouterie.

Nih'na et Feuor avaient également travaillé dur pour aider leurs mères ; leur remettant des matériaux, rangeant les travaux neufs dans la réserve, présentant les ouvrages aux clients.

« Comment était votre travail aujourd’hui ? » demanda Chao-Li à son épouse.

« Il était très réussi ; il semble que de longues heures de travail et de concentration aient donné de superbes résultats ! » répondit la Zorai

« Oui, très réussi, j'en ai même encore usé mes outils, il ne faut pas que j’oublie d’aller en acheter en ville demain. » ajouta Limeh précédant ainsi la question de Feier'an.

« Haha, encore ? Mais combien de fois est-ce que cela t’es arrivé cette semaine ? » lui demanda-t-il un grand sourire aux lèvres.

« Soyez chanceux que nos créations se vendent aussi bien, cela vous permet de racheter sans cesse de nouvelles matières ! » Limeh ponctua sa phrase en tirant la langue à son conjoint, tout en lui pinçant le bras.

« Aïe mais non je n’ai pas mérité ça ! » Feier’an riait déjà aux éclats.

Chao-Li souriait en terminant son verre

« Ces trykers ne sont que joie et amusement. Jamais je n’aurai imaginé avoir une vie telle que celle que nous construisons aujourd’hui » pensa-t-il, en regardant sa famille et ses amis.

« Quelle belle vie! »

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Troisième partie

« Bien, demain nous terminerons enfin l’étable, il ne nous manquait que quelques petites choses de la ville. » Dit Feier’an en soulevant son fils du sol jusqu’à ses épaules. « Tu veux venir à la ville avec papa pour acheter quelques petites choses et peut-être un nouvel outil pour ta mère ? Ah et des bonbons bien sûr! »

« Yeeeeeeey » fut une réponse suffisante de la part de Feuor. « Est-ce que Nih’na peut venir ? S’il te plaiiiiiiiiiit? »

« Ahah je l’attendais… Mais bien sûr, allons-y tous ensemble » répondit Feier’an, regardant l’assistance avec un clin d’oeil.

« Mais attention pas trop de bonbons d’accord ?! » ajouta Limeh.

« Mais mamaaaaaan… » Feuor appréciait par dessus tout ces bonbons.

« Ne t’inquiète pas; quand elle regardera ailleurs, discrètement, nous pourrons... Ooouch! » Feier’an n’avait pas eu le temps de finir sa phrase cette fois quand il sentit une brève douleur dans son bras.

« Je t’ai entendu, mon amour » appuya Limeh de sa voix douce.

« D’accord, d’accord j’abandonne, je me rends! » Feier’an riait à pleins poumons.

« Oui, partons tous vers la ville la plus proche, voilà bien longtemps que nous n’y sommes pas allés tous ensemble. » Naom’Chi sourit. Chao-Li et Nih’na reprirent son idée également.

Ils passèrent la soirée assis devant l’étable, parlant du temps passé et des joies qu’ils avaient rencontrées. Le soleil traversa petit à petit le ciel d’Atys, et bien trop tôt il était déjà derrière les montagnes, laissant la place aux étoiles qui à leur tour devinrent plus brillantes. C’était une bien belle soirée, comme si la journée les avait attendus pour se terminer, afin qu’ils puissent en profiter. Dans le tout nouveau bâtiment, les mektoubs se joignaient à l’ambiance, gémissant et grognant en reniflant leur nouvelle maison.

« Tu as bien travaillé ma chérie, et toi aussi Nih’na » dit Naom’Chi en regardant sa fille, assoupie entre eux deux, la tête appuyée sur l’étable.

Juste à côté d’eux, Feier’an s’assit avec Feuor toujours dans les bras, Limeh était elle aussi couchée, la tête appuyée sur sa cuisse. Le Tryker regardait le ciel.

Ils restèrent ainsi un bon moment jusqu’à ce que la température ne leur chatouille légèrement la nuque. Ils se relevèrent le plus silencieusement possible, pour ne pas réveiller les enfants. A pas feutrés ils rejoignirent leurs maisons, chuchotant des mots de bonne nuit.

Le matin arriva bien vite, ou plutôt c’est ce qu’il sembla à Chao-Li et à Feier’an, une des traces de leur travail de la veille sans doute. Excité par le voyage imminent vers la ville, Feuor ne tenait pas en place et était déjà en train de courir dans la cuisine pour le petit déjeuner. Calmé par son père, il s’installa avec ses parents et commença à manger. Tous étaient excités et énervés, le petit déjeuner ne dura donc pas longtemps, même Feuor oublia de se plaindre à propos de ses légumes. Feier’an regardait son fils manger, souriant intérieurement.

Sortant de la maison, ils rejoignirent Naom’Chi et Nih’na, Chao-Li était déjà en train de harnacher un des mektoubs de bât, le chargeant de quelques objets travaillés par les homines.

« Cela sera sûrement bien assez pour couvrir les dépenses que nous avons prévu ne penses-tu pas Feier’an? » demanda-t-il alors que son ami le rejoignait.

« Oui il y a de bien jolies choses, peut être même pourrons nous rester dîner en ville » répondit-il en souriant. Comment la vie pourrait-elle être plus belle?

Puisque la ville n’était pas véritablement très loin, leur voyage ne dura pas longtemps. Ils n’étaient pas pressés, préservant leur mektoub lourdement chargé. Rapidement donc les étables et les portes de la ville furent en vue, les enfants commençant à prendre de l’avance sur leurs parents, ignorant délibérément leurs parents qui les rappelaient à l’ordre. Ils s’arrêtèrent devant les gardes installés devant la porte, subjugués par les armures et le regard confiant de ces homins. Feuor décida intérieurement que plus grand il saurait lui aussi manier de si belles armes, c’était son destin !

Nih’na fixait elle aussi les gardes et resta prudemment derrière Feuor; elle les trouvait décidément trop impressionnants. Elle, avec son corps si fin, n’était absolument pas faite pour manier de telles armes. Elle pourrait probablement les porter mais comment être à l’aise avec elles, non elle ne saurait pas y faire, pas même capable d’effrayer les animaux autour de la maison. Elle repensa alors à cette journée…

Elle et Feuor avaient discrètement quitté la maison alors qu’elle voulait lui montrer quelque chose. Elle s’entraînait déjà depuis quelques temps, en fait depuis qu’elle avait compris comment… Alors qu’ils se cachaient dans les fourrés, elle montra sa main à son ami et lui demanda de regarder de plus près.

S’accroupissant, elle ferma les yeux et commença à se concentrer en chantonnant un des rythmes qu’elle avait apprit dans un des livres de sa mère.

Alors qu’elle chantait, quelque chose commença à tourner dans sa paume, comme si elle tenait une petite tornade émettant de petits éclairs bleus, le tout dans sa main! Elle se concentra encore, voulant réellement impressionner Feuor. En ouvrant les yeux, elle vit une petite sphère bleutée qui tournait dans sa main, c’était la plus grosse qu’elle avait réussi à former jusqu’à présent, elle étincelait sur le visage de Feuor alors qu’ils la regardaient tout deux avec étonnement...

« Qu’est-ce que c’est? » demanda-t’il en regardant de plus prés.

Il était apparemment un peu trop prés, la sphère commença à bouger et le frappa, un coup direct sur le nez! Il bascula en arrière, hurlant de surprise.

Nih’na s’inquiéta de l’avoir peut être blessé sans le vouloir, elle ne savait pas vraiment quel était ce chant, ni à quoi servait la sphère. Elle n’avait pas étudié le livre suffisamment. Se relevant elle se précipita auprès de son ami. Quand elle pu enfin voir son visage, elle trouva un grand sourire.

« Aahhh Nih’na c’était super! Mais qu’est-ce que c’était ? » Ouvrant les yeux et la regardant.

« Je ne sais pas vraiment j’ai trouvé ça dans un livre il y a quelques jours… Feuor, ta cicatrice, quand tu t’es cogné à la porte... »

« Oui et? » touchant son front et cherchant la marque.

« C’est… parti… » dit Nih’na, regardant attentivement le visage du jeune Tryker. C’était de toute évidence un sort de soin!

« Nih'na, Nih'na!! Vite allons acheter quelques bonbons avant que nos mères arrivent » Feuor interrompit ainsi sa rêverie et la tira vers les commerçants.

Elle savait ce qu’elle voulait devenir plus tard… une adepte de la magie élémentaire. Magicien et soigneur, c’était son destin à elle.

Nih’na et Feuor rejoignirent ensuite leurs parents aux étables alors qu’ils abreuvaient le mektoub. Chacun portrait un sac impressionnant de graines de shooki parfumées, ainsi que quelques pâtes à mâcher de couleurs diverses.

« Ahah sans aucun doute ce sont nos enfants, pas vrai Chao-li! » rugit Feier’an en les regardant s’avancer.

« Sans aucun doute! » Chao-Li souriait.

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Quatrième partie

« Les enfants s’il vous plait arrêtez de courir comme ça, vous ne savez pas qui vous pouvez rencontrer ici » rappela Limeh aux deux jeunes homins quand ils les rejoignirent à l’étable.

« Je sais, Mam » grimaça Feuor en avalant distraitement une nouvelle graine.

« Bon où allons-nous en premier? » demanda Chao-Li à ses compagnons de voyage.

« J’ai quelques commandes à livrer pour commencer » lui répondit Limeh, fouillant dans un sac rempli de vêtements et d’armures légères.

« Tout comme moi, je t’accompagne Limeh » Ajouta Naom’Chi.

« Bon hé bien il semble que ce soit toi, moi et les enfants » dit Feier’an.

Limeh et Naom’Chi prirent à gauche au croisement situé non loin, avançant à pas rapides vers la place du marché où elles avaient prévu de rencontrer leurs clients. Les clients n’étaient pas les seuls à apprécier leurs marchandises, les commerçants locaux étaient également ravis de pouvoir faire un peu de troc et de réapprovisionner leurs stocks. La place du marché était donc devenue leur point de rendez-vous privilégié à chaque venue en ville et pour les livraisons des commandes.

Chao-Li, Feier'an, Feuor et Nih’na partirent dans la direction opposée, bien décidés à visiter la ville en elle-même, et pourquoi pas dénicher quelque chose à manger avant de repartir vers la place du marché.

Ils marchaient paisiblement, traversant de petites avenues animées, bordées de commerces dont les tenanciers vantaient les mérites à pleins poumons. C’était l’une des raisons pour laquelle ils avaient pris cette route; c’était dans ces commerces que les objets les plus rares et les plus intéressants étaient proposés. Remontant lentement l’avenue, ils relevèrent la tête des étals en distinguant dans le brouhaha une voix qui prenait le pas sur les autres. Suivant cette voix ils arrivèrent bien vite sur une large intersection où une petite foule était amassée autour d’une fontaine.

A côté de la fontaine se tenait un Matis, tenant dans ses mains de nombreux prospectus et brochures. Les premiers rangs de la petite foule en avaient déjà en main, alors que le Matis continuait à crier « ils se sont calmés actuellement mais ils reviendront, ils reviennent toujours. Rejoignez l’académie Defencia aujourd’hui et rendez votre village plus sûr ! »

« Quelle est cette académie dont vous parlez? » demanda Chao-Li, une fois arrivé un peu plus près de l’orateur.

« C’est une école où les jeunes combattants, guerriers, mages et magiciens reçoivent une formation de base » répondit le matis fièrement, brandissant immédiatement une brochure. Chao-Li accepta le cadeau et y regarda de plus près.

« Quelles sont les conditions et pour lutter contre qui recrutez-vous ? » demanda Feier’an, supposant que ce n’étaient là que les divagations d’un homin un peu trop pâle.

« Les Kitins bien sûr, ils n’attendent que leur chance de contre-attaquer et de reprendre nos terres. » lui répondit l’homin, clairement interloqué par l’ignorance de ces visiteurs qui ignoraient apparemment la plus grande menace d’Atys.

« Mais ce sont des histoires anciennes, la Karavan et les kamis les ont chassés, c’est pour cela que nous pouvons marcher paisiblement sur la surface! » Feier’an répondit rapidement, ne voulant pas que cet homin inquiète les enfants.

« Du calme, Feier’an. Même si il exagère sans doute un peu la chose, il y a tout de même du vrai dans ses paroles. » remarqua Chao-li, finissant de parcourir le texte. « Ceci dit que l’académie Défencia assistera et formera tout homin, quel que soit son âge ou sa condition, à trouver sa voie. Mais ça ne sera qu’une préparation pour ce qui arrivera peut-être… Vous ne proposez pas de formations plus complètes ? » demanda le zoraï à l’homin.

« Non, nous pouvons simplement apprendre les bases à tout homin, voir quelles sont ses affinités et l’aider au maximum dans cette voie. » lui répondit le matis, distribuant encore de nouvelles brochures aux passants.

« Je vois, et donc quand est-il possible de s’inscrire pour cela? » demanda Chao-Li. Feier’an et les enfants ne pouvaient détacher les yeux de Chao-Li.

« Quand cela vous conviendra monsieur, et ce n’est pas très éloigné d’ici. Passez au travers de deux arches de racines, prenez à gauche et vous verrez les portes de l’académie. » lui répondit le Matis, s’inclinant avant de partir.

« Chao-Li à quoi penses-tu ? Tu as ce regard une nouvelle fois… » murmura Feier’an.

« Hé bien… Il a raison et tu le sais. Peut-être que ce serait le mieux pour nos enfants. Tu te rappelles de notre rencontre bien sûr… » répondit Chao-Li, toujours absorbé par sa lecture, le cerveau en ébullition.

« Oui bien sûr… mais les enfants?? Que se passe-t-il pour eux?? »

« Je veux être un guerrier papa ! Je veux porter épées et piques ! » ajouta Feuor immédiatement. Il n’avait entendu que des bribes de conversation mais il en avait saisi le sens et vite compris sa chance de vivre son rêve de devenir aussi fort que les gardes de la cité.

« Uhm… » fut tout ce que Feier’an pu dire avant l’intervention de Nih’na.

« Et je veux prendre la voie du magicien, père! »

« Je me suis déjà bien entraîné papa! » cria Feuor, attrapant la dague que son père portait habituellement à la ceinture et l’agitant frénétiquement.

Feier’an en perdit presque son flegme en voyant son fils manier la dague, mais il devait reconnaître qu’il ne la maniait pas si mal… Continuant d’agiter la dague, Feuor se laissa emporter par une de ses attaques et frôla d’un peu trop près un muret tout proche, s’écorchant la main. Feier’an remit bien vite la main sur son arme qui réintégra son fourreau et sorti le sac pour les premiers soins. Nih’na le bouscula alors, se précipitant vers le jeune Tryker.

« Tu ne fais vraiment pas attention, montre moi ta main! » elle criait presque, attrapant la main de son jeune ami avec la sienne, la petite blessure commença rapidement à se refermer, laissant apercevoir une petite orbe bleutée qui tournoyait dans la main de la jeune homine. Rapidement, les cris de Feuor cessèrent et sa main redevint comme neuve.

« Savais-tu Chao-li ? » demanda Feier’an à son compagnon alors qu’ils observaient tous deux les enfants.

« Non, absolument pas, mais il semble que ce soit le destin qui ait choisit de se révéler à nous. » lui répondit Chao-Li en se dirigeant vers sa fille. « Je vois que tu as hérité des capacités de soin de ta mère Nih’na. »

« Père… j’ai... J’ai juste ouvert un de ses vieux livres… » lui répondit Nih’na, essayant d’excuser son comportement, ne pas avoir avoué à ses parents ses entraînements et l’accident avec Feuor.

« Ahhh n’aie pas honte Nih’na, il semble que tu possèdes un don tout à fait naturel pour les arts du soin. Ta mère sera ravie de l’entendre. » la réconforta Chao-Li, examinant par ailleurs les doigts de Feuor.

« Feier’an ton fils est entre de bonnes mains, il ne reste pas une égratignure! »

« Bien alors effectivement ce ne peut être qu’un signe du destin… » « Merci Nih’na! Mais… Quel est le fond de ta pensée sur tout cela mon ami ? »

« Je pense que nous devrions apprécier le reste de cette journée comme il se doit et comme nous l’avions tout d’abord prévu. Ensuite, ce soir, nous nous assiérons et parlerons de tout cela. » lui répondit Chao-Li, plaçant la brochure de l’académie dans son sac.

« Oui, cela me semble juste. Apprécions cette journée autant que nous le pourrons. Quand nous reviendrons à la maison, ta mère me cassera sans doute en plusieurs morceaux pour ne serait-ce qu’avoir pensé à cette possibilité Feuor » répondit Feier’an en riant.

Ils continuèrent donc leur exploration des rues et des allées de la ville jusqu’à se qu’ils soient rejoints par ces dames, enfin déchargées de toutes leurs marchandises.

La fin de journée s’écoulait calmement, paisiblement, laissant à ces homins le temps de leurs réflexions.

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Cinquième partie

De l'eau avait coulé sous les ponts depuis le jour où ils avaient rencontré cet homin distribuant des prospectus en ville. Et chacun se perdait dans ses pensées en cette soirée où tant d'affaires importantes devaient être discutées.

Dans un premier temps, Limeh avait refusé d'écouter les plaidoyers de Feier'an et de Feuor. Elle considérait que de laisser les enfants marcher seuls en ville était dangereux et Feier'an la rejoignit sur ce point mais il précisa gentiment que ce n'était pas le sujet de la discussion. Il lui fallut quelques minutes pour regagner son calme avant d'écouter ce que tous deux avaient à dire. En ces temps difficiles, elle commençait enfin à attacher de l'importance à cette faculté naturelle des homins pour défendre et protéger ceux qu'ils aiment. La sécurité et la sûreté auxquelles l'académie Defencia appelait la convainquirent finalement de laisser Feuor y déposer sa candidature. Elle fut convaincue d'avoir pris la bonne décision lorsqu'elle apprit que Chao-Li avait réagi de la même façon pour Nih'na.

La situation avait été plus simple pour Nih'na puisque son père, Chao-Li, accepta l'idée de son enfant en tant qu'étudiant. Il parla ensuite avec Naom'Chi, montrant un tel calme et une telle confiance qu'elle fut tout de suite convaincue. Il expliqua non seulement que sa fille avait hérité de la beauté de sa mère, mais aussi de ses compétences en magie. Naom'Chi sourit à sa fille et acquiesça lorsque son père expliqua comment elle avait soigné les blessures de Feuor sans laisser une seule éraflure. Elle fut heureuse lorsque ses parents acceptèrent qu'elle rejoigne l'académie avec Feuor. Elle étudia joyeusement les livres que sa mère avait ramenés de la petite librairie. Elle choisit instantanément le livre qui expliquait le sort de soins parmi ceux de l'étagère.

Les parents ne virent, dans les jours qui suivirent, que très peu leurs enfants, occupés par leurs tâches quotidiennes. Feuor reçut une vieille dague, une épée et une pique que Feier'an avait achetées depuis déjà longtemps lorsqu'ils s'étaient installés dans les environs. Ils les avaient déjà utilisées pour se débarrasser des animaux errants. Feuor s'entraîna ainsi avec ces armes autant de temps qu'il le pouvait et en y mettant d'autant plus d'engagement qu'il savait ce qui l'attendait. L'incident du jour où ils avaient parlé avec le grand homin pâle était encore bien ancré dans sa mémoire. Feier'an lui avait enseigné les fondements du maniement des armes, et s'assurait à présent qu'il les maîtrisait bien avant de l'aider à parfaire sa technique. « Toute chose a ses racines » disait-il lorsque Feuor se plaignait des entraînements monotones. Mais ce n'est que plus tard qu'il comprit ce que son père voulait dire. Plus il s'entraînait, plus le maniement des armes lui semblait facile, et rapidement il se mit même à les intervertir pour être prêt lorsqu'il le fallait.

Nih'na avait étudié la plupart des livres que sa mère lui avait donnés, dévorant leur contenu avec une faim pour la connaissance qu'ils contenaient. En plus des livres décrivant comment soigner des blessures lors d'une bataille, il y en avait aussi un expliquant comment redonner de la stamina et augmenter la sève coulant dans les homins. Certains livres qui lui furent donnés plus tard dans son entraînement expliquèrent un autre type de sorts magiques : les sorts destructeurs. Ses parents lui avaient expliqué qu'elle devait les étudier tous sérieusement pour être sûr de la gravité et du type de dommages qu'ils infligeraient à ses cibles. Un tel savoir était d'une importance capitale car certains animaux pouvaient facilement résister à des types de sorts, et être plutôt vulnérables à d'autres. En outre, ce type de connaissances pouvait aussi faire la différence lorsque quelqu'un était en train de soigner. Elle fut ainsi inondée par un volume considérable d'informations, mais, après même pas une semaine, elle s'avéra capable de citer de mémoire la plupart des livres les plus fondamentaux. Lassée de passer son temps dans sa chambre, elle se décida à lire ses livres dehors, près de l'endroit où Feuor s'entraînait. Elle essayait ainsi ses sorts de soins sur lui, avec son consentement bien entendu. Ce n'étaient que de petites touches de magie, mais il sentait déjà la différence.

Un jour, Chao-Li et Feier'an vinrent les voir alors qu'ils s'entraînaient. Chao-Li amenait une paire de choses ressemblant à des gants à Nih'na. Elle les regarda étrangement car c'était comme si elle les reconnaissait. Ils semblaient en effet similaires à ceux de son père posés sur l'étagère au milieu de tous les livres. Elle n'a jamais posé de questions les concernant, sans doute parce qu'elle ignorait leur importance. Elle fut donc surprise lorsqu'il lui demanda de les mettre : pourquoi porter des gants lors d'une journée aussi chaude ? Toutefois, alors qu'elle les mit, ils n'étaient aucunement chauds, et bien plus légers que ce que leur apparence pouvait laisser supposer. Chao-Li lui expliqua alors que c'était des amplificateurs magiques qu'il avait fabriqués pour elle. Elle fut abasourdie ! Elle n'avait jamais su que son père était capable de faire ce genre de choses. Elle les essaya donc sur Feuor sans l'en avertir. Nih'na se mit en lévitation, tourna dans l'air et lança vers lui un éclair bleu qui traversa son corps et le fit pratiquement tomber. Chao-Li souriait pendant que Feier'an rigolait et en lui lançant quelque chose, il ajouta « Tiens, tu devrais plutôt utiliser ceci pour t'aider mon fils ».

Feuor prit le bâton et regagna son équilibre lorsqu'il comprit ce que c'était en réalité. L'objet était une magnifique pique artisanale, un objet aussi fonctionnel que joli. Il la regardait avec une forme de respect et jeta un coup d'oeil ensuite vers son père qui acquiesça en disant « Oui, elle est à toi mon fils. »

L'examinant plus attentivement, Feuor comprit que les matériaux dont elle était faite étaient d'une certaine variété qu'il n'avait jamais vue près de sa maison. Il étudia son arme et y découvrit l'inscription: « Une pique aussi puissante que son utilisateur! »

Nih'na regarda ses amplificateurs en les retirant et trouva également une note inscrite dessus : « Soigner et donner de la force c'est prendre soin ».

Ils se demandaient tous les deux ce que ces inscriptions voulaient dire, mais leurs pères secouèrent simplement leur tête en disant que le temps expliquerait leur signification. Leurs mères les rejoignirent, apportant d'avantage d'objets. Naom'Chi avait secrètement travaillé durement pour trouver des matériaux et fabriquer deux ensembles de bijoux, y ajoutant des cristaux de sève donnant au porteur la capacité de prendre plus de coups.

Limeh approcha et déplia une armure légère faite avec les vêtements les plus doux et les fils les plus résistants. Elle avait également utilisé des cristaux de sève donnant la même capacité que pour les joyaux. Elle se tourna vers Nih'na avec un sourire lorsque Feuor eut mis sa nouvelle armure, lui tendant un autre ensemble d'armure, un Zorai, fabriqué pour une fille. Les yeux de Feuor s'agrandirent lorsqu'il vit son amie arborant fièrement sa nouvelle tenue.

Ce jour fut marqué par cette petite cérémonie, désignant la fin de leur entraînement. Il ne restait que peu de temps pour profiter du banquet que tout le monde avait préparé et déjà les regards allaient vers le futur et tout ce qu'il amènerait. La dernière après midi paresseuse se passa à table, à manger et à discuter. Puis, quand l'obscurité commença à ternir les couleurs du ciel, les parents commencèrent à ranger la table et à se préparer pour la nuit. Nih'na et Feuor serraient encore leurs armures et bijoux et s'écartèrent vers l'endroit où ils s'asseyaient d'habitude pour lire. Ils restèrent allongés un certain temps dans l'herbe regardant les étoiles brillantes.

« Donc voilà, tout commence demain. » Dit Feuor.

« Oui, à partir de demain tout va changer » répondit Nih'na.

Le jour suivant ils se retrouvèrent devant l’académie Defencia, regardant la grande porte dans la lumière grise de l'aurore et se demandant quel futur se cachait derrière.

C'était il y a de cela deux ans...

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Sixième partie

Deux ans s'étaient écoulés depuis le jour où ils s'étaient tenus devant cette porte. Deux longues années qui pour Feuor avaient parues aussi brèves qu'un éclair. Il avait compris que son entraînement anticipé se montrait payant lorsqu'il en était arrivé au maniement des armes ; Il excellait dans les arts à l'épée et faisait parti des cinq meilleurs de sa classe en pique. Il travaillait et s'entraînait durement tous les jours pour améliorer ses compétences, s'efforçant toujours d'utiliser la pique qui lui fut donnée par son père peu de temps avant son entrée à l'académie.

« Très bien … Bien joué Feuor, vous arrivez à maîtriser cette épée de manière très correcte il me semble. Prenez votre bouclier, nous allons revoir quelques manoeuvres d'évasion. » L'entraîneur appréciait son travail acharné et était enthousiaste à l'idée de lui apprendre des passes plus difficiles.

Feuor trouva rapidement sa place dans l'académie; il appréciait absolument tout dans son entraînement et s'intégra bien parmi ces compagnons, à l'aise aussi bien sur la place d'entraînement que dans la chambre commune. En outre, certaines filles étaient particulièrement enjouées à l'idée de se retrouver avec lui, car, même s'il était un étranger, ses aptitudes au combat et ses muscles développés compensaient largement ses origines.

Pour Nih'na hélas, ce fut tout autre chose, et ce malgré le fait qu'elle se soit révélée véritablement douée pour les arcanes magiques qu'elle arrivait à apprendre avec une facilité déconcertante.

Malheureusement elle était la seule Homine dans la classe à être Zorai de naissance ce qui l'avait mise en dehors de groupe de ses pairs d'une façon que Feuor, plus extraverti, n'avait pas pu ressentir. Le fait qu'elle soit plus instruite et clairement compétente ajouta encore à la jalousie et à la mesquinerie des ses camarades de classe.

Ils ne lui parlaient que très rarement et ne l'invitaient pas à travailler avec eux, à moins qu'ils ne soient particulièrement bloqués sur un problème magique. Ils l'ignoraient généralement, mais elle percevait de temps à autre un sourire mesquin ou un chuchotement visant à se moquer de son masque. Elle se contentait alors de se plonger dans ses livres, ses seuls amis, en travaillant encore plus intensément.

Feuor avait remarqué qu'elle semblait seule lorsqu'il allait d'une classe à une autre, et il essayait toujours de faire de son mieux pour déjeuner avec elle. Lorsqu'ils étaient ensemble, elle souriait et blaguait, mais il avait remarqué qu'en son absence, à d'autres moments, son sourire était absent et elle se dépêchait de se replonger dans les livres. Elle ne parlait de sa solitude et du malheur qu'elle endurait à cause de la cruauté de ses compagnons à personne, pas même à ses parents.

Les classes qu'ils avaient rejointes au début rassemblaient les homins de toutes compétences pour savoir qui s'illustrait dans quoi, mais après un an les choses avaient changé et les meilleurs élèves avaient été sélectionnés pour travailler ensemble. Ces nouvelles classes, plus spécialisées, rassemblèrent beaucoup d'homins venant des meilleurs quartiers de la ville, de familles ayant un héritage ou une fortune et du temps à consacrer à de telles études et non aux train-trains habituels de l'existence. Pour eux, le fait que cette étrange figure à la peau bleue réussisse mieux que tout ce que l'influence de leur famille et de leur richesse pouvaient faire, était irritant à l'extrême, et la taquinerie devint rapidement plus sombre encore.

Un jour, les choses allèrent un pas trop loin.

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Septième partie

Nih’na avait fini les cours pour la journée et se dépêchait d’aller au marché, pour acheter les épices spéciales que sa mère lui avait demandées. Dans sa hâte d’être bientôt chez elle, elle trébucha sur une petite pierre et fit un vol plané, éparpillant ses précieux livres partout. Feuor, qui était en train de s’entraîner aux mouvements de défense dans le camp d’entraînement, la vit tomber et demanda à son tuteur s’il pouvait quitter la classe plus tôt parce qu’il voulait la raccompagner chez elle. Il percevait en elle le désespoir grandissant et il souhaitait profiter de l’occasion pour comprendre ce qui la troublait réellement. Après s’être changé rapidement, il se hâta en direction du marché.

S’étant relevée et ayant épousseté ses livres, Nin’ha s’était remise en route, sans s’apercevoir qu’elle était suivie. Soudain, quelque chose la heurta à la tête et tout devint noir pendant un bref moment. Lorsqu’elle regagna ses esprits, elle était allongée sur la route avec ses livres éparpillés autour d’elle une fois de plus, à la différence qu’il ne s’agissait plus d’un accident. Une paire de mains l’attrapa brutalement et la jeta dans une impasse. Alors qu’elle s’écrasait contre le mur, elle parvint à voir ses agresseurs. Trois garçons, deux Matis et un Fyros se tenaient debout, bloquant la seule sortie, et la dévisageaient avec une haine sombre dans le regard.

« Tu es une petite gêneuse, tu le sais, ça ? Toujours dans le passage, toujours à faire comme si tu savais tout, répondant correctement à tout… » lui lança l’un des garçons Matis.

« La chouchoute des profs… Je suis sûr que tu t’occupes bien d’eux après la classe… » grinça l’autre. Soudain, elle sentit un coup violent et réalisa que l’un d’entre eux lui avait asséné un coup de pied. Elle tomba en arrière, se tordant de douleur et se roula en boule pour tenter de protéger sa tête. Les larmes commencèrent à rouler sous son masque alors qu’elle se demandait si c’était la fin de tout ce pourquoi elle avait essayé si dur. Puis un calme étrange s’étendit sur la scène, et les coups stoppèrent. Lentement, elle ouvrit les yeux, pour s’apercevoir qu’un élément nouveau s’était ajouté au tableau : une grande silhouette rigide, aux yeux brillant de colère était apparue à l’entrée de la ruelle.

« J'ai déjà tué un Kincher qui lui voulait du mal, et je n'hésiterai pas à le refaire avec n'importe quoi ou n'importe qui la menaçant. »

Pendant qu'il disait cela avec une conviction effrayante, elle remarquait qu'il appuyait la lame d'une dague contre la gorge du garçon matis qui avait parlé en premier et elle voyait la peur imprégnée sur le visage du garçon, comme un reflet de sa propre terreur, quelques secondes plus tôt.

« Qui es-tu pour juger quelqu'un que tu ne connais même pas ! Comment peux-tu porter un jugement sur elle alors que ta seule référence, ce sont les mensonges d'anciennes histoires? »

« Je … c’est … elle est … » Couinait le garçon matis.

« Elle, c’est Nih'na, mon amie. Et je ferai ce qu'il faut pour défendre mes amis, n'oublie jamais cela. » martela Feuor sur un ton qui fit même trembler Nih'na alors qu'elle le regardait, tenant fermement son couteau et parlant avec une telle détermination qu'aucun des garçons n'osait bouger.

« Feu … * toussotement * Feuor. » Tenta d’articuler Nih’na, mais son estomac lui faisait trop mal.

« Partez, et si un de vous repose sa sale main sur elle, je ferai en sorte qu’il ne puisse plus jamais poser la main sur personne » menaça Feuor en retirant lentement sa dague. Les garçons s’enfuirent rapidement de la ruelle, aucun d'eux ne voulant se battre. « Viens Nih'na. Laisse-moi t'aider à te relever. »

Lorsque Nih'na leva les yeux sur lui, il ne restait plus aucune trace du Feuor terrible qui venait de terrasser ses trois agresseurs. Il souriait, la main tendue vers elle et son regard était bienveillant et tranquille. Elle hésita une seconde mais après un mot encourageant de sa part elle prit sa main et il l'aida à se remettre sur ses jambes.

« Ca va ? » demanda-t-il. Elle ne pouvait pas s'en empêcher, des larmes coulèrent de ses yeux et elle le serra étroitement. Pourquoi ne lui avait-elle pas dit comment elle se sentait dès le début ? Pourquoi avait-elle tout gardé si profondément en elle alors qu'une personne pouvant la comprendre était si proche d'elle ?

Tellement de questions se bousculaient dans sa tête, mais pour l'instant la seule chose qu'elle pouvait faire était de pleurer et de se libérer de mois de souffrance. Feuor restait là, l’enlaçant, parlant calmement pendant qu'il la berçait dans ses bras. Il savait qu'elle lui expliquerait tout en temps voulu, aussi ne voulait-il pas la presser. Pour le moment, tout ce dont elle avait besoin, c’était d’une épaule compatissante sur laquelle pleurer, et il pouvait faire cela pour elle.

« Je suis là Nih'na; je serai toujours là pour toi. »

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Huitième partie

Un jour était passé depuis l'incident dans l'allée. Nih'na avait arrêté de pleurer, mais restait silencieuse, même avec Feuor. Elle était honteuse de ne pas lui avoir dit comment elle se sentait, et que les évènements récents étaient tellement éprouvants qu'il avait dû comprendre par lui même. Elle retourna à l'académie, essayant en cela de retrouver une certaine normalité, mais elle faisait toujours attention à ne pas emprunter les couloirs les plus utilisés entre les cours. Elle tentait de se faire la plus petite et la plus invisible possible de peur des retombées de l'incident. Alors qu'elle suivait son chemin solitaire, elle senti soudain son bras pris dans une étreinte serrée.

“Nih'na ? Pourquoi te caches tu comme ça? ” Demanda Feuor calmement.

“ Fe…Feuor, je suis …” Elle essaya d'expliquer, mais les mots restèrent bloqués dans sa gorge.

“Je suis ton ami Nih'na, pas ton ennemi. Tu peux me faire confiance, je te le jure.” dit il avec une voix pleine de gentillesse, une voix qu'elle reconnaissait.

“Je sais, désolée. Je pensais que … Je voulais épargner cette douleur à ceux qui sont importants pour moi.” dit elle, sentant les larmes venir.

“Allez, allons autre part.” expliqua Feuor et il partit, emmenant Nih'na.

Ils passèrent les portes menant au dehors puis tournèrent à un coin et se retrouvèrent rapidement sur un petit champ à quelques centaines de mètres derrière l'école. Cet endroit était utilisé sporadiquement pour les entraînements de combat ou l'apprentissage de la magie. Ce champ n'était toutefois pas aussi grand que le terrain d'entraînement principal. Il était donc surtout utilisé par les étudiants voulant s'entraîner dans le calme.

“Je pense que nous sommes en sécurité ici Nih'na. Personne ne vient ici normalement. Donc, que voulais tu me dire ?”

“Je. Je ne sais pas ce que je dois dire Feuor. Je pensais que c'était de ma faute. Je suis la seule Zorai de la classe, petite en plus. Je pensais que c'était la raison …”commença-t-elle à confesser.

“Tu sais que c'est que ton imagination Nih'na. Tu n'es pas la fautive, ils le sont pour taper ce qu'ils ne peuvent pas comprendre et ce dont ils sont jaloux. Ce ne sont que des lâches.”

“Je suis seule, je n'ai aucun ami et effectivement j'ai l'impression que personne ne veut être ami avec une homine bleue bizarre comme moi.” Des larmes coulèrent le long de ses joues lorsqu'elle réussit enfin à révéler à quelqu'un ses sentiments.

“Tu as en tout cas un ami, un ami qui est venu te voir, n'est-ce pas?” dit Feuor avec un sourire. “Nous sommes amis depuis tellement longtemps Nih'na, ne penses pas pendant 2 secondes que je n’ai pu attaquer ce Kincher, simplement pour que tu puisses être blessée par les caprices d'un petit enfant de riche Matis.”

“Mais … Que va-t-il se passer maintenant … Que me feront-ils maintenant ?” Demanda-t-elle, effrayée.

“Je m'en suis déjà occupé; Je l'ai affronté pendant une session d'entraînement ce matin et je l'ai fait confesser devant tout le monde avec quelle bravoure il a attaqué avec deux homins à ses côtés une fille seule. Je ne pense pas qu'il essayera de te refaire du mal, surtout s'il veut garder ses mains attachées à ses bras.” dit Feuor.

Nih'na se rappela les évènements dans l'allée et soudainement elle ne le voyait plus comme l'homin effrayant. Maintenant elle pouvait voir qu'il y avait une raison derrière sa colère, et elle comprenait ses actions. Même si sa transformation était terrifiante, elle réalisa maintenant qu'il ne pourrait jamais agir comme cela envers elle, seulement envers les gens qui lui feraient du mal. Il était son ami. Un petit sourire se dessina derrière son masque lorsqu'elle comprit cela.

Une voix se fit entendre derrière eux : « Euh, excusez-moi… J’aimerais, hum… ».

« Oh, salut Dinah ! Je t’ai pas entendue arriver, dit Feuor, Je suis désolé, mais je suis occupé pour le moment, est-ce qu’on pourrait… »

« C’est bon, tout va bien, Feuor » répondit Nih'na en souriant, lui sembla-t-il, pour la première fois depuis une éternité.

« Tu es sûre Nin’ha? » elle acquiesça. « Dans ce cas… qu’est-ce qu’il se passe Dinah ? »

« Ben, on a ce devoir pour l’école… et on doit… euh… » Commença-t-elle.

« Ne sois pas si nerveuse et termine ta phrase ! » lui lança Feuor, taquin, un grand sourire aux lèvres.

« Ben pour ce devoir, on doit travailler en équipe et… euh, je me demandais si tu accepterais de le faire avec moi ? » débita Dinah aussi vite qu’elle le pu, presque surprise d’avoir osé poser la question.

Feuor la regarda, puis se tourna vers Nin’ha et sourit. Il avait entendu parler de ce devoir, il s’agissait d’une préparation pour un cours technique, les élèves devaient chasser et récolter ce dont ils avaient besoin pour fabriquer leurs objets. Aucun matériel particulier n’était nécessaire, il s’agissait juste d’un test de la capacité des étudiants à travailler en équipe, et il revenait aux Homins de former ces équipes.

« En fait, j’ai déjà plus ou moins promis à Nin’ha qu’on le ferait ensemble », répondit-il. C’était un mensonge, il n’avait pas dit un mot à Nin’ha à ce sujet. En réalité, elle-même avait pratiquement oublié qu’il y avait ce devoir à faire.

« Oh, désolée de vous avoir dérangés dans ce cas. » Dinah fit un signe de tête et commença à s’en aller.

« Hey Dinah, attends ! » Feuor jeta à Nin’ha un regard qui disait qu’il avait une idée et cette dernière hocha la tête sans trop savoir pourquoi. « Tu sais, il n’a pas été précisé qu’on ne doive être que deux Homins dans les équipes, ça te dit de te joindre à nous ? »

Dinah stoppa et se retourna rapidement vers eux.

« Vous êtes sûrs que ça vous dérange pas ? » demanda-t-elle. Nin’ha fut surprise que le fait d’être dans la même équipe qu’elle ne semble pas lui poser de problème.

« Il me semble bien alors que nous nous sommes constitués une équipe de trois ! » reprit Feuor joyeusement en se levant. « Je serai votre guerrier, celui qui prendra les coups et les distribuera ! »

« Je serai la guérisseuse, c’est ce que je fais de mieux… » dit Nin’ha en baissant la voix, de peur de faire éclater la bulle de bonne humeur qui semblait s’être formée depuis que Dinah était arrivée.

« Parfait ! Et toi Dinah, qu’est-ce que tu veux faire ? » demanda Feuor en souriant si largement que Nin’ha eut l’impression qu’il allait se décrocher la mâchoire.

« Et bien, euh… j’ai quelque talent pour, hum, les sorts d’affliction… Je me dem… j’espérais que je pourrais… » commença-t-elle d’une voix encore plus basse que celle de Nin’ha.

« Génial ! Nous avons donc le guerrier – moi, la guérisseuse, Nin’ha et la lanceuse de sort d’affliction, Dinah ! Allez, viens t’asseoir avec nous, parce que je crois bien qu’on est une équipe maintenant ! »

Dinah fit ce qu’on lui demandait et s’assit à côté d’eux. Feuor entreprit de parler de ce qui était attendu d’eux pour le devoir et de la façon dont ils devraient s’organiser et bientôt, ils se retrouvèrent tous trois plongés dans une discussion joyeusement animée. Ils mirent au point plusieurs tactiques une fois qu’ils eurent décidé ce qu’ils souhaitaient fabriquer. Dinah et Nin’ha acceptèrent de se renseigner sur les animaux qu’ils devraient chasser pour obtenir les matériaux dont ils avaient besoin, pendant que Feuor rechercherait quoi récolter et où le trouver pour se procurer le reste du matériel. La répartition rapide et sensée des tâches sembla leur venir naturellement et il ne fallut pas longtemps pour qu’ils fonctionnent comme une véritable équipe.

Lorsque Feuor et Nin’ha dirent au revoir à Dinah pour la journée et se mirent en route sur le chemin de chez eux, ils s’arrêtèrent au bord d’une petite falaise pour admirer le soleil rouge descendre dans l’horizon.

« Alors Nin’ha, est-ce que tu as hâte d’être à demain et à la chasse ? » demanda Feuor, le regard plongé dans le ciel qui s’assombrissait.

« Je… Oui, j’ai vraiment hâte, merci Feuor . »

« C’est agréable, ce soir. Garde toujours ça en mémoire, Nin’ha : Il y a des jours gris parfois, c’est normal. Et s’il fait tellement gris qu’il se met à pleuvoir, il y a toujours des amis pour t’accueillir et t’offrir un abri. » Feuor se retourna et se remit en route.

Nin’ha resta là pendant un moment à regarder le soleil disparaître, confondue par les mots de Feuor. Il pouvait être tellement perspicace ! Elle se mit à courir pour le rattraper et ils firent le reste de la route dans une ambiance de bonne camaraderie. En elle-même, elle pensa que, qu’importaient les jours difficiles et tristes qu’elle avait connus, ils pâlissaient tous face à cette journée et les espoirs qu’elle apportait.

Elle avait vraiment hâte d’être au lendemain.

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Neuvième partie

Le jour suivant semblait prendre une éternité à arriver alors que Nih'na restait au lit.

Elle se remémorait encore et encore les évènements passés et les changements de Feuor. La bataille constante pour la survie lui a peut-être empêchée de détecter les changements imperceptibles de Feuor pendant qu'il grandissait et devenait de plus en plus mature.

Quel contraste avec l'image qu'elle avait de Feuor le jour où il s'était transformé en un vortex de fureur pour la protéger de ses attaquants. Il était tellement étrange, tellement déterminé et violent, mais en un clin d'œil il était subitement redevenu le Feuor attentionné ayant grandi avec elle. C'était peut-être exceptionnel puisqu'elle n'avait plus vu de signe de violence et de colère depuis ce terrible jour ?

Confortée par ces pensées, elle s'endormit lentement.

Ils se rencontrèrent le jour suivant en dehors de leur maison comme ils en avaient l'habitude avant d'aller à l'académie. Ils avaient prévu de voir Dinah sur la route à l'extérieur de la ville, habillés en tenue de combat étant donné qu'ils allaient chasser avant. Nih'na et Dinah avaient regardé dans quelques livres pendant leur discussion d'hier, trouvant certains animaux sur lesquels elles porteraient leur attention. D'après la documentation traitant de leurs habitudes et de leur nourriture, ces animaux pouvaient surtout être trouvés près de zones humides et par chance il y avait un petit lagon pas très loin de la ville qui était leur destination pour la chasse.

Alors qu'ils approchaient de la ville, ils virent une personne se tenant sur le coté de la route, mais ils avaient du mal à la reconnaître en tant que Dinah.

L'armure qu'elle avait porté hier était d'une qualité moindre, ce qui fit que les détails et couleurs de celle qu'elle portait aujourd'hui les rendaient confus.

Ne la connaissant qu'un petit peu, la voyant seulement à l'académie et n'ayant passé qu'une journée avec elle, ils s'étaient accoutumés à la voir en costume simple.

“Wow, ton armure est vraiment un réel chef-d'œuvre Dinah. Nous t'avons presque prise pour quelqu'un d'autre.” dit Feuor avec un sourire.

“Me-merci.” répondit-elle avec une faible voix.

“Quelque chose ne va pas Dinah ?” demanda-t-il, surpris par sa réaction.

“Eh bien… ehm… Merci.” dit-elle en levant la tête regardant vers Nih'na et Feuor. “Je pensais que tout le monde savait que je viens d'une famille moins riche. Et je…”

“Dinah, avec une amie comme toi, comment peut-on être pauvre ?” expliqua Feuor avec une grande conviction, et il commença à marcher le long de la route menant de la ville au lagon.

Dinah et Nih'na restèrent là regardant son dos, il l'avait fait à nouveau : dire quelque chose de sérieux et de significatif de sa façon décontractée. Elles se regardèrent dans un silence et une seconde après elles se mirent à sourire et à le suivre.

Les trois nouveaux amis continuèrent rapidement le long de la route et même si la conversation fut dure au début, ils parlèrent rapidement comme s'ils se connaissaient depuis toujours.

Le voyage leur prit facilement une heure pour arriver à la petite plage bordant le lagon où ils se posèrent sur le sol, contents d'être libérés du poids de leur équipement et de s'étendre sur le sable.

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Lore migrée
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Les suivants – deuxième partie • Les suivants – troisième partie • Les suivants – quatrième partie • Les suivants – cinquième partie • Les suivants – sixième partie • Les suivants – septième partie •

Les suivants - huitième partie • Les suivants - neuvième partie
Cette page correspond à un texte officiel de l'animation qui a été rendue publique.


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